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d’urgences de santé publique

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 147-150)

analyse de la situation

La Région européenne de l’OMS est exposée à des menaces de taille pour la sécurité sanitaire, liées aux maladies émergentes, aux flambées et aux épidémies de maladies infectieuses, aux catastrophes naturelles ou d’origine humaine (technologique) et aux conflits, notamment aux conflits armés, liés aux différences culturelles ou à des différends territoriaux. Parmi les catastrophes naturelles ou d’origine humaine, citons les accidents d’ordre biologique, chimique et nucléaire. En outre, la Région fait face aux défis du changement climatique, avec la fréquence et la gravité accrues d’événements climatiques extrêmes, de l’urbanisation constante, de l’essor des plateformes pour le transport aérien international et d’un nombre toujours plus grand d’événements qui rassemblent des masses humaines.

La diversité sociale et l’accès inéquitable aux soins de santé posent également des difficultés en matière de préparation aux crises, car certaines populations sont beaucoup plus vulnérables en cas d’urgence de santé publique. Les effets de la crise économique aggravent cette situation. Enfin, si le risque de rejet accidentel de matières biologiques, chimiques ou radioactives est de plus en plus maîtrisé grâce à l’amélioration des règles et des procédures de sécurité, le rejet intentionnel de telles matières inspire une préoccupation croissante à mesure qu’il devient plus facile d’avoir accès à des informations sensibles et à une technologie de plus en plus puissante.

Ce que l’on sait de précédentes situations montre que des systèmes de santé faibles et mal préparés entravent la gestion efficace et opportune des crises sanitaires et accroissent le risque de conséquences internationales.

L’investissement significatif consenti par les États membres dans la préparation à la grippe H1n1 2009 a été essentiel pour la réaction opposée à cette pandémie (229). Cependant, dans l’ensemble, la planète est mal préparée pour réagir à une situation d’urgence mondiale de longue durée sur le plan de la santé publique. Beaucoup de pays de la Région ont besoin d’une aide supplémentaire pour renforcer leurs capacités de base en matière de détection des menaces potentielles pour la santé publique et de réaction à ces dernières.

en œuvre des solutions institutionnelles qui font le lien entre la demande et l’offre de données dans une relation de travail bénéfique et respectueuse.

Le «  courtage de connaissances  », les forums créatifs pour l’application des connaissances et la coproduction des connaissances sont essentiels pour renforcer le lien entre les bases factuelles et les politiques et pour réduire la fracture entre ceux qui produisent ces données et ceux qui les utilisent. Il est particulièrement utile d’évaluer régulièrement la performance des systèmes de santé. Pour bien le faire, il faut mesurer si les objectifs du système de santé ont été atteints en se fondant sur les stratégies du système de santé.

L’évaluation de la performance doit inspirer le dialogue politique au sein du gouvernement et entre les programmes, les pouvoirs publics aux niveaux national, infranational et local, les prestataires de soins de santé et les citoyens.

L’évaluation de la performance est un instrument clé pour le renforcement de la gouvernance ; elle contribue à mieux responsabiliser.

Des solutions efficaces Il est essentiel d’élaborer des politiques adaptatives, de mieux mettre en place

des structures résilientes et de développer la prévoyance afin d’anticiper efficacement les urgences de santé publique et d’y faire face. Entré en vigueur le 15 juin 2007, le Règlement sanitaire international (2005) offre aux signataires un cadre juridique et opérationnel international leur permettant de mieux protéger la santé de leurs populations. Le Règlement sanitaire international oblige expressément tous les États membres à se doter de capacités basiques de surveillance et d’action, afin de déceler, d’évaluer et de signaler en temps voulu les situations occasionnant une morbidité ou une mortalité supérieure aux niveaux habituels, de nature à constituer une urgence de santé publique de portée internationale. Les pays doivent également disposer des moyens nécessaires pour accéder aux informations pertinentes et pouvoir les partager ainsi que pour appliquer les recommandations de l’OMS dans le cadre d’une action internationale coordonnée.

L’OMS, en sa qualité de chef de file du groupe de responsabilité sectorielle Santé du Comité permanent interorganisations des nations unies, détient un mandat international tout particulier au sein du système humanitaire international. Il est également tenu compte de ce mandat dans les procédures applicables aux urgences de santé publique du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe et dans les opérations quotidiennes du Centre des opérations d’urgence du Bureau régional. De plus, le Bureau régional aide activement les États membres européens à renforcer leur capacité à réagir aux urgences de santé publique en tout genre, et il joue un rôle primordial dans l’échange d’informations et la coordination de la riposte aux niveaux régional et mondial.

Le renforcement de la gouvernance, l’élaboration du plan de préparation aux situations d’urgence conçues comme un processus continu, selon une approche tous risques, l’instauration de programmes de gestion durable des crises et de gestion des risques pour la santé au sein des ministères de la Santé, et le renforcement de la coordination plurisectorielle sont des stratégies efficaces pour prévenir et atténuer les crises à venir.

Parce que les défis de la sécurité sanitaire sont complexes, une action efficace suppose un échange d’informations, à la fois transparent et opéré en temps voulu, entre l’OMS et les États membres, ainsi que l’étroite collaboration des gouvernements, des organisations internationales, de la société civile, du secteur privé et d’autres partenaires (240). Dans ce contexte, l’OMS collabore étroitement avec le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) et la Commission européenne, afin d’améliorer la sécurité sanitaire au niveau paneuropéen.

En collaboration avec des partenaires et d’autres institutions, l’OMS s’est dotée de mécanismes, tels que le Réseau mondial OMS d’alerte et d’action en cas d’épidémie (gOaRn), afin de mobiliser rapidement les compétences internationales les plus utiles pour réagir aux situations d’urgence et aux épidémies de maladies transmissibles. Les centres collaborateurs de l’OMS tels que le Programme mondial de détection des maladies des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) des États-unis (qui possède un centre d’activité au Kazakhstan) encadrent la mise en œuvre du Règlement sanitaire international.

Dans le domaine de la sûreté et de la sécurité biologiques, de nouveaux acteurs, tels que le secteur de la sécurité, investissent dans les infrastructures de santé publique et développent les ressources humaines, particulièrement dans les laboratoires et les services d’épidémiologie des pays de la partie orientale de la Région européenne. un tel investissement se situe dans

le droit fil de l’investissement intersectoriel pour une meilleure sécurité sanitaire préconisée par la diplomatie internationale grâce, par exemple, à la Convention sur les armes biologiques, au groupe Onu de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement, ou au Comité de la sécurité sanitaire de l’uE.

Il importe de réunir d’autres éléments d’information et d’appliquer ce que l’on a appris pour impliquer plus complètement tous les secteurs des pouvoirs publics tels que l’agriculture, les transports et la défense, de même que les collectivités intéressées et la société civile, dans les activités de préparation et d’interventions en cas d’urgences. Les plans de préparation doivent comporter des exercices et des manœuvres pour juger du niveau réel de préparation.

Des capacités renforcées, bien préparées et bien gérées pour prévenir et combattre les crises sanitaires sont une obligation juridiquement contraignante en vertu du Règlement sanitaire international. Des outils d’évaluation (241) aident les pays à évaluer leur propre système et à en déterminer les points forts et les points faibles. L’Initiative en faveur des hôpitaux à l’abri des catastrophes est un exemple concret de la promotion de mesures de nature à réduire la vulnérabilité des établissements de santé et à faire en sorte qu’ils demeurent pleinement fonctionnels en période de crise de santé publique. Les initiatives visant à améliorer la coordination plurisectorielle et les approches interdisciplinaires sont essentielles à l’amélioration de la prévention, de la détection précoce et de la gestion opportune des situations de crise, et il faut encore les renforcer à l’occasion des rassemblements de masse internationaux.

L’amélioration des systèmes d’alerte et d’action, et une préparation efficace aux situations d’urgence peuvent susciter de notables améliorations du système de santé et donner à tous les acteurs, et notamment à la société civile, une occasion unique de voir reconnaître leurs rôles respectifs et leur responsabilité dans l’amélioration de la santé de la population.

La bonne gouvernance est indispensable à la promotion de la préparation aux situations d’urgence, notamment grâce à une plus grande transparence et à une meilleure coordination plurisectorielle. Il faut continuer à mieux partager l’information, en toute transparence et au bon moment, au sein des pays, en s’attachant particulièrement aux structures fédérales, et entre les pays et l’OMS, selon les procédures du Règlement sanitaire international et grâce au rôle fondamental des points focaux nationaux pour le Règlement sanitaire international.

De nouveaux partenariats seront conclus, notamment avec des institutions régionales, afin de parvenir à un meilleur équilibre géographique entre les partenaires techniques dans la Région européenne de l’OMS. une plus grande implication des institutions régionales dans des réseaux tels que le gOaRn sera indispensable si l’on veut garantir à la fois la compétence technique et la compréhension culturelle.

La collaboration avec des institutions de l’union européenne, telles que l’unité des menaces pour la santé de la Commission européenne et l’ECDC, sera toujours plus étroite, notamment en faveur de l’Initiative de l’uE pour la sécurité sanitaire. Cela suppose, dans toute la mesure du possible, la mise au point en commun d’instruments et de procédures d’établissement de rapports, de missions communes sur le terrain, et de rapports communs. Cela permettra aux pays de rendre compte à l’OMS et à l’uE par un seul rapport, de partager les compétences et les évaluations de risques, et d’éviter les messages contradictoires dans la communication au sujet des risques.

Créer des communautés résilientes

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 147-150)