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Line ou l'a-structuration en question

Dans le document tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012 (Page 137-141)

2. Clinique différentielle__________________________________________________________86

2.2. Quelques rencontres et lectures cliniques 98

2.2.3. Line ou l'a-structuration en question

Trajectoire de vie

Line est née en 1952 : elle a 3 frères, 2 sœurs et un frère décédé,  plusieurs neveux ou nièces,  dont un autiste. Je dispose de peu de renseignements sur son enfance. Son papa est décédé d'une  mort violente alors qu'elle avait 4 ans. Jusqu'à 9 ans, Line est restée en famille. De 9 à 13 ans, rien  n'est spécifié dans son dossier. De 13 à 16 ans, elle est dans un hôpital psychiatrique à Montpellier. 

De 16 à 30 ans, Line est dans le service psychiatrique de Rodez.  D'après une infirmière qui l'a  connue à ce moment­là, elle était enfermée dans une pièce d'isolement, nue, car Line mange tout, y  compris sa couverture, ses vêtements et ses excréments. Elle a ensuite entrepris de se manger le  corps, notamment la poitrine, qui est restée très abîmée. A 30 ans, elle arrive dans une MAS et  déroute alors l'équipe, qui comprend qu'il vaut mieux éviter de la contrarier. 

L'institution ne sait pas davantage sur son enfance. Il faudrait essayer d'interroger sa mère,  mais cette dernière reste dans un relatif déni des difficultés de sa fille, et ne parait pas vouloir  évoquer le passé. Mis à part un rêve qu'elle a fait lorsqu'elle était enceinte de Line : une pomme de  terre vide et une autruche. De plus, lors des visites à domicile, le frère de Line est toujours présent. 

Il est difficile de parler devant lui car il semble bloquer la parole et interrompt sans cesse.

Une monitrice a été, durant son enfance, voisine avec sa famille et elle ne connaît alors pas  l'existence de Line. Celle­ci ne sort pas et n'est jamais évoquée par sa fratrie. Line continue encore  aujourd'hui à craindre le soleil et à dormir beaucoup.

► Indices cliniques

Rapport au corps

L'histoire de sa vie est inscrite sur son corps. Elle y fait des inscriptions réelles de sa vie  psychique, et peut de fait renvoyer à de l'insupportable.

A son arrivée à la MAS, Line est physiquement impressionnante, cheveux longs et emmêlés,  avec 2 canines surnuméraires qui pointent de sa bouche : « 2 crocs ». Elle témoigne d'une force  intense, déchire beaucoup, casse et met les morceaux dans sa bouche en l'espace d'un instant. Elle se  donne des coups de tête par terre et se mange aussi la poitrine... elle se mutile beaucoup. Au début  personne ne comprend ce qu'elle veut, et un rien la perturbe. Ses angoisses sont profondes et  désespérées...

Line n'a jamais pris soin de son corps. Elle se balade nue et n'a pas accédé à la pudeur. Elle  peut se masturber sur le WC et étaler ses excréments partout. Elle a des conduites boulimiques, elle  mange de tout. Elle est très heureuse, quand on lui donne un gâteau ou du chocolat par exemple. 

Mais   elle   peut   manger   vraiment   de   tout   et   n'importe   quoi   :   une   orange   entière,   un   demi­

pamplemousse, des œufs entiers, une vache­qui­rit avec papier, des feuilles de plantes, des boules  de poussière, des élastiques, des pansements, des bouchons de cidre, des insectes vivants ou morts... 

Elle mange tout, tout ce qu'elle trouve par terre sans distinction du bon ou du mauvais... Rien ne  transparaît sur son visage du côté de la déglutition. Quand elle est indisposée, il lui arrive de manger  ses serviettes. Une fois, elle a vomi à table dans son assiette et elle l'a remangé avant que quiconque  n'ait pu intervenir.

Line peut être assez docile, et sait montrer de la souplesse pour certaines choses. Du fait de  ses problèmes intestinaux, elle a eu pendant des années, un régime spécial, limité quasiment qu'à  des féculents, riz ou pâtes. Elle acceptait de ne pas avoir comme les autres. Elle a aussi accepté, du 

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jour au lendemain, l'arrêt de ce régime spécial. De même, concernant un traitement qu'elle a exigé  pendant des années sur l'unité, elle ne l'a plus réclamé le jour où il a été décidé d'arrêter. 

A son arrivée, Line ne va pas aux WC. Elle a pu y aller seulement après avoir eu un WC  attitré. Au début, elle ne peut faire ses selles que dans un pot de chambre, dans la salle commune,  pendant que les autres sont à table. A l'époque, avec le psychiatre, l'hypothèse est qu'elle ne veut pas  donner son caca, que c'est un morceau d'elle. Elle ne peut se vider que pendant que les autres se  remplissent.

Elle a toujours eu un rapport particulier avec ses fèces. Tout d'abord, à son arrivée, et  pendant de nombreuses années, si ses selles ne partent pas des WC, elle cherche à les enlever par  tous les moyens, elles doivent disparaître. Elle va jusqu'à poursuivre les moniteurs pour qu'ils  interviennent. A présent, elle fait dans une chaise­pot, pour contrôler qu'elle fait afin de prévenir  tout risque de fécalome en cas de constipation. Il lui est arrivé, alors qu'elle était constipée, de  s'enfoncer le bras dans l'anus pour aller chercher ses selles et les sortir. Aujourd'hui encore, elle joue  avec, s'en met dans les cheveux, se frotte avec, les sent, les malaxe. Avant d'aller dans le bain qui  l'apaise toujours, Line se déshabille et se met accroupie au sol, elle se frotte les fesses par terre et  laisse alors une trace de caca sur le sol : la trace fait exister quelque chose d'absent, et rend  supportable la perte. Aussi, elle travaille quelque chose qui a à voir avec le signifiant. Et d'ailleurs  elle refuse de nettoyer sa trace. Si elle ne fait pas une trace sur le sol, elle la fait dans le bain.

Peut­elle laisser des traces plus élaborées? Laisser des traces sur du papier? Quand on lui  donne un crayon, elle se balance, et le mouvement du corps guide sa trace sur le papier. Peut­être  qu'il s'agit de l'aider à déplacer cette trace et lui donner des feuilles et feutres, lorsqu'elle s'apprête à  laisser sa trace, en lui proposant d'en laisser une sur le papier qui sera alors gardé. Il s'agit de l'aider  à accepter que ça s'inscrive.

Line explore sans cesse les trous de son corps, surtout l'anus. Elle s'y met souvent les doigts  et   ensuite   les   sent.   Son   corps   est   toujours   un   mystère   pour   elle.   Elle   n'en   connaît   pas   le  fonctionnement. Cependant, depuis qu'elle est à la MAS, elle a accès à l'idée d'un corps, car elle  travaille dessus. D'abord par l'exploration de ses trous, et le fait de se trouer elle­même en se  grattant en permanence rendant la cicatrisation impossible. Semblable à une activité autoérotique,  elle frotte un endroit du corps, ce qui crée des micro­traumatismes qui saignent et qu'elle creuse. 

Elle lèche ses plaies et mange les croûtes. Par contre, lorsqu'on bande ses plaies, elle n'y touche plus  et ne voit pas donc ça n'existe plus, semblant alors les oublier. Sinon, elle y travaille et les aggrave. 

Son rapport à la douleur ou au froid est compliqué. Par exemple, elle peut sortir nue dans la neige à  la recherche de quelque chose : peut être le sol, la terre recouverte de neige...

Son corps est plus une surface qu'un contenant et son contenu. Corps plat, sans volume, sans  fond, sans intériorité, et de fait sans repères dans l'espace, ou si précaires. Elle travaille beaucoup  sur l'idée de contenance depuis quelques temps : elle ne sort pas de la baignoire tant qu'il y a encore  de l'eau. Elle fait le contour de son verre et met la main dedans, ou encore, à la piscine, transvase ou  rempli­vide un seau. L'intérêt d'un travail avec le bonnet de bain, est qu'il peut être une surface  plane mais possède en fait une contenance. Le travail avec l'argile dans le bain l'aide à lui donner  l'enveloppe corporelle qu'elle n'a pas, et surtout aide à la cicatrisation.

Dehors, elle joue à ramasser des graviers ou du sable et à les faire écouler entre ses doigts. Si  on le lui permet, elle enlève ses chaussures qu'elle remplit et vide. Il s'agit de penser à chaque sortie,  à prendre une poche, un sac, bref un contenant et lui proposer de le remplir. Avec des choses qui  puissent ensuite être gardées, et pourquoi pas les réinstaller dans le jardin pour faire le lien entre les  différents espaces.

Line fait beaucoup de jeux de vider­remplir afin de travailler la contenance, mais cela a du  mal   à  se  signifier.   Dans  un  second   temps,  elle  pourra   travailler   sur  les   systèmes   d'ouverture­

fermeture. Les trous du corps sont toujours susceptibles de s'écouler, car ses propres systèmes  d'ouverture­fermeture du corps ne fonctionnent pas. Pour l'aider à progresser, à travailler, il faudrait 

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qu'elle   ait   un   sac,   ou   tout   objet   contenant   doté   d'ouverture­fermeture,   d'un   dosage   ou   d'un  régulateur.

Line ne supporte pas qu'il reste quelque chose, une goutte, une miette. Elle lèche toujours  son assiette, même son verre. Elle met beaucoup de temps pour déjeuner le matin. Il est constaté  que la question du reste devient possible quand il y a contenance. Quelque chose peut alors rester,  ça fait mémoire. Mais le reste dans son assiette, son verre est insupportable, il ne reste donc jamais  rien.

Avec le temps, Line parvient à s'habiller seule et aller au bain seule, tout en acceptant de  faire ce demandé. Actuellement, elle se désarticule beaucoup, balançant ses bras, bougeant tout son  corps comme  si elle  accédait  à un début  de conscience  de  ce corps et  qu'elle  en  explore les  possibilités de mouvements et de contrôlabilité. Elle tremble aussi parfois dans son bain et semble  être sensible au froid. D'ailleurs, elle touche l'eau de la piscine avant d'y aller.

Rapport au langage

Line ne parle pas, mais émet des sons : "ababababa", "ayayayaya", "agagagaga", "papa", 

"mama", "balam balam", "dadada", parfois « o ». Elle "parle" davantage et dit de nouvelles syllabes  depuis   quelques   temps.   Elle   n'a   apparemment   jamais   parlé   ou   lâché   un   mot.   Lorsqu'elle   est  contente, elle bondit et pousse des soupirs et des exclamations de joie.

Line fait aussi beaucoup de bruits sourds, comme des souffles, des soupirs. Parfois, dans le  bain, elle se remplit les joues d'eau, et de l'eau s'en échappe. Line n'aime alors pas ça, et préfère  l'avaler. Ce qui est rejeté à l'extérieur est difficile à perdre, elle le réingurgite, mais il peut aussi lui  arriver de cracher. Aussi, il s'agit de jouer avec elle sur la respiration, le souffle (souffler sur les  bougies, l'eau, faire des bulles...) et les jets d'eau.

Elle produit surtout des sons quand elle est contente. Quand elle est mécontente, elle pousse,  tire, bouscule, ou menace de se déchirer peau et vêtements. Elle regarde l'accompagnant en faisant  le geste menaçant de déchirer. Il faut lui redire à chaque fois notre désaccord avec cette façon de  faire, lui proposer un objet à casser et à déchirer à la place.

Elle semble avoir un bon niveau de compréhension de ce qui lui est demandé. 

Rapport à l'objet

A son arrivée à la MAS, Line a une poupée offerte par sa maman. Elle l'amène partout et ne  la pose que pour aller au bain. Il est alors possible de laver cette poupée ainsi que ses accessoires. 

Sa mère lui apporte toujours des poupées. Un jour, l'équipe a demandé à Line de poser SA poupée  parmi les autres, et elle s'en est alors détachée. 

Depuis, elle n'a pas d'objet, sauf si sa maman lui apporte quelque chose. Il est arrivé qu'elle  lui amène une peluche, qu'elle fait suivre alors partout. Mais très vite elle la déchire et la souille, et  pour des raisons d'hygiène et de sécurité, elle est jetée. Elle ne manifeste alors rien.

Pendant longtemps,  Line  a  été  très  destructrice,  ouvrant  les placards,  prenant  des piles  d'assiettes pour les jeter violemment au sol (si certaines ne sont pas cassées, elle les ramasse pour  les fracasser à nouveau). Elle a des conduites destructrices réactionnelles et très rapides. Un jour,  toute l'équipe s'est cachée dans une pièce, car Line balançait tout ce qui lui passe sous la main, et  jetait contre les murs, les vitres… Dotée d'une force peu commune, elle parvient à jeter des chariots  pleins, des jardinières… Elle plie les couteaux en deux, se cogne un verre sur la tête jusqu'à ce qu'il  casse. Elle semble capable de tout, à tout moment. En transfert, un jour, elle fait sa valise en pleine  nuit. Ses nuits sont souvent agitées.

A son arrivée, l'équipe a essayé de lui tenir tête, de la contenir : elle a alors fracassé une vitre  d'un coup de tête. De par la violence que cela engendrait, le psychiatre a conseillé de ne jamais  essayer de s'opposer à Line, ni d'essayer de l'arrêter. S'en sont suivis des épisodes mémorables : 

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Line courant nue dans la neige pour essayer de rattraper un bus, nue dehors pour ramasser une  savonnette qui traînait dans le jardin… En effet, elle jette les savons après le bain sur le toit.

Elle est souvent imprévisible : elle peut se mettre à courir partout, à ouvrir les portes, les  placards, cherchant quelque chose, mais on ne sait pas quoi. Elle a un rapport au vide extrêmement  angoissé sur certains contenants. Par exemple elle ne supporte pas que la caisse à jouets soit vide. 

Le vide, c'est elle qui le décide et le vérifie : dans son verre, sa baignoire...

Quand les autistes n'ont pas d'objets, tout passe par le réel de leur corps. Ils peuvent alors  gravement s'automutiler, se faire des trous dans le corps ; et quand ils cassent un objet, il semble  qu'ils   projettent   sur   l'extérieur   ce   qu'ils   ressentent   comme   brisé   intérieurement.   En   l'absence  d'intérieur du corps, de corps contenant : l'intérieur est l'extérieur et vice­versa, l'extérieur devient  l'intérieur...

Manifestement, Line se cherche un objet : parfois il lui arrive de se déplacer avec sa chaise. 

Est­ce les fauteuils roulants qui l'intriguent, comme celui de C., vers laquelle elle va souvent ? Ou  est­elle en recherche d'un appareillage qui lui permettrait de suppléer à ce qu'elle n'a pas : le centre  du langage. Lorsque, chaque fois qu'elle va quelque part, Line lèche la semelle des chaussures, la  question de ce qui pourrait rester sous ses chaussures de la sortie se pose. Nettoyer ses chaussures ?  S'imprégner des lieux où elle vient d'aller ?

Il s'agit d'aider Line à travailler ces histoires de dedans­dehors, et surtout la question du  bord. Un sac qui ferme peut lui permettre de trouver, ramasser des objets à mettre dedans ou se faire  offrir des objets. Son sac pourrait être rempli de choses des différents lieux qu'elle fréquente, et  faire le lien entre eux : la MAS, chez sa maman, à l'extérieur…

Rapport à l'autre

Line essaie de se construire un monde repérant. Tout, et tout le monde, doit être à sa place et  elle est à l’affût du moindre dérangement. Le déroulement des choses doit toujours être pareil. 

L'environnement   immédiat   fait   partie   d'elle,   aussi   toute   perturbation   la   met   en   danger.   Elle   a  toujours plus ou moins surveillé les résidents, allant les chercher dans la maison pour les ramener  sur l'unité si leur absence lui est insupportable. Ensuite, en lui signifiant les départs des autres  résidents, son angoisse et son comportement de recherche ont un peu diminué. Il reste impératif de  lui signaler toute absence.

Elle a un rapport à l'autre assez tyrannique. Par exemple, avec I. elle l'oblige à faire ce  qu'elle souhaite : le coucher ou le lever à 5h du matin par exemple. Les soignants se demandent  alors jusqu'où elle peut aller. Ce qui prédomine aussi sont ses stéréotypies de rangement. Line a  besoin de ranger, déplacer... Elle construit son monde qui ne s'est pas structuré. Chaque chose doit  être à sa place. Elle surveille toute chose mais, plus rassurée, le fait moins depuis 2 ans. Elle accepte  aussi   que   les   objets   soient   déplacés.   Plusieurs   objets   étaient   ou   sont   sous   une   surveillance  particulière. Elle se lève même la nuit pour vérifier : la cafetière, la vaisselle sale, ses vêtements  sales ou usagés… Et lorsqu'on jette quelque chose qui lui appartient, il faut le faire en cachette et  faire disparaître ensuite le sac poubelle, sinon elle peut le chercher et le récupérer.

En balade, Line ferme la marche. Elle surveille que personne ne reste en arrière, et surtout  toujours dans une perspective de contrôle, elle a vue sur tout le groupe. En général, elle a la mission  de porter la trousse de secours.

Elle fait peu cas des autres résidents en tant que personne et les utilise plutôt comme des  objets devant être à leur place. Si un résident est sur le canapé qu'elle convoite, elle le lève sans  ménagement,  de  même   s'il  occupe  les  toilettes.  Si  un  est  sur son  chemin  alors  qu'elle  est  en  recherche de quelque chose, elle le bouscule, comme un simple obstacle à éliminer. A l'hôpital de  Rodez, elle a blessé beaucoup de personnes âgées se trouvant sur son passage, sans le vouloir. Elle 

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les bousculait en fonçant droit devant elle, et a provoqué plusieurs fractures. Elle peut avoir des  conduites violentes avec des plus faibles.

Vis à vis des moniteurs, elle ne se montre agressive que si on lui refuse quelque chose  d'essentiel pour elle, ou qu'on l'empêche de réaliser son idée fixe, ce qui est devenu très rare. Par  exemple, Line a passé de longues années à exiger son traitement à une heure qui lui semblait être la  bonne heure. Un jour, ce traitement lui a été refusé. Elle a attrapé une monitrice, l’entraînant dans  toute   la  maison   à  la   recherche   de  ce   traitement.  Voyant  qu'on  lui   refusait,  elle   l'a  giflée   très  violemment et a ensuite balancé un chariot qui était à proximité. Pour elle ce n'est pas un jeu, mais  plutôt une question de vie ou de mort.

De façon générale, elle accepte la fermeté, mais il faut être sûr de soi et doux en même  temps. Elle sent les gens qui ont peur d'elle.

Line a toujours reçu des visites régulières de sa mère. Lorsqu'elle était à l'hôpital, sa mère  partait en mobylette à Rodez pour lui rendre visite. Depuis qu'elle est à la MAS, elle vient chaque  mois   voir  sa   fille,   accompagnée   en   général   d'une   nièce   ou   d'une   amie.   A  présent,   elle   a  des  difficultés à trouver quelqu'un pour l'amener, et c'est l'équipe qui lui rend visite. Lors de ses visites à  la MAS, elle accompagnait Line en promenade dans le village, qui s'est toujours montrée contente  de la voir, sauf quelques fois où, trop mal, elle refusait de lâcher sa surveillance des autres pour la  suivre. Sa mère apporte toujours des gâteaux et autres friandises pour sa fille et les autres résidents. 

Mais elle reste dans le déni des difficultés de Line, et dit souvent « si elle n'avait pas les nerfs, elle  serait une bonne épouse, elle est si ordonnée ». Sa mère dit qu'elle a trouvé Line mieux, dès son 

Mais elle reste dans le déni des difficultés de Line, et dit souvent « si elle n'avait pas les nerfs, elle  serait une bonne épouse, elle est si ordonnée ». Sa mère dit qu'elle a trouvé Line mieux, dès son 

Dans le document tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012 (Page 137-141)