les Sciences Expérimentales publiées par le C.N.D.P. (1)
Le souci de respecter les r ègles de sécurité qui s'imposent lors des manipulations de Sciences Physiques doit être constant pour le Professeur et il doit parvenir
à le communiquer à ses élèves, non seulement pour le tra-vail au laboratoire, mais aussi pour les actes de la vie courante. Les parents eux-mêmes devraient être informés, tant pour la sécurité de leurs enfants que pour la leur des imprudences, sources d'accidents, pourraient ainsi être évitées.
Les règles sont multiples et touchent à des domai-nes très divers. Bien que notre propos soit essentiellement d'attirer l'attention sur celles qui sont liées directement à l'introduction de l'enseignement des Sciences Physiques dans les classes de Sixième, à la rentrée 1977, certaines remarques prennent une portée plus générale.
A - LES MOYENS DE CHAUFFAGE 1°. Le Bec Bunsen (Figure 1)
Cet appareil, mis au point durant la deuxième moi-tié du dix-neuvième siècle par le physicien allemand BUNSEN fut conçu pour équiper les laboratoires scientifi-ques de la nouvelle Université de HEIDELBERG. Il reste le premier moyen de chauffage dont doit disposer le Professeur qui enseigne les Sciences Physiques.
Son utilisation n'est toutefois possible que si l'établissement possède une en gaz conforme aux normes de sécurité en vigueur (Renseignements possibles dans le B.O. nO 48 du 30 décembre 1976, Circulaire 76-438 du 8 décembre 1976). Il faut en particulier qu'une vanne de coupure soit facilement accessible au Professeur.
(I) Ces fiches qui ont fait l'objet d'un tirage limité et qui ne sont plus diffusées ont été envoyées dans les CES dans le courant du dernier trirrestre de l'année scolaire.
SOCLE
LE BEC BUNSEN (figure 1)
Le Bec ·Bunsen étant bien connu de tous, nous nous contenterons de quelques conseils d'utilisation:
· Quand on allume le bec, il faut toujours fermer la virole afin d'éviter qu'il ne brûle en dedans (lappa-reil risque de se détériorer du fait de l'élévation de la température dans la cheminée) .
· 0uand la virole est aux trois auarts ouverte, une masse ·d ' a i r importante pénètre dans "l a cheminée et ralentit la vitesse de sortie du mélange air-gaz. La flamme est alors constituée d'un cône bleu assez court au sommet duquel la température atteint 1550°C et d'un panache qua-siment invisible, d'où danger!
· En cas d'utilisation intermittente, il faut fer-mer la virole et réduire un peu l'arrivée du gaz; la
Beaucoup de Collègues ne disposent pas d'alimentation en g a z . Il n'est donc pas question, pour le Professeur, d'envisa ger l'utilisation du bec Bunsen. Une exception toutefois : les bouteilles de butane munies de détendeur et robinet. C'est une installation lourde qui risque de compliquer le travail du Professeur ne disposant pas de préparateur.
· Alors que reste-t-il ?
Le Labogaz ? Il est à proscrire, les commissions de sécurité interdisant son utilisation dans des locaux clos. Ceci en raison du danger que présentent les cartou-ches que l'on perce. Seules les bouteilles munies d'un dispositif d'arrêt avec robinet peuvent être utilisées.
Le métaldéhyde ? A proscrire également en raison de sa toxicité.
La bougie ? Celles qui sont plates et larges ont une flamme qui ne contient que peu de carbone.
· Reste la lampe à alcool !
Certains collègues rétorqueront qu'il s'agit d'un appareil dangereux, à ne pas mettre dans les mains d'enfants de Sixième.
Nous pensons qu'il est possible de diminuer les ris-ques au maximum en prenant certaines précautions :
- le remplissage doit être effectué par le Professeur la lampe étant froide.
il faut éviter qu'elle puisse se briser en tombant; on utilisera donc des lampes à en laiton avec capu-chon qui se visse.
- il faut éviter que l'enfant ne la renverse facile-ment ; le dispositif décrit apporte une solution ; nous l'avons expérimenté, il donne satisfaction (figures 2 et 3).
la lampe à alco ol se loge dans la boite de thon
1
Boite de thon fixée au b ois
Planche de Novopan de 20 mm d'épaisseur Figure 2
Dispositif empêchant de renvers er la lampe à alcool
1
Fi gure 3 Ballon.
-
Toile métalliquePlanche avec lampe
à alcool
Utilisation de la lampe à alcool p our le chauffage d'un ball on
Dans to us les c as , assuron s nous, aup rè s d ' or gan is -me s c ompétents , que ces installations , e xtincteur com pris , sont c onforme s aux règ l ement s en mati ère de s é c u r i t é e t attendo ns , a vant de l e s u t i l i s e r , l e s mod i f i c a t i o n s ou r éparati on s éventue l les s oient e ffectuées .
I l est a b s ol ume n t n écessaire que ch a que P r o f e s s e u r u t il i s a t e u r conn ai s se l 'e mplac ement e t l a manoeuver du di sjoncteur e t d e l a vann e de c oupure de g a z , de façon à in -t errompre l a dis -tribu -tion l o r s qu' il l e souha i-te . Accomp lis-son s syst éma t iqueme nt ce ge s te à l a fin de chaque j ournée de classe ; un e a ff ichette bi en p lacée no us l e ranpel le r a en cas d ' o ub l i .
Vérifions fr é q uemment que l es canons des prises de cour ant o u les bus es d ' arr i vé e de g a z n e s on t pas ob t u r é e s , p a r cer tains é l è ve s, à l 'aide d e chewin g - gum ou de pap ier! No t on s enf in que la b ro c h u r e d i f f u sé e p a r le C .E . r1 .S . ( l i s t e du mat ériel scient ifique n° 20) en d ate du 15 Septemb re 1 97 5 , si gnal e q ue " la n ormali sation é v o -l uant , c ertain s apparei -ls ne prése ntent p-lus -l e s g a r a n t i e s s uffis an tes d e sécurit é. Il e s t de vo t r e de vo ir d e demander la mise en conformité d e ce maté rie l et, pa r suite, de vei l l e r au bon état d e s dispositifs de protection".
I l semble que c ette mise e n g a r d e concerne , e n p art icul ier , to ut appare il élec trique à carcasse métal li que alime nté sous la ten sion du secteur par l' i n t e r mé d ia i r e d 'une fiche dém unie de di spositif de connexion à l ë prise de t erre .
C - OUEL0.UES P RECAUT I ONS QU I EVITENT DES ACCIDENTS
Pa r mi l es acc ide n ts l e s p l u s fr é quents qu i p e uve n t surveni r dans un labo r a t o ire d 'en se ign eme n t , ci t o ns, sans prétenti ons e xhaus t i v e s
l es brûlures, l es coup u res,
la r écept i on d 'é c l a t s d e ve r r e r ésult ant d e l'e xplos i on d' a ppareils de chimie,
l'inhal ati on de vape urs o u de gaz ir ri t ants o u toxique s ,
les l ési on s du tympan con sécutive s à de s détona-tio ns de forte i n te n si t é ( i l conviendra it
par l'action de rayonnements très actiniques). Les brûlures
Méfions-nous, tout particulièrement, de celles que provoquent les produits corrosifs tels que les acides usuels qui, lorsqu'ils devront être mis à la dis position des élèves, ne le seront que DILUES et en quantité juste suffisante, le Professeur procédant lui-même à la distribu-tion à chaque groupe qui restera à son poste de travail.
L'acide sulfurique concentré est très dangereux et peut causer de très graves brûlures. N'oublions jamais que pour le diluer, il faut toujours verser l'acide dans l'eau, par petites quantités. Ne jamais faire l'inverse, sinon projections !
L'acide nitrique fumant peut brûler les mains par ses seules vapeurs.
Dans la réserve du laboratoire, ne p l a ç o n s pas les flacons d'acides sur les rayons supérieurs d es armoires. Une maladresse peut provoquer leur chute !
Acheter les acides en "jerricans" est, certes, plus économique mais leur tranvasement dans des flacons exige beaucoup de prudence lorsqu'on ne dispose pas d'une pompe adaptée.
Souvenons-nous également que le chauffage d'un liqui-de dans un tube à essais peut s'accompagner de projections lorsqu'on chauffe le fond du tube. N'oublions pas que
l 'ori fice du récipient ne doit jamais être orienté vers une personne pendant cette opération.
Les coupures
Elles proviennent, le plus souvent, de la rupture d'un tube adducteur en verre que l'on essaie d'introduire en forçant dans un bouchon. L'opération est facilitée en lubrifiant l'ensemble avec de l'eau et il ne faut surtout pas exercer de torsion sur le tube.
Prenons garde, égaleme nt, a u x bords tranchants des tubes non "b o r d é s ".
Retenons, enfin, qu'essayer de fragmenter un mor-ceau de tournure de cuivre avec les doigts est un excellent moyen pour les entailler profondément !
gaz qui sort, dans un tube à essais que l'on transporte, ouverture vers le bas, vers une flamme éloignée. L'appareil n'est pas purgé tant que le contenu du tube brûle avec la petite détonation caractéristique. Si l'on doit renouve-ler cette vérification, il faut prendre un autre tube. Signalons aussi que cette opération est à refaire, si,
l'appareil étant abandonné un moment, le dégagement d'hydro-gène a cessé, par manque d'acide, par exemple.
Attention également aux appareils de préparation à chaud d'un gaz que l'on recueille par d'eau. Lorsqu'on cesse de chauffer, ne pas oublier de retirer le tube adducteur du cristallisoir pour éviter l'aspiration de l'eau par suite de la dépression causée par le refroi-dissement.
Les gaz irritants et toxiques
Citons, parmi eux, le dioxyde de soufre, le dioxyde d'azote et surtout le chlore. Seul, le Professeur réalisera, s'il y a lieu, les expériences faisant intervenir les gaz dangereux et il veillera à ne pas les laisser se répandre dans la salle.
Ajoutons aussi que les vapeurs d'ammoniac et de benzème sont dangereuses à respirer.
Très dangereuses aussi sont les vapeurs de mercure. Evitons de répandre ce métal, sa division en fines
gout-telettes en rendant la récupération impDssible. Interdi-sons aux enfants de les manipuler et bouchons soigneusement tout récipient contenant du mercure. N'oublions pas que le mercure lui-même et ses composés sont des poisons.
Les mélanges tonnants
Ils devront être réalisés dans des récipients de petit volume et à large ouverture, tenus dans un chiffon qui retiendra les éclats en cas de rupture.
La réalisation du mélange tonnant acétylène-oxvgène est interdite.
D - DES PARENTS
Il est souhaitable que, dès la rentrée, les familles soient informées de l'existence dans les programmes de Sciences Physiques, d'une initiation à la chimie et à
l'électricité.
En ce qui concerne la chimie, il pourrait leur être demandé de prévoir dans l'équipement des élèves une tenue vestimentaire adaptée aux Travaux Pratiques effectués au
laboratoire. . ..
Citons un extrait de la circulaire nO IV-67510 du 7 Décembre 1967 : "Les vêtements en polvamide, particuliè-rement en nylon traité avec certaines teintures', sont très inflammables et il arrive que le feu pris en un point s'é-tende extrêmement vite à l'ensemble du tissu. De même, les projections d'acide sur des bas de nylon font des trous dont les bords collent à la peau et ne peuvent en-suite être séparés que très difficilement".
En conséquence, les vêtements de ce type doivent être interdits au cours des séances de Travaux Pratiques de chimie. Il apparaît que, pour ces séances, la blouse de coton suffisamment longue et munie de manches longues soit la tenue recommandée. Lorsque l'élève un pantalon en toile de coton, une chemise de coton et un pull-over de laine par exemple, on pourra considérer que ces vêtements offrent une garantie suffisante de sécurité. Le Professeur doit juger les tenues à proscrire s'il ne peut imposer une tenue réglementaire.
Il demandera aux élèves qui portent des cheveux longs de les attacher au cours des séances de manipulations.
Pour ce qui est de l'électricité, les parents seront invités à veiller à ce que leurs enfants ne se livrent pas
à la maison à des "expériences" à partir des prises de courant, alors qu'en classe, ils n'auront utilisé que des piles. De même, pour ce qui est de la chimie, ne cher-chent pas à répéter des expériences faites par le Professeur.
E - LES MISES EN GARDE CONCERNANT LES ENFANTS ET LEURS PARENTS
Le programme pour la classe de Sixième prévoit de nombreuses mises en garde. L'imagination du Professeur ne doit jamais être en défaut, car les occasions ne manquent pas.
l' a érat ion nécess a ire des loca ux o ù fonctionne un a ppareil de chauffage à fla mme (dans le même ordre d 'idées: ne pas f a i r e tourner le mo t e u r d e l 'automobile dans le g a r age f ermé )
· le stockage des produit s volatils et inflammab les; les dangers d 'inflammation et d'explosion (même en l 'ab -sence d'air) de produits d 'usage courant;
· le s to ckage à la maison de oroduits danqereux à tous égards : j a ma is dans d es r écipients portant encore l' ét iquette d 'origine de produits a limen taires , jamais à proximité de produits a limen taires ;
· interdiction aux e n f a n t s de goûter, de boire , de s entir même un prod uit de n ature inconnue. Penser aux parents "bricoleurs" q u i c onservent c h e z eux des produits dont ils ne connaissent pas l es dangers.
EN CONCLUS I ON, disons q u e c e s mises en g a r d e , f r é quentes, de tou tes sor tes , s ont indispensables ma i s q u ' il ne f a u d r a i t pa s -répétons -le - t e n ir c onstamment des p r o p o s trop alarmants, afin de ne p a s ris quer de provoquer l e "b locage" des enfants de vant les ma n ip u l a t i o n s les plus courantes , alors que nous souhaitons, a u c ontraire, leur apprendre à ma î t r i s e r le monde te chnique d'aujourd'hui .
