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Manu ou l'a-subjectivation du temps

Dans le document tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012 (Page 158-185)

2. Clinique différentielle__________________________________________________________86

2.2. Quelques rencontres et lectures cliniques 98

2.2.7. Manu ou l'a-subjectivation du temps

Comme tout autiste, Manu est à la recherche de solutions pour parer à l'envahissement de  l'angoisse et il est au travail. La clinique de l'autisme enseigne que le rapport au temps et à l'espace,  au   corps   et   à   l'autre   est   problématique.   Et   on   va   voir   que   pour   Manu   l'imprévisibilité   et  l'impossibilité de maîtriser le temporel, le climatique et surtout, dans une autre dimension, l'autre,  l'être humain, quel qu'il soit et quoiqu'il y puisse, sont à l'origine de ses angoisses typiques. Elles se  traduisent par des phénomènes de répétitions, de stéréotypies (désir de sameness et d'aloneness...),  soit tout ce qui peut assurer et rassurer. 

Il semble que les solutions trouvées par Manu sont, par ailleurs comme pour beaucoup  d'autres, recherchées par l'intermédiaire d'un autre, qui s'il veut bien, lui prête son système de  pensée et favorise le développement de sa pensée personnelle et surtout émotionnelle. Il se pose des  questions sur les émotions, qui se dérèglent souvent et ne se subjectivent pas, à défaut de ce lien  nécessaire du corps et du langage. Manu enseigne combien il est toujours au travail d'une recherche  de réponses sur le fait de vivre, et d'une recherche d'un support à son être. A défaut de s'être  construit une image du corps, via l'image de l'autre (i(a)), le double ne s'est jamais construit dans  l'autisme. Et un alter ego doit de fait être recherché, créé, construit pour venir signifier ce qui fait  souffrir le sujet, le laisse désemparé, mais aussi pour venir insuffler une dynamique libidinale,  essayer de comprendre et se situer dans la vie. 

► Comment est né ce sujet ? Quelle est son histoire?

Je reçois Manu depuis presque trois ans en libéral. Il a 36 ans, est né en Corée du Sud, de  parents inconnus. Il a été apparemment retrouvé abandonné dans une rue, puis porté, selon lui par  un monsieur à l'orphelinat, et ses parents adoptifs l'ont accueilli à ses deux ans en France. Il est très  attaché à ses parents adoptifs, qui lui donnent des repères, des règles, des interdits, des savoirs faire  et dire, dont il se sert tout le temps pour appréhender ses relations aux autres et ordonner son  monde. 

Il parle parfois de sa mère coréenne, et peut faire le lien lors d'un décès d'une femme par  exemple, avec cette mère dont il dit ne rien se souvenir, mais qui souvent revient quand il craque ou 

« pète les plombs » comme il dit (il pleure alors). 

Il est arrivé de Corée en France à l'âge de 2 ans, au printemps 1974. Ses parents me disent  qu'à son arrivée, Manu était un enfant extrêmement silencieux, calme. Il n'a commencé à parler 

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qu'au­delà de trois ans: « oui, non, papa, maman ». Il était très sensible aux sons et paniquait quand  un avion long courrier vrombissait au­dessus du village. Quand il entendait un tracteur ou une moto,  il mettait ses mains sur ses oreilles. Ses colères sont alors soudaines et fréquentes. Il me dit qu'il se  souvient de noël 1975 chez son grand­père maternel. Il se dit heureux de cette époque. Ces deux  dates sont importantes pour lui. 

Un mois après son arrivée, il souffre beaucoup de terreurs nocturnes et de cauchemars, qui  ont longtemps troublé son sommeil. Il se réveille en hurlant et en se giflant, répètant alors le mot  Oma, oma, terrorisé. Ces terreurs se terminent après une cure thermale qu'il suit pendant trois ans. Il  ne répétera alors plus ce mot « oma, oma ». L'après­midi, alors qu'il est tenu de faire la sieste et que  cela n'a jamais été possible, sa mère le garde au calme. C'est à ce moment­là qu'il commence à  découper les pages du journal grand ouvert, en spirale, en escargot, la longue bande obtenue en  forme de serpentin étant alors à son tour dédoublée. Il fait pareil pour toutes les pages, et une grosse  colère éclate si la bande se casse. Il rassemble tout en un tas conique, et ainsi de suite, jusqu'à ce  que toutes les pages du journal soient découpées. Il passe beaucoup de temps sur cette activité.

Entre deux et six ans, son grand plaisir est de se lover dans le panier à linge et de passer d'un  carton dans l'autre. C'est une période où il écoute toujours le même disque Pierre et le loup . Sur  l'autre face, L'apprenti sorcier l'angoisse (la voix de Mickey est très nasillarde me font remarquer  ses parents).

Il me raconte qu'à la maternelle, il a de bons copains avec lesquels il joue au ballon, et des  maîtresses extraordinaires, qui l'ont beaucoup aidé. Il entre au CP dans un autre village, où ses  parents ont déménagé. L'apprentissage de la lecture s'effectue sans problème. Il lit avec intonation,  mais sans comprendre le sens. Manu dit qu'au CP ça allait à peu près, mais en 1980, il dit avoir  commencé   à   devenir   malheureux.   Les   choses   sont   devenues   douloureuses   et   le   CE1   a   été  catastrophique. L'apprentissage par cœur était difficile. Il a toujours eu un attrait pour les images,  plus tard aussi pour la chose  écrite. Il regarde beaucoup les bandes   dessinées, dont une plus  particulièrement, qu'il ouvre toujours à la même page car un dessin le fait rire. Quand il regarde la  télévision, enfant, il peut dire les situations de ridicules ou d'exagération et en rire, comme dans les  scènes de bagarres. En CM1 et CM2, ça allait mieux selon lui, mais la 6ième a été comme le CE1. 

les mauvaises notes ont alors sur lui un effet désastreux. Il va à l'école ordinaire jusqu'à 9 ans, puis  intègre ensuite un hôpital de jour.

Ses parents m'expliquent qu'on ne peut pas dire que Manu jouait dans son enfance : legos,  cubes, puzzles, playmobils le laissent indifférent : il refait une fois ce qu'on lui montre, et puis c'est  fini. Il dessine des maisons avec de grands toits pointus coloré vif, sans bonhomme, sans animaux,  sans vie. Les arbres sont très phallique avec un tronc énorme, comme de grandes morilles. Il est très  adroit de ses mains, lorsqu'il réalise ses stéréotypies avec un jeu de cartes ou des pièces de puzzle. Il  ne joue pas avec les autres, observe sans participer : cela suffit à dire qu'il a de bons copains. Quand  il voit des gens ou animaux se bagarrer, il se tord de rire par rapport à la forme des corps, et non  par rapport au sens de la bagarre, ou à la violence dégagée. Dans la cour d'école, son grand frère a  un souvenir: Manu fait le parfait « malade » et reste sans bouger, allongé pendant que les autres  jouent au docteur.

Au delà de ses bandes de journaux, il aime laisser filer de l'eau, un fin filet d'eau entre ses  mains. Il fait aussi un peu la même chose avec du sable, du gravier : assis par terre, jambes écartées  il fait passer l'écoulement de gauche à droite, puis inversement. Il dresse alors des monticules de  sable, d'un côté puis de l'autre, et transvase. Des stéréotypies signifiant l'écoulement surviennent  dans des moments où il recherche l'apaisement.  Il peut produire  cet  écoulement  ou battement  plusieurs heures de suite. Il se retire alors dans sa chambre. Il a appris à jouer au jacquet, aux  échecs, aux dames, à la belote et au loto, mais ses parents pensent qu'il joue pour faire plaisir aux  autres, pas par envie ou intérêt. S'il perd, il ne se vexe pas, ne se met pas en colère, semble  indifférent.

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A la maison, il a très vite appris à faire du tricycle, puis du vélo. Vers 8­9 ans, il part tout  seul à vélo, avec pour consigne de dire où il va, d'avoir 1 franc pour téléphoner, de l'eau et un fruit. 

Il montre alors sur une carte son trajet, ce qui lui permet alors de matérialiser à minima le temps. Il  a toujours témoigné d'un sens aigu de l'orientation, et arrive toujours exactement à l'heure voulue,  ou bien très à l'avance comme pour nos rendez­vous. Il a des sens innés, comme celui de l'heure ou  de l'orientation spatiale, mais aussi détecter ce qui ne se dit pas.    

Devenu jeune adulte, Manu a perdu un certain sens de l'humour : il est rarement gai, se pose  beaucoup   de   questions   sur   son   avenir,   son   devenir.   Il   veut   être   comme   tout   le   monde,   sans  problème.   La   seule   chose   qui   le   motive   est   la   marche.   Marcher   l'apaise   beaucoup.   Il   réalise  beaucoup de circuits en ville ou à la campagne, seul ou accompagné de loin. Il aime aussi nager de 

« longues longueurs » comme il dit.

Manu est extrêmement sensible, toujours soucieux de bien faire. Il est aussi très affectueux,  enlace les gens qu'il aime. Il dit à sa mère en demandant un câlin « Je suis très sensible pour toi, je  suis très fragile pour toi, je t'aime très fort ». Il se demande pourquoi il est violent avec les autres,  alors qu'il ne l'est pas. Il a tout au plus donné une tape sur le bras de quelqu'un. Il aime l'ordre, et les  relations aux autres quand il y concède, le chamboulent. Il se lie souvent fortement à quelqu'un,  mais est toujours déçu à un moment donné de ne pas avoir une relation continue, épistolaire ou par  téléphone qui lui conviendrait. Il se retrouve souvent face  à une non­réponse, un rejet ou une  impossibilité.

Manu est quelqu'un de profondément sincère et de fondamentalement gentil qui peut aborder  n'importe qui et lui poser des questions juste pour savoir de quoi est fait sa vie, comment vit­il? 

► Symptomatologie développée

 Enfant, Manu a une sensibilité extrême, d'abord aux bruits qui renseignent sur son rapport à  l'espace, l'ici et l'ailleurs semblant équivalents. Il semble travailler la différenciation interne­externe  par le découpage de ses bandes de journaux, que l'on pourrait analyser donc du côté de la topologie,  comme s'il atteignait la possibilité d'accéder à un espace interne, mais cependant se confondant très  vite à l'espace externe puisque de structure moëbique. Les limites de son soi ont du mal à se définir. 

Très vite, en grandissant, et de plus en plus, il ne supporte pas de ne pas être à l'heure, de  faire des erreurs, de se tromper, d'échouer, de mal faire. Les notes à l'école semblent le définir. Il a  peur de se faire gronder, et craint les gens qui ont une grosse voix ou font la grosse voix. Suite aux  difficultés   rencontrées   avec   les   autres   (agacé   par   les   autres   ou   l'attachement   à   l'autre   est   peu  supportable pour ce dernier...) ,mais aussi dans son rapport au savoir, il a besoin d'un milieu qui le  protège. Il lui arrive encore adulte de se gifler ou de se frapper. Il se cogne parfois la tête contre le  mur, pleure alors, triste, parlant de se supprimer, de ne servir à rien. Il se demande pourquoi il agit  comme cela, pourquoi il pense à telle chose, comment faire pour ne plus y penser... Tout ce qui  constitue l'essentiel du fonctionnement humain, c'est à dire tout ce qui a rapport avec la question du  vivant le préoccupe, le contrarie.

  Manu fait depuis longtemps beaucoup de colères, très subites et difficiles à gérer. Ses  parents ont souffert de ne pas avoir été aidés et conseillés avant ses neuf ans. On leur parle alors de  troubles affectifs, de schizophrénie, et plus tard d'autisme (seulement à 27 ans). Le travail avec un  médecin­psychiatre l'a beaucoup aidé, et a permis l'atténuation de ses colères. Il est encouragé à  verbaliser.

Manu a un rapport très angoissé à l'autre, mais aussi au temps. Il est obsédé par les années et  pense toujours aux années passées ou aux années futures, avec des dates précises pour le passé,  mais rien qui ne l'arrête du côté de l'avenir. Temps réel, temps éternel, on verra combien le temps ne  se matérialise pas. Et cela l'angoisse. Pendant longtemps, il parle de sa peur de la mort, car il ne  veut pas être un squelette. Il voudrait plutôt « être une statue pour garder une forme de lien avec les   autres » me dit­il. Il trouve de l'apaisement dans ses marches qu'il réalise seul, et dans ses moments 

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de repli où il joue au puzzle dit­il. Ses parents, intuitifs, l'encouragent alors à écrire et raconter ses  journées. Cela semble lui faire du bien, enrichit et entretient son vocabulaire, son expression, son  ressenti, et surtout l'aide à faire avec la question du temps. Car Manu est pris dans des obsessions de  pensées qui l'amènent à répéter verbalement, demander, insister toujours sur les mêmes choses, ce  qui peut avoir l'effet de lasser l'autre. 

Je vais maintenant essayer de cerner la  construction temporelle et psychique, qui semble  s'être opérée au fil des années à partir de ses écrits, et à partir du travail qu'il réalise avec moi.

► Déroulement du traitement, visée du travail clinique et lien transférentiel

La première fois que je rencontre Manu, âgé de 35 ans, en février 2008, dans le cadre de  mon activité libérale, il se plaint de son établissement. Il ne veut plus participer aux activités parce  que les éducateurs lui demandent trop de choses. Puis, il me donne des éléments de son histoire liés  à des ruptures, des changements d'institution. Je lui demande si je peux écrire, il acquiesce, et  m'indique ce que je peux écrire et ce que je ne peux pas. 

Après m'avoir signifié sa date de naissance, il témoigne combien tout ce qui concerne sa  naissance   et   ses   deux   premières   années   d'existence   est   entouré   d'un   non­savoir,   qui   bien  légitimement le perturbe. Il écrit : « depuis trois jours je ne suis plus inquiet par rapport à ma mère  coréenne. C'est un bon point » ou « La matinée s'est bien passée parce que je n'ai pas déliré sur   mon passé. La Corée ne me perturbe plus parce que je suis plus dans le présent ». 

Après m'avoir exposé son aventure scolaire, où les choses ont été parfois difficiles, il raconte  qu'à partir de ses neuf ans il commence à fréquenter un hôpital de jour, car à l'école il ne supporte  pas les mauvaises notes et les critiques d'un maître très rigide. La vie commence alors à devenir de  plus en plus difficile pour Manu. Il énumère qu'entre 9 ans et 13 ans il a été dans un hôpital de jour. 

Il me donne chaque fois les dates exactes, son âge d'alors, l'adresse exacte, les noms des personnes  référentes : de 14 ans à 18 ans dans un centre psychothérapeutique, de 18 ans à 21 ans ½  dans un  centre d'adulte, un foyer de vie (où il travaille l'espace vert), de 21 ans et demi à 25 ans et demi dans  un CAT (ateliers espace vert, menuiserie, maçonnerie, mécanique, vélo...) où il a tout fait pour y  entrer, et finalement le fuir. Il est alors sous Tercian, le traitement ne lui convient pas. Il a l'allure  d'un zombie. 

Il me donne quelques détails sur sa vie au CAT « les directeurs du CAT voulaient que je  travaille beaucoup, beaucoup trop, ils étaient sévères et en 1998, j'ai craqué, et je suis tombé dans   les pommes ». Il me demande alors « Pourquoi on dit « tomber dans les pommes? Ça veut dire quoi  tomber dans les pommes? ». Manu fragile, a besoin d'un accompagnement spécifique, encadré et  réfléchi, et la notion de rentabilité du CAT ne lui a pas du tout convenu. Il est tombé dans une sorte  de marasme. Manu se gère difficilement parce qu'il répond oui à tout ce qu'on lui demande, pensant  qu'il n'a pas le choix. Et de fait n'a pas supporté la charge de travail au CAT et s'est littéralement  effondré.  Il   ressasse  qu'il  n'a  pas  vu  le   temps  passer,  parce   que  trop  occupé  à  agir.   Elaborer  psychiquement était devenu difficile, jusqu'à l'épuisement. Il me dit alors que depuis qu'il a 26 ans  et demi, il ne crache plus (?). De 25 ans et demi à 26 ans et demi, il déclare avoir passé six mois à la  maison. De mars 1999 à décembre 1999, il prend du Motilium, le considèrant alors comme remède  miracle, même pris en placebo. Il dit alors qu'il ne va pas bien du tout, est très fatigué et ne veut rien  faire à cette époque. Il parle d'un travail sur lui avec une dame à partir de son corps ,et aussi à partir  de l'hypnose. Un épisode vécu en Corée lui revient alors : « à un carrefour, il y a un accident, un   bébé a atterri dans un arbre et une femme est morte. Un papa s'occupe du bébé ». Il se demande si  ce bébé c'est lui.

Depuis janvier 2000, il est dans un Foyer d'Accueil Médicalisé, partant parfois en vacances  avec une association. Il me parle de ses voyages et séjours, comme en juillet 1990, à 17 ans et demi 

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et où il se souvient de poissons morts et du brouillard. Il ne me parle pas de ce qu'il a ressenti, mais   de l'endroit où il était, avec qui, à quel âge, sur quelle période, ce qu'il a fait, vu, et une personne en  particulier associée à ce séjour, qu'il choisit. 

Longuement, il parle lors des séances qui suivent, des anciens lieux fréquentés. Et il revient,  répète, insiste, pose des questions sur des choses ou situations qu'il n'a alors pas comprises. Il me  demande pourquoi, avant, il abordait tout le temps les gens, et pourquoi maintenant il ne le fait plus. 

C'est quelqu'un de très angoissé, qui se demande pourquoi un jour on est ainsi et pourquoi un autre  on est autrement. Il se sert de ma présence pour me poser des questions et se border de mots et de  significations, qu'il répète jusqu'à pouvoir l'intérioriser et passer à autre chose. Il dit que je le  rassure. Il se trouve des réponses en venant me voir. Je l'aide à signifier les relations, et surtout à  dédramatiser. Ainsi se déroulent les entretiens. Il arrive parfois affolé, et parle de ce qui l'angoisse,  associe à des éléments anciens ou pas. Ou bien il parle de ce qu'il n'arrive pas à signifier : le temps  qui passe, son désir d'être parfait, son rapport aux autres, sa peur de l'agressivité, de la violence, le  dérèglement de ses émotions...  

Un jour, il me dit : « Pourquoi tu m'as fait réaliser que des gens souffrent ? Ça me fait subir  un choc, ça m'a fait réfléchir et penser qu'il y a des gens qui souffrent plus que moi, j'ai beaucoup   pleuré pour eux. Cela me fait réaliser de ne pas être égoïste et d'apprécier ce que j'ai ». Je lui  demande alors ce qu'il veut dire par souffrir, de quelles souffrances parle­t­il ? Il me répond qu'il y a  l'angoisse, la façon de vivre sans amis, sans famille, la souffrance de ne pas avoir à se loger, de quoi  se nourrir. Il dit sa chance d'être nourri, logé, et se satisfait de ce qu'il a, que d'autres n 'ont  pas, que  son problème à lui est sa peur de devenir violent. 

► Indices cliniques 

► Indices cliniques 

Dans le document tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012 (Page 158-185)