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Pour chaque service de santé, une amélioration de l’accès et de la qualité

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 136-140)

Encadré n° 7. Dix opérations essentielles de santé publique 1. Surveillance de la santé et du bien-être de la population

2. Surveillance et intervention en cas de dangers et d’urgences sanitaires 3. Protection de la santé (sécurité de l’environnement et du travail,

sécurité sanitaire des aliments, etc.)

4. Promotion de la santé, dont l’action sur les déterminants de la santé et le manque d’équité en santé

5. Prévention des maladies, dont le dépistage rapide 6. garantir la gouvernance pour la santé et le bien-être

7. S’assurer de disposer d’un personnel compétent dans le domaine de la santé publique

8. garantir des structures organisationnelles et un financement durable 9. Sensibilisation, communication et mobilisation sociale pour la santé 10. Faire progresser la recherche en santé publique pour élaborer des

politiques et des pratiques en conséquence

À la demande des États membres, le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe a encadré la formulation du Plan d’action européen. Celui-ci est basé sur 10 «  avenues d’action  » propices à une démarche d’ensemble, étayées par 10 opérations essentielles de santé publique énoncées au sein de la Région.

Celles-ci constituent la pierre angulaire de tout système moderne de santé publique.

Les opérations proposées doivent devenir le fondement unificateur qui oriente toute autorité sanitaire de la Région dans la mise en place, le suivi et l’évaluation des stratégies et actions pour la santé publique. Ces dix opérations essentielles de santé publique sont répertoriées dans l’encadré n°  7. Leur renforcement nécessite de généraliser l’approche pangouvernementale d’amélioration de la santé par la prise en compte de celle-ci dans toutes les politiques, ce qui pousse à réagir en proposant des politiques intégrées, en faisant fi des limites entre divers secteurs et portefeuilles.

Le Plan d’action européen pour le renforcement des capacités et services de santé publique est étayé par un examen des services de santé publique de la Région, des bases factuelles sur les modèles institutionnels de prestation des services de santé publique ainsi que des outils et instruments pour les pratiques en matière de santé publique.

Les services de santé doivent se centrer davantage sur les personnes afin d’accélérer l’amélioration des résultats en matière de santé à l’ère des maladies chroniques. Ces maladies s’inscrivent en effet dans la durée, et nécessitent des interactions répétées entre le patient et le système de santé, et dans la plupart des cas, elles progressent. L’objectif des solutions modernes de prestation de services est donc de créer des mécanismes soutenant l’auto-prise en charge, s’il y a lieu, et la dispensation des soins aussi près que possible du domicile, pour autant que la sécurité et la rentabilité soient assurées. De telles dispositions permettront d’autonomiser les patients, qui pourront alors participer à la prise de décisions au sujet de leurs propres soins et, par conséquent, les planifier.

Des sources d’informations, des aides à la décision et d’autres mécanismes à l’appui de l’autonomisation du patient et du processus décisionnel sont donc nécessaires. Parmi les mesures pour concevoir des services axés sur l’autonomisation, il convient de mentionner les suivantes :

• faire en sorte que les patients participent à la conception, à la mise en œuvre et à l’évaluation des politiques et services de santé, et émettent des commentaires et des observations à ce sujet ;

• appliquer des modèles de partenariat et de prise de décisions partagés par les patients et les prestataires de soins de santé, soutenus par les programmes de formation et de développement de compétences ;

• fournir aux patients des informations appropriées sur les traitements possibles et sur leurs droits ;

• recenser les obstacles à l’accès aux informations, aux soins, à la rééducation et aux dispositifs d’aide pour les personnes souffrant de maladies chroniques et d’invalidités ;

• créer des moyens d’évaluer dans quelle mesure les soins dispensés au sein des organisations et des systèmes sont centrés sur la personne, et publier des indicateurs de performance comparables.

une attention particulière doit être accordée aux populations vulnérables, par l’application de programmes renforcés de proximité et de nouveaux modèles de prestation de soins. Souvent, les mécanismes pour dispenser des services de soins de santé n’atteignent pas les personnes vulnérables et à faible revenu. Par exemple, les migrants internes et externes, les populations roms, les groupes vivant dans des zones montagneuses isolées et les toxicomanes éprouvent des difficultés à accéder aux services de santé publics, ce qui contribue à la fracture sanitaire. afin de s’assurer que ces personnes bénéficient des soins dont elles ont besoin parmi le continuum des soins existants et pendant toute leur existence, il faut aborder d’une nouvelle façon la prestation de services, par le biais de programmes de proximité, au lieu d’attendre que les personnes cherchent à se faire soigner dans les cadres des services de santé traditionnels.

Le secteur public doit rester un catalyseur important et encourager l’élaboration de programmes de proximité en fournissant un financement approprié, en mettant en place des réglementations d’application et des mécanismes de récompense, et en concluant des partenariats avec les principaux intervenants.

L’amélioration de la qualité des soins requiert des efforts supplémentaires de la part des prestataires pour garantir que les patients reçoivent systématiquement des soins fondés sur des bases factuelles, ainsi que des efforts déterminés s’appliquent à une variété de contextes de la prestation de services, y compris les organisations présentant un éventail de tâches varié (santé publique, soins de santé primaires, soins hospitaliers, aide sociale et autres) et les organisations caractérisées par différentes formes de propriété (publique, privée à but lucratif et privée à but non lucratif).

pour réduire les variations excessives dans la manière dont les soins de santé sont pratiqués. Des interventions efficaces et même rentables sont bien connues pour la majeure partie de la charge de morbidité touchant la Région européenne. Toutefois, les études révèlent que de nombreux individus ne bénéficient pas de ces services de prévention, de diagnostic, de traitement et de rééducation. Élargir la couverture des traitements rentables pour les maladies cardiovasculaires, le diabète, la prise en charge de la grossesse et de l’accouchement, la santé des enfants, la tuberculose et les problèmes de santé mentale contribuerait largement à l’amélioration des résultats sanitaires dans la Région européenne. En outre, les patients souffrent souvent de plus d’une maladie ou affection, tandis que les recommandations et directives sont souvent basées sur une seule. De nouveaux axes de recherche sont nécessaires pour soutenir la prise de décisions à l’ère des maladies chroniques avancées.

Santé  2020 conserve son engagement envers une démarche axée sur des soins de santé primaires, l’une des pierres angulaires des systèmes de santé du XXIe siècle. Les soins de santé primaires constituent un moyen clé de relever les défis auxquels font face les systèmes de santé, avec des généralistes, des infirmières et d’autres agents de santé bien formés. Ils constituent aussi un vecteur essentiel de promotion de la santé et de prestation de services de prévention, et servent de point pivot pour faire la liaison avec d’autres formes de soins. une filière de soins coordonnés doit évoluer, en favorisant un système équilibré de soins communautaires, de promotion de la santé, de prévention et de gestion des maladies, de soins ambulatoires spécialisés et de soins hospitaliers secondaires et tertiaires. Dans beaucoup de pays, les soins de santé primaires sont effectivement en train d’évoluer pour répondre à ces demandes toujours plus pressantes d’un changement de système, mais dans d’autres, il faut encore leur permettre d’améliorer davantage les performances.

un bon environnement réglementaire, une autonomie managériale, un meilleur financement, la formation des personnels de santé en santé publique, une médecine et une gestion fondées sur des bases factuelles, et des pratiques d’amélioration continue de la qualité à l’échelle de l’établissement constituent des ingrédients essentiels.

Le Rapport sur la santé dans le monde  2008. Les soins de santé primaires  : maintenant plus que jamais (235) a réaffirmé l’importance des soins de santé primaires dans les systèmes de santé et les engagements essentiels de la Déclaration d’alma-ata (1978) (5). L’expérience acquise au niveau mondial montre que des soins de santé primaires efficaces, centrés sur la personne, sont caractérisés notamment par le fait que l’attention est focalisée sur les besoins de santé  ; que les relations personnelles sont entretenues par des coordinateurs de soins recourant à des démarches de prise en charge des soins chroniques  ; que l’on s’appuie sur des registres et sur la stratification des risques pour les soins continus et préventifs, plutôt que de se contenter de réagir à des événements ; que l’on assume la responsabilité de la santé et des déterminants de la santé durant tout le cycle de vie, y compris en gérant la fin de vie dans le cadre d’une planification avancée et adéquate ; et que l’on intègre les gens en tant que partenaires pour la gestion de leur état de santé.

Pour y parvenir, il faut non seulement une réforme de la manière dont les services sont fournis, mais aussi une harmonisation des décisions relatives au financement de la santé pour veiller à une répartition adéquate des fonds au sein du secteur de la santé, à des réformes des politiques publiques permettant de mettre en place des communautés plus saines et à un leadership engagé, participatif.

Depuis un certain temps, on se préoccupe de plus en plus du fait que le modèle clinique et économique suivant lequel les hôpitaux sont organisés

n’est plus approprié ou plus adapté à la fonction. En effet, trop d’hôpitaux tentent de fournir un éventail excessif de services. De nombreux pays réagissent en essayant de centraliser les opérations plus spécialisées et de les accueillir dans des centres plus grands. En même temps, le nombre croissant de patients souffrant de maladies multiples constitue un défi pour les hôpitaux organisés comme des «  silos  » cliniques. Les soins primaires nécessitent le soutien des hôpitaux et de leurs spécialistes pour prendre en charge efficacement les patients souffrant de maladies chroniques. Toutefois, l’attribution d’incitants aux hôpitaux n’est souvent pas dans leur intérêt. Les incitants financiers structurés par niveau de soins et volume d’activité sapent les efforts consentis pour adopter des processus de soins mieux intégrés, y compris la rationalisation ou la réduction des effectifs des hôpitaux.

Il convient d’assurer une coordination étroite entre les soins primaires, les soins à domicile, l’aide sociale, les services ambulanciers, les organisations non gouvernementales et les soins spécialisés avec des filières de soins définies, des systèmes de dossiers partagés et d’autres changements à l’appui de processus mieux coordonnés. Cela inclut également des solutions pour intégrer convenablement les services de santé mentale à la médecine familiale et aux soins hospitaliers afin de reconnaître la charge croissante des maladies et la connexion grandissante entre les problèmes de santé mentale et de santé physique.

Quoique les soins de santé soient devenus plus efficaces, ils ont également gagné en complexité. généralement, les personnes ayant besoin d’un traitement aujourd’hui sont plus âgées, plus malades et présentent des comorbidités importantes, ce qui fait peser de plus lourdes pressions sur les services de santé et entraîne plus de difficultés s’agissant d’établir des priorités.

En raison de pressions économiques toujours plus fortes, les environnements dans lesquels les soins de santé sont dispensés sont souvent surchargés. Dans ce contexte, il faut se rendre compte que des événements inattendus et non souhaités peuvent survenir dans n’importe quel établissement de soins de santé. Dix pour cent des patients de la Région européenne font l’expérience de dommages évitables ou d’événements indésirables à l’hôpital, ce qui cause des souffrances et des pertes, et a un coût financier pour les systèmes de soins de santé. La sécurité fait partie du programme de qualité et est l’une des dimensions de la culture de qualité, qui englobe la mise en place de réseaux de patients et de prestataires ; l’échange d’expériences ; l’apprentissage suite à un échec et l’évaluation des risques ; le fait de faciliter des soins efficaces fondés sur des bases factuelles  ; le fait d’assurer le suivi des améliorations, et l’autonomisation et la formation des patients et du public en tant que partenaires dans le processus de dispensation de soins.

une mesure supplémentaire importante est l’adoption de technologies de l’information de pointe qui permettent un accès rapide à des données cliniques complètes, de sorte que les professionnels de soins de santé et les utilisateurs des services puissent prendre les bonnes décisions au bon moment sans délai et sans devoir répéter les services ou avoir recours inutilement à des soins inappropriés, avec les frais publics et privés que cela engendre.

Malheureusement, les tendances ont pointé dans la direction opposée, avec différentes solutions en matière de technologies de l’information au niveau des soins primaires et hospitaliers, ce qui entraîne une communication médiocre entre ces deux domaines. L’engagement, le leadership et les investissements seront nécessaires pour faire évoluer cette situation. alors que les technologies de l’information gagnent du terrain, les questions de confidentialité et de protection des données doivent être très soigneusement étudiées.

Générer des ressources de qualité

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 136-140)