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Utiliser des méthodologies sociologiques pour un objet non sociologique

II- La réalisation d’entretiens compréhensifs

L’aspect qualitatif du terrain a été clairement privilégié dans cette étude, afin de se placer dans une démarche réellement compréhensive. S’ils ne constituent pas l’unique source d’information, les entretiens semi-directifs représentent tout de même la majeure partie de la méthodologie employée pour cette recherche. Cette technique semble en effet la plus propre à saisir les pratiques et les représentations des individus173. Le but général de tels entretiens est de s’entretenir de manière approfondie avec une personne soigneusement choisie, de gagner sa confiance, afin d’explorer assez finement une série de thèmes prédéfinis par un guide d’entretien174 et entrer ainsi, de manière ponctuelle, dans son univers mental. Les questions posées ne sont généralement pas déterminées à l’avance et servent principalement à relancer la conversation, en demandant des précisions et des détails sur différents sujets abordés au cours de l’entretien. L’enquêteur doit éviter de manifester le moindre jugement propre à couper la dynamique du dialogue et chercher à comprendre le point de vue de son interlocuteur.

L’objectif d’un entretien compréhensif est non seulement de saisir la situation et l’opinion d’un individu à un moment donné, mais également de le replacer dans un contexte social plus large afin de mettre en évidence les facteurs ayant influencé ses pratiques et ses représentations actuelles. « L’analyse ethnographique a tout à gagner à se concentrer sur ce qu’elle sait déjà faire, décrire non des états mais des processus, décrire des actions prises dans des interactions, décrire le déroulement et l’enchaînement des situations du point de vue de chacun des partenaires »175. Les conclusions plus générales découlant de ces entretiens particuliers ne visent pas à décrire des individus types, mais bien des relations s’établissant entre habitant et territoire.

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173. « En effet, les divers discours tenus dans l’espace contribuent à faire émerger et à structurer les représentations » de cet espace, GUMUCHIAN Hervé, op. cit., 1991, p. 8.

174. « Le guide d’entretien se distingue ainsi fonctionnellement du protocole du questionnaire dans la mesure où il structure l’interrogation mais ne dirige pas le discours », BLANCHET Alain, GOTMAN Anne, op. cit., p. 64.

Malgré les réticences préalablement exposées quant à l’utilisation de méthodologies d’enquête classique, le guide d’entretien nous paraissait incontournable pour entrer sur le terrain d’étude. Il nous faut cependant souligner, encore une fois, que sa fonction première était surtout d’explorer l’univers des enquêtés et non de vérifier une problématique préalablement formulée.

175. BEAUD Stéphane, WEBER Florence, op. cit., p. 306.

1- Les personnes ressources

Appréhender un territoire de la taille du Berry, l’équivalent de deux départements entiers, ne pouvait se faire sur la base des seules connaissances personnelles, issues uniquement du vécu de l’enquêtrice sur le terrain. Il était donc nécessaire de cerner cette région autrement, de

« dégrossir » la vision de ce territoire, et d’interroger ainsi des personnes compétentes en ce qui concerne son organisation générale176. Ces « institutionnels » ont permis de fixer le cadre dans lequel pouvait s’inscrire la réflexion. Il a également été décidé de rencontrer des acteurs plus

« spécialisés » sur deux domaines précis : la géopolitique et la culture au sein de ce territoire, afin de pouvoir approcher ce dernier de manière globale à travers un prisme particulier. L’objet – et les sujets – de la recherche, bien que simplifié pour être directement accessible et compréhensible, était clairement spécifié au cours de la prise de contact avec chacune de ces personnes ressources. L’idée de ces premiers entretiens était bien de recueillir des témoignages fiables à propos des habitants du Berry et de la manière dont ces derniers s’inscrivent sur leur territoire.

Les « institutionnels »

Pour réaliser ce recueil de données sur le terrain, il a donc fallu commencer par rencontrer ce qu’il est possible d’appeler des « institutionnels » du Berry, c’est-à-dire des personnes représentants des organisations ayant une action en terme d’aménagement du territoire ou de développement local. En effet, « une recherche sociologique ne peut faire l’économie d’une approche préalable du terrain qu’elle entend interroger. A plus forte raison lorsque le champ de recherche est directement centré sur les rapports qu’entretiennent les hommes à l’espace »177. Au vu de la multitude et de la diversité des collectivités territoriales, existant sur l’ensemble des deux départements, seuls les échelons administratifs les plus élevés ont été retenus. En effet, l’objectif n’était pas de réaliser une étude complète du complexe maillage territorial existant sur le Berry, mais bien de fixer un premier cadre d’analyse à propos de ses habitants.

Les organisations oeuvrant à l’échelle régionale et départementale, ou bien encore à l’échelle des pays, ont donc été sollicitées par l’intermédiaire d’un courrier officiel, adressé à leur président ou à leur directeur178. Ce dernier avait alors le choix de me recevoir en personne ou de m’orienter vers l’un de ses agents, lui déléguant ainsi un rôle d’ambassadeur de la collectivité concernée. De nombreuses relances téléphoniques ont finalement été nécessaires pour rencontrer ces institutionnels, sur une période de six mois, de février à août 2007. Une dizaine d’institutions a été sollicitée : conseil régional, conseils généraux, chambres consulaires, pays, comités de tourisme, services de l’Etat décentralisés dans les départements… Quelques représentants de ces institutions ont préféré refuser un tel entretien, et d’autres organisations ont laissé les non-réponses s’accumuler, montrant ainsi leur indifférence, voire leur refus, face à cette demande d’informations. Au final, 24 personnes, représentants les organisations suivantes, ont été rencontrées :

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176. Cette démarche n’est pas en soi différente des méthodes habituellement conseillées dans les études en sociologie. « Au début de votre enquête, vous n’avez pas tellement le choix, vous commencez vos entretiens un peu au gré des circonstances : avec des "institutionnels", des porte-parole, des personnes habilitées à répondre à des journalistes ou sociologues », BEAUD Stéphane, WEBER Florence, op. cit., p. 162. Pour autant, cette démarche s’avérait particulièrement précieuse et indispensable dans la perspective compréhensive choisie pour entrer sur ce terrain d’étude.

177. ALLARD Cyril, op. cit, p. 99.

178. Voir modèle de lettre officielle en annexe.

- Préfecture de l’Indre179

- Direction Départementale de l’Equipement, de l’Indre et du Cher

- Conseil régional du Centre (direction de l’Aménagement des Territoires) - Conseils généraux de l’Indre et du Cher

- Comité régional de tourisme du Centre

- Comités départementaux de tourisme de l’Indre et du Cher - Agence de Développement Economique de l’Indre180

- Chambres de Commerce et d’Industrie de l’Indre et du Cher - Chambre des Métiers et de l’Artisanat de l’Indre181

- Chambres d’Agriculture de l’Indre et du Cher

- Cinq des six pays de l’Indre (Pays Castelroussin – Val de l’Indre, Pays d’Issoudun et de la Champagne berrichonne, Pays de la Brenne, Pays du Boischaut Nord, Pays de La Châtre-en-Berry)182

- Quatre des cinq pays du Cher (Pays de Bourges, Pays de Vierzon, Pays du Berry-Saint-Amandois, Pays de Sancerre-Sologne)183

Ces entretiens, d’une durée comprise entre 45 minutes et trois heures, ont été réalisés sur le lieu de travail des personnes rencontrées. Les entrevues ont été menées selon une technique semi-directive, à partir d’une grille d’entretien184 prédéfinissant un certain nombre de thématiques à aborder au cours de l’entrevue. Rien, dans la présentation de la demande d’entretien, ou dans les premières questions de celui-ci, n’indiquait le fait que cette recherche portait sur le Berry. Si la grille d’entretien comportait bien une thématique « Berry », il est essentiel de souligner ici que la quasi-totalité des acteurs l’ont abordée d’eux-mêmes, montrant ainsi son importance dans leur cadre de travail quotidien. Tous les entretiens ont été enregistrés, sans que cela pose de difficulté, pour faciliter l’échange et recueillir un maximum de matériau intéressant, puis ils ont été intégralement retranscrits par la suite. L’ensemble des personnes rencontrées a également fourni un grand nombre de documents (comme les chartes de développement dans le cas des animateurs de pays), précieux pour la description et une première analyse de leur territoire d’intervention.

Les « spécialistes » du territoire

Après la rencontre de ces « institutionnels », représentants de collectivités locales, le recueil de parole s’est orienté, chronologiquement parlant, vers les habitants du territoire considéré. Dans un souci de cohérence, il est cependant essentiel de parler dès maintenant du troisième temps de réalisation d’entretiens, auprès de ce que l’on pourrait appeler des

« spécialistes » du territoire. Ainsi, des acteurs susceptibles d’apporter un éclairage plus particulier ont également été abordés, en leur présentant clairement l’objet de cette recherche : le territoire du Berry185. L’objectif était d’obtenir une série d’informations complémentaires, de la part de personnes qui, professionnellement ou bénévolement, connaissaient parfaitement un 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

179. Le préfet du Cher m’a orientée par courrier vers la DDE (Direction Départementale de l’Equipement), me signifiant ainsi son refus de me recevoir.

180. L’Agence de Développement Economique du Cher était, à l’époque de passation de ces entretiens, en pleine restructuration. Son action venait d’être relancée, sous l’impulsion notamment du Conseil général du Cher.

181. La Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Cher, malgré de nombreuses relances, par courrier, par téléphone, ou par courriel, n’a pas jugé bon de donner suite à ma demande d’entretien.

182. L’animateur du pays Val de Creuse-Val d’Anglin est resté injoignable durant la période des entretiens

« institutionnels ».

183. L’animateur du Pays Loire-Val d’Aubois s’est déclaré trop occupé pour avoir le temps de me recevoir.

184. Voir grille d’entretien « institutionnels » en annexe.

185. Voir modèle de lettre officielle en annexe

domaine, un aspect de ce territoire. Ces informations complémentaires devaient contribuer à éclairer et expliciter les dynamiques mises à jour à travers les entretiens réalisés avec les

« institutionnels » et les habitants. Différents types d’acteurs, représentant 22 personnes, ont ainsi été rencontrés :

- historiens - géographes - ethnologues

- journalistes ou représentants de médias locaux (presse, télévision, radio)

- représentants d’organismes ou d’associations culturels, notamment associations d’arts et traditions populaires

- représentants de syndicats de producteurs, notamment de syndicats d’AOC (Appellations d’Origines Contrôlées) en vins et fromages de chèvre

Tous ces intervenants étaient invités à parler du Berry et de ses habitants186, tout d’abord à travers leurs représentations de ce territoire. Comment le caractérisent-ils ? Quels en sont les atouts et les faiblesses ? Ce discours sur les représentations leur permettait d’enchaîner sur la présentation de leur propre pratique du territoire, en leur faisant décrire leur activité particulière.

Cette description apportait un éclairage spécifique sur un aspect précis du territoire, mais celui-ci était bien considéré dans son ensemble187.

L’ensemble de ces personnes a montré un intérêt certain pour cette démarche de meilleure connaissance du territoire, mais également pour la thématique plus globale de cette recherche universitaire. Savoir que leur territoire d’action était étudié, que leurs convictions quant à ses potentialités de développement étaient prises en compte a semblé très valorisant. De nombreuses demandes de retours, après soutenance, ont ainsi été formulées par ces acteurs, à la fin des entrevues.

Réaliser des entretiens avec ces deux types de personnes « ressources » présente un intérêt indéniable pour notre recherche. En effet, les entretiens avec les représentants d’institution permettent d’explorer de manière exhaustive et détaillée l’ensemble des problématiques liées à un « sous-territoire » – au sens de « sous-ensemble » – du Berry. A contrario, les « spécialistes » du Berry, comme leur dénomination l’indique, considèrent le territoire dans son intégralité mais n’apportent qu’un éclairage très précis, sur une thématique donnée. Par ailleurs, l’ensemble de ces entretiens – qui représentent une large majorité de notre corpus final – a permis de contrebalancer le manque d’information, de documentation et d’analyse disponible sur le territoire. La présentation de celui-ci, au prochain chapitre, s’appuie donc en majeure partie sur les déclarations de ces personnes « ressources ». Leurs propos ont surtout été analysés de manière transversale, afin de retirer les principales informations portant sur le territoire et permettant d’améliorer la compréhension de celui-ci.

2- Les entretiens « habitants »

Chercher à mieux cerner le Berry, par le biais d’entretiens avec des « institutionnels » et des « spécialistes » ne suffit évidemment pas. Au-delà des discours sur l’aménagement du territoire et sur le développement local, sur les potentialités intrinsèques au territoire, il faut aussi s’intéresser à la manière dont les individus vivent réellement sur celui-ci. Une trentaine d’habitants a ainsi été rencontrée, toujours par le biais d’entretiens semi-directifs, suivant une grille de thématiques prédéfinies188. Une telle grille d’entretien permettait d’aborder à la fois 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

186. Voir grille d’entretien « spécialistes » en annexe.

187. A la différence des entretiens avec les « institutionnels » qui se centraient sur leur propre espace d’intervention : régional, départemental, pays…

188. Voir grille d’entretien « habitants » en annexe.

leurs pratiques et leurs représentations sur le territoire. Ces entretiens « habitants » constituent réellement le cœur de la recherche, car il est important de comprendre concrètement la manière dont on réside dans le Berry. En effet, « les territoires sont vécus collectivement et individuellement. Ce sont des entités communes partagées par un grand nombre. Pour les individus qui l’habitent, le territoire est une aire d’action et de vie. S’y développent des structures de parenté et de travail, des réseaux sociaux, des rôles sociaux de production »189. La formulation de la grille d’entretien s’est donc attachée à comprendre l’ensemble des relations sociales existant sur un territoire à travers la pratique d’un individu donné. Passer par la description d’activités quotidiennes et triviales peut sembler anecdotique pour cerner les modes d’ancrage territoriaux et les relations que les habitants entretiennent avec leur espace de vie.

Mais ce type d’entretien compréhensif est au contraire essentiel pour saisir les processus à l’œuvre dans l’établissement des pratiques et de représentations territoriales. Le protocole d’enquête est donc particulièrement important à souligner et il s’agit maintenant de détailler la manière dont ont été réunies ces connaissances sur les résidents du Berry, c’est-à-dire la manière dont ont été réalisés et analysés les entretiens avec les « habitants ».

La réalisation des entretiens

Les personnes rencontrées ont été choisies dans un réseau d’interconnaissances élargi190. Un petit tract191 présentant brièvement l’objet de la recherche – une étude sur les modes de vie des habitants du Cher et de l’Indre192 – a été réalisé et distribué à des « relais » (amis ou connaissances plus ou moins proches). En effet, aucun enquêté n’était connu personnellement avant l’entretien, ce qui permettait d’éviter le biais induit par une trop grande familiarité et d’explorer ainsi plus finement certaines pratiques et représentations. Mais passer par des connaissances communes introduisait plus facilement l’idée d’un entretien prolongé sur des pratiques parfois très personnelles, et de mieux faire accepter cette intrusion dans la sphère intime. La grande majorité des entretiens a été réalisé au domicile de la personne enquêtée, généralement en face-à-face, comme cela avait été demandé par l’enquêtrice, plus exceptionnellement en présence du conjoint. Mais aucun enquêté n’a refusé d’ouvrir sa porte et exprimé le désir d’un lieu plus « neutre » pour la rencontre193. Ces entrevues, d’une durée comprise entre cinquante minutes et deux heures, ont vraisemblablement été bien vécues par les enquêtés, comme le prouvent les nombreuses invitations à poursuivre la conversation autour d’un café ou d’un repas194.

11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111 189. ALLARD Cyril, op. cit., p. 66.

190. Le principe d’« arborescence » – une personne rencontrée donne le nom et le contact d’un possible futur enquêté – a été peu utilisé, afin de garantir la diversité des milieux sociaux auxquels appartiennent les personnes interviewées. Par contre, de nombreux réseaux personnels et professionnels, issus d’un ancrage prolongé sur le territoire, ont été sollicités.

191. Ce tract mentionne notamment l’appartenance universitaire du chercheur, garantissant ainsi le « sérieux » de la demande. Il est disponible en annexe.

192. Il est important d’insister sur l’absence de référence au Berry dans « l’approche » de chaque enquêté. L’objectif était bien de constater si la mention de ce territoire apparaissait spontanément dans les discours, montrant ainsi sa place dans les représentations des habitants.

193. Deux entretiens seulement n’ont pas été réalisés au domicile des personnes rencontrées, ces dernières préférant, pour des raisons temporelles, une rencontre à proximité de leur lieu de travail. Ces rencontres se sont néanmoins effectuées dans des lieux de convivialité, montrant ainsi la décontraction des enquêtés par rapport à la situation d’entretien.

194. Comme le prouvent également les cadeaux « souvenirs », telles ces bouteilles de vin offertes par un viticulteur sancerrois. Au-delà de l’anecdote, ces signes tangibles montrent la qualité des relations établies entre enquêteur et enquêté et peut laisser préjuger de la qualité et de la sincérité des informations fournies au cours de l’entretien.

Il a également été porté une attention particulière au recrutement des personnes, en faisant varier un certain nombre de paramètres dans les choix de sélection, afin de constituer un échantillon le plus diversifié possible195. Le but d’entretiens qualitatifs n’est en effet pas d’interroger une fraction représentative de la population globale du territoire, mais bien de considérer la palette la plus large possible de situations que l’on peut trouver dans ce territoire196. Plusieurs critères de choix ont donc été retenus, associant des variables descriptives générales et des variables directement liées à la thématique d’enquête : le sexe, l’âge, la localisation géographique, la situation familiale, la catégorie socio-professionnelle, et la durée d’installation sur le territoire. C’est en faisant varier ces différents éléments qu’il est possible de rencontrer une diversité de situations individuelles. La carte 1 montre par exemple les différentes localisations des entretiens avec les habitants, afin de faire la preuve de la diversité géographique de ces derniers.

Carte 1 : Localisation des entretiens habitants

L’impératif de diversité permet de rencontrer rapidement un point de « saturation » : la notion de redondance peut être mise en avant pour expliquer un sentiment de « déjà entendu » dans les paroles des habitants. La campagne d’entretiens peut alors être considérée comme étant close, chaque nouvel entretien ne permettant de recueillir que des informations marginales par rapport à la thématique d’étude. Il est intéressant de noter pour notre étude que, presque 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

195. « Dans l’enquête par entretien, on bâtit le plus souvent un échantillon diversifié, qui repose sur la sélection de composantes non strictement représentatives mais caractéristiques de la population », BLANCHET Alain, GOTMAN Anne, op. cit., p. 54.

196. « Les entretiens approfondis ne visent pas à produire des données quantifiées et n’ont donc pas besoin d’être nombreux. Ils n’ont pas pour vocation d’être "représentatifs" », BEAUD Stéphane, WEBER Florence, op. cit., p. 156.

Echelle

0 30 km

paradoxalement compte tenu de la grandeur du terrain considéré et de la multiplicité des variables choisies, ce point de redondance a été atteint rapidement (une trentaine d’entretiens), signe que les mécanismes d’ancrage peuvent se retrouver aisément chez différents individus, malgré la diversité des situations rencontrées. Au total, 34 entretiens ont été réalisés197 et ont permis de rencontrer des situations aussi différentes qu’une jeune lycéenne partageant son temps entre domicile familial et internat scolaire, un viticulteur à la retraite, un facteur en milieu rural, un prêtre en maison de retraite…

Les entretiens se sont globalement déroulés selon les mêmes modalités. Ils se découpaient généralement en quatre grandes étapes, alliant à une technique projective, des discours sur les pratiques de l’espace de vie, sur les représentations de l’espace de vie, et sur les représentations plus générales du Berry ; ces quatre grandes étapes étant abordées au rythme de l’enquêté. Tous les entretiens étaient là aussi enregistrés à l’aide d’un petit dictaphone, ce qui permet de ne pas couper la dynamique de l’échange pour prendre les notes les plus exhaustives possibles. Ce dictaphone a toujours été très bien accepté voire même très vite oublié, et n’a donc pas constitué

Les entretiens se sont globalement déroulés selon les mêmes modalités. Ils se découpaient généralement en quatre grandes étapes, alliant à une technique projective, des discours sur les pratiques de l’espace de vie, sur les représentations de l’espace de vie, et sur les représentations plus générales du Berry ; ces quatre grandes étapes étant abordées au rythme de l’enquêté. Tous les entretiens étaient là aussi enregistrés à l’aide d’un petit dictaphone, ce qui permet de ne pas couper la dynamique de l’échange pour prendre les notes les plus exhaustives possibles. Ce dictaphone a toujours été très bien accepté voire même très vite oublié, et n’a donc pas constitué