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L’univers représentationnel des habitants : une diversité d’images relativisant l’influence médiatique

L’appropriation partielle des représentations médiatiques

III- L’univers représentationnel des habitants : une diversité d’images relativisant l’influence médiatique

Les représentations des personnes extérieures au territoire, ainsi que les représentations des leaders d’opinion concernant le Berry et ses habitants amènent logiquement à s’intéresser aux représentations des premiers intéressés, à savoir les Berrichons eux-mêmes. Il est maintenant nécessaire de se pencher sur leur propre vision de leur territoire et de leur « concitoyens ». Il existe évidemment une grande diversité de représentations dans les propos des enquêtés, même s’il est possible de mettre en évidence certaines tendances globales et de voir notamment si les discours des leaders d’opinion sont repris à leur compte par les habitants. Deux niveaux de représentation peuvent alors être identifiés. Ce décalage s’explique par la notion de « stigmate » qui éclaire les phénomènes de détournement-rejet des représentations territoriales et les attitudes470 qui voient parfois le jour chez les habitants.

11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111 469. Habitant, 49 ans, Mérigny (36).

470. Loïc Blondiaux montre que le concept d’attitude est introduit par William Thomas et Florian Znaniecki, dans leur ouvrage phare, The Polish Peasant in Europe and America, paru dans les années 1920 et devient un concept fondateur de la psychologie sociale. Les deux auteurs le définissaient alors comme un « processus de la conscience individuelle qui détermine, en réponse à des valeurs, l’activité réelle ou possible de l’individu dans le monde social », BLONDIAUX Loïc, La fabrique de l’opinion. Une histoire sociale des sondages, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 130.

1- Les représentations des Berrichons sur leur territoire et ses habitants

Se centrer sur les représentations des habitants du Berry sur leur espace de vie permet de montrer les deux principaux niveaux de représentations territoriales. Certaines images détaillées par les enquêtés sont en conformité avec l’imaginaire global proposé notamment par les médias.

Il y a alors une reprise des discours des leaders d’opinion, que ces derniers influencent réellement les représentations individuelles (ce qui confirmerait la théorie du « two step flow ») ou que ce soit simplement la perception dominante du territoire. Une légère distinction entre le Berry et le Berrichon apparaît également dans les propos des enquêtés. Un second niveau représentationnel montre par ailleurs une vision beaucoup plus valorisante du territoire et de ses habitants. La présentation des principales logiques rhétoriques des habitants apporte en outre quelques éléments d’explication de cette tendance.

Des représentations reprenant à leur compte « l’atmosphère » vieillotte du territoire

Dans un premier temps, un premier niveau de représentations, les habitants du Berry ont tendance à reprendre les images proposées par les médias sur leur territoire, ainsi que les argumentaires notamment des leaders d’opinion quant aux faiblesses de ce territoire. Ce mécanisme n’est évidemment pas propre au Berry. Norbert Elias et John Scotson, étudiant les processus d’exclusion des nouveaux arrivants dans une banlieue industrielle de Leicester, le quartier de Winston Parva, montrent ainsi comment sont reprises à leur compte les représentations de personnes extérieures à ce quartier par les individus jugés par ces personnes extérieures471. Leur analyse, propre à un milieu urbain, peut cependant être étendue au Berry dont les habitants réutilisent certains imaginaires mis en perspective par les médias ou des personnes extérieures au territoire.

Le premier niveau représentationnel des habitants se centre surtout sur le deuxième groupe de thématiques mises en perspective lors de l’étude des images télévisées du territoire concernant l’« atmosphère » du Berry. C’est bien souvent l’aspect folklorique – paysannerie, arts et traditions populaires… – qui est alors mis en évidence. Dans leurs descriptions, il est par ailleurs possible de distinguer de légères différences entre le Berry et le Berrichon, le premier de ces deux termes étant nettement mieux connoté que le second. Leurs représentations du Berrichon montrent en effet une vision très archaïque des habitants, reliée à la paysannerie, telle qu’elle pouvait exister il y a encore plusieurs dizaines d’années, c’est-à-dire sans les apports techniques dus à la modernisation de l’agriculture. Le Berrichon est alors un « Monsieur avec son cheval de trait, en train de labourer son champ », un « campagnard, un paysan »,

« quelqu’un avec un béret sur la tête », « une canne à la main ». Toutes ces images sont propres à renforcer la vision d’un habitant accroché à la terre et ses traditions, difficile à faire évoluer, un peu lent et « limité ».

Les habitants utilisent donc globalement les mêmes images que les leaders d’opinion pour se décrire eux-mêmes. Plus encore, ils en empruntent également les techniques d’argumentation et n’hésitent pas non plus à « personnaliser » les habitants du territoire à travers la figure « du » Berrichon, comme si celui-ci pouvait réaliser la synthèse de toutes les attitudes qu’il était possible de rencontrer. Ainsi, le Berrichon ne serait « pas très accueillant », « froid, pas très ouvert » et sa confiance serait difficile à acquérir ; mais « quand on est adopté par un Berrichon, on est adopté ». Certains enquêtés vont même plus loin en estimant que « le Berrichon est par nature pas très ouvert ». Ce « par nature » est sujet à question : l’utilisation d’un tel terme montre encore une fois le recours à des techniques de généralisation des attitudes de l’ensemble des habitants d’un même territoire. Il se réfère à cette notion de « mentalité », très présentes dans les discours des leaders d’opinion, que l’on retrouve également dans les propos de

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471. ELIAS Norbert, SCOTSON John L., Logiques de l’exclusion, Paris, Fayard, 1997, p. 182.

certains habitants472, et qui contribue à en forger une image globale très dévalorisante. Si certains enquêtés tentent de renverser la perspective en soulignant que ce manque d’ouverture n’est pas forcément toujours le fait des Berrichons, il n’en reste pas moins qu’ils utilisent également ces différentes techniques de personnalisation visant à décrire l’ensemble des habitants dans un même discours.

Par ailleurs, les représentations des habitants portant sur le Berry de manière globale se centrent toujours sur le caractère folklorique du territoire, mais dans une version bien plus valorisante. Les propos des individus portent alors sur la beauté des paysages – telle qu’elle peut d’ailleurs être mise en valeur dans certains reportages télévisés – sur un passé glorieux encore présent, sur des traditions culinaires originales. Les « spécialistes » du Berry tracent d’ailleurs une distinction très nette, dans leur analyse, entre le Berrichon et son territoire, ce dernier étant caractérisé par une certaine « noblesse ». Le Berry serait alors plus « porteur » parce que connu au niveau national. Deux formulations quasiment identiques peuvent ainsi être mises en parallèle pour illustrer cette différence :

« Autant je dirai que Berry, c’est noble, autant Berrichon, c’est péjoratif. Le Berrichon, c’est totalement négatif, alors que le Berry, c’est l’ancienne province royale »473.

« Autant je trouve que Berry est noble, autant je trouve que Berrichon est lourd à porter, du coup »474.

L’étude de l’imaginaire des chefs d’entreprise, à travers la méthode des associations cognitives, permet également d’éclairer les fondements de cette dichotomie représentationnelle entre le Berry et le Berrichon. Ainsi, l’ensemble des évocations répertoriées475 a été classé en neuf thématiques (trois grands thèmes d’analyse, eux-mêmes découpés en trois thématiques).

Deux indicateurs – fréquence et rang moyen d’apparition476 – permettent ensuite de distinguer parmi ces thématiques, celles qui constituent le « noyau central » de la représentation477, c’est-à-dire celles qui reviennent le plus fréquemment et qui ont le rang moyen d’apparition le plus fort (voir figure 13 pour une modélisation de ce « noyau central »).

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472. « Du point de vue de la mentalité des Berrichons elle-même, ce sont des gens qui, par tempérament, paraissent un peu ternes ».

473. Historien et géographe local.

474. Responsable du Palais Jacques Cœur, à Bourges.

475. Voir chapitre III sur les méthodologies employées.

476. Ces deux indicateurs sont très exactement :

- la fréquence de chaque thématique sur l’ensemble de la population

- le rang d’apparition de la thématique (définie par le rang moyen rapporté à l’ensemble de la population) Pour une description détaillée de la méthode des tests associatifs, se reporter à l’ouvrage de Jean-Marie SECA, op. cit.

477. En bleu foncé sur la figure 13. Les autres dégradés représentent les systèmes périphériques contenant les thématiques de plus en plus éloignées du cœur de la représentation.

Figure 13 : Modélisation de la répartition des thématiques

concernant le Berry (à gauche) et le Berrichon (à droite) autour du noyau central

La modélisation du noyau central de chacune des deux représentations sur le territoire et ses habitants permet de bien mettre en évidence les différences existant dans les imaginaires.

Ainsi, on retrouve bien ces caractéristiques « nobles » évoquées par certains spécialistes à propos du Berry, autour de l’histoire du territoire – Jacques Cœur, George Sand, la notion de patrimoine, de province – et de son caractère préservé – l’authenticité, l’harmonie, le calme, l’espace… A contrario, le « noyau central » des représentations sur le Berrichon s’organise autour des coutumes – l’aspect globalement conservateur, mais également le folklore, à travers le patois ou les costumes berrichons traditionnels – de la gastronomie – les spécialités comme le pâté berrichon ou la galette de pommes de terre – mais aussi sur le côté « retardé » des individus – assez isolés et arriérés.

Ainsi, si les représentations portant sur le Berry sont généralement plus valorisantes que celle portant sur ses habitants, il n’en reste pas moins qu’elles portent principalement sur une certaine « atmosphère » du territoire assez tranquille et qu’elles sont loin de mettre l’accent sur un éventuel aspect dynamique, jeune ou attractif.

Des représentations positivant le territoire : entre personnalisation et généralisation

Au-delà d’un imaginaire plutôt neutre en ce qui concerne le Berry et plutôt dévalorisant sur le Berrichon considéré de manière globale, les individus montrent aussi des représentations plus positives du territoire et de ses habitants dès lors qu’ils sont invités à s’exprimer sur cette thématique. En fait, leurs paroles montrent un double renversement. Les images du territoire suggérées dans leurs propos contrebalancent les représentations notamment exprimées par les leaders d’opinion. D’un point de vue formel, ils abandonnent également toute référence à l’image du Berrichon, dont la « mentalité » ou le « tempérament » sont censés représenter l’ensemble de la population. S’ils ont toujours tendance à généraliser leurs propos – « Les Berrichons sont gentils », ce sont « des gens accueillants » et bien loin d’être des « ploucs » – ils tentent également de faire preuve de plus de mesure dans leur jugement, en précisant généralement que ce dernier a été forgé à partir de leur expérience personnelle. Il existe donc bien aussi des représentations positives des habitants du Berry. Ce territoire peut également être considéré de manière valorisante et ce que les leaders d’opinion qualifient parfois de « manque de dynamisme », est souvent considéré par certains enquêtés comme le signe d’une « qualité de vie », c’est-à-dire un rythme de vie différent, plus calme, plus posé. Quelques personnes vont même plus loin dans leur analyse et estiment que ce rythme si particulier aurait d’ailleurs tendance à attirer une population spécifique, notamment des artistes, « comédiens, acteurs, réalisateurs, cinéastes… », des retraités, mais également des jeunes couples, à la recherche cette

Berry

« qualité de vie » pour leurs enfants. Ce phénomène n’est évidemment pas propre au Berry478 et beaucoup de territoires bénéficient de la tendance des classes moyennes et supérieures à s’installer dans des petites villes, voire dans le monde rural. Ces dernières « s’intéressent en effet de plus en plus aux campagnes, jugées comme calmes, reposantes et "authentiques". La nature redécouverte et souvent mythifiée, apparaît comme l’atout majeur de ces espaces. La campagne revit grâce à la réhabilitation ou à la rénovation de vieilles demeures rurales, transformées en résidences secondaires »479. Ce mouvement est encore trop ténu dans le Berry pour assurer l’arrivée de nouvelles populations, mais pour certains habitants, il représente une source d’espoir pour le développement futur du territoire.

Les représentations concernant le Berry et les Berrichons oscillent donc entre deux pôles : un pôle plutôt neutre pouvant devenir franchement négatif, reprenant l’imaginaire des médias, des personnes extérieures au territoire, et de certains leaders d’opinion ; et un pôle plutôt valorisant. Il semble maintenant pertinent de s’interroger sur les fondements de ces différences qui peuvent d’ailleurs se retrouver dans les propos d’une même personne. L’explication la plus évidente provient du caractère individualiste des entretiens et du fait qu’il semble difficile de générer des représentations sociales, collectives sur un territoire et l’ensemble de ses habitants, surtout lorsque les individus sont eux-mêmes habitants de ce territoire. Evidemment, cette tendance n’est pas spécifique au Berry. Ainsi, dans son analyse du pays Diois, dans le Vercors, Yannick Sencébé montre par exemple qu’on peut « habiter un même espace sans partager tout à fait la même vision de cet espace, et ce, d’autant plus que les habitants d’un lieu sont, aujourd’hui, rarement les autochtones de ce lieu, et qu’ils ont été socialisés dans des milieux différents »480. Le parcours personnel et familial de chaque individu explique ainsi les différences sensibles de perception du territoire et de ses habitants. Selon les expériences, plus ou moins quotidiennes, plus ou moins réussies, de ces derniers, le jugement sur le Berry ne va pas s’établir de la même façon.

Dans la même optique, les discours des enquêtés oscillent entre des propos généralistes, visant à donner leur opinion de manière globale, et des représentations plus personnelles, issues de leur pratique individuelle. Une formulation – « on dit que » – revient comme un leitmotiv dans certains entretiens et sert à appuyer un constat très général sur le territoire. Cette formulation est immédiatement contrebalancée par le récit de sa propre expérience, visant à indiquer une réalité bien différente de ces « on-dit ». Ce type de mécanisme est à l’œuvre aussi bien en ce qui concerne le territoire que ses habitants, ce qui induit des propos comme : « on dit » qu’il y a de la sorcellerie, mais « moi, je n’ai » jamais été ensorcelé ; « on dit » que les Berrichons sont renfermés, peu accueillants, voire exécrables, mais « moi, j’ai » reçu un très bon accueil481. Quoi qu’il en soit, cette tendance, entre généralisation et personnalisation de l’expérience, pourrait aussi expliquer en partie la présence de ce double niveau représentationnel à propos du territoire et de ses habitants.

Par ailleurs, certains habitants du territoire, bien que pouvant y être très attachés, ne souhaitent peut-être pas revendiquer leur appartenance ou préfèrent s’ancrer dans un territoire différent, parfois moins large, comme une commune, un canton ou un pays. Certains ne se sentent tout simplement pas Berrichons et ne souhaitent surtout pas être considérés comme des 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

478. Pour certains acteurs locaux, le Berry possède cependant une particularité intrinsèque, une sorte « d’harmonie » que l’on ne retrouverait pas dans tous les territoires, y compris les territoires à dominante rurale. Le caractère un peu « autarcique » de la province, due à son positionnement historique, le type de paysages rencontrés – ni mer, ni montagne – sont autant de facteurs explicatifs de cette « harmonie ».

479. STEBE Jean-Marc, MARCHAL Hervé, op. cit., p. 53.

480. SENCEBE Yannick, op. cit., p. 22.

481. Certains enquêtés donnent même une explication quant à cette image d’habitants renfermés sur eux-mêmes en proposant de renverser l’accusation. Pour eux, les Berrichons ne peuvent accueillir correctement des gens qui

« commencent par se clôturer, par mettre des clôtures », lorsqu’ils s’installent sur le territoire.

Berrichons, estimant que ce territoire est bien trop stigmatisé pour revendiquer leur appartenance à celui-ci. Les représentations négatives présentes à l’extérieur du territoire influencent alors la perception de certains habitants et leur opinion sur leur espace de vie482. Dévaloriser le territoire et surtout ses habitants constitue alors un mécanisme de protection, un moyen de se distancer de ces derniers, en les décrivant comme « inférieurs » à ce que l’on est. Jean-Claude Croizet et Jacques-Philippe Leyens montrent d’ailleurs que l’individu arrive à améliorer son bien-être moral à l’idée que d’autres personnes sont confrontées à une situation pire que celle à laquelle il est lui-même confronté483. Proposer une représentation négative du Berrichon tout en montrant bien sa non-appartenance au territoire pourrait relever de la même tendance. Les individus sont alors amenés à proposer des images dévalorisantes du territoire et de ses habitants pour mieux s’en détacher. Mais interrogés sur leurs représentations quant à leur propre expérience territoriale, ils choisissent parfois de mettre en avant une toute autre présentation, bien plus positive, souvent fondée sur d’autres critères que ces « on-dit » qu’il est si facile de reprendre pour proposer une vision du territoire.

Entre représentations franchement négatives et dévalorisantes et images plus positives du territoire, chaque habitant est amené à se situer en fonction de sa vision individuelle, mais également en fonction de son insertion sociale. La perception médiatique du Berry semble loin de pouvoir les influencer réellement dans leur jugement sur cette région. Au contraire, ils choisissent plutôt les images auxquelles ils acceptent d’être confrontés et contribuent ce faisant à leur propre persuasion484 quant à leur représentation du territoire.

2- La menace du stigmate qui induit des comportements en conformité avec les représentations

Si les habitants du Berry sont finalement assez peu influencés par les images que leur proposent les médias de leur propre territoire, qui ne correspondent pas toujours à leur réalité, il serait intéressant de s’interroger sur les raisons d’une telle perception médiatique. En fait, si les médias ont cette image du Berry, c’est peut-être aussi parce que c’est celle que les habitants veulent bien leur présenter. La sociologie urbaine montre ainsi régulièrement que le concept

« d’auto-stigmatisation » peut s’appliquer à de nombreux espaces. En effet, le phénomène de stigmatisation n’est pas qu’un processus externe à un individu – ou un groupe d’individus – ou à un territoire, c’est aussi le résultat d’une logique interne, « le produit des relations entre les habitants, ces derniers n’étant pas étrangers à la diffusion des images négatives qui les concernent »485. Cette diffusion d’images négatives peut même devenir une tendance, plus ou moins consciente, pour les Berrichons : reprendre les représentations dominantes, à l’extérieur du territoire ou dans les discours des leaders d’opinion, induit une conformité au stigmate486 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

482. Norbert Elias et John Scotson estiment ainsi que l’appartenance territoriale de certains habitants d’un quartier induisait le fait que ces « individus étaient jugés et traités – et dans une certaine mesure se jugeaient eux-mêmes – conformément à l’image que les autres avaient de leur quartier », ELIAS Norbert, SCOTSON John L, op. cit., p. 182.

483. CROIZET Jean-Claude, LEYENS Jacques-Philippe (dir.), Mauvaises réputations : réalités et enjeux de la stigmatisation sociale, Paris, Armand Colin, 2003, 299 p.

484. Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois montrent ainsi, à propos des techniques de persuasion, que « les gens ont tendance à adhérer à ce qui leur paraît être leurs décisions et donc à se comporter en conformité avec elles ». Leur analyse peut être étendue, à notre sens, à tous les compartiments de la vie quotidienne. JOULE Robert-Vincent, BEAUVOIS Jean-Léon, Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens, Grenoble, PUG, 2002, p. 27.

485. AVENEL Cyprien, op. cit., p. 43.

486. « Caractéristique associée à des traits et des stéréotypes négatifs qui font en sorte que ses possesseurs subiront une perte de statut et seront discriminés au point de faire partie d’un groupe particulier », CROIZET Robert-Vincent, LEYENS Jean-Léon, op. cit., p. 14.

porté sur le Berry et montre ce dernier comme un espace tranquille, « fade, qui est gnan-gnan, où on se laisse aller ».

Pour certains acteurs locaux, reprendre à leur compte les stigmates dominants sur le Berry permet de mettre en œuvre des techniques de détournement des représentations négatives pouvant exister sur le territoire. L’un des stéréotypes les plus présents sur le Berry concerne la

« tradition » de sorcellerie du territoire. Cette tradition a été « muséifiée » avec succès à

« tradition » de sorcellerie du territoire. Cette tradition a été « muséifiée » avec succès à