• Aucun résultat trouvé

Sacha ou l'objet réel nourriture

Dans le document tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012 (Page 118-137)

2. Clinique différentielle__________________________________________________________86

2.2. Quelques rencontres et lectures cliniques 98

2.2.2. Sacha ou l'objet réel nourriture

La rencontre que je vais maintenant retracer est aussi une rencontre bouleversante. Elle vient  exprimer  tout   ce  que l'autisme   a  d'indicible.   Écrire  ce  travail  relève   vraiment   pour moi   d'une  gageure, envers cet adolescent d'abord, qui s'est saisi de moi, de ma présence, bien malgré moi si je  peux dire, mais avec lequel j'ai fait le pari que ce qu'il voulait travailler ne relevait pas forcément  d'un impossible. Et ensuite envers moi, parce que je n'ai jamais rencontré quelqu'un autant en  souffrance et en désarroi pour trouver des solutions, des freins à sa jouissance ! Aussi je vais  maintenant tenter de mettre en œuvre comme expérience la question du transfert, la question du  sujet et la question de l'a­structure avec le travail de ce jeune, ce qui me permettra de continuer à  confirmer et  articuler  d'autres points, comme  traits caractéristiques  de l'autisme de Kanner. Je  propose d'abord quelques éléments de l'histoire de Sacha.

► Comment est né ce sujet ? Quelle est son histoire?

Sacha est un adolescent autiste accueilli dans un établissement à plein temps, depuis ses neuf  ans. Il a une petite sœur de trois ans sa cadette. Sa mère explique qu'elle n'a pas mis son fils en 

tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012

crèche et « l’a laissé à une nourrice qui était malheureuse dans son couple » et elle a culpabilisé de  le lui enlever lorsqu'ils ont dû déménager,  tellement cette  dame était  attachée  à Sacha, qui la  comblait. A l'âge de 9 mois, elle se souvient que Sacha ne voulait pas se mettre dans la poussette  mais dans la corbeille pour les courses. Vers 18 mois, après un déménagement (ses parents vivent  souvent  des changements  professionnels), il  passe son temps la tête dans les cartons. Puis, la  directrice de la crèche leur dit que leur enfant est autiste, et que s'ils l'avaient mis en crèche plus tôt,  ils l'auraient su plus tôt.

Sacha est diagnostiqué autiste à 24 mois. Ils s'installent alors et font construire une maison  en fonction de lui, sa chambre à l'écart des autres, afin de protéger leur sommeil de ses hurlements. 

Jusqu'à l'âge de 12­13 ans, son père est absent pendant la semaine mais, suite à son licenciement, il  s'installe à son compte, chez lui. Parallèlement, il se réinvestit auprès de Sacha. 

Monsieur a été élevé par sa grand­mère, car sa mère ne voulant pas d'enfant ne s'est jamais  occupé de son fils, et son propre père ne lui parlait pas. Les grands­parents de Sacha disent qu'ils ne  s'imaginaient pas avoir un enfant. Aujourd'hui, ils sont assez présents, notamment lorsque leur fils  est seul à la maison avec Sacha, puisqu'il arrive que sa mère s’absente tout le week­end, notamment  lorsque il est là. Aussi, il semble par son autisme contribuer à faire exister un lien de son père à ses  propres parents, mais le lien parental a été dégradé. 

Sa  mère   a  aussi   une   histoire   douloureuse,   assez   compliquée.   Elle   est   une   enfant   de   la  DDASS, placée et replacée dans de multiples familles d'accueil. Elle a une position subjective  qu'elle dit angoissée et angoissante, et critique beaucoup son mari dans sa façon de faire. Elle  semble n'envisager la position paternelle que sur le versant imaginaire. Lorsque je lui demande de  me parler de l'histoire de Sacha, comment il est né, elle me répond qu'elle aurait du m'amener des  photos, puis m'explique que Sacha était « un enfant anorexique, difficile, il ne mangeait rien, à  part, à partir de deux ans des coquillettes  et des petits suisses ». Son rapport  à la nourriture  engendre des situations difficiles, voire de maltraitance, induites par le comportement de Sacha. 

Elle  me   dit  qu’elle  culpabilisait   de  ne  pas  lui   donner  suffisamment   à   manger  et  qu’il   mange  diversifié seulement depuis qu’il fréquente des institutions. Son discours est assez négatif à l'endroit  de Sacha : « il me mange les neurones », « il y a une mauvaise ambiance quand il est là », « j'en  veux   plus... »…   Le   quotidien   est   parfois   invivable   et   la   présence   de   Sacha   est   une   véritable  souffrance   pour   tous   les   membres   de   cette   famille,   parce   qu'il   est   difficile   de   prévenir   ses  magistrales crises. La petite sœur semble faire face bien qu'elle ait parfois peur de son frère. Il  arrive à cette maman désemparée devant la violence des crises, de donner à Sacha une double dose  du traitement. Elle rapporte qu'il s’est un peu apaisé depuis que son père est revenu travailler au  domicile. Dans sa vie professionnelle, elle dit ne pas être épanouie. Et elle paraît beaucoup souffrir  de sa vie personnelle.

Aux 8­9 ans de Sacha, ses parents demandent un relais au moment des repas, pendant le  week­end  et   les  vacances   ;  après  deux   écueils   de  placement  en  famille  d’accueil.   Ils  font  de  multiples démarches à l’étranger pour trouver un établissement fermé et sont dans un grand souci,  bien légitime par rapport à l’avenir de leur fils, qui aujourd'hui a intégré un foyer de vie.

En fait, on observe plusieurs temps chez ses parents. Au départ, lorsque Sacha est encore  petit ils apparaissent militants, puis à mesure qu'il grandit, le désespoir les gagne. Ils ne s'occupent  jamais de lui ensemble, pour se relayer, se reposer et la solution de le faire partir en week­end est  une mise à l'écart volontaire, par nécessité, afin de se préserver. Alors jeune adulte, un signalement  de maltraitance est effectué dans la structure où Sacha part en week­end et en vacances, ce qui a  opéré une remobilisation autour de Sacha, un réinvestissement de leur part. Ils le prennent plus  souvent, en même temps que leur couple se sépare. La séparation est effective quelques années  après. Depuis, l'équipe institutionnelle observe que la parole de ses parents est moins négative ou  vide à l'endroit de Sacha. Sa maman associe ses difficultés avec Sacha à ses difficultés financières,  en tant que Sacha coûte, il a une place qui coûte. Sacha est un autiste très difficile.

tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012

Il est un adolescent se montre doué pour des activités comme l’escalade, l’équitation, la  piscine ou la randonnée. Il aime être à l’extérieur, il est plus calme, plus disposé à entendre. Il aime  découvrir des lieux nouveaux, pique­niquer, se baigner, se promener en voiture ou à cheval… Bien  que son attention soit facile à capter, elle est difficile à maintenir. Instable, il passe d’une chose à  l’autre ou reste passif et il a besoin de beaucoup de stimulations selon ses  éducateurs. Il peut  témoigner d’une envie d’apprendre, même si elle est fugace. Il apprécie les moments de calme  (devant la télévision assis dans le canapé ou à écouter une histoire…). Il participe aussi à certaines  activités manuelles.

Il est sensible aux personnes qui l’entourent, aime les compliments et peut faire en retour des  câlins. Il tète parfois sa langue dans ces moments­là. Il aime bien s’asseoir sur les genoux d’un  adulte, lui tenir les poignets et se balancer d’avant en arrière. Des périodes d'apaisement alternent  avec des moments de crise, qui correspondent souvent  à des changements, séparations ou des  situations qui ont trait à la nourriture. La question des temps de repas, de ruptures, de départs et de  retours est très problématique. Sacha a par ailleurs la particularité de cultiver le savoir faire faire,  mais aussi repérer l'objet dangereux et aller là où on ne voudrait pas qu'il aille.

► Symptomatologie développée

Lorsque je le rencontre pour la première fois, il donne l'impression d'un garçon tonique,  solide et très bâti pour son âge. Il met une telle vigueur dans ce qu’il fait qu’il est parfois très  bruyant, il ne parle pas mais crie ou chantonne des syllabes. Il regarde, pas longtemps, mais il  regarde. Sa bouche ne semble pas avoir de bord, il a souvent la langue dehors.

Bien qu’il n’établisse pas de relation, Sacha ne s’isole toutefois pas et sait très bien se faire  comprendre pour satisfaire ses besoins. Il va toujours vers la personne susceptible  de pouvoir  répondre ou de pouvoir céder. Il écoute aussi qui il veut.

Dans   le   quotidien,   il   est   relativement   autonome,   même   s’il   a   besoin   d’être   sollicité.   Il  s'habille seul, il n’arrive juste pas à défaire ses lacets ou son pantalon mais sait demander de l’aide. 

Il a appris à table, à se servir du couteau même s’il ne coupe pas vraiment. Il peut passer chez lui  des nuits à hurler, sinon il dort relativement bien. Il lui arrive parfois d’être énurétique, sa mère le  lie à ses érections nocturnes. Elle raconte qu'elle ne veut plus le prendre faire des courses car il fait  toujours pipi dans le chariot.

Sacha   est   un   adolescent   agréable,   mais   il   ne   supporte   pas   le   « non »,   la   frustration   et  l’attente. Toutes les situations ayant trait à la nourriture ou à une séparation engendrent des crises  spectaculaires, avec comportements auto­agressifs, où il se griffe, se tape la tête avec sa main, se  mord la main, la langue, cherche à se faire vomir, ou se tape le pied ou la main sur le sol. Ses crises  viennent border les moments de séparations, les départs comme les arrivées. Il peut être très violent  avec lui­même, les autres ou les objets, qu'il brise alors violemment. Ses crises ne durent pas  longtemps mais sont fréquentes, à raison de trois ou quatre par jour voire plus. Leurs durées font  l'effet d'une éternité, d'une suspension du temps. 

Il témoigne toujours d'un besoin de la présence et du regard d'un autre et s'en remet souvent  à quelqu'un pour tenter de le contenir, blessant alors ce dernier. Chez lui, il montre sa détresse en  allant chez les voisins de sa maison pour se faire entendre et terminer la crise. Ceci produit un  insupportable et un certain épuisement des ressources de son entourage, de ses éducateurs et de ses  parents. Cependant, un lien particulier se noue toujours avec lui, du fait de son côté parfois très  tranquille et autonome, mais aussi de son côté sombre, de souffrance et horreur extrême, et du fait  de son visage d'ange avec une forte personnalité autistique.

Sacha ne supporte pas de voir partir des gens, de devoir attendre l’heure du taxi, que l’on n'  aille pas là où il voudrait. Il peut par contre manifester son ressenti de façon délicate en replaçant la  main qui passe les vitesses sur le volant, n'aimant pas que l’on ne conduise pas les deux mains sur le  volant ou que l’on croise les jambes, ou que l’on retrousse les manches… Mais ce sont vraiment ses 

tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012

obsessions envers la nourriture qui restent sources d’insupportables, d’angoisses et de crises. Il ne  peut pas attendre. Il lui faut tout, tout de suite, et supporte mal de voir se préparer un repas, de  partager les plats, de voir les plats en attente, de terminer le repas.... Il est très sélectif,  préfèrant les  pâtes, sucreries, le sel, un oignon ou un citron à la viande et aux légumes. Et il est inlassablement et  irrémédiablement attiré par les cuisines, les placards, les frigos, qu'il ouvre et ferme. Ses seules  demandes sans dit se portent sur le fait d'obtenir une nourriture et s'il l'obtient... ceci l'insupporte. La  seule chose apaisante pour lui est d'aller chercher les plats pour le groupe.

Le texte du déroulement du travail et sa visée clinique, n'a pu être inséré, faute de place,  aussi je passerai directement aux indices cliniques du rapport au monde de Sacha. 

► Indices cliniques

Rapport du sujet à l'objet

  Sacha manipule souvent des ficelles ou des petits objets, dans des moments calmes. Il tape  avec, sur la table, sur le sol ou sur toute surface plane. Son regard est alors dans le vide et il énonce  très fort, parfois en criant ou sur un ton chantonnant, certaines syllabes en continu, dans le son « a ». 

La première fois que je le rencontre, lors d’une sortie à l’extérieur en groupe à la piscine, Sacha  passe son temps dans l’eau à taper avec ses mains à plat sur le bord de la piscine, en criant « lala­

lala­lala ». Ensuite, à quatre pattes, il observe le sol, le tape, le creuse, enlève ce qui dépasse, ou ce  qui est accroché. Il semble parfois s’adresser au sol. Très tonique et rapide, il a une grande aisance à  faire rouler sa ficelle et taper son objet au rythme de ses cris et balancements. Il casse beaucoup et  semble satisfait de casser... Il détruit le matériel, n'est pas délicat mais peut l'être avec certaines  choses : la recette du gâteau au chocolat faite au début avec ses éducateurs est toujours affichée  dans la cuisine. Une des rares choses qui n'a pas été arrachée ou détruite.

   Sacha détruit, ou ramène à l'horizontale, ce qui s'érige ou est vertical, témoignant de cet  impossible accès à la dimension 2, à la loi phallique, de ce qui est au­dessus de nous. La seconde  année de l'accompagnement, je vois Sacha faire ses stéréotypies pour la première fois sur un mur, à  la verticale. L'accès à la dimension 2 est né. Il tolère désormais les objets verticaux, et, comme on le  verra,  découvre plus tard la dimension 3. A cette époque, un atelier casse est mis en place à l'IME :  il ne casse alors plus d'objet mais cela a provoqué un déplacement de sa destructivité, sur l'autre  semblable ou adulte. 

  Le vélo ne l’intéresse pas, au contraire d’autres adolescents autistes qui y passeraient leurs  journées. Il préfère la voiture ou le camion, qui écopent souvent de ses moments difficiles. Son  cahier où est écrit ce qu’il fait durant la semaine accompagné de photos, réalisé avec l’institutrice et  les éducateurs est très important pour Sacha. Établi pour favoriser le lien avec les parents, ce cahier  est beaucoup utilisé par ses parents, surtout au début. Il prend soin de l’emmener chaque week­end  avec lui et le manipule toujours avec une précaution surprenante. De même, sa valise est très  importante. L'intérêt d'un travail sur le lien entre les lieux qu'il fréquente (maison, institution, lieu  de week­end, de vacances) est vérifié. Ainsi, la confection du cahier, pour historiser son vécu, son  expérience mais aussi  la réalisation d'albums photos, d'objets divers, qui circulent, ou encore  des  appels téléphoniques des parents dans les moments de transition. Quelques appels de sa maman  furent extrèmement appréciés par Sacha. 

  Quelle est cette attraction particulière qu’exerce l’objet pour Sacha? Que viennent dire ces  objets autistiques bruts que sont les bouts de ficelles, papiers ou branches qu'il manipule par terre ?  S'en complète­t­il ? Objets sensations ? La nourriture possède un autre statut : elle s’avère réelle et  destructrice, d'abord un objet pulsionnel. Au début, j'observe qu'il mange tout ce qui reste dans les  plats, sur la table... et qu'une fois fini, il n'en est pas plus apaisé, au contraire parfois. Qu'il y ait  beaucoup de nourriture ou qu'il n'y en ait pas ou plus, ça reste terrible pour lui. Il trouve alors la 

tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012

solution de cacher les plats, de façon à pouvoir manger ensuite, à peu près tranquillement. Étant  donné l’état dans lequel il met l’objet nourriture, ses parents verrouillent tous les placards contenant  des   aliments.   Parfois,   ils   peuvent,   par   dépit   (Sacha   est   vraiment   très   difficile),   laisser   tout   à  disposition sans apporter de régulation. Sacha peut chercher toute une journée, perspicace, à se  procurer de la nourriture. Habité par cette quête, il est alors tendu et n’accepte aucune autre activité. 

Par contre, l’abondance de nourriture l’empêche de faire un choix. Aussi, l’institution a toujours  organisé pour lui la mise à disposition plutôt que la privation, mais une mise à disposition très  régulée, avec toujours, pour chaque éducateur l’objectif d’une mise à distance de la nourriture. Si  l'on fait disparaître la nourriture de son champ de vision ,et que l'on fait tout pour qu'il n'y pense  pas, il harcèle les placards, frigos ou lieux susceptibles d'en contenir et, déterminé, peut alors  beaucoup casser. Les débordements sont difficiles à canaliser et Sacha travaille aussi cela à l’atelier  cuisine (préparation de repas, fabrication de gâteaux…). 

Le véritable objet de la jouissance de Sacha est donc la nourriture. Sa quête, toutes ses  journées, se porte sur la nourriture, dont il cherche à se remplir. Parfois une phrase, telle que 

« Qu'est­ce que c'est que ce bazar, il n'y a plus de chocolat!! » ou « ouh! Il va falloir remplir ce  frigo! » suffit à le calmer et le faire passer à autre chose, mais pas pour longtemps. Les moments de  repas qui scandent la vie sont toujours vécus intensément mais surtout les avants et les après. 

Depuis toujours, il cherche à manger tout ce qui peut se manger, et détruit, casse, tout ce qui ne se  mange pas. Ses solutions de placer ce qui reste à manger hors de sa vue ne suffisent pas. Quelque  chose ne s'est pas noué et n'a pas permis à son corps et à la bouche, à sa fonction, de se corpsifier. 

Aussi on perçoit combien il a affaire au réel de la bouche : un trou sans fin et sans fond, un trou qui  n'existe que pour être rempli, mais qu’il ne parvient pas à remplir, un bord manquant à se délimiter! 

Les promenades avec Sacha, qui quel qu'en soit le but, se transforment en quête de nourriture  m'ont incitées à accepter de prendre la voiture, histoire de le faire penser à autre chose. Mais là  aussi il me signifie, en me tournant le volant, en me tirant les cheveux ou en me pinçant où il veut  aller. Son insistance pour aller au supermarché, café­restaurant, Mc Donald's me fait comprendre  dès le début du travail qu'il a des choses à travailler de ce côté là, qu'il s'agit de l'autoriser à les  travailler. Je fais alors ce pari, d'un accompagnement, d'un travail difficile, voire dangereux sur cet  objet trop présent qui est toujours au premier plan, sachant que ce n'est pas de cela dont il s'agit  vraiment.   Un   décollement   est   nécessaire,   une   dévalorisation   de   la   jouissance   car   ce   que   cela  incombe de souffrance à ce jeune garçon ne peut plus durer sans que cela le menace, dans son  avenir institutionnel aussi.

Il commence un travail consistant à garnir mon sac de nourriture, effectuant des allers­

retours, où parfois il mange la moitié d'un bonbon et confie l'autre moitié à mon sac en me laissant  repartir le soir avec un sac chargé de ses petites affaires (principalement des bonbons, mais aussi  boites, papier, petits objets divers...). Ce travail fait exister un espace à un autre, un objet à un autre. 

Ce travail autour de l'oralité et de l'analité, prendre l'objet, le donner, ce travail sur le pas­tout, sur le  manque, sur la présence de l'objet vérifié, mais aussi le travail sur l’objet qui n’est plus là, ou auquel  on enlève quelque chose, semble lui avoir permis de se mettre à distance de cet objet. 

Le travail s'est ainsi opéré à le différencier lui­même de l'objet, et différencier les objets du 

Le travail s'est ainsi opéré à le différencier lui­même de l'objet, et différencier les objets du 

Dans le document tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012 (Page 118-137)