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Équité entre les sexes tout au long de la vie

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 102-105)

la prise de risque et de l’accès et du recours aux informations et services. L’accès des femmes à des services de santé sexuelle et génésique peut être limité par les stéréotypes sexospécifiques et les obstacles socioéconomiques (91).

L’importance des soins et de l’enseignement prodigués dans la petite enfance se fonde sur le postulat d’un système éducatif primaire et secondaire universel, de haute qualité et gratuit. La plupart des pays de la Région européenne ont des systèmes bien établis, mais dans certains pays, les filles ne participent pas autant à l’enseignement secondaire, ou leur taux d’abandon est supérieur.

Cette réalité a non seulement un impact sur l’inégalité entre les sexes qui se ressent tout au long de la vie, mais en plus, elle limite le potentiel des pays en matière de développement économique et de croissance.

Les femmes sont un groupe à risque parmi les personnes âgées ayant une position socioéconomique faible. Il convient d’accorder une attention particulière aux femmes âgées qui, vu qu’elles ont une vie plus longue et un parcours différent, ont plus de problèmes de santé dans leur vieillesse  ; en outre, elles sont plus susceptibles d’avoir besoin d’un accès aux services de santé et de ne pas pouvoir y accéder.

Des solutions efficaces

La résolution WHa60.25 de l’assemblée mondiale de la santé (2007) exhorte à recourir à des données ventilées en fonction du sexe, ainsi qu’à une analyse sexospécifique, pour inspirer les politiques et programmes sanitaires et garantir la prise en compte de la dimension homme-femme à tous les niveaux de prestation des soins de santé, y compris pour les adolescents et jeunes gens (113). En 2007, le European Institute for gender Equality (Institut européen pour l’égalité entre les sexes, EIgE) a été créé en tant qu’agence européenne soutenant l’uE et ses États membres dans leurs efforts de promotion de l’égalité entre les sexes. Si l’on ne tente pas de remédier aux inéquités et aux discriminations sexospécifiques, cela compromettra l’efficacité des services et compliquera grandement la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) n° 4 et 5 – et, en fait, celle d’autres OMD (55).

Il est essentiel pour l’égalité entre les sexes de disposer d’un système éducatif et d’un système de soins pour les premières années de la vie. Ces systèmes doivent être universels, de haute qualité et accessibles à un prix abordable, permettant aux femmes de travailler et de contribuer aux revenus familiaux, donnant des chances égales aux enfants qui connaissent d’autres désavantages dans la vie (tels qu’un handicap ou provenant d’un groupe ethnique comme les Roms) et permettant aux femmes d’être plus indépendantes à la vieillesse.

Interventions tout au long de la vie pour remédier aux inéquités en santé et à leurs déterminants sociaux

Certaines stratégies d’intervention visant à remédier aux inéquités en santé et à leurs déterminants sociaux peuvent être dérivées à des stades clés de l’existence :

Santé de la mère et de l’enfant. Soutenir la santé maternelle et infantile suppose une large gamme de politiques, et pas seulement dans le secteur de la santé. Parmi les politiques importantes, citons un niveau de vie minimum  ; permettre le choix de la procréation  ; protéger les femmes enceintes en milieu professionnel ; permettre aux mères de reprendre le travail ; aider les parents par des formules flexibles et un congé parental ; et promouvoir l’égalité entre les sexes. De telles politiques requièrent

une importante participation des pouvoirs publics, du secteur privé et d’acteurs non gouvernementaux.

Enfants et adolescents. Les secteurs de la santé, de l’éducation, de la protection sociale et de l’emploi sont conjointement responsables de la santé et du développement des enfants et des adolescents. une telle action commune doit être épaulée par la présence, dans chaque secteur, d’une structure de responsabilité ou de redevabilité pour la santé des enfants et des adolescents et les questions liées à la santé, par exemple, au moyen d’un ensemble, possédé en commun, de cibles et d’indicateurs liés au financement. La mise en place d’un système national d’information sanitaire doté d’indicateurs bien définis permet de suivre l’évolution de la santé et du développement des enfants et des jeunes, tant pour la population dans son ensemble que pour les divers groupes sociaux. un réexamen du cadre politique, juridique et réglementaire, réalisé à la lumière d’une stratégie pour la santé des enfants et des adolescents, permet d’effectuer les changements nécessaires au respect, à la protection et à la réalisation des droits à la santé de l’enfant et de l’adolescent, ainsi que de l’accès de ceux-ci à des services de santé de grande qualité (91,106,149).

Des adultes en bonne santé. En Europe, le travail joue un rôle essentiel dans la société : il fournit les moyens d’obtenir un revenu, du prestige et de la dignité, et constitue un moyen de participer à la vie de la communauté et d’y être inclus comme un membre à part entière. Être sans emploi exclut en réalité les personnes de cette participation et des avantages procurés par un travail. Ces dernières années, toutefois, en raison de la crise économique, les niveaux de chômage ont grimpé en flèche dans certaines régions d’Europe, particulièrement chez les jeunes.

Chaque pays devrait aspirer à limiter le degré d’exposition de la population à des travaux malsains et dangereux, et renforcer les mesures visant à instaurer des lieux de travail sains. Ceci implique d’améliorer les conditions psychosociales pour limiter le stress par des mesures telles que l’habilitation du travailleur à avoir le contrôle de son travail, la sécurité d’emploi, des heures flexibles et d’autres pratiques favorables à la vie de famille, une protection sociale adéquate, et des récompenses et un statut proportionnels à l’effort consenti.

Le développement économique et social de la société requiert une participation équilibrée des hommes et des femmes au marché du travail et à la vie familiale, avec des conséquences pour la croissance et l’emploi, l’insertion sociale des groupes vulnérables, la lutte contre la pauvreté des enfants et une plus grande égalité entre les sexes. Pour parvenir à ces buts, il faut mettre en œuvre des politiques de grande envergure dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la santé et de la protection sociale, afin d’offrir aux hommes et aux femmes de vraies chances dans la vie et de vrais choix.

Les personnes âgées en bonne santé. Pour promouvoir le vieillissement en bonne santé, il faut agir sur les politiques dans plusieurs domaines : fiscalité, protection sociale, services de santé, transports, urbanisme, logement, justice et enseignement. Si certaines de ces politiques ne peuvent être instaurées qu’au niveau national, d’autres peuvent être organisées plus facilement au niveau local, mais dans le contexte d’un plan ou d’une stratégie nationale de la santé (150). Il y a aussi une dimension internationale qui tient aux effectifs croissants de soignants migrants, dont beaucoup travaillent sans protection et sans reconnaissance chez des particuliers (151).

Toutes sortes de secteurs peuvent se doter de politiques adaptées aux personnes âgées et de milieux porteurs afin de permettre une meilleure participation à la vie collective et de prévenir l’incapacité. Il pourra s’agir d’horaires de travail souples et de milieux de travail adaptés ; d’urbanisme et de plans de circulation urbaine permettant de créer des rues piétonnes sécurisées  ; de programmes d’exercice physique pour conserver ou retrouver la mobilité  ; de programmes d’éducation permanente  ; de fourniture d’aides auditives et visuelles  ; d’actes chirurgicaux d’un bon rapport coût-efficacité comme l’opération de la cataracte ou l’arthroplastie de la hanche  ; et de formules permettant à des personnes âgées de continuer à gagner leur vie.

D’autres politiques ayant trait aux aspects, aux normes et aux valeurs sociétaux s’appliquent durant toute la vie.

Les migrants. Les politiques qui promeuvent l’insertion sociale peuvent comporter des mesures de lutte contre la discrimination ; des politiques éducatives qui ciblent particulièrement les besoins des migrants  ; des politiques de l’emploi qui visent à éliminer les obstacles sur le marché du travail ; des politiques de protection sociale ; des politiques du logement et de l’environnement afin d’améliorer les conditions de vie  ; et des politiques sanitaires afin de garantir un accès équitable aux services.

L’impact transsectoriel des politiques sur les déterminants sociaux de la santé peut être analysé en procédant à une étude d’impact sur la santé qui soit axée sur l’équité.

Les Roms. Les gouvernements se doivent de respecter et de mettre en œuvre les engagements déjà pris par le biais d’instruments internationaux en matière d’intégration sociale, de pauvreté et de discrimination. Par exemple, les 12  pays participant à la Décennie pour l’intégration des Roms 2005-2015 se sont engagés à élaborer un plan d’action national pour la Décennie. En outre, les questions des droits et de l’intégration des Roms auront une importance particulière lorsque de nouveaux pays souhaiteront adhérer à l’uE.

Intégration des questions d’égalité entre les sexes (gender mainstreaming).

Les interventions menées tout au long de la vie doivent envisager les différents rôles et normes que la société assigne aux hommes et aux femmes depuis la naissance, et la répartition inégale de pouvoir et de ressources que ceux-ci impliquent. En matière de santé, l’exposition à un risque et la vulnérabilité sont influencées par le sexe (biologique) et par la dimension homme-femme (introduite par la société), et ce dans tous les pays, dans tous les groupes socioéconomiques et pour tous les âges. L’intégration systématique de la dimension homme-femme dans la planification, la mise en œuvre et le suivi des politiques et des programmes est désignée en anglais par le terme « gender mainstreaming ».

L’un des principes essentiels de Santé  2020 est l’importance accordée à la participation et à la réactivité, avec l’engagement total des personnes.

L’autonomisation est le processus social multidimensionnel par lequel les individus et les populations parviennent à une meilleure compréhension et à une meilleure maîtrise de leur vie. Dans le contexte du mouvement général d’émancipation et d’acquisition d’une instruction en santé, les personnes sont de plus en plus considérées comme des « coproducteurs » de leur santé.

Elles doivent être habilitées à prendre le contrôle des déterminants de leur

Les voix et l’autonomisation des

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