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Apport de valeur ajoutée par les partenariats et les partenaires pour la santé

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 171-175)

Santé 2020 atteindra son but grâce à une combinaison d’efforts individuels et collectifs. une collaboration étroite entre les États membres et l’OMS et la mobilisation d’autres partenaires sont essentielles à sa réussite. Les approches

pangouvernementales et pansociétales en vue d’améliorer la santé et le bien-être, qui sont au cœur de Santé 2020, sont fondées sur des stratégies qui mettent l’accent sur la concertation gouvernementale et améliorent la coordination, l’intégration et la diffusion de la responsabilité pour la santé dans l’ensemble du gouvernement et de la société, et qui visent à autonomiser les individus aux niveaux local et communautaire. Les défis sanitaires complexes d’aujourd’hui doivent être relevés par l’adoption d’une approche pangouvernementale et pansociétale à différents niveaux, qui, outre les intervenants du secteur public, englobe également la société civile et le secteur privé, ainsi que les médias. une mise en œuvre efficace exige la définition d’un but commun et le déploiement de larges efforts de collaboration par les parties prenantes de l’ensemble de la société dans chaque pays : pouvoirs publics, organisations non gouvernementales, société civile, secteur privé, milieux scientifique et universitaire, professionnels de santé, communautés – et chaque individu.

aujourd’hui, les responsables de la santé doivent plaider en faveur des partenariats pour la santé et instaurer de tels partenariats. Ceux-ci sont au cœur de Santé 2020 et de sa stratégie portant sur l’ensemble du système. Il est indispensable d’établir à plusieurs niveaux des partenariats efficaces avec des organismes et institutions, des citoyens et des communautés, la société civile ainsi qu’avec les acteurs publics et privés, afin de prendre conscience des déterminants locaux de la santé, d’obtenir un soutien en faveur de l’action dans l’ensemble de la société et de contribuer au développement communautaire. Il s’agit pour partie d’améliorer le fonctionnement de la gouvernance pangouvernementale et intersectorielle pour la santé, et pour partie de développer et d’élargir les groupes d’acteurs internationaux, nationaux et locaux pour la santé.

Les partenariats au sein ou à l’extérieur des gouvernements dépendent d’intérêts communs et de relations personnelles ainsi que de l’existence d’un environnement favorable. Ils s’appuient sur diverses formes de relations et peuvent être de nombreux types, notamment formels, informels ou de nature essentiellement technique. Il est démontré que la force, la qualité et la transparence des liens entre les partenaires, des mécanismes d’attribution des responsabilités et, tout particulièrement, des dispositions en matière de préparation du budget et d’établissement des rapports jouent un rôle crucial.

Ces caractéristiques ont une incidence majeure sur les résultats et l’efficacité des partenariats.

À tous les niveaux des structures, il convient d’examiner d’importantes questions liées aux asymétries en matière de pouvoir. Bien que de nombreuses organisations préconisent les partenariats et reconnaissent l’importance des intérêts des différents partenaires, les recherches et autres analyses montrent sans conteste que toutes les parties n’adoptent pas sans réserve le partenariat, ne comprennent pas la culture de l’autre partie ou n’adhèrent pas aux principes qui sont les siens ou aux principes opérationnels ou de gestion caractéristiques d’une bonne pratique. De nombreuses difficultés sont liées à la nécessité de disposer de mécanismes ou de dispositions permettant de faire face à des intentions cachées ou à des conflits d’intérêts potentiels, et de négocier les bases des partenariats. Le partenariat est fondamental pour la gouvernance intersectorielle, mais dans la pratique, les partenaires peuvent contribuer de manière plus hiérarchique qu’horizontale aux informations et aux ressources sur la base desquelles les décisions sont prises.

Le soutien à la société civile permet de mieux sensibiliser à la santé et à l’équité. Les principes et l’intérêt de la participation et de l’autonomisation des populations sont bien connus, et il est essentiel de conforter une société civile diversifiée, dont les individus offrent souvent leur temps et leur travail

à titre bénévole dans le cadre d’interventions et de stratégies importantes. La société civile est également source de valeur dans la mesure où elle permet de communiquer avec la population de manière originale. Bien que les pouvoirs publics et les organismes officiels aient un rôle important à jouer sur le plan de la communication d’informations précises et fiables, la manière dont les messages sont reçus peut différer grandement selon qu’ils émanent des pouvoirs publics ou de la société civile. Cette dernière est souvent en mesure de traiter des problèmes complexes, délicats ou suscitant des préjugés d’une façon qui n’est pas à la portée des organismes officiels et des autorités. Elle peut en particulier renforcer le dialogue avec des groupes marginalisés, qui ont parfois été insuffisamment desservis par le passé, et tirer parti, de manière appropriée et éthique, de la participation du monde des affaires. Les organisations bénévoles et d’entraide peuvent également avoir une fonction importante en apportant leur point de vue, et offrir une assistance pratique aux personnes dans le besoin. Les médias sociaux ont un rôle nouveau et toujours plus important à jouer dans l’élaboration et la diffusion des messages et des perceptions relatives à la santé.

Les partenariats avec les organisations internationales actives dans la Région européenne sont essentiels pour soutenir les objectifs de Santé  2020. Le rôle de l’OMS et sa relation avec ces organisations résideront non seulement dans sa recherche de l’excellence technique, de la pratique fondée sur des bases factuelles et de la gestion axée sur des résultats, mais aussi dans son engagement à collaborer afin d’aider les États membres à réaliser pleinement leur potentiel en matière de santé. L’étroite coopération qui existe entre l’OMS et les organisations internationales est encore renforcée. Il s’agit notamment des agences spécialisées du système des nations unies, de la Banque mondiale et des banques de développement régional, de l’OCDE, de l’uE, du Conseil de l’Europe, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, des fonds et des agences de développement et des principales organisations non gouvernementales. L’unICEF est en particulier un partenaire dans de nombreux domaines essentiels de la santé publique, comme la santé de la mère et de l’enfant, la vaccination, les mesures visant à améliorer la promotion de la santé et la prévention de la maladie par un renforcement des systèmes de santé et une surveillance plus étroite de la fracture sanitaire.

La collaboration avec l’uE permettra d’établir une base solide et elle offre de vastes possibilités et d’autres avantages. La Commission européenne a publié un livre blanc qui définit les principes fondamentaux et les objectifs stratégiques de son action en matière de santé (22). Ce livre blanc est lié à l’article 168 du Traité sur le fonctionnement de l’union européenne tel que modifié par le Traité de Lisbonne (112), qui stipule qu’«  un niveau élevé de protection de la santé humaine est assuré dans la définition et la mise en œuvre de toutes les politiques et actions de l’union ».

En outre, les pays candidats à l’adhésion, potentiellement candidats et ceux de l’Instrument européen de voisinage et de partenariat œuvrent à l’harmonisation progressive de leur législation et de leurs pratiques avec les politiques de l’uE. Cette harmonisation peut contribuer de manière significative à la réalisation de Santé  2020. La déclaration conjointe de la Commission européenne et de l’OMS, qui comprend six « feuilles de route » pour une collaboration accrue, est une étape importante du renforcement de leur partenariat en vue d’améliorer l’information en matière de santé, la sécurité sanitaire et le financement de la santé, ainsi que de la réduction des inégalités en matière de santé, de la conduite de recherches en matière de santé et de l’amélioration de la collaboration dans les pays. Certaines initiatives

de la Commission européenne, comme le partenariat européen d’innovation pilote pour un vieillissement actif (286) offriront également des occasions de collaborer.

Les liens tissés avec des formes nouvelles et évolutives de partenariats pour la santé qui sont actives à divers niveaux de gouvernance dans la Région apporteront également un soutien important. Les mécanismes innovateurs de coopération tels que la Communauté économique eurasiatique, le Réseau-santé de l’Europe du Sud-Est et la Dimension septentrionale ; les réseaux de la Région européenne de l’OMS villes-santé et Régions-santé ; les réseaux sous-régionaux au sein de la CEI et les réseaux OMS regroupant des lieux où l’on promeut la santé (des écoles, lieux de travail, hôpitaux, prisons, etc. de toute la Région) y contribuent d’une manière significative.

Les institutions universitaires et professionnelles, notamment les organisations professionnelles médicales et liées aux soins de santé, les centres collaborateurs de l’OMS et les réseaux de santé publique aux niveaux régional et national constituent également d’importants partenaires potentiels.

Il est important de rechercher des moyens appropriés et éthiques de collaboration avec le secteur privé, y compris l’industrie pharmaceutique, compte tenu, en particulier, de son rôle toujours plus important dans la Région européenne. Les attitudes à l’égard du secteur privé varient d’un pays à l’autre et au sein d’un même pays. Cependant, les entreprises (locales ou multinationales) sont de plus en plus impliquées dans chacun des aspects de l’existence humaine. Elles sont présentes dans toutes les communautés, à tous les niveaux, et leurs connaissances et leur compréhension des populations locales constituent une ressource souvent inexploitée de même qu’un atout qui, utilisé convenablement, peut contribuer de manière notable à la santé et au bien-être. nombre de petites et de grandes entreprises sont des bailleurs de fonds essentiels pour les activités au niveau des communautés, et cette situation offre un réel potentiel de développement. Il est certain, cependant, que leur influence peut favoriser la santé comme y porter préjudice.

Dans l’article 44 de sa déclaration politique sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles (180), l’assemblée générale des nations unies appelle le secteur privé à accroître sa contribution à la prévention et à la maîtrise de ces maladies, et définit cinq grandes priorités qui concernent notamment la mise en œuvre des recommandations de l’OMS tendant à réduire les effets du marketing pour les aliments destinés aux enfants ; la modification de la formule des produits alimentaires de façon à offrir des options plus saines (y compris la réduction de la teneur en sel) ; la promotion de la santé chez les travailleurs ; et l’amélioration des efforts tendant à rendre les médicaments et technologies essentiels plus accessibles et plus abordables.

La création et le maintien de partenariats pour la santé impliquent de nouvelles façons de penser à leur forme organisationnelle, à leur structure et à leur fonctionnement. Les relations sont fondamentales et exigeront des échanges ouverts, transparents et respectueux entre les partenaires. Des structures en réseau sont susceptibles d’être plus adaptées que les formes bureaucratiques traditionnelles. Les méthodes employées concernant la prise de décision, l’affectation des ressources et la responsabilisation doivent bénéficier d’une grande visibilité et chacun doit pouvoir les étudier et les influencer.

Instauration d’une responsabilité pansociétale et pangouvernementale pour l’action sanitaire

Les capacités de gouvernance pour la santé : approche

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 171-175)