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ARTheque - STEF - ENS Cachan | D'une intervention d'expert vers une intervention de pédagogue

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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D’UNE INTERVENTION D’EXPERT

VERS UNE INTERVENTION DE PÉDAGOGUE

Géraldine HAMELIN*, René BRUNET**

*Caisse Centrale de Mutualité Sociale Agricole,

**Caisse de Mutualité Sociale Agricole du Maine et Loire

MOTS-CLÉS : PRÉVENTION - GESTION DU RISQUE - AGRICULTURE

RÉSUMÉ : Nous montrerons comment un outil peut contribuer à faire prendre en charge la gestion

de la sécurité par l’exploitant agricole et comment d’une intervention d’expert dans les exploitations agricoles les conseillers deprévention évoluent vers une intervention pédagogique.

SUMMARY : Our propose is to describe how a tool can help the farmers to assume responsibility for managing security and how the security advisers have changed to a pedagogical intervention.

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1. INTRODUCTION

1.1 Quelle problématique dans le secteur professionnel Culture-Élevage ?

Les services de Prévention des Risques Professionnels de la Mutualité Sociale Agricole sont confrontés depuis plus de 20 ans à la problématique d’intervention dans le secteur Culture-Élevage. Il est important de poser ces bases de réflexion en introduction pour comprendre notre évolution stratégique en terme d’intervention dans les exploitations agricoles.

Le secteur Culture-Élevage représente 102 500 employeurs de main-d’œuvre et 498 000 salariés agricoles. En moyenne, 1 200 exploitations sont suivies par département. L’accompagnement individuel des exploitations par les conseillers de prévention est donc très compliqué ; ce qui nous amène à avoir deux types de stratégies. La première est la stratégie collective, comme la formation, l’information, l’accompagnement d’un groupe et qui permet de toucher plusieurs exploitations. La deuxième est de démultiplier les messages grâce aux partenariats avec la profession agricole. Ce partenariat est d’autant plus important que les conseillers agricoles sont très présents auprès des exploitants agricoles et que leurs conseils sont souvent à l’origine de prise de décisions dans ces exploitations.

En plus l’isolement des salariés et des employeurs nous amène à penser que le travail collectif, la confrontation des façons de faire ne peut être que bénéfique pour provoquer une dynamique de changement. C’est d’ailleurs une pratique courante en agriculture. Une autre caractéristique de notre problématique est l’image véhiculée par la prévention dans le milieu agricole. En effet, la prévention est essentiellement appréhendée sous l’aspect réglementaire, et donc contrainte, ce qui nous amène surtout à devoir changer la façon de « voir », à ouvrir la vision des chefs d’entreprise sur « la gestion » de la sécurité dans leur exploitation. L’exploitation agricole représente, par ailleurs, une multitude d’activités, de risques et une faible capacité d’investissement ; ce qui suite à un diagnostic du conseiller de prévention effraye souvent l’employeur devant l’ampleur des améliorations à réaliser d’où l’idée de l’aider à planifier ses modifications.

Enfin, en ce qui concerne les conseillers en prévention, leurs interventions dans les entreprises sont très différentes, expertise, contrôle, conseil, information, mais on ressent de plus en plus le besoin d’être des accompagnateurs du projet sécurité de l’entreprise.

Un groupe de conseillers de prévention a donc réfléchi pendant trois ans à cette stratégie d’intervention et a construit un outil qui avec l’accompagnement du conseiller permet à l’exploitant de planifier des priorités et d’intervenir lui-même sur son exploitation grâce à une méthodologie.

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1.2 Comment est construit « l’outil de gestion de la sécurité en exploitation agricole » ?

Il nous apparaît important d’expliquer l’esprit de cet outil avant de discuter de ses utilisations. Ainsi la démarche qui a été développée est la suivante :

La première phase de l’intervention consiste à modifier la vision que se fait l’exploitant de la sécurité, à ouvrir sa vision sur le champ de la sécurité.

Pour ce faire, un questionnaire à choix multiple non exhaustif a été réalisé. Il recouvre le champ de la sécurité segmenté en 10 parties :

1. Utiliser les machines en sécurité

2. Gérer son espace de travail : bâtiments, structures et flux 3. Vérifier

4. Diriger une exploitation agricole

5. Effectuer des travaux dangereux en sécurité 6. Gérer son temps et planifier son travail

7. Utiliser les équipements de protection individuelle 8. Préserver la personne des nuisances

9. Comprendre sa responsabilité pour prévenir les risques juridiques 10. Intégrer la sécurité dans les projets.

Le questionnaire a pour objectif d’interroger, d’étonner la personne sur le champ de la sécurité et de déterminer des points qui lui semblent intéressants de travailler. L’objectif est d’aider l’exploitant à choisir une priorité de travail parmi 10 dossiers segmentés de la même manière que le questionnaire. Chaque dossier est alors constitué de façon identique.

En premier lieu, un nouveau questionnaire à choix multiple sur le dossier choisi permet à l’exploitant ou au salarié de prendre conscience des notions de sécurité auquel se réfère le dossier. Par exemple, le dossier « Utiliser les machines en sécurité » contient les notions suivantes : - la mise en conformité des machines fixes et portatives,

- la mise en conformité des équipements de travail mobiles, - la signalisation,

- l’entretien du matériel,

- la conduite du matériel agricole, - les vérifications périodiques, - l’achat et la vente du matériel.

L’interlocuteur peut alors choisir une notion à travailler.

L’objet de ce dossier est de lui apprendre une méthode d’intervention qui passe par les phases suivantes :

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- recenser les ressources bibliographiques nécessaires, déterminer les points de repère utiles, - recenser l’existant,

- choisir des priorités,

- agir techniquement, administrativement dans le temps.

Le plus important est la suite donnée à ce travail qui devrait se prolonger normalement par le travail d’une nouvelle notion voire d’un nouveau dossier. Plus que de faire prendre en charge la gestion de la sécurité par l’exploitant agricole, cet outil inscrit la gestion de la sécurité dans le temps.

2. DISCUSSION

2.1 D’une intervention d’expert vers une intervention de pédagogue

Des visites sont pratiquées depuis plus de 20 ans par les conseillers en prévention dans les exploitations agricoles. Celles-ci consistent généralement à réaliser un diagnostic-état des lieux de l’exploitation en compagnie de l’employeur.

Le conseiller se positionne alors comme expert de la sécurité en précisant à l’exploitant les améliorations et travaux à réaliser. Mais il est difficile d’évaluer la mise en œuvre réelle par l’exploitant agricole. Avec ce dossier, dans le cadre d’une intervention individuelle, le conseiller se positionne comme pédagogue, parce qu’il va dans un premier temps, essayer de modifier la perception, la vision de l’exploitant puis lui transmettre une méthode d’intervention. L’évaluation en est d’autant plus simplifiée que si l’exploitant inscrit vraiment sa démarche dans le temps, il se retournera vraiment vers le service prévention pour retravailler une nouvelle notion, un nouveau dossier et posséder les documents nécessaires et ainsi générer des demandes d’un niveau de plus en plus élevé.

Il est clair que ce dossier demande un accompagnement nouveau de la part du conseiller en prévention en individuel, qui s’inscrit dans le temps et dans une dynamique de transfert de compétences.

2.2 Une stratégie d’intervention collective ?

Cet outil a été testé avec des groupes d’exploitants agricoles voir des jeunes scolarisés. Le questionnaire à choix multiple est alors un excellent moyen de faire participer le groupe, de l’éveiller au champ de la sécurité ; ce qui amène certains salariés ou exploitants à choisir de travailler un dossier et établir un lien suivi avec les conseillers de prévention.

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Dans d’autres cas où le collectif peut être suivi par le conseiller, le choix d’un dossier est effectué par ce groupe qui s’auto-alimente alors au fur et à mesure des rencontres. On parle alors de formation-action.

Dans le cadre des établissements scolaires, des tests sont actuellement réalisés afin d’utiliser le questionnaire voire certains dossiers pour créer un dialogue entre le maître de stage et le stagiaire sur ces problèmes de sécurité. L’école est également impliquée par l’intermédiaire de synthèses réalisées par les élèves.

2.3 Le transfert au réseau des conseillers en prévention : une formation par l’expérience

Le choix du groupe de travail a été de former le réseau par l’expérience, et ceci de deux manières. La première est le transfert d’expérience des conseillers concepteurs et expérimentateurs du dossier vers d’autres conseillers du réseau. En effet, la conception de l’outil a été constamment alimentée par les retours d’expérience et de tests des conseillers du groupe de travail.

La formation par l’expérience est également le résultat de la construction de cette formation. En effet, les conseillers volontaires sont invités à participer à 3 journées de formation espacées chacune de périodes de test et d’expérimentation de l’outil sur le terrain.

L’objectif des deux dernières journées est donc d’aider les conseillers à restituer leurs expériences et leur permettre de s’enrichir de l’expérience de leurs collègues.

3. CONCLUSION

Pour conclure, l’ouverture que peut provoquer ce dossier pour la prévention dans le milieu agricole n’implique pas seulement que les employeurs et salariés agricoles mais aussi les conseillers du monde agricole qui accompagnent souvent les collectifs et qui doivent avoir une vision claire et réaliste de la sécurité dans le milieu agricole. Cet outil est donc stratégiquement essentiel pour nous : c’est un nouveau mode d’accompagnement du chef d’exploitation agricole et de ses salariés mais aussi une nouvelle façon de voir la prévention et le conseiller de prévention.

Enfin, il nous permettra certainement d’améliorer notre stratégie d’intervention collective et partenariale.

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