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Vignettes cliniques

Dans le document tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012 (Page 185-190)

2. Clinique différentielle__________________________________________________________86

2.2. Quelques rencontres et lectures cliniques 98

2.2.8. Vignettes cliniques

Basile ou les relevés météo et réseaux routiers et ferroviaires

Alors que je suis documentaliste au Centre Ressources Autisme de Toulouse, un jeune  homme de 18 ans extrêmement dépressif et anxieux, vient parfois au centre de documentation,  lorsqu'il a rendez­vous avec le psychologue du CRA. Il se plaint beaucoup, me dit qu'il a peur. Il se  gratte alors beaucoup, m'explique le désarroi de sa situation, ses difficultés avec ses parents, ses  proches et surtout ses voisins. Chez lui, la musique d'un voisin, un chien qui aboie, le bruit de la rue  l'insupportent à tel point qu'il se mutile en se frappant ou en se grattant la peau. Il parle souvent de  se suicider, n'aime pas sa vie, ne s'aime pas, et a peur pour son avenir. Je lui demande alors: «  Mais  il y a bien quelque chose que tu aimes dans la vie ? ». Il me répond qu'il a deux passions : les  relevés météorologiques, les relevés des plaques d'immatriculation et les cartes routières. Il amène  ses gros classeurs ensuite à chaque visite. Très heureux, il me répète : « Enfin, je trouve un lieu qui  me prend au sérieux ». Il me répète souvent qu'il aimerait beaucoup faire un stage au centre météo  de Toulouse. Alors que ses demandes et ses coups de fil se font de plus en plus insistants pour que  l'on s'occupe de sa situation, son père le demandant aussi, le psychologue  va rencontrer l'équipe de  son hôpital qui ignorait tout de ses passions (!), et qui est ravie de pouvoir lui proposer quelque  chose. Ainsi, s'est pensé un atelier spécifique à ses passions, et un stage à la météo pour ce jeune,  qui de fait est sorti de son marasme. Ce jeune met clairement en évidence, comme pour Manu et  d'autres, les traits mélancoliques de l'autisme et la difficulté d'optimiser les centres d'intérêts en  solutions, quand pour le sujet n'existe pas la demande. 

Léon et son double sexué et humanisé

Diagnostiqué Asperger, ce jeune n'arrive pas à passer le bac. Il vient régulièrement au Centre  Ressources Autisme, accompagné de ses parents. Très inhibé, isolé depuis toujours dans ses livres,  il dit « se laisser vivre au collège », « se laisser exister », avec une forme de dépression, toujours à  part, les autres interprétant toujours mal ce qu'il dit. Il ne s'habille pas avec les codes vestimentaires  usuels, et se méfie toujours de l'autre car il ne comprend pas ses intentions. Il se dit « parfois a­

social mais jamais anti­social ». Il explique ses difficultés avec les émotions en disant qu'il les  contourne par la pensée. C'est son raisonnement intellectuel qui traite les difficultés émotionnelles. 

Enfant, il lui était difficile de suivre un énoncé. Il manque de méthode et trouve refuge dans les  livres. Il aime lire des choses humanistes, des mondes parfaits pour voir les failles et ne pas les  reproduire.   Il   se   présente   comme   agnostique,   avec   un   INSD:  Imaginaire   Noosphérique  Surdimensionné, et une grande intelligence. Il explique le besoin de se projeter, même de façon  démesurée et égocentrique. Ceci le soutient. Il développe beaucoup sur la problématique Aspi et la  compare à celle des mathématiques, considérant que les deux logiques se ressemblent. Pour lui, ce  sujet parle de ce qui l'intéresse. Il a une grande faculté de raisonnement, une facilité pour contourner 

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un   problème,   mais   doit   bénéficier   d'un   nécessaire   soutien   de   ses   centres   d'intérêts,   et   d'une  ambiance familiale favorable, car ce sujet a pour lui toujours besoin d'être accompagné. Il explique  s'appuyer beaucoup sur son entourage, et aussi sur les mathématiques, sur deux chanteurs, et sur  B.Werber, dont il pense que le héros de son livre L'empire des anges est Asperger. 

Au CRA, il formule dès le début qu'il veut apporter quelque chose, travailler au CRA d'une  manière ou d'une autre. Il fait plusieurs propositions (brancher télé, câbles..). On se saisit d'une : la  traduction de textes anglais. Je lui propose alors ceux sur les autistes savants. Il traduit donc depuis  mars 2006 un texte d'1p environ tous les 1 ou 2 mois. Cela lui plaît beaucoup. Il aime me parler  ensuite de l'histoire de la vie et des productions des autistes savants. Il nous a ensuite demandé  d'être un peu payé, ce que l'on fait. Il me parle beaucoup de ce qu'il aime, m'apporte des livres, des  jeux, et me raconte tous les romans de Bernard Werber, dont il dit qu'il lui offre « un modèle de  personnalité ».

Nous lui demandons la possibilité pour lui d'écrire ses traductions sur l'ordinateur. Sentant  une grande réticence, on laisse en suspens... tout en insistant légèrement. C'est alors que deux mois  plus tard, très heureux, il amène ses traductions sur sa clé USB.

Il est, par ailleurs, à l'initiative d'un groupe de parole avec un autre jeune adulte. D'ailleurs  c'est   étrange   comment   ils   se   servent   de   ce   lieu,   de   la   bannière   CRA,   pour   se   réunir...  

Un jour, il arrive très enjoué et me dit: « Je crois que je suis guéri du syndrome d'Asperger, et je  crois que j'ai trouvé une nouvelle théorie de l'autisme.... ». Il me montre ses écrits, et m'avoue alors  qu'il a, en fait, une sorte de terreur de l'ordinateur. Il a réussi à la surmonter grâce à notre demande  et ceci lui a donné envie d'écrire, et il passe ses soirées à écrire. Il me dit qu'il prépare un livre sur sa  théorie et sur tout ce qu'il a vécu. 

Je cite un extrait  de son premier texte : « Je   pense   avoir   fait   une   découverte   sur   le   syndrome   d'asperger,  l'autisme en  général  et  plus  précisément  sur  l'état  de prostration absolue  chez  certains  autistes:  les   cauchemars sont à l'origine de tout, d'après mon expérience! Je m'explique: la nuit du 01 au 02­03­07, j'en ai fait un   comme cela faisait longtemps que je n'en avais pas eu! j'ai failli rêver de Boûtïains (se prononce comme "bout tient").  

J'ai failli car j'ai interrompu volontairement mon cauchemar par ma seule volonté et en ai imaginé la suite possible à  tête   reposée   après   avoir   stabilisé   mon   état   d'esprit.   Je   pense   que   la   suite   de   mon   cauchemar   aurait   été   la  métamorphose d'humain en une de ces monstruosités. Les Boûtïains sont les créatures oniriques et angoissantes de   mon enfance (3ans) qui apparaissaient à répétitions dans mes cauchemars à ces âges. Je les avais appelés ainsi car ils   n'avaient aucun élément de visage (pas d'yeux, ni de bouches etc) et ressemblaient d'après moi à des masses de chair   (+ou   ­   informes   et   imposantes)   qui   avançaient   en   sautillant   sur   elles­mêmes   et   produisaient   le   bruit   suivant   /Boûtïains, /du nom dont je les ai affublés.... » et il poursuit le développement de sa théorie... de façon  absolument remarquable. Il décrit ce que représente la jouissance de l'Autre, quand elle n'est pas  contrée: « sensations plastifères », dit­il.

Son deuxième texte est un mail adressé à B.Werber où il lui raconte comment il pourrait  envisager   la  suite   de  son  dernier  roman.  Il  pense   et  lui   dit  qu'il   est  un  Aspi   refoulé  et  non­

diagnostiqué, puis il lui raconte d'une façon remarquable comment il en est venu à se construire un  autre lui­même durant son enfance, autre, qu'il appelle alors Normalis. Cet alter ego faisant suite  aux  Boûtïains, à ces personnages oniriques, qui l'envahissent et qu'il ne contrôle pas, avec cette  terreur de voir les humains se transformer en  Boûtïains, témoigne du passage du double réel au  double imaginaire. Il dit s'être efforcé de rationaliser à un  moment donné ces cauchemars. Et le mot 

Boûtïains  lui permet de les concrétiser et là, il dit que c'est la sortie de l'autisme. Maintenant, il  contrôle ses angoisses en créant une transformation par la bague.

L'introduction de l'imaginaire lui a permis de trouver une façon de se comporter, « le total  opposé de ce que je n'étais pas », « un avatar », « un égal ». Grâce à lui, « il a pu concrétiser les  formes ». Normalis l'aide à ne pas trop s'attacher aux gens, et l'aide à se défendre, à savoir réagir  face aux dangers et aux mauvaises intentions des autres. Ce double de confiance dit­il l'aide à se  sortir de la solitude et le protège, une sorte de superman dit­il, aux « supercapacités ». Il est relié à  lui par « une bague, la bague de transmutation » qui sert « à faire des liens avec le réel ». Cet idéal 

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à atteindre qu'est Normalis lui apporte aussi une existence, un corps, un visage, une voix. Il trouve  du plaisir à bien parler, car il faut être, selon lui, près de l'exactitude, à la recherche de la perfection. 

L'expérience de Léon est remarquable d'intérêt et je me suis permise de m'en faire le témoin. 

Léon témoigne de la nécessité de parer à l'envahissement de la jouissance de l'Autre, du réel en  arrivant à en nommer quelque chose afin de parvenir à se construire un bord, par l'objet et le double,  qui lui permettra d'accéder à un savoir et de répondre aux expériences non subjectivées. De là,  l'autiste Asperger développe ses théories et ses solutions, souvent à partir d'éléments du savoir de  l'Autre, sur lequel il se branche, ou surtout des failles du savoir de l'Autre. 

Je vais maintenant illustrer par deux vignettes cliniques le travail de l'autiste de haut niveau,  l'une issue de la littérature, et l'autre issue de la pratique de M­J.Sauret.

Joffrey Bouissac et sa planète

Joffrey   Bouissac   est   un   enfant   aux   ficelles,   d'abord   obsédé   par   les   lavabos,   éviers   et  baignoires. Il les inspecte, les remplit d'eau ou d'objets, tape dessus : toute fuite d'eau est alors  insupportable, confirmant une fois de plus le difficile traitement de tout ce qui concerne la perte. Il  exige de sa mère qu'elle les laisse remplis jusqu'à ce qu'il revienne de l'école. C'est la mise en  chanson qui lui a permis de passer à autre chose, notamment à différentes collections, et surtout à  un aquarium, dont il s'est fabriqué un double en carton. Chaque poisson, réalisé en carton, a sa  différence. Puis, il a commencé à partir de là, à inventer son monde : les jeumobiles, une planète  rythmée par des tornades, des phénomènes naturels, qui vit au rythme des saisons. Mais jamais il ne  joue avec les personnages. Ses parents ont toujours valorisé ses idées fixes et constructions. Ainsi, il  effectue des relevés météo précis tous les matins, depuis plus de quinze ans et des relevés d'articles  et de coupures de journaux sur les catastrophes naturelles. Cela vient traiter l'angoisse du temps, à  entendre   dans   le   double   sens.   Son   jeumobile   et   ses   différentes   collections   lui   permettent  d'abandonner progressivement ses ficelles. Le temps qu'il fait dehors et le temps qui s'écoule que  l'on ne peut pas maîtriser est traumatisant. Il tâche alors de le signifier par des signes, soit mieux  comprendre, appréhender et maîtriser par une mise en mémoire des événements naturels, des lieux  et des dates, doublés de relevés météo. Il aime depuis longtemps faire du vélo, et borde un espace  toujours plus grand, 30km par jour actuellement.

Il veut être pompier pour aller sauver des vies lorsqu'il y a des tremblements de terre, tel  celui de 1987 qui l'a traumatisé et dont il parle beaucoup. Il se fabrique par son jeumobile un monde  vivable, sûr, qu'il peut maîtriser, et par sa publication Joffrey est devenu un véritable auteur. Il rêve  beaucoup, d'amour, de mariages, de nature, vit dans un monde imaginaire, idéalisé. Il veut aller au  Canada voir les chutes du Niagara. La renouvellement incessant de l'eau de la cascade le fascine en  même temps qu'elle met aussi en jeu la question de la perte. Il a trouvé plusieurs façons de traiter  l'immaîtrisable et la perte. Mais il s'interroge souvent sur la solidité des constructions, des matières,  des contenants, des images...

Il dit faire beaucoup de cauchemars sur des hivers nucléaires ou météoriques. Un jour, il  décide la fin du monde et enterre une figurine playmobil de sa planète. C'est alors qu'il décide de  transformer son monde, d'abord en un écrit, et ensuite en une pièce de théâtre. Il dit lui­même : « Il  ne faut pas m'empêcher d'écrire ». Lorsqu'il produit sa pièce de théâtre et reçoit les ovations de la  salle, il est très émouvant, se cachant derrière le bouquet de fleurs. Quand son père le filme, il se  montre très inquiet pour la batterie, que l'image faiblisse. 

Son roman d'aventure préféré est Voyage autour du monde, « pour ne jamais être en hiver ». 

Comme   beaucoup   d'autistes   il   est   très   sensible   au   temps   qu'il   fait   dehors,  n'arrivant   pas  à   se  persuader qu'il ne fait pas froid pour toujours, qu'il ne pleut pas, ne vente pas, ne neige pas pour  toujours... Dans le vrai monde des humains et sur la vraie planète terre, qui est la sienne, Joffrey 

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arrive à organiser et rejoindre alors le monde des humains. Ce n'est pas une construction délirante,  mais une invention, une solution, pour tenter de comprendre, jouer, et habiter la vie. Aussi, ses  constructions relèvent de la création d'un monde imaginaire qui lui est propre, et ses doubles, ses  playmobils portent la marque de sa singularité.

Il utilise le double à travers ses personnages en plastique qu’il fait parler à longueur de  journée. Il reproduit exactement le cours de la journée, imaginant que sa famille est un jeumobile248.  Le support qu'il a trouvé ensuite à travers l’écriture249 de son livre lui a permis de dénoter toute une  suite de signes, d’informations et d’événements précisément datés, à l’heure, parfois à la minute  près, racontant son histoire, son avenir et ses « 36 problèmes et 13 résolutions ». Il est aussi pour lui  un moyen « de matérialiser ses idées » sur le devenir de la planète, sa programmation de la fin du  monde (il voyage alors dans le temps et remonte jusqu’à 3998, lorsque la Méditerranée ne fera plus  que 205 km). La linéarité du texte fait ressortir des catégories (« maisons », « animaux », « mes  écoles »   ou   encore   « ses   souffrances,   ses   peurs »   précisant   remarquablement   sa     « peur   des  trous »…) où il décrit chronologiquement tout ce qui y a trait. Il décrit aussi beaucoup ses objets,  ses « passions » : les pendules, les lettres, les chiffres, les calendriers, les fréquences radios… Elles  ont toutes traits à des coordonnées symboliques, lui permettant un travail du signe par les dates,  heures, fréquences, mots, nombres... du monde qui l'entoure. Joffrey travaille à border et articuler  l'espace et le temps, à son corps et à sa pensée. 

Ji-El, phallicisation du corps et structuration spatiale (M-J.Sauret)

Ji­El, un adolescent, a passé plusieurs années en analyse avec M­J Sauret. Âgé de 20 mois, il  commence à parler ,mais suivent cinq années de mutisme, entamées par une crise d'épilepsie. Ce  qu'il en dit  :« Trois fois j'ai quitté ma mère, trois fois j'ai été malade ».  Il explique que sa mère dit  qu'il ressemble à son père parce qu'il avait la passion des bus et aurait voulu en conduire. A l'issue  d'une crise, Ji­El se fait, tour  à tour, le directeur chauffeur d'un réseau de bus et le directeur  animateur d'une station de radio. Le réseau de bus obéit aux lois du langage. Il est un réseau  symbolique et pousse selon M­J.Sauret à la rencontre du signifiant d'un manque dans l'Autre250. Ji­

El se fabrique une société fictive avec des contraintes d'horaires et de trajets qui pallient les défauts  de la société présente. Il répertorie tout cela sur un cahier, et parcourt la ville à vélo. A un moment  donné, il inclut dans son réseau un « pas toutes les rues figurent sur les plans de circulation des  bus » ou «  pas toutes les rues sont fréquentées par les bus ». M­J.Sauret explique l'intuition que si  un vélo passe partout où existe une voie, il ne peut être partout à la fois. 

Ji­El collectionne alors tout un amas de connaissances de chaque trajet, des points de la ville  où ses parents vivent séparés. Il collectionne les plans des lignes de bus, suit les bus des lignes qu'il  ne connaît pas avec son vélo. Il s'est mis « à faire des plans de Toulouse, circuits de bus. Inventer   des plans tel que les bus ne passent qu’à un endroit et à un seul (…) il s’est aperçu qu’un bus ça ne 

248 BOUISSAC, Joffrey. Journal d’un adolescent autiste : Qui j’aurai été... Huttenheim : Autisme Alsace, 2002. Il prédisait aussi tout ce qui leur arriverait jusqu’à leur mort par cancer. Lui-même étant un pompier qui travaillerait jusqu’en 2051 et mourrait en 2065 à l’âge de 85 ans et 4 mois de

« sa belle mort ». Un pompier ou peut-être un facteur pour le lien qu’occasionne la distribution du courrier, ou un chasseur ou un pêcheur pour pouvoir subvenir à ses besoins, ou un animateur radio pour pouvoir enregistrer sa voix, ou encore un ambulancier ou un taximan pour transporter les gens d’un lieu à l’autre et pour les rues de France ou du Canada .

249 La fin du monde « jeumobile » dura deux ans et se matérialisa par l’écriture d’un journal « Planète jeumobile » qui relatait les catastrophes amenant la destruction de la planète et du monde des « jeumobiles ». On perçoit combien cette fin du monde a rapport avec sa propre mort psychique quant à l’utilisation du double. Maintenant qu’il peut user d’un Autre de suppléance, il calcule même en pourcentage la marge qui lui reste avant d’être considéré guéri. Parler l’anglais et apprendre un métier signeront la guérison à 100%. Le récit de ses nombreux rêves montre combien il est au travail. Un rêve, où il annonce à son père qu’ils annonçaient des tornades et où le père se retourne vers la mère lui lançant : « T’as entendu ce que Joffrey a dit » introduit des rêves de castration, de toute-puissance et des rêves érotiques. En parallèle de ces avancées, Joffrey décrit combien son corps à se significantiser lui occasionne bien des souffrances, rendant plus vive sa peur de la mort.

250 SAURET, Marie-Jean. Un cas d'autisme éclairé par une crise d'épilepsie. Séries de la Découverte freudienne, op.cit. p.74-75.

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passait qu’à un seul endroit à la fois, ça mettait du Pas tout dans sa théorie. Ça lui a permis  d’habiter Toulouse mais ça lui prenait tout son temps. Ce sont là des constructions concrètes qu’on  a intérêt à soutenir puisque ça permet au sujet de s’installer dans le monde »251. Ainsi c'est le jour  où il arrive en séance et dit à M­J.Sauret: « Je ne connaîtrai jamais les rues de Toulouse où le bus   ne passera pas, il en reste », que même par le principe de l'Autre du signe, pour appréhender le  temps, l'espace et son corps, il n'est pas possible de tout attraper des rues. Aussi, sa construction met  en jeu le tout et le pas­tout. Le plan qu'il laisse un jour fait dire à M­J.Sauret qu'il incarne dans sa  matérialité l'objet a.

Il explique ses fugues comme l'expression d'un désir propre, parce qu'il souhaite aussi un 

Il explique ses fugues comme l'expression d'un désir propre, parce qu'il souhaite aussi un 

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