• Aucun résultat trouvé

Des femmes, des mères et des nouveau-nés en bonne santé

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 87-90)

analyse de la situation

Les années durant lesquelles la femme peut procréer ont des répercussions énormes sur son état de santé et de bien-être général, et la vie d’une mère et celle de son bébé sont inextricablement liées. un planning familial, une grossesse, un accouchement et un allaitement sans risques sont les conditions premières d’une croissance en bonne santé mais, pour beaucoup de femmes, la grossesse et l’accouchement sont encore une période à risque. Quoique maladies neurodégénératives. Le contexte est aussi important, puisque ce qui est efficace dans un système de santé ou dans un pays n’est peut-être pas exportable sans une adaptation adéquate. De même, les effets de nombreux aspects de la réforme du système de santé sur le système ne peuvent être parfaitement prédits. Les études révèlent l’intérêt de promouvoir toute une série d’interventions à petite échelle, mais multiformes, ciblant la résolution de problèmes aux niveaux local et communautaire, afin d’encourager l’apprentissage et l’adaptation.

le taux de mortalité maternelle ait été presque diminué par deux dans l’ensemble de la Région européenne entre 1990 et 2006, les progrès ont été inégaux, et des inégalités frappantes subsistent dans et entre les pays de la Région européenne. La maternité peut entraîner des complications  : pour chaque femme qui meurt en couches dans le monde, on estime qu’au moins 20 autres souffrent de traumatismes, d’infections et d’incapacités (54).

Les femmes doivent être habilitées à contrôler la reproduction. Pour certaines femmes, la grossesse et la maternité ne sont pas un choix, mais les autres solutions posent des difficultés qui leur sont propres. Beaucoup de pays ont grandement besoin d’une contraception efficace et sûre, et la Région européenne enregistre les niveaux les plus élevés d’avortements provoqués de toutes les Régions de l’OMS, les avortements à risque étant, dans certains pays, à l’origine de 30 % des décès maternels (55,56).

Parmi les principales causes de morbidité et de mortalité maternelles figurent les hémorragies, l’infection, l’hypertension artérielle, l’avortement pratiqué dans de mauvaises conditions et la dystocie d’obstacle. Ces causes peuvent être évitées et traitées grâce à des interventions élémentaires d’un bon rapport coût-efficacité, mais toutes les femmes de la Région européenne de l’OMS n’ont pas accès aux soins et aux services dont elles ont besoin.

L’âge des premiers rapports sexuels baisse dans de nombreux pays de la Région européenne. Dans bien des cas, les relations sexuelles à risque entraînent des infections sexuellement transmises et des grossesses non désirées. Les femmes et les hommes planifient et ont des enfants plus tard, ce qui augmente le risque de malformations congénitales, de stérilité, de procréation médicalement assistée et de grossesses à haut risque par suite de maladies chroniques et autres problèmes de santé (57,58).

Dans la Région, il existe des inéquités importantes dans et entre les pays pour l’accès à des travailleurs qualifiés lors de l’accouchement, des soins prénatals, et dans les services de planning familial et autres services pour la santé génésique. Le niveau d’instruction de la mère, son état de santé et de nutrition, son statut socioéconomique, les normes et rôles prévalant pour les deux sexes et la qualité des services de santé et services sociaux dont elle bénéficie influencent profondément ses chances d’avoir une grossesse et un bilan de santé réussis (59).

Le taux de mortalité infantile pour la Région européenne a, lui aussi, baissé de plus de 50 % depuis 1990 mais, là encore, les pays diffèrent sensiblement, avec des écarts de 25 fois entre les pays ayant les chiffres les plus et les moins élevés. Par exemple, le taux de mortalité infantile dans les républiques d’asie centrale et au Kazakhstan est plus de deux fois supérieur à celui de la Région européenne, et plus de quatre fois supérieur à celui des 15 pays qui étaient membres de l’uE avant 2004. C’est pendant les 28  premiers jours de la vie que les enfants courent le plus de risques de mourir, et 75 % des décès de nouveau-nés se produisent durant la première semaine de vie (60,61).

Les principales causes de décès chez les nouveau-nés sont la prématurité et un poids trop faible à la naissance, des infections, une asphyxie, un traumatisme à la naissance et des anomalies congénitales ; ces causes représentent près de 80 % des décès dans ce groupe d’âge. Ces causes sont intrinsèquement d’origine socioéconomique – elles sont liées à l’état de santé et aux conditions de vie de la mère et aux soins reçus avant, pendant et immédiatement après la naissance. En général, les proportions de décès imputés à la prématurité et aux troubles congénitaux augmentent au fur et à mesure que le taux de mortalité néonatale baisse, et les proportions causées par des infections et des asphyxies diminuent à mesure que les soins s’améliorent (62).

Des solutions efficaces

Des facteurs contextuels comme un environnement sain, l’autonomisation des femmes, l’éducation et la pauvreté jouent un rôle important dans la réduction des niveaux de mortalité maternelle, néonatale et infantile, au même titre que les soins fournis par les systèmes de santé. Si tant les soins que les interventions contextuelles contribuent à réduire la mortalité maternelle, cela peut dépendre davantage des efforts des systèmes de santé et moins des facteurs contextuels que pour la mortalité infantile. Là où le contexte est particulièrement difficile, même de puissants systèmes de santé n’exerceront que des effets limités sur la mortalité  ; inversement, lorsqu’il existe un contexte favorable à la santé, un système de santé déficient pourra ralentir considérablement la réduction de la mortalité.

L’accès à l’éducation sexuelle, à des services de planification familiale et à l’avortement sans risque réduit le nombre des grossesses non désirées ainsi que la morbidité et la mortalité dues à l’avortement, sans influer sur les taux de fécondité.

L’adoption du module OMS de formation aux soins périnatals efficaces (63) a fait baisser la mortalité périnatale et maternelle tout en réduisant le manque d’équité. Il a été démontré que ce module, couplé au lancement de l’audit maternel et périnatal, contribuait à améliorer et à sécuriser l’accouchement.

L’élaboration et la mise en œuvre de lignes directrices cliniques nationales et d’un système d’orientation des futures mères vers des spécialistes des soins périnatals ont abouti à une baisse de la mortalité maternelle et périnatale. En outre, un meilleur enregistrement des décès périnatals a fourni une base pour la planification stratégique.

Le fait d’assurer des interventions sanitaires éprouvées et efficaces pendant la grossesse, à la naissance et durant la première semaine de la vie pourrait empêcher les deux tiers des décès de nouveau-nés, réduire la mortalité maternelle et donner un meilleur départ aux bébés qui survivent. Les interventions et les démarches qui peuvent aider à sauver la vie de la mère et du nouveau-né fonctionnent même avec des moyens très réduits. Des données de plus en plus nombreuses montrent que l’investissement dans le développement du jeune enfant est l’une des mesures les plus puissantes que les États puissent prendre pour réduire la charge sans cesse plus élevée que constituent les maladies chroniques (26,64-73).

L’allaitement maternel est un aspect important de la prestation des soins aux nourrissons et aux jeunes enfants. La nutrition et la croissance physique s’en trouvent améliorées, la sensibilité aux maladies courantes de l’enfance est réduite et la résistance à celles-ci améliorée ; de même, le risque de certaines maladies non transmissibles dans la vie ultérieure est moindre et l’attachement à la personne qui s’occupe de l’enfant et le développement psychologique de celui-ci sont stimulés.

Les stratégies de l’OMS dans ce domaine, aux niveaux mondial et régional, sont celles qui ont trait à la santé sexuelle et génésique (74,75), à la lutte contre les infections sexuellement transmissibles (76) et à l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants (77). Les activités de l’OMS sont liées au travail de concrétisation des objectifs du Millénaire pour le développement définis par les nations unies (69,78), notamment de ceux qui visent à réduire la mortalité infantile et à améliorer la santé maternelle. L’objectif n° 1 du Millénaire pour le développement, sur l’éradication de la pauvreté extrême et de la faim, met notamment l’accent sur l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, et l’objectif n°  3 promeut l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes. La Stratégie mondiale pour la santé des femmes et des enfants a été

Des enfants et des adolescents

Dans le document Santé 2020 : cadre politique et stratégie (Page 87-90)