• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE IV : CADRE DE L’ÉTUDE

4.2. Commune de Ouidah

4.2.7. Activités économiques

Ouidah est une commune à vocation historique, culturelle, touristique, agricole et commerciale. Les activités économiques diffèrent d’un arrondissement à un autre. Les arrondissements urbains remplissent surtout des fonctions administratives et commerciales alors que les autres arrondissements se consacrent plus aux activités agricoles, pastorales et halieutiques [386].

4.2.7.1. Activités agricoles, pastorales et halieutiques

L’activité agricole est basée sur la culture de manioc, maïs, niébé, tomate, palmier à huile et cocotier ; les cultures vivrières comme le maïs et le manioc sont dominantes [386]. Ces aliments sont d’ailleurs la base de l’alimentation de la population et occupent annuellement près de 80% des terres cultivables, principalement dans les arrondissements de Gakpé, Savi et la partie Nord de Pahou. Les cultures maraîchères sont surtout pratiquées dans le sud de l’arrondissement de Pahou et le long du cordon du

littoral en bordure de l’océan atlantique. Les produits maraîchers sont acheminés vers les grands marchés de la place (Kpassè et Pahou) et vers Cotonou. Les paysans pratiquent encore ‘l'agriculture sur brûlis’ avec des outils traditionnels (houe, coupe- coupe et hache). Les cultures de rente sont représentées par le palmier à huile, la noix de coco et l’arachide. Il convient de signaler que la plupart des plantations de cocotiers sont vielles et de moins en moins productives, alors que les palmiers à huile font l’objet de coupes intensives pour l’extension des cultures vivrières et la fabrication de boisson alcoolisée distillée localement communément appelée ‘sodabi’. Cet alcool est surtout extrait dans les zones rurales.

Pour ce qui est des activités halieutiques, on distingue la pêche continentale effectuée au niveau du lac Toho, de la lagune Djessin, dans les bas-fonds et marécages, ainsi que dans quelques étangs piscicoles, et la pêche maritime artisanale faite à l’aide de pirogues motorisées et de très larges filets le long de la côte de l’océan atlantique.

Les activités pastorales quant à elles sont encore très artisanales, peu développées et mal organisées, à tel point que l’élevage constitue une activité secondaire pour quelques individus et familles. Bovins, ovins, caprins, porcins et volailles sont les principales espèces rencontrées. L’élevage, surtout bovin est aussi une forme d'épargne pour les paysans.

4.2.7.2. Activités commerciales, artisanales et industrielles

La majeure partie des activités commerciales repose sur la vente de produits dans les marchés de la place. Le petit marché d’Ahouandjigo dans le 2e arrondissement (Ouidah 2) est surtout destiné à la vente au détail de produits alimentaires tels tomate, piment, oignon, poisson fumé, légumes, manioc (gari) et maïs. En plus de ces produits, le marché de Zobè dans le 3e arrondissement (Ouidah 3) possède des hangars destinés à la

vente de tissus, plantes médicinales traditionnelles, ossements d'animaux et autres produits importés ou à exporter.

Les marchés de Kpassè (Ouidah 3) et de Pahou (Pahou) sont les plus grands de la commune et aussi les plus achalandés ; ils représentent les principaux lieux d’échanges commerciaux et s'animent périodiquement tous les quatre jours. On y retrouve plusieurs

produits alimentaires locaux, ainsi que d’autres produits destinés à la vente en gros et au détail pour le ravitaillement des petits marchés de Ouidah, des communes avoisinantes et même de Cotonou. D’autres marchés, animés périodiquement, sont situés dans les arrondissements de Savi et de Houakpé-Daho ; ils comportent les mêmes produits que ceux des marchés de Kpassè et de Pahou mais en quantités moins importantes et sont moins fréquentés.

Le petit commerce est représenté par des activités telles que la vente au détail de produits ménagers, à domicile ou dans la rue ; l’exploitation de cabines téléphoniques, la vente ambulante ou fixe d’aliments cuits (aliments de rue), ainsi que l’exploitation de restaurants traditionnels (maquis). Notons aussi que la vente de produits pétroliers en stations régulières et des produits pétroliers frelatés (kpayo) par des revendeurs informels dans le centre urbain et l’arrondissement de Pahou sont également des activités génératrices de revenus [386].

La transformation artisanale de produits agricoles est un appui au commerce local. On note principalement la transformation de tubercules de manioc en tapioca et gari, la fabrication d’alcool distillé (‘sodabi’) à partir du vin de palme, l’extraction artisanale des huiles de palme et de coco, le séchage et le fumage du poisson, ainsi que l’usage de pâtisseries traditionnelles pour la fabrication de biscuits et du pain. Des collectivités locales s’organisent pour l’extraction primaire du sel de mer à Houakpè-Daho, Avlékété, Pahou et Djègbadji. Seul le sel produit à Djebadji est par la suite iodé grâce aux efforts gouvernementaux et de certaines ONG. Les autres activités artisanales sont soutenues par quelques ateliers rudimentaires tels scieries, menuiseries, constructions métalliques, sculpture, mécanique auto et électronique (dépannage radio et TV). D’autres revenus non négligeables sont générées par des activités telles que : maçonnerie, électricité, plomberie, coiffure et couture.

Les activités industrielles à Ouidah sont surtout représentées par les petites et moyennes entreprises (PME) de la zone industrielle de Gakpé, notamment avec la production d’huile de palme et de savon. D’autres PME sont implantées dans l’arrondissement de Pahou et dans le centre urbain, parmi lesquels on peut citer l’usine de fabrication de cigarettes à Gbèna, l’usine de production de textiles à Ahozon, les unités de production

de provende et de tourteau à Ganhatin, Pahou et Acadjamè, ainsi que les boulangeries modernes et quelques imprimeries locales [386].

L’exploitation des nombreuses carrières de sable marin et de terre jaune constituent une source non négligeable d’emplois et de revenus pour les populations qui y résident. Les taxes perçues sur ces activités constituent également une source de recettes pour les finances de la mairie.

4.2.7.3. Activités touristiques et hôtelières

La commune de Ouidah est mondialement connue pour la richesse de son patrimoine culturel et historique qui attirent annuellement des milliers de touristes. Les sites liés à l’histoire de l’esclavage comme la Porte du non-retour, le Mémorial du repentir et la Porte du retour sont reconnus comme patrimoine mondial de l’UNESCO. Les autres sites principaux sont : la Route des esclaves, la Place aux enchères, la case de Zomaci, la Route des pêches. Les musées (d’histoire de Ouidah et de la famille de Souza), les sites religieux (les forêts sacrées de Savi, Kpassè, Avélékété ou Houakpè-Daho, le Temple des Pythons, la maison du Vodoun, la Basilique et le Séminaire Saint Gall) attirent également de nombreux touristes. Quelques hôtels, auberges, restaurants et de nombreux maquis (restaurants traditionnels) aident à agrémenter le séjour des visiteurs.