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Des enfants et des adolescents en bonne santé

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 90-93)

analyse de la situation La Région européenne comprend quelques-uns des pays qui ont les taux

de mortalité infantile les plus bas au monde, et la plupart des enfants et des adolescents de la Région européenne de l’OMS jouissent d’un haut niveau de santé et de bien-être. Toutefois, cette Région connaît aussi certains écarts de taille : la mortalité observée chez les enfants de moins de cinq ans dans les pays présentant les taux les plus élevés est 20 à 30 fois supérieure à celle des pays accusant le taux le plus bas.

Dans la Région européenne, le taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans est de 9,81 pour 1 000 naissances vivantes. Chez les enfants de moins de 15  ans, la mortalité a diminué dans tous les groupes de pays de la Région européenne et, pour les enfants de moins de cinq ans, elle est actuellement la plus faible de toutes les Régions de l’OMS, bien qu’elle puisse varier sensiblement d’un pays à l’autre. C’est ainsi que les taux de mortalité infanto-juvénile diminuent plus lentement dans les pays de la Communauté des États indépendants (CEI)5, où un enfant qui naît risque trois fois plus de mourir avant l’âge de cinq ans qu’un enfant né dans un pays de l’uE.

Les principales causes de décès d’enfants de moins de cinq ans dans la Région européenne sont les affections néonatales, la pneumonie et la diarrhée. Pour près de la moitié, les décès sont associés à la malnutrition. Les enfants sont aussi exposés aux risques tenant à des environnements dangereux, à l’obésité et aux modes de vie malsains. Dans les villes, la pauvreté aggrave encore les disparités socioéconomiques. Là où l’on dispose de données, de nettes différences ont été mises en évidence dans les taux de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans entre les zones urbaines et rurales ainsi qu’entre les ménages à revenus les plus bas et ceux à revenus les plus élevés (27,69,82-85).

Le suicide et les accidents entraînent de nombreux décès et des incapacités considérables chez les jeunes. Chaque jour, dans la Région européenne, plus de 300 jeunes meurent de causes en grande partie évitables. Toujours dans la Région, près de 10 % des jeunes de 18 ans sont déprimés. Les traumatismes sont la première cause de décès chez les jeunes, notamment les garçons  ; les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont la principale cause de décès et la principale cause de traumatismes chez les 10 à 24 ans (86-90).

Dans tous les pays et tous groupes socioéconomiques confondus, les jeunes hommes sont plus touchés par les suicides et les accidents (91).

un bon départ dans l’existence jette les bases d’une vie en bonne santé. un bon début se caractérise par ce qui suit : une mère qui a été en mesure d’opérer des choix en matière de santé génésique, qui est en bonne santé pendant la grossesse, qui met au monde un enfant d’un poids suffisant, enfant qui, en bas âge, est entouré de chaleur et d’attention, qui a accès à des soins infantiles de grande qualité et dont l’éducation et la vie débutent dans un milieu qui permet de jouer sans danger à l’extérieur. Les bases factuelles montrent que

5 au moment du recueil de ces données, la CEI se composait de l’arménie, de l’azerbaïdjan, du Bélarus, de la Fédération de Russie, de la géorgie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l’Ouzbékistan, de la République de Moldova, du Tadjikistan, du Turkménistan et de l’ukraine.

lancée aux nations unies en 2010. Elle stipule que la santé des femmes et des enfants est la clé du progrès pour tous les objectifs de développement (79-81). En 2010, afin d’améliorer le processus de notification, de suivi et de responsabilisation pour la santé de la femme et de l’enfant, l’OMS a réuni la Commission de l’information et de la redevabilité pour la santé de la femme et de l’enfant.

des services de haute qualité pour les jeunes enfants, avec des effets sur le rôle parental, peuvent compenser les effets d’un désavantage social sur le développement du jeune enfant.

La première année de la vie est décisive pour le bon développement physique et mental. Les enfants et les adolescents ont besoin d’environnements sûrs qui leur fournissent un bon encadrement : un air et de l’eau purs, un logement ne présentant pas de risques de sécurité, des aliments nutritifs, et un mode de vie sain. Ils ont aussi besoin d’un accès à des services conviviaux et adaptés à leur âge. La promotion du développement physique, cognitif, social et émotionnel est cruciale pour tous les enfants, dès le premier âge. Les enfants qui connaissent un bon départ ont toutes les chances de bien travailler en classe, d’accéder à des emplois mieux rémunérés et de jouir d’une meilleure santé physique et mentale à l’âge adulte.

Les atouts à la base du bien-être, tels que la capacité à résoudre des problèmes, la maîtrise émotionnelle et la sécurité physique, sont les points d’ancrage de la santé et du développement du jeune enfant. En développant ces aptitudes et en optimisant le bien-être pendant la petite enfance, on jette les bases d’un bien-être ressenti durant toute l’existence.

Les enfants naissant dans des foyers défavorisés ou dans un contexte familial défavorable sont exposés à un plus grand risque de croissance et de développement médiocres. Optimiser la santé et le bien-être plus tard dans la vie oblige à investir dans des expériences et un développement positifs dans la petite enfance. une bonne santé mentale, affective et sociale aide à protéger les enfants des problèmes psychiques et psychosociaux, de la violence et de la criminalité, des grossesses d’adolescentes et de l’utilisation abusive de l’alcool et des drogues, tout en déterminant leur bonne progression à l’école (92-100).

Beaucoup de maladies graves et de types d’exposition à des facteurs de risque (tels que l’usage du tabac et les mauvaises habitudes en matière d’alimentation et d’exercice) dans la vie adulte trouvent leur origine pendant l’enfance et l’adolescence. ainsi, le tabagisme, la mauvaise santé mentale, les infections sexuellement transmises, y compris l’infection à vIH, et les mauvaises habitudes en matière d’alimentation et d’exercice, peuvent tous aboutir ultérieurement à la maladie et à un décès prématuré. La prévalence du surpoids parmi les jeunes de moins de 16 ans se situe entre 10 et 20 % dans la Région européenne, avec des taux plus élevés chez les enfants d’Europe méridionale.

Les habitudes alimentaires des jeunes ne sont pas les meilleures pour la santé, avec notamment une consommation de fruits et légumes inférieure aux niveaux recommandés et une consommation élevée de boissons sucrées. Les niveaux d’activité physique diminuent pendant l’adolescence, plus nettement encore chez les filles. Dans la Région Européenne, la prévalence du tabagisme à l’âge de 13 ans est de 5 % et s’élève à 19 % à 15 ans. Près des deux tiers des adolescents de 16 ans ont consommé de l’alcool au cours des 30 jours précédents. Enfin, à travers les pays de la Région européenne, de 12 à 38 % des jeunes de 15 ans déclarent avoir déjà eu des rapports sexuels (58,101-103).

L’usage du préservatif et d’autres contraceptifs n’est pas répandu de la même façon d’un pays à l’autre, ni entre les garçons et les filles.

L’adolescence est ordinairement une époque de bonne santé pour les filles comme pour les garçons, avec des possibilités de croissance et de développement. aujourd’hui, les jeunes gens atteignent une maturité physique et grandissent plus tôt qu’auparavant. néanmoins, l’adolescence peut aussi être une époque de risque, notamment en matière d’activité sexuelle non protégée, de consommation de produits psychotropes et d’accidents. Le milieu socioéconomique dans lequel les adolescents grandissent détermine

Des solutions efficaces une bonne part de la mortalité et de la morbidité des enfants et des

adolescents est évitable. Des mesures efficaces et peu coûteuses pourraient éviter deux tiers des décès. Plusieurs des maladies de l’enfant peuvent être évitées par la vaccination et des mesures relativement simples et peu coûteuses. La stratégie de prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) de l’OMS promeut un module d’interventions simples, efficaces et abordables pour la prise en charge combinée des principales maladies de l’enfant et de la malnutrition, et comprend notamment la prescription d’antibiotiques, le traitement de l’anémie, la vaccination et la promotion de l’allaitement maternel (104,105).

Les mesures de lutte contre le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool doivent insister sur la protection des enfants par des mesures efficaces prises au niveau de la population et des réglementations telles que l’interdiction de la publicité, l’interdiction de la vente aux mineurs, la promotion d’espaces sans fumée et des politiques de fixation des prix. Les enfants sont vulnérables et exposés aux pressions du marketing, et des interventions peuvent réduire les effets sur les enfants du marketing d’aliments à forte teneur en graisses saturées, en acides gras trans, en sucre libre ou en sel. Des mesures d’ordre environnemental peuvent être prises pour promouvoir l’activité physique : par exemple, grâce à l’aménagement urbain et à la planification de la journée d’école.

Il est hautement utile d’accorder une priorité stratégique à la vie saine chez les jeunes. De nombreux facteurs influent sur le bien-être affectif et social de l’enfant, depuis son patrimoine individuel et familial jusqu’à la collectivité dans laquelle il vit et à la société dans son ensemble. Par conséquent, une stratégie multi-agences plus vaste est nécessaire, et la population elle-même peut y participer. un grand nombre d’intervenants peuvent être mobilisés pour soutenir des programmes de promotion de la santé, notamment par le biais d’activités ciblant une génération en particulier. Pour les jeunes, il peut s’agir de politiques visant à améliorer la situation sociale et économique des enfants vivant dans un contexte défavorisé (91,92,95,106-109)  ; d’activités en milieu scolaire impliquant toute l’école, afin de développer et de protéger le bien-être social et émotionnel des enfants, avec notamment des programmes scolaires d’instruction en santé ; d’un enseignement dispensé par les camarades ; et du développement des mouvements de jeunesse. Il importe particulièrement d’intégrer les activités sur la santé mentale et la santé sexuelle dans ces programmes et activités.

Les stratégies de l’OMS dans ce domaine, à l’échelle mondiale et régionale, sont celles qui ont trait à la santé et au développement des enfants et des adolescents (110), à la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (76), à l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants (77) et au Plan d’action pour l’environnement et la santé des enfants en Europe (83). Des travaux sont en cours pour tenter d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement des nations unies dans ce domaine, comme l’objectif n° 1 pour la réduction de la mortalité infantile et l’objectif n° 2 pour l’instauration d’un enseignement primaire pour tous. Les bases factuelles sont probantes souvent le comportement qu’ils adoptent pendant l’adolescence (93). La recherche montre que les garçons et les filles se différencient sur le plan de l’exposition et de la vulnérabilité aux risques et aux pathologies telles les troubles dépressifs, les traumatismes, l’abus des produits psychotropes, les troubles liés à l’alimentation, les infections sexuellement transmises, la violence et les automutilations, y compris le suicide (91).

en ce qui concerne la nécessité de prendre des mesures sexospécifiques pour améliorer la santé des adolescents dans plusieurs domaines, tels que la santé mentale, l’obésité, les traumatismes, le vIH, les maladies chroniques, la santé sexuelle et génésique, la violence et le bien-être (91).

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 90-93)