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CHAPITRE V : MÉTHODOLOGIE

5.3. Variables à l’étude et moyens de mesure

5.3.1. Variables dépendantes : facteurs biologiques de risque cardiovasculaire

cardiovasculaire

5.3.1.1. Obésité générale

L’obésité se définit comme une accumulation excessive de masse grasse dans le corps. Un individu (adulte ≤ 60 ans) est considéré comme obèse lorsque sa masse grasse est supérieure à 25% chez les hommes et 35% chez les femmes, d’après Lohman et al.[390]. L’indice de masse corporelle (IMC= poids/(taille)2), mesure simple et rapide, sert d’indicateur de cette masse grasse [391]. Ainsi, dans cette étude, l’obésité a été mesurée par des valeurs d’IMC ≥ 30 et le surpoids par les valeurs d’IMC comprises entre 25 et 29,9 inclusivement [391].

Bien que nous ayons évalué l’obésité en priorité en raison de nos objectifs de recherche, nous ne pouvions oublier l’existence du déficit pondéral dont souffrent certains de nos sujets, surtout en milieu rural. Ainsi, nous avons également utilisés les seuils de l’OMS pour déceler la maigreur (IMC < 18,5) et l’état normal (IMC entre 18,5 et 24,9 inclusivement) [391].

5.3.1.2. Obésité abdominale

L’obésité abdominale a été estimée par le tour de taille. Cet indicateur est utilisé comme mesure complémentaire de l’IMC en raison de sa corrélation avec le tissu adipeux viscéral [314, 392], laquelle serait associée à un risque accru de maladies chroniques [393, 394]. Dépendamment de la question de recherche, nous avons choisi d’utiliser l’un ou l’autre des seuils proposés par l’OMS (TT ≥ 108 cm chez les hommes et TT ≥ 88 cm chez les femmes) [314] ou l’IDF (TT ≥ 94 chez les hommes et TT ≥ 80 cm chez les femmes) [136]. Ainsi, les seuils de l’OMS ont été utilisés dans le premier [327] et le troisième article [395], alors que ceux de l’IDF ont été utilisés dans le deuxième [396].

5.3.1.3. Composition corporelle

La composition corporelle a été déterminée par impédance bioélectrique (BIA) [209, 397]. En dépit de sa tendance à surestimer le % de gras chez les individus minces et à le sous-estimer chez les obèses, l’utilisation de cette méthode donne des résultats fortement corrélés à ceux obtenus par des méthodes plus précises comme le DXA (Dual X-Ray Absorptiometry) [398]. Les équations de prédiction de la masse maigre proposées par Sun et al. [399] à partir d’un large échantillon multiethnique incluant des sujets de race noire ont été utilisées à cet effet :

- Hommes : FFM = - 10,68 + 0,65 taille2/résistance + 0,26 poids + 0,02 résistance

- Femmes : FFM = - 9,53 + 0,69 taille2/résistance + 0,17 poids + 0,02 résistance où FFM (fat free mass) représente la masse maigre corporelle en kg, la taille est en cm et mise au carré, et la résistance est exprimée en Ohms (Ω). La masse grasse est obtenue par soustraction de la masse maigre au poids corporel et le pourcentage de masse grasse par déduction. Les seuils proposés par Jackson et al. [400] validés sur un échantillon multiethnique incluant des Noirs et des Blancs ont été utilisés pour déterminer l’excès de gras corporel : % masse grasse > 25% chez les hommes et > 33% chez les femmes. Les données sur la composition corporelle des sujets étudiés ont été publiées dans notre premier article [327].

5.3.1.4. Tension artérielle élevée et hypertension

La tension artérielle a été mesurée à l’aide d’un sphygmomanomètre à mercure selon la procédure décrite plus loin dans la section 5.4.2.1. Les seuils de l’IDF [128] ont été utilisés pour la tension artérielle élevée (tension artérielle systolique [TAS] ≥ 130 mm Hg ou tension artérielle diastolique [401] ≥ 85 mm Hg ), tandis que ceux de l’OMS [129] ont été utilisés pour l’hypertension (TAS > 140mmHg ou TAD > 90 mm Hg).

5.3.1.5. Dysglycémies

Le diabète et l’hyperglycémie à jeun ont été déterminés à partir de la glycémie à jeun en utilisant les seuils de l’OMS [402] (≥ 7,0 mmol/l pour le diabète et > 6,1 mmol/l pour l’hyperglycémie à jeun) dans notre troisième article [395] et ceux de l’IDF [128] (>5,6

mmol/l pour l’hyperglycémie à jeun) dans notre deuxième article [396]. Le glucose plasmatique a été utilisé pour les analyses de laboratoire.

5.3.1.6. Dyslipidémies

Les triglycérides élevés, le HDL-cholestérol bas et le LDL-cholestérol élevé sont les troubles des fractions lipidiques considérés comme facteurs de risque de MCV [91-93, 127]. Leur dosage en laboratoire a été effectué à partir du sérum. Les seuils (voir Tableau III, page 21) de l’IDF ont été utilisés dans notre deuxième article [396] et ceux de l’OMS, dans le troisième article [395].

La mesure du cholestérol total [251] et de toutes les fractions lipidiques (HDL-C, LDL- C, TG) a permis d’avoir un bilan lipidique complet pour chaque participant. Le dosage a été fait en laboratoire par Méthode Enzymatique Colorimétrique. Le LDL-C n’est pas directement mesuré, ils est déduit par soustraction des autres fractions lipidiques (HDL et TG) au cholestérol total en utilisant la formule de Friedewald [403]: LDL = TC – (HDL + TG/2,2). Les valeurs seuils du Comité conjoint formé par l’International Task Force for Prevention of Coronary Heart Disease et l’International Atherosclerosis Society [93] ont été utilisées pour définir les concentrations anormales de cholestérol total (>5,2 mmol/l) et de LDL-C (>3,2 mmol/l).

5.3.1.7. Hyperinsulinémie et résistance à l’insuline

L’insuline a été dosée en laboratoire à partir du sérum en utilisant une méthode sandwich d’Élisa. Le quartile supérieur de l’insulinémie à jeun des sujets non diabétiques de l’ensemble de l’échantillon incluant Cotonou et Ouidah (≥ 14,81) a été utilisé comme seuil d’hyperinsulinémie, faute de données dans la population générale du Bénin comme suggéré par l’EGIR [126]. La résistance à l’insuline a été déterminée par la méthode HOMA-IR (Homeostasis Model Assessment of Insulin Resistance) : ([glycémie à jeun x insulinémie à jeun]/ 22,5) [132]. Cette méthode est utilisée par de nombreux auteurs [132, 133, 404, 405] pour pallier aux difficultés de la méthode de référence qui est le verrouillage euglycémique-hyperinsulinémique [132]. Les résultats de HOMA sont fortement corrélés avec ceux de la méthode de référence, d’où son usage. En effet, la spécificité et la fiabilité de HOMA demeurent encore discutées, [132,

133]. En outre, la méthode de dosage de l’insuline n’est pas standardisée. De plus, l’absence de seuils spécifiques est une limite importante de la méthode HOMA. Comme pour l’hyperinsulinémie, nous avons considéré le 75e percentile de HOMA de l’ensemble de l’échantillon de Cotonou et Ouidah (≥ 3,20) comme valeur seuil de résistance à l’insuline.

Les données sur l’hyperinsulinémie et la résistance à l’insuline ne sont pas présentées dans le présent document ; elles seront analysées dans le cadre des travaux d’autres étudiants de notre laboratoire.