Les doctrines anglosaxonnes, celles psychogéniques, qui ont une approche phénoménologique des stades de développement et des mécanismes de défense, sont controversées, de par leur aspect imaginaire, leur propension à vouloir expliquer et donner du sens. Cependant
modalités thérapeutiques. Paris : 121-111131, 2003.
49VOLKMAR, FredR. et COHEN, DavidJ. Comorbid association of autisme and schizophrenia. Am J.Psychiatry, 14812, 1991, p.17051707.
50 MOURIDSEN, Svend Erik. & al. Psychiatric morbidity in disintegrative psychosis and infantile autism : a long term follow-up study.
Psychopathology, 32-4, 1999, p.177-183.
51 KONSTENTERAS, MM. & HEWITT, T. Autistic disorder and schizophrenia : diagnostic overlaps. J.Autism Dev. Disorder, op.cit.
52 JANSEN, LMC. & al. Unresponsiveness to psychosocial stress in a sub-group of autistic-like children. Multiple Complex Developmental Disorder.
Psychoneuroendocrinology, 25, p.753-764.
53 THOMAS, Grégory. L'enfance des schizophrènes. Thèse de Médecine, Université de Bretagne Occidentale, Brest, 2007.
54 QUIMBERT, Charles. La personne face à sa préhistoire: l'asomasie ou le concept de soma à l'épreuve de l'autisme et des psychoses infantiles.
Université Rennes II, Thèse de Doctorat de psychologie, 2 tomes. 1998.
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elles en apprennent beaucoup sur la logique autistique. Aussi, de par la richesse clinique qu’elles apportent, je parlerai conjointement des théories et observations de M.Klein, de M.Malher, puis des théories des postkleiniens, avec les descriptions de D.Meltzer qui parle de démantèlement et de conflit esthétique, de F.Tustin qui parle de carapace, ou de mise en capsule. J'évoquerai aussi E.Bick avec son concept de contenantpeau, D.Anzieu avec celui d’enveloppe, de moipeau, les travaux de D.Winnicott, RA.Spitz et WR.Bion. Pour finir, j'aborderai les théories génétiques et psychodynamiques de B.Bettelheim. Leurs travaux interrogent les successions de traumatismes survenant à une période de construction du Moi. L’explication de la pathologie bascule souvent du côté de l’environnement et des événements, interprétée alors comme un blocage ou un arrêt du développement psychique.
On peut résumer leurs travaux schématiquement sur deux axes : le fonctionnement psychique primitif de l’enfant et le développement du self, c'est à dire d’un espace psychique différencié (que l’on retrouve chez S.Freud dans l’abord de l’autoérotisme, les processus primaires servant de pareexcitations (filtre psychique qui s’étaye sur les premiers échanges entre corps et autrui) à une réalité dont la rencontre serait autrement bien trop brutale, et l’accès au stade de narcissisme primaire) et ensuite la relation précoce mèreenfant et ses ratages qui conduisent à recourir à des mécanismes particuliers.
1.1.4.1.Mélanie Klein
La première observation clinique connue d’un enfant autiste a été réalisée par M.Klein, en 1930, même si l’enfant en question n’est pas désigné sous le terme « autiste ». D’abord, précisons que pour M.Klein, la vie fantasmatique de l’enfant est intense et précoce. Elle se déploie autour du corps de l’enfant et de celui de sa mère, selon une problématique sadique, le sadisme agissant sur toutes les sources du plaisir libidinal au début de la vie psychique. Pour M.Klein, il y a deux points de signification importants : le sadisme et le corps de la mère. Ce corps maternel est vécu comme portant en son sein tout ce qui intéresse la vie fantasmatique de l’enfant : « le pénis du père, des excréments, des enfants »55. Pour elle, les objets sont clivés entre le bon et le mauvais, selon comment ils sont imaginarisés par les tendances du sujet. Les objets sont ainsi soumis à ce que M.Klein nomme le sadisme de l’enfant, qui est pour elle constitutionnel et qui se manifeste selon la prédominance pulsionnelle du moment. Les objets, et en particulier le sein maternel sont perçus comme « bons » par l’enfant quand ils sont présents, quand ils le satisfont et comme « mauvais » quand ils sont absents, quand ils le frustrent56.
Dans son œuvre, M.Klein met à l’étude deux mécanismes psychiques fondamentaux : l’introjection (terme introduit par S.Ferenczi57) et la projection. Le moi de l’enfant se constitue par l’introjection des bons objets. Si seuls de mauvais objets sont introjectés, le moi aura du mal à se construire, et le psychisme demeurera chaotique. C’est donc dans le lien au corps maternel, et la fantasmatique qui y est rattachée, que se construit la réalité mentale de l’enfant, pour cet auteur. La matrice du monde de l’enfant se construira donc en faisant des équivalences symboliques entre les objets contenus dans le ventre maternel et les objets de l’environnement. La pathologie va découler de la manière qu’aura l’enfant, et aussi l’adulte, de symboliser cette relation. Le jeu des enfants n’est alors qu’une manière de représenter ces deux pôles de signification, le sadisme et ses avatars (l’angoisse et la culpabilité) et le corps de la mère (plein, vide, détruit, séparé…). Dans sa conception de l'œdipe précoce, elle parle du surmoi précoce, en tant que complexe maternel interne, et notifie sa sévérité.
55 KLEIN, Mélanie. La psychanalyse des enfants (1932). Paris, Presses Universitaire de France, coll. Quadrige, 1959, p.263.
56 Notons que pour Lacan, la dialectique des bons et mauvais objets se traduit dans le langage du désir, il la relie au discours inconscient ; ainsi le mauvais objet se situerait à une certaine place dans l’imaginaire, entre les deux chaînes du discours manifeste et refoulé.
57 FERENCZI, Sàndor. Œuvres complètes. Psychanalyse (1914). Paris, Payot, 1970.
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Elle analyse le cas de Dick, un enfant de quatre ans, et considère qu’il s’agit d’une schizophrénie infantile, mais qui apparaît atypique puisqu’elle se présente comme primaire, comme une inhibition exceptionnelle du développement du moi, et non, comme c’est le cas habituellement, une régression survenant secondairement58. Son monde est réduit à de petits trains, gares et stations, poignées de porte et ouverture comme la fermeture de cellesci ; ce qui signe pour elle la loi du symbolisme, soit « la pénétration du pénis dans le corps de la mère ». Les portes et serrures représentant les entrées et sorties du corps de la mère, tandis que les poignées représentent le pénis du père et le sien propre. Pour M.Klein, c’est donc la peur de ce qu’il aurait à subir, surtout de la part du père, après avoir pénétré dans le corps de sa mère qui aurait arrêté Dick dans la formation symbolique ; l’enfant restant figé à ses premières équivalences, qu’il répète sans cesse. Elle décrit, dans une perspective développementaliste, comment, par injection de signifiant à partir de l’Autre, la fixation vient à céder59. Son interprétation (porte/fenêtre, train/gare mis en relation avec le signifié « relations sexuelles des parents ») eut pour effet de faire surgir l’angoisse60 et Dick courut derrière une commode et appela l’analyste près de lui, pour la première fois. Plus tard, il s’enferma dans un placard et dit « noir » ; sur ce M.Klein lui répondit que Dick est dans le noir de maman. De là, il a pu adresser un appel à sa nurse pour la première fois. En entrant dans la voie de l’angoisse par le transfert, il manifestera un premier attachement aux personnes, et lèvera une inhibition quant à son intérêt pour les choses et leur nomination, en laissant parfois transparaître une certaine agressivité envers des objets.
Dick est alors devenu quelqu’un qui appelle l’autre, qui parle, qui désire, qui s’anime de libido, à partir du moment où elle a forcé l'appel. M.Klein lui a apporté la verbalisation et a symbolisé une relation effective. Elle soutient qu’elle a agi sur l’inertie du moi, en apportant les symbolisations œdipiennes. En effet, elle a plaqué la symbolique du mythe œdipien sachant que, comme le dit J.Lacan, le complexe d’Œdipe n’est rien d’autre que l’introduction du signifiant. Elle énonce en quelque sorte comment la défaillance symbolique chez l’enfant serait une défense visà
vis du sadisme du sujet luimême et aussi de celui de l’objet. Elle situe cette défense comme antérieure au processus de refoulement et laissant l’enfant démuni symboliquement. Dans sa théorie, elle reprend toute la question du sadisme, auparavant développé par son maître K.Abraham61. Elle pense que Dick, ne pouvant projeter son sadisme, n’existerait pas de fait, manquerait d’affect (notamment d’angoisse) et serait indifférent à la présence ou à l’absence de sa mère ou de sa nurse, bref au monde des humains.
« La défense devant les tendances sadiques dirigées contre le corps maternel et ses contenus, tendances liées au fantasme de coït, avait abouti à la suppression de l’activité fantasmatique et à l’arrêt de la formation symbolique. Le développement ultérieur de Dick avait
58 Ainsi elle établit que le moi de Dick présentait une incapacité totale et constitutionnelle à supporter l’angoisse. Dick est isolé, il ne joue pas et pour tout langage, il se contente d’émettre des sons dépourvus de significations et des bruits qu’il répète sans répit ; il n’a pas le désir de se faire comprendre. Sa mère perçoit chez lui une attitude parfaitement négative, lorsqu’il fait précisément le contraire de ce que l’on attend de lui. Par ailleurs, il fait preuve d’une grande insensibilité à la douleur et ne fait rien pour obtenir une consolation ou un apaisement, de plus il est très maladroit.
Il s’agit pour Klein, non pas d’une régression, mais d’un arrêt, d’une inhibition du développement.
59 Elle prit un grand train qu’elle plaça à côté d’un plus petit et dit « train papa, et l’autre « train Dick » ; il prit « train Dick et le fit rouler jusqu’à la fenêtre et dit « gare » ; elle lui expliqua alors que la gare c’est la maman et que Dick entre dans sa maman.
60 E. Laurent dans un texte intitulé De quelques problèmes de surface dans la psychose et l’autisme reprend ce qu’a déduit Lacan dans Le Séminaire, livre I : Les Écrits techniques de Freud (1953-1954) du cas de Dick. Lacan en tire deux types d’images, les images réelles et celles imaginaires, entendant que les problèmes viennent du recollement des deux. Il introduit le fait que dans la réalité, une partie est imaginaire et l’autre réelle, et inversement. Pour J.Lacan la séparation entre ce qui est le réel de l’imaginaire et l’imaginaire de l’imaginaire, se manifeste par un signal, l’angoisse, signal que l’objet est bien là. A partir de là, l’enfant va pouvoir se repérer dans le corps de l’Autre : il y a alors introduction de l’image i’(a) dans le miroir. L’appel à l’analyste est situé, selon Lacan, dans la relation du sujet avec l’image du corps, non pas en tant qu’elle est réelle, mais en tant qu’elle est située dans le plan imaginaire. C’est ce qui fait qu’à partir de cet appel à l’autre, l’enfant déploiera l’agressivité (LAURENT, Éric. De quelques problèmes de surface dans la psychose et l’autisme. Quarto, 1981, No 2, p.32)
61 Dans son dernier article Esquisse d’une histoire du développement de la libido (1924), K.Abraham donne à chaque phase freudienne une composante sadique. Le sadisme fonctionne alors comme opérateur marqué ou non marqué. Klein n’en fait pas un opérateur logique, mais une phase à part entière, chronologiquement antérieure aux stades, dont elle y réfère le qualificatif maximum ou minimum.
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mal tourné parce que l’enfant n’avait pu exprimer dans des fantasmes sa relation sadique au corps maternel »62.
Pour M.Klein, le sujet se défendrait du sadisme par l’expulsion, cette phase impliquant la destruction par rapport à l’objet. Elle remarque que lors de la phase d’apogée du sadisme, les attaques du sujet se dirigent, en premier lieu, vers un objet construit sur l’équivalence sein = pénis et qui porte ailleurs le nom de parent combiné (en effet lorsque Dick porte à sa bouche une poupée et dit « ti papa » voulant dire « manger papa », elle conclut « l’introjection du pénis paternel éveillait une double crainte : celle du pénis comme d’un surmoi primitif et malfaisant et celle de la mère le punissant de l’avoir dépouillée »). Pour M.Klein, cet objet n’en est pas un, mais résulte plutôt d’une assimilation qui s’avère symbolique, en tant qu’elle produit un fantasme. Ainsi, manger le pénis constitue non seulement la dimension imaginaire de l’introjection, mais surtout la première identification à la mère, qui précède, selon elle, celle au père. Cependant, M.Klein remarque que la génitalité est apparue sur une défaillance de l’oralité, c'est à dire que le pénis a pris la place du
« mauvais sein ». Ce qui entraîne, d’une part une identification prématurée avec la mère, rendue responsable du fantasme du corps maternel vide et noir ; d’autre part, elle note que Dick devait se débarrasser de son propre pénis, organe de son sadisme et de ses propres excréments. Il devait les nier parce qu’ils étaient dangereux et agressifs. Ceci conduira Dick à l’apogée du sadisme, en tant que le premier objet qu’il parvient à prélever sur cette mère dans la cure est le pénis et non pas le sein. Ici, M.Klein l’accompagne en produisant les objets qu’il doit détruire, rétablissant ainsi comme elle l’écrit « la relation symbolique aux choses et aux objets représentant les contenus du corps maternel ». Toute sa thèse étant qu’après une destruction obligatoire, il faut à l’analysant, psychotique ou pas, en passer par la réparation imaginaire. Ainsi, le cas de Dick lui permet de vérifier la validité de sa théorie sur la symbolisation : c’est bien, pour elle, l’appropriation sadique des contenus du corps maternel, qui met en route le processus de symbolisation.
Le langage ne s'est pas accolé à son système imaginaire, aussi cet enfant est dans l'indifférencié. Son identification primaire, c'est le vide, le noir, l'intérieur du corps de la mère. Il n'y a pas eu de Bejahung. Dans Le Séminaire I, J.Lacan illustre le point où se joue la schizophrénie par l’interprétation de cette analyse de Dick, où s’institue le point de jonction entre réel et imaginaire, où, lorsqu’il énonce « gare » et reçoit l’interprétation de M.Klein, se met en place l’angoisse et l’agressivité. La cure mobilise une angoisse latente qui lui permit de développer des défenses fantasmatiques et des relations d'objets qui installe un transfert durable. Pour J.Lacan, c’est dans l’articulation de l’espace du miroir que se produit l’effet (angoisse et agressivité), en tant que c’est un effet de la mise au premier plan des différentes facettes du narcissisme, du rapport au corps propre et au corps de l’autre.
E.Laurent dans De quelques problèmes de surface dans la psychose et l’autisme note qu’il s’agit de distinguer avec J.Lacan dans la phénoménologie kleinienne, les fantasmes paranoïdes qui se produisent lors de la constitution de l’objet en i(a) et les fantasmes de la position dépressive qui marque le rapport avec i’(a) lorsqu’il y a reconnaissance de la position symbolique de la mère réelle (lorsque l’opération de l’absence de la mère s’effectue c'est à dire que le vase est vide, le vide qui est le cadre que produit l’absence de la mère). La clinique du petit Dick fait saisir que c’est à partir du trou noir qu’il va constituer ce vase, ce contenant maternel ; de même la petite Gabrielle de D
W.Winnicott vise, par sa peur du noir, la mère, en tant qu’elle forme le cadre de ces objets qui défilent. Cet auteur pose que la clinique kleinienne est une clinique de l’équivalence des objets dans le contenant maternel, donc qu’elle est une clinique de la métonymie.
Si cette clinique montre le point où s'institue la jonction entre réel et imaginaire, c’est l’analyse de Robert (R.Lefort), « l’enfant au loup », qui montre le point où le symbolique et le réel se séparent. Cette clinique permet d’éclairer le point de jonction entre symbolique et imaginaire : lorsque le loup disparaît, il peut venir à se nommer.
62 KLEIN, Mélanie. La psychanalyse des enfants (1932), op.cit.
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La psychose, comme l’autisme, est trop définie par les kleiniens comme une virtualité inhérente à tout être humain. Puis, ils entretiennent la confusion de l’onirisme et de la psychose, prétendant qu’avoir un épisode psychotique équivaut à un épisode onirique63. A la différence de la théorie kleinienne qui suppose la présence d’un « noyau psychotique » au fondement du sujet, l’hypothèse structurale considère non seulement le rapport du sujet au réel, mais aussi que « ne devient pas fou qui veut ». C’est en 1935 que M.Klein radicalise sa position, qui n'est pas sans lien avec ce qu'elle vit : elle fait de la première année de la vie, une période séparée en deux phases :
• La position schizoparanoïde (jusqu’à 4 mois environ), caractérisée par la constitution d’un noyau psychotique dans le moi : sadisme oral visàvis des objets et anxiété à caractère persécutif qui en résulte.
Ici, les objets sont partiels, la mère n’est pas reconnue en tant que telle, mais les objets sont construits imaginairement à partir de morceaux de corps. Pour M.Klein, la schizophrénie est une fixation à la position schizo
paranoïde, l’identification projective y prend un caractère pathologique du fait du vidage par projection des bons et mauvais objets, qui provoque un appauvrissement extrême du moi. Le sujet, dans une forme plus grave, peut passer à la position dépressive et se retirer dans le mutisme : il y aura là pulvérisation du moi. Pour la paranoïa, elle est aussi fixée à la position schizoparanoïde. La précocité du surmoi fait que quand il est projeté, il reste audehors, de sorte que ni les scissions, ni les identifications ne se produisent ; la paranoïa maintient un moi mieux armé que la schizophrénie. Le point de fixation est l’expulsion, l’anal.
• La position dépressive, caractérisée par des sentiments de culpabilité visàvis de l’objet qui est devenu total, la mère est reconnue en tant que telle. L’enfant vit son sadisme non plus sur le mode d’une angoisse persécutive, mais sur celui de la culpabilité de vouloir détruire la mère et sur la peur de la perdre, ce qui l’introduit au sentiment de tristesse.
Il est parfois difficile de distinguer les positions psychiques infantiles classiques des états psychotiques avec cette théorie, qui reste, somme toute, très interprétative.
1.1.4.2.Margaret Malher
Suite au repérage de M.Klein, sur l’existence de positions et de mécanismes psychotiques au cours du développement précoce normal, M.Malher et F.Tustin64 conçoivent l'existence d'un stade d’autisme normal. Mais si M.Malher, élève de A.Freud, reste dans une conception psychogénétique, elle pose l’autisme pathologique, en terme d’anomalie du développement psychique à partir de la relation entre la mère et l’enfant. En 1968, M.Malher, dans son ouvrage Psychose infantile, introduit une distinction : elle observe une différence dynamique entre « l’autisme comme syndrome » et le « retrait de type autistique comme défense temporaire ». F.Tustin, elle, considère que la notion de « dépression psychotique » constitue un état pathologique de perte d’une partie du sujet, qui survient lorsqu’une expérience de séparation mèrebébé a lieu à un moment où l’enfant ne pouvait encore faire face, de par l’insuffisance de son équipement affectif.
M.Malher s'appuie sur une extrême rigueur conceptuelle, bien qu’elle ne privilégie que l’axe de la fixation, de la défense et de la régression, causées par un traumatisme quelconque se produisant lors de la phase autistique normale du développement (cette phase normale a été remise en question, notamment par F.Tustin). Pour cet auteur, il existe deux ordres de mécanismes pour l’enfant psychotique : les uns autistiques, avec « perte de la dimension animée, indifférenciation, dévitalisation » ; les autres symbiotiques, avec « fusion et défusion ». Elle ajoute qu’on ne peut
M.Malher s'appuie sur une extrême rigueur conceptuelle, bien qu’elle ne privilégie que l’axe de la fixation, de la défense et de la régression, causées par un traumatisme quelconque se produisant lors de la phase autistique normale du développement (cette phase normale a été remise en question, notamment par F.Tustin). Pour cet auteur, il existe deux ordres de mécanismes pour l’enfant psychotique : les uns autistiques, avec « perte de la dimension animée, indifférenciation, dévitalisation » ; les autres symbiotiques, avec « fusion et défusion ». Elle ajoute qu’on ne peut