1.3. Autisme : schizophrénie, psychose originale, entité à part ou plaque tournante: débat
1.3.2. Rapport de l'autisme à la psychose et à la schizophrénie pour les lacaniens
Les angles d’approches semblent se dessiner autour du sujet ou de l’Autre, du langage, du signifiant ou de la jouissance. Mais le débat autour de la structure ne se noue vraiment qu'à partir de l’évolution du sujet dans la cure, et des interprétations que les auteurs font du bougé du sujet:
psychotisation du sujet ou évolution de la forme autistique ?
Je vais maintenant passer en revue les différentes positions de la psychanalyse pour tenter d'extraire ce qui vient constituer mon hypothèse: l'astructuration et l'asubjectivité de l'autiste, à partir de l'idée de J.Lacan qui définit la subjectivité comme la figure que prend ce qu’il appelle « la passion du signifiant »165 . Dans Le Séminaire II, il conçoit la subjectivité comme « un système organisé de symboles, prétendant à couvrir la totalité d’une expérience, à l’animer, à lui donner son sens »166. Ainsi, si la question du sujet névrosé est celle de la signification de son histoire, méconnue, il en trouve la matrice dans sa parole. Mais la question du psychotique ne semble pas avoir la même teneur. Il n’apparaît pas d'historicité dans la schizophrénie, comme le montre J.Oury car il y a dissociation. Par contre, dans l'autisme, on verra que l'histoire se construit bout à bout, même si c'est par des biais, jusqu'à aboutir au témoignage.
165 LACAN, Jacques. La signification du phallus (1958). In : Écrits, op.cit., p.688.
166 LACAN, Jacques. Le Séminaire, livre II : Le moi dans la théorie de S.Freud et dans la technique de psychanalyse (1954-1955). Paris : Le Seuil, 1978. p.56.
tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012
1.3.2.1. Jacques Lacan
J.Lacan énonce que « Le sujet donc, on ne lui parle pas; ça parle de lui et c'est là qu'il s'appréhende, et ce, d'autant plus forcément qu'avant que du seul fait que ça s'adresse à lui, il disparaisse comme sujet sous le signifiant qu'il devient, il n'était absolument rien. Mais ce rien se soutient de son avènement, maintenant produit par l'appel fait dans l'Autre au deuxième signifiant »167. Pour lui l'identification primordiale est supportée par un S1 venant de l'Autre, trait d'inscription à la base de tout processus d'identification. Il ne s'agit pas d'une représentation, mais plutôt de l'effacement, de la disparition du sujet. J.Lacan explique ce paradoxe logique, par le fait que dans le temps où le sujet devient le signifiant, il est effacé, et disparaît comme être168. Ce qui donne une double valeur à ce S1, car pendant qu'il crée le sujet du signifiant, il l'efface, le barre169. Aussi, tout porte à croire que l'autiste et le schizophrène, sujet non né selon P.Bruno, ne se résout pas à cet effacement de son être de jouissance. Pourtant la symbolisation de cette perte d’être, c’est le sujet, la part du sujet irréductible à l’Autre. Ce trait, cette inscription impliquent que le sujet, écoute déjà l'autre.
Les références de J.Lacan sur l’autisme sont brèves et allusives : il en parle pour évoquer la résonance de la parole sur le sujet et le rapproche de la schizophrénie dans le rapport à l'Autre du langage. Pour Dick, il note qu'il a déjà une certaine appréhension des vocables, mais de ces vocables il n'a pas fait la Bejahung – il ne les assume pas. Il semble assimiler l'autisme à la schizophrénie, notamment en 1975 lors de sa Conférence à Genève sur le symptôme, où en réponse à la question d’un auditeur autour de la relation particulière de l’enfant autiste avec le langage, J.Lacan énonce : « Il s’agit de savoir pourquoi il y a quelque chose chez l’autiste, ou chez celui qu’on appelle schizophrène, qui se gèle, si on peut dire. Mais vous ne pouvez dire qu’il ne parle pas. Que vous ayez de la peine à entendre, à donner sa portée à ce qu’ils disent, n’empêche que ce sont des personnages finalement plutôt verbeux ». Mais ce gel procèdetil d’un refus de la subjectivation ou d’un déterminant de la structure ? La question qui se pose alors pour le schizophrène serait celle de la possibilité d’un dégel, d’un délogement du sujet de cette place de signifié, d’une remise en mouvement vers une représentation, amorce d’un procès de subjectivation.
Et pour l'autiste ?
Dans Le Séminaire sur La logique du fantasme il dit précisément que la défense est ce qui ménage la place d’un « je ne suis pas » . Chez l’autiste, E.SolanoSuarez repère l'impossibilité d’accéder à ce « je ne suis pas » : il n’a pas de possibilité d’élision, sauf comme le remarque E.Laurent, par le moyen de la crise d’épilepsie170. Estce que cet arrêté au bord, ce gel, y est fixé ou n'estil qu'attente d'un premier pas, le pas du sujet, encore possible? Le décalage, le « bougé » de la position autiste, trouve ses conditions, pour certains, dans un consentement, une résignation, consécutif à une déperdition de la jouissance. Pour d’autres, la question du choix ne se pose pas, le sujet étant inéluctablement déterminé à l’intérieur de la structure.
Avec le Séminaire Encore, J.Lacan ouvre davantage le champ clinique et donne la prééminence, non plus à l'imaginaire ou au symbolique, mais au réel pour les homogénéiser ensuite avec la clinique des noeuds borroméens. Il fait des signifiants la cause de la jouissance, et de leur corporéisation l'inverse de la significantisation (prendre tout ou partie du corps pour l'élever au signifiant : imago, phallus... c'est le meurtre de la chose par le mot, manœuvre de la formation
167 LACAN, Jacques. Position de l'inconscient (1960-1964). In : Écrits. Paris : Le seuil, 1966. p.835.
168 MILLER, Jacques-Alain. Ce qui fait insigne. Cours des 21 et 28 janvier 1987. In : LACADEE, Philippe. Le corps et l’événement pubertaire sans le secours d’un discours établi. In MALEVAL, Jean-Claude. L'autiste, son double et ses objets. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, coll.
Clinique Psychanalytique et Psychopathologie, 2009.
169 LACADEE, Philippe. Le corps et l’événement pubertaire sans le secours d’un discours établi. In: MALEVAL, Jean-Claude. L'autiste, son double et ses objets. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, coll. Clinique Psychanalytique et Psychopathologie, 2009. p.253-268.
170 SOLANO-SUAREZ, Esthela. Discussion. Séries de la Découverte freudienne, L’Autisme et la Psychanalyse, 1992, N°8. Toulouse : Presses Universitaires du Mirail. p.206.
tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012
métaphorique des symptômes). Dans la corporéisation, il s'agit du signifiant en tant qu'il affecte l'être parlant. Elle répond à une marque, une lettre qui s'inscrit sur le corps et selon la structure psychique reprise dans un symptôme, voire faire sinthome ou se manifester comme phénomène psychosomatique. Ici, le savoir passe donc dans le corps et affecte celuici. C'est ce que JA.Miller souligne comme événement de corps : « le savoir dans le corps, son effet propre, c'est ce que J.Lacan appelle affect, en un sens sans doute, généralisé. Il appelle affect à partir du Séminaire XX, l'effet corporel du signifiant c'est à dire non pas son effet sémantique qu'est le signifié, non pas son effet de sujet supposé mais ses effets de jouissance »171. JA.Miller rapproche cette fonction de corporisation à du savoir qui entre dans le corps, ou à des phénomènes de mutilations, mais aussi de piercing, tatouages...
Alors que dans l'enseignement de J.Lacan, le signifiant vide le corps de la jouissance, là au contraire, le signifiant vient introduire de la jouissance dans le corps. Cet enseignement me permettra d'identifier les problèmes de l'autiste avec les orifices de son corps et la fonction des organes, mais aussi avec la délimitation d'un espace interne, qu'il traduit souvent dans la réalité par des conduites de recherches ou de constructions de bords. Je décrirai aussi son rapport au vivant, qu'implique un corps affectivé. En somme, je parlerai de ce qui fait le rapport à la jouissance du sujet, qu'elle soit de l'objet autistique, du corps et de sa pulsionnalité (orale, anale, scopique, invoquante).
1.3.2.2. Marie-Jean Sauret, Pierre Bruno, Michel Lapeyre et Éric Laurent
Les principales thèses psychanalytiques maintiennent l’autisme dans le champ structurel des psychoses. Cependant, certains insistent dans les années 90 pour suspendre un peu le débat. En effet, dans le recueil de 1992, MJ.Sauret invite à s’interroger, en référant l’autisme à la psychose et à la question de la forclusion du NomDuPère. Il se demande pourquoi la forclusion produit immédiatement cet effet que l’on appelle autisme, alors que précisément certaines psychoses se déclenchent très tardivement. On ne peut pas parler de déclenchement dans l’autisme, étant donné qu’il n’y a pas d’appel au S2, comme pour la psychose paranoïaque, schizophrénique ou mélancolique. La différence essentielle se situerait donc dans la possibilité d’évolution du positionnement du sujet au sein de la structure psychotique. MJ.Sauret montre que l’autisme n’est pas l’équivalent pour la psychose, de ce que la névrose infantile est pour la psychose en s’appuyant sur ce que M.Lapeyre et C.Terrisse ont appelé « plaque tournante » de l’autisme. Cet auteur se demande si l’autisme n’est pas quelque chose de suspendu, à l’inverse de la névrose infantile qu’il explique comme temps d’exploration de la structure, évoluant vers le déclin du complexe d’œdipe ou vers le choix de la névrose. Pour lui, c’est en ce senslà, qu’on ne peut pas parler de psychose infantile, en tant qu'exploration du rapport du sujet à l’Autre172. L’autisme n’est donc pas à la psychose ce que la névrose infantile est à la névrose173.
Dans un colloque de 1987, plusieurs psychanalystes tentent alors de distinguer paranoïa, schizophrénie et autisme à partir du point où se manifeste le rejet de l'Autre : nomduPère dans la paranoïa, Idéal du Moi dans la schizophrénie, symbolisation primordiale dans l'autisme. MJ.Sauret ne voit pas l'intérêt à sortir l'autisme du champ de la psychose, que ce soit parce qu'il se situe en deçà du champ de l'aliénation ou a sa particularité pour se raccorder à la voie signifiante et se loger dans l'Autre du langage. Il tend à penser que « ce qui distingue l'autisme de la schizophrénie c'est
171 MILLER, Jacques-Alain. Biologie lacanienne. Revue de la Cause Freudienne, 2000, No 44. Paris : Navarin-Le Seuil. p.44.
172 SAURET, Marie-Jean. Discussion. Séries de la Découverte freudienne, L’Autisme et la Psychanalyse, 1992, N°8. Toulouse : Presses Universitaires du Mirail. p.151.
173 Ibid, p.152.
tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012
d'abord le moment précoce du déclenchement : le sujet recule devant une identification ouverte, du fait de l'absence du désir de l'Autre maternel, quelqu'en soit la raison, à tous les signifiants possibles, sous la dispersion desquels il se perdrait. Dans la schizophrénie, le sujet trouve sans doute une possibilité d'identification au désir d ela mère susceptible de soutenir la stabilité de son fonctionnement psychique, tant qu'il ne se heurte pas à la nécessité, de faire avaliser cette identification par le père (…). Reste qu'un autiste d'Asperger ne ressemble pas à un schizophrène déclenché tardivement, parce que le premier est entré avant le second dans le travail de construction de l'Autre de synthèse »174. L'objectif pour cet auteur dans le travail avec les autistes est de prêter son corps, fournir de l'imaginaire, proposer du sens, investir sa libido, son désir...Cet étayage par l'autre à différentes fonction : branchement libidinal, stabilisation imaginaire, traits identificatoires...et c'est seulement à partir de la création d'un minimum de relation que celle ci peut se construire et se déployer, jusqu'à permettre à l'autiste de traverser l'épreuve du manque de l'Autre. Cette révélation est en général très mal supportée par les autistes, parce que selon M
J.Sauret ils n'arrivent pas à le tamponner par le moyen d'aucun substitut de fantasme. Le sujet a des difficultés à interroger ce que l'Autre lui veut par exemple, ce qui inscrirait un manque du côté de l'Autre. Il note l'intérêt du travail avec les parents pour remobiliser l'Autre de la première expérience : rendre l'enfant précieux afin de contribuer à sa décomplétion. Rendre l'enfant précieux et enseignant.
Dans un article récent MJ.Sauret montre que l'inconscient doit se fabriquer dans l'autisme.
Il pense aussi avec d'autres que beaucoup de psychoses aujourd'hui sont réduites à l'autisme ou aux TED, figurant alors un déni du réel de la psychose. Son hypothèse est que ce déni de la psychose gomme la spécificité de l'autisme. Pour cet auteur la spécificité de l'autisme apparaît dans ce moment de l'entredeux structural et pas seulement temporel de la naissance : celle biologique et celle subjective, celle du corps (deuxième naissance).
Selon les premiers travaux sur la question de P.Bruno, l'autisme se détache difficilement du cadre d'une schizophrénie primitive. P.Bruno indique que J.Lacan reste dans le cadre de la thèse freudienne, selon laquelle la schizophrénie renverrait à une fixation de la libido à l’autoérotisme, soit, avant le narcissisme, la prévalence des représentations de mots sur les représentations de choses ; tandis que la paranoïa serait déterminée par une fixation au choix d’objet narcissique de type homosexuel175. Toujours dans son article Autisme et schizophrénie, il décrit combien le psychotique est un malade de la libido, car le langage, cause du sujet, agit aussi dans le corps. Ainsi, l’autisme, qu'il ne distingue pas de la schizophrénie, serait une « forme dégradée de libido. La libido est centrée sur le corps fragmenté en deçà de l’unité spéculaire ce qui met en relief la fragmentation schizophrénique (…) L’autiste est un sujet qui n’est pas arrivé à se constituer en tant qu’ego, dans le sens qu’il n’a pas acquis conscience de soimême en tant que corps. On peut donc dire qu’il est un sujet sans altérité »176... et on verra la nécessité pour ce sujet de se construire une altérité extérieure dans le même. P.Bruno fait état d’un élément symbolique manquant pour expliquer que l’autiste s’entende luimême. Par conséquent, le sujet ne pourrait pas être introduit
« dans une symbolisation primordiale qui ne soit pas labile, autrement dit menacée à tout instant de destruction ». J.Lacan, en évoquant « la subjectivation de a comme pur réel » opposable alors à une subjectivation par le fantasme, précise que nous sommes dans « un moment d’avant la surgence de i(a) », donc de l’image spéculaire en tant que moule du narcissisme, et qu’elle est commandée par le point I. P.Bruno ajoute que la paranoïa est déterminée par la forclusion du NomDuPère, à cause de la relation du père à la loi Il précise que la schizophrénie et l’autisme sont déterminés par
174SAURET, Marie-Jean. L'autisme en débat. In CAUSSE, Jean-Daniel & REY-FLAUD, Henri. Les paradoxes de l'autisme. Toulouse : Erès, 2011, pp.3960, p.5455.
175 BRUNO, Pierre. Autisme et schizophrénie. Séries de la Découverte Freudienne, op.cit.
176 Ibid.
tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012
un défaut de I, à cause de la nonfonction du désir de l’Autre177. Je montrerai que le défaut dans l'autisme semble être bien plus en amont que le défaut de I dans la schizophrénie. Il se demande ensuite, en pensant à L.Wolfson, comment concilier le caractère intrusif réel du désir maternel et la nonfonction de ce désir ? Estce que l’exigence du sujet n’est pas de pouvoir trouver d’où il entend ? Cet auteur conclut son article en réfléchissant sur l'opportunité de considérer l’autisme comme une forme extrême de la schizophrénie et se demande : estce que I n’aurait pas été introduit faute que ça ne s’adresse à lui ? Ou estce que I aurait été introduit dès le ça parle de lui ? Il pose ensuite le fait d’arriver à élucider ce qu’il faut entendre par s’adresser à lui, notamment « sur ce que serait l’effet d’un « s’adresser à lui », porteur d’un Idéal désarrimé de la loi »178. En effet, fautil d'abord que le sujet se décide à écouter l'autre et à s'appareiller de la machine signifiante ?
De même, E.Laurent ne juge pas intéressant de détacher l’autisme de la schizophrénie, en tant que la schizophrénie est une tentative de rajouter un organe à son propre corps, distincte en cela de la paranoïa, qui assigne à l’Autre le retour de jouissance. Pourtant, lorsqu'il mentionne que le schizophrène témoigne d'un mode de retour de la jouissance dans le corps, et l’autiste d’un certain mode de retour de la jouissance qu'il localise comme une jouissance dans le bord, une jouissance de bord, il élucide à mon sens un point différentiel essentiel. J'argumenterai plus loin pourquoi le corps n'est pas habité de la même manière dans l'autisme et la schizophrénie, et combien la fonction de l'objet, si elle peut paraître identique, ne l'est que dans la fixation et non dans la fonction et l'évolution.
En 1992, dans le recueil L'autisme et la psychanalyse, M.Lapeyre explique que par ce refus pour ce qui constitue le sujet se pose la question d'une limite du sujet. Même s'il y a toujours une part radicale du sujet qui ne parle pas, le langage est l'habitat du sujet humain et l'autiste témoigne plus que tout autre de cette situation incommode d'être homme. Je soulignerai avec lui que le refus ou l'impossibilité n'empêchent pas le rapport. De plus, on ne peut affirmer que l'autiste soit hors des effets du langage179, bien au contraire : l'autiste témoigne tout autant du poids du discours de l'autre que de sa nécessité, lorsqu'il ne s'y fait plus sourd. Le problème semble surtout résider, pour M
J.Sauret, dans l'appropriation par le sujet du langage, qui produirait le rapport au signifiant et une réponse au réel.
Lors d'un des séminaires tenus sur l'autisme à l'APJL, à Toulouse, P.Macary déclare combien l'autiste est confronté à un réel inattrapable, intraitable par le signifiant, et que tout se passe comme si la perte précédait l'accès au signifiant, au point de l'empêcher – à l'envers du psychotique lequel a l'objet (en poche) et en est même encombré. Dans l'autisme, la perte est emportée avec l'objet, demeurant par conséquent non symbolisable. Pour MJ.Sauret, l'autiste ne passe pas au « Deux », du battement signifiant à l'articulation signifiante. En conséquence, le Un luimême n'est pas établi : du fait que l'espace entre l'Un et le Deux, entre le S1 et le S2 est éprouvé comme un trou réel dont pourrait surgir « l'étranger indicible », envahissant, alors que c'est la place où doit venir se loger le sujet dans la séparation. Pour cet auteur, l'autisme témoigne d'un sujet du refus du signifiant. L'adoption de cette position se joue entre l'incorporation du symbolique, la rencontre du langage, et la symbolisation primordiale, laquelle est comme suspendue180. MJ.Sauret précise que l'enfant autiste reste fixé à une identification sans adresse, et ne se retrouve pas dans la position d'être le phallus : ce qui contribue à le distinguer de ce que présentent des sujets psychotiques.
Selon l'indication de J.Lacan, c'est au niveau du père que commence à se constituer tout ce qui sera par la suite surmoi. MJ Sauret propose donc que l'on puisse distinguer l'autisme de la schizophrénie selon comment le sujet consent à l'identification Idéale ou non (ce qui livre le sujet au Surmoi de la
177 Ibid, p.294.
178 Ibid, p.294-295.
179 LAPEYRE, Michel. L'autisme et la psychanalyse. Bulletin du Groupe Petite Enfance, 1995, N°10, p.162-166.
180 SAURET, MarieJean. Le rêve impossible de l'autiste : la métaphore paternelle. La découverte du savoir psychanalytique à l’épreuve de l’autisme
La preuve par la clinique psychanalytique. Assemblée de Toulouse : 18 juin 2011.
tel-00730760, version 1 - 11 Sep 2012
schizophrénie), ou demeure fixé au battement de la symbolisation primordiale. La forclusion se
schizophrénie), ou demeure fixé au battement de la symbolisation primordiale. La forclusion se