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L’appropriation partielle des représentations médiatiques

II- L’appropriation du discours médiatique

Les médias proposent une certaine vision du monde qui nous entoure, et notamment du territoire sur lequel on vit. De plus, ils proposent des codes d’interprétation pour (faire) comprendre au mieux la perception qu’ils offrent d’un espace et de ses habitants. Ce cadre étant posé, il aurait été possible de faire l’hypothèse que les médias contribuent à construire la plupart de nos représentations. Evidemment, la réalité est loin d’être aussi simple et on ne peut pas se contenter de la thèse de médias « influencialistes », tout-puissants devant un « récepteur spongieux et abruti »434. Elihu Katz démontre par exemple que les messages médiatiques sont forcément relativisés par l’insertion relationnelle et sociale des individus et qu’il est donc difficile de conclure sur le poids exact de ces médias sur l’émergence et la consolidation de nos représentations. « Les recherches empiriques prouvent seulement ceci : les médias peuvent être puissants mais dans certaines conditions (effet "indirect"), sur certains segments du public (effets limités). Leur pouvoir relève moins de la conversion que du renforcement ou de l’activation et en tant que tel, il est loin d’être négligeable » 435. L’image présentée par les médias ne serait en fait acceptée que si elle correspond à une image mentale déjà présente dans les représentations des récepteurs.

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432. DERVILLE Grégory, op. cit., 2005, p. 69. Grégory Derville estime également qu’« en choisissant de recourir à certains mots, à certaines métaphores, à certaines images, les journalistes contribuent à façonner, pour chacun des enjeux dont ils se saisissent, le cadre de référence (frame) à l’intérieur duquel le débat peut se situer. Or, c’est à partir de ce cadre, de ce "canevas", ou de cet arrière-plan, que les événements et les discours relatifs à ces enjeux sont appréhendés par les récepteurs et acquièrent pour eux une signification, et c’est donc en fonction de lui que les récepteurs vont incliner vers telle ou telle interprétation, et vers telle ou telle

"solution" », p. 50.

433. MOLINER Pascal, Images et représentations sociales. De la théorie des représentations à l’étude des images sociales, Grenoble, PUG, 1996, p. 122.

434. Pas plus qu’on ne peut se contenter de l’idée d’un « récepteur universellement capable de tenir en échec l’idéologie véhiculée par les médias », nous disent Serge Proulx et Daniel Dayan. DAYAN Daniel, PROULX Serge, « Les théories de la réception », Les dossiers de l’audiovisuel, Paris, INA, n°51, septembre-octobre 1993.

435. KATZ Elihu, « A propos des médias et de leurs effets », SFEZ Lucien, COUTLEE Gilles (dir), Technologies et symboliques de la communication, Grenoble, PUG, 1990, p. 273.

Ce constat pose tout d’abord le problème de la réception et de la différence dans le message entre le moment où il est produit et le moment où il est reçu par son destinataire436. En effet, rien ne dit que le discours médiatique sera intégré tel quel par les individus qui y sont exposés. Ces derniers réalisent un traitement de l’information qui leur est proposée et décident ensuite de s’approprier les visions médiatiques pour les faire leurs, ou au contraire de les réfuter car elles ne correspondent pas à leur propre perception de leur environnement. Dans le cas de représentations territoriales, on peut mettre en évidence deux tendances. Si pour les personnes extérieures au Berry, les images proposées par les médias représentent un des seuls moyens d’accès à la connaissance du territoire ; pour les habitants, le discours médiatique est mis en rapport avec leur propre expérience quotidienne. L’intégration des stéréotypes peut alors être encouragée par la médiatisation des leaders d’opinion, qui répercutent, parfois sans vraiment le vouloir, une image dévalorisante du territoire. Avant de se concentrer sur les représentations qu’ont les habitants de leur territoire, il est donc essentiel de faire un détour par l’imaginaire de ces leaders d’opinion.

1- La réception du discours médiatique

De nombreuses études437 se sont déjà penchées sur le processus de réception du message médiatique et la compréhension de ce processus est toujours loin d’être évidente. Il est ainsi difficile de déterminer quels sont les mécanismes cognitifs à l’œuvre dans l’interprétation puis dans la prise en compte de la vision du monde proposée par les médias. Il est donc tout aussi délicat de savoir quel message, ou plutôt quelle partie du discours médiatique, est finalement intégrée par les individus. D’ailleurs, « en supposant que ceux qui font la télévision savent ce qu’ils diffusent, rien ne dit que leurs intentions correspondent à celles des téléspectateurs »438, car le récepteur s’approprie toujours le message qui lui est destiné et en propose une interprétation qui peut être différente du sens initialement donné par le producteur. Entre le contenu médiatique tel qu’il peut être voulu par ce producteur et la lecture qui en est parfois faite, les divergences peuvent être conséquentes. Pour bien marquer cette distinction, Patrick Charaudeau439 différencie la « cible », le récepteur imaginée par l’instance médiatique, et le

« public », l’instance réelle de consommation du produit médiatique. Malgré toutes les « études d’impact » ou autres mesures « d’audimat », les médias éprouvent toujours de grandes difficultés à définir précisément quel est leur réel public car celui-ci est en réalité mouvant suivant le récepteur considéré.

La diversité d’interprétation des messages médiatiques explique pourquoi la plupart des études sur la réception s’entendent pour « reconnaître le spectateur comme un sujet capable de faire montre d’une autonomie relative vis-à-vis de l’offre de programmation »440. Ce spectateur est alors « actif », capable de choisir ses programmes, capable aussi de sélectionner et filtrer les messages qui s’offrent à lui. Cette tendance fait référence au courant américain des « Uses and Gratifications », qui tente de bousculer les analyses dominantes dans les années 1970, en renversant les questionnements posés par les médias. En effet, plutôt que de chercher à montrer 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

436. « Avant que ce message [médiatique] puisse avoir un "effet" (quelle qu’en soit la définition), satisfaire un

"besoin" ou être affecté à un "usage", il doit d’abord être approprié en tant que discours signifiant, et être décodé de façon significative. C’est cet ensemble de sens décodés qui "a un effet", influence, divertit, instruit ou persuade, et ce avec des conséquences très complexes sur le plan de la perception, de la cognition, de l’émotion, de l’idéologie ou des comportements », HALL Stuart, « Codage/Décodage », Réseaux, Paris, CNET, n°68, 1994, p. 31.

437. Voir par exemple Réseaux, « Les théories de la réception », n°68, 1994, 180 p.

438. DUBET François, MARTUCELLI Danilo, op. cit., p. 250. L’analyse est évidemment valable pour tout type de média.

439. CHARAUDEAU Patrick, op. cit., pp. 62-68, par exemple.

440. PROULX Serge, MAILLET Delphine, op. cit., p. 123.

quels sont les effets des médias sur les individus, les auteurs se rattachant à se courant ont tenté de déterminer quelle utilisation faisaient les individus des médias. L’idée principale est la suivante : les individus utilisent (« uses ») les médias, afin d’obtenir des satisfactions d’ordre psychologique (« gratifications »)441, comme s’informer, se divertir, ou encore intégrer un groupe social442. Ce courant se place donc dans une perspective fonctionnaliste en montrant que les choix médiatiques des individus s’expliquent par ce que ces derniers cherchent à retirer de ces choix personnels ou plus sociaux.

Dans la même perspective, Daniel Schneidermann se centre quant à lui sur l’interaction existant entre les images qui sont proposées par les télévisions, et les récepteurs de ces images, à savoir les téléspectateurs. Son analyse, que l’on peut étendre à l’ensemble des médias, montre que les récepteurs ont tendance à rechercher une « adéquation »443 entre la vision du monde proposée par les médias en général et leurs propres représentations. Le but est en effet d’éviter une « dissonance cognitive »444 entre deux perceptions trop éloignées d’une même réalité. Cela peut expliquer les discours sur le Berry tenus par certains de ses habitants, qui reprennent à leur compte les thématiques clés proposées par les médias sur ce territoire, parce qu’ils pensent être réellement confrontés à la réalité décrite par ces derniers. Ce processus sera étudié ultérieurement plus en profondeur. Il importe ici de mettre en évidence l’existence de représentations du monde existant préalablement à toute confrontation avec le message médiatique. Les individus ne sont pas « vierges » de toute perception face au média et ont déjà développé un certain nombre d’images. C’est en fonction de cet imaginaire que les individus acceptent de s’exposer à un message médiatique donné.

Le traitement de ce message médiatique est donc fondé sur un double mouvement445. Il y a tout d’abord une « mécanique cognitive » qui consiste en la mise en œuvre de processus de compréhension et d’interprétation de l’information fournie par les médias. Il y a ensuite une

« mécanique sociale » qui consiste quant à elle en la confrontation du message « décodé » par les individus, avec leurs savoirs antérieurs et leurs représentations. Il semble finalement que le discours médiatique n’est pas intégré tel quel par les individus et que ces derniers en font une (ré)interprétation. Si les médias peuvent nous donner des indices des visions existant sur le Berry, il est nécessaire de faire un détour par les représentations des individus afin d’étudier quelle(s) image(s) ils ont de ce territoire. Ce détour permettra tout d’abord de s’arrêter sur la perception des personnes qui y sont extérieures, avant de se concentrer sur les habitants eux-mêmes.

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441. CARDON Dominique, « Innovation par l’usage », AMBROSI Alain, PEUGEOT Valérie, PIMIENTA Daniel (dir.), Enjeux de mots : regards multiculturels sur les sociétés de l’information, Paris, C&F Editions, 2005, pp. 311-341.

442. Michel Gheude nous dit par exemple : « Il nous arrive de regarder une image, une émission, une chaîne, non parce qu’elle nous intéresse vraiment, mais pour participer au groupe dont nous savons qu’il la regarde. […]

En ce sens, la télévision est un outil d’intégration », GHEUDE Michel, « La réunion invisible : du mode d’existence des téléspectateurs », PROULX Serge (dir.), Accusé de réception. Le téléspectateur construit par les sciences sociales, Paris, L’Harmattan, 1998, p. 165.

443. SCHNEIDERMANN Daniel, op.cit.

444. « Tout individu serait ainsi à la recherche d’un équilibre, d’un ajustement ou d’une consistance entre ses pensées et ses actions. Si, pour des raisons de circonstances, il vit une incohérence entre ses attitudes et d’autres, nouvelles ou inconnues ou bien s’il est en contradiction entre ses idées et certains de ses comportements contraints, extorqués ou choisis, il va tenter de restaurer un lien de correspondance entre ces différents niveaux, en générant une explication sur sa nouvelle conduite, donc en activant des cognitions conformes et concordantes », SECA Jean-Marie, op. cit., p. 137.

445. GHIGLIONE Rodolphe, KEKENBOSCH Christiane, « La restitution des messages : les messages, le récepteur et le média », Psychologie française, n°38-2, février 1993, pp. 177-194.

2- L’appropriation du discours par les personnes extérieures au territoire

Les personnes extérieures à un territoire, n’y habitant pas et n’étant pas amenées à le fréquenter plus ou moins régulièrement, ne peuvent se baser sur leur expérience personnelle pour s’en forger une opinion. Les images médiatiques constituent alors une des – voire « la » – principales sources d’informations et contribuent grandement à façonner leur perception de ce territoire. Cette tendance concerne d’ailleurs surtout cette catégorie de population car « les médias ne peuvent imposer une définition de la réalité que si elle concerne un sujet éloigné de l’expérience directe et quotidienne du public »446. Dans cette logique, ne connaître le Berry que par les visions données par le traitement médiatique qui en est fait au niveau national, devrait conduire les personnes « étrangères » au territoire à en avoir une représentation plutôt défavorable, voire dévalorisante.

Il est alors particulièrement intéressant de tenter de cerner quelles sont les images du Berry qui existent à l’extérieur de ce territoire. En effet, c’est peut-être aussi dans la confrontation avec ces représentations exogènes que se forment les représentations endogènes des habitants de cette province. Si ces derniers sont régulièrement interpellés par des images dévalorisantes du Berry dès lors qu’ils font part de leur origine territoriale, il n’est pas inopportun de supposer que ces images puissent également s’imposer dans la formation de leurs propres représentations. Cependant, si cerner la perception que les personnes extérieures au territoire ont de ce dernier peut se révéler pertinent, on se heurte ici rapidement à un problème méthodologique. En effet, cette étude porte sur les habitants du Berry et sur ce qui fonde leur inscription territoriale. Par définition, elle ne s’intéresse donc pas à ces personnes extérieures au territoire. Il ne sera possible de se baser que sur des informations de « seconde main » pour déterminer l’image que ces personnes ont du Berry et de ses habitants, à travers les représentations qu’avaient certains individus avant de s’installer sur le territoire, ou encore à travers les représentations que se font les habitants des images que ces personnes extérieures ont sur le Berry. Ce double niveau représentationnel ne sera pas forcément évident à décrypter.

Néanmoins, ces témoignages constituent de bons indices des imaginaires existant à l’extérieur du territoire.

Les acteurs interrogés montrent tout d’abord, à travers leurs propos, une évolution très nette dans leurs représentations du Berry447. Certains professionnels, spécialistes des questions territoriales, sont ainsi capables d’analyser finement leur propre imaginaire. Ils tracent alors clairement une séparation entre leurs représentations de la région avant de s’y installer et après leur installation, reconnaissant souvent franchement leur erreur initiale dans l’appréciation du territoire et de ses habitants, par des formules assez lapidaires. Un agent de développement de pays, non originaire du Berry et qui le connaissait assez peu, avoue ainsi que pour lui, « le Berry, c’était vraiment les attardés de la région Centre », mais qu’il a ensuite « découvert une cité et puis un arrière-pays qui est vraiment intéressant »448, au fur et à mesure de son imprégnation territoriale. Cette notion de découverte est d’ailleurs fondamentale pour comprendre l’évolution des représentations de certains professionnels des questions territoriales – agents de développement, responsables de syndicats de producteurs, chargé de mission en développement local, etc. Ces derniers sont en effet censés acquérir très rapidement une connaissance approfondie de leur espace de travail et des habitants qui y vivent. Ils ont donc 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

446. DERVILLE Grégory, 1997, op. cit., p. 75. Il explique également que « les représentations dévalorisantes de la banlieue qui traversent les médias s’alimentent aux préjugés déjà répandus, notamment dans l’esprit de cette partie du public qui ne la connaît pas ou d’assez loin », DERVILLE Grégory, 1997, op. cit., p. 110. Cette analyse peut selon nous s’étendre à une grande diversité de territoires, y compris au Berry.

447. Cette évolution est évidemment facilitée par le fait que les représentations sociales « intègrent les données du vécu et de la situation spécifique, et l’évolution des relations et des pratiques sociales dans lesquelles s’insèrent les individus ou les groupes » ABRIC Jean-Claude (dir.), op. cit., p. 29.

448. Agent de développement.

tendance à confronter rapidement leurs représentations initiales du territoire avec la réalité qu’ils découvrent une fois arrivés sur place449. Cette confrontation peut éventuellement amener une modification de ces représentations initiales450.

Les évolutions dans l’image d’un territoire proviennent également de la comparaison à laquelle se livrent certains acteurs, entre le Berry et d’autres territoires (le Morvan, la Lorraine, la Bourgogne…), préalablement expérimentés, notamment dans le cadre professionnel. Cette comparaison leur permet de mettre en évidence les avantages comparatifs de leur territoire actuel. Certains mettent ainsi en avant un plus grand degré d’ouverture des populations locales ou encore le très bon accueil reçu. Ces acteurs estiment en général que le Berry est plus agréable à vivre que d’autres territoires, tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. Là encore, le propos se structure autour d’un mode « avant » / « après », avec une ligne de séparation très nette correspondant à l’installation sur le territoire. Ce type de comparaison, pour valorisante qu’elle soit pour le Berry, reste cependant à relativiser. En effet, les acteurs tenant ce genre de discours ne peuvent se permettre de donner une image négative du territoire sur lequel ils agissent actuellement, car des propos négatifs reviendraient à remettre en cause la nature même de leur travail. Aussi, lorsque les acteurs sont amenés à mettre en évidence certaines spécificités451 du territoire, moins valorisantes pour ce dernier, ils ne les présentent pas de manière factuelle, comme une expérience vécue ou une analyse de leur part, mais plutôt comme des ragots qui leur seraient parvenus au cours de leur activités et qu’ils rapportent presque malgré eux.

Même si ces témoignages sont donc à relativiser, ils montrent de manière globale une différence notable entre les représentations des acteurs avant et après leur arrivée sur le territoire.

La modification de l’imaginaire existant sur le Berry est également visible chez certains habitants qui remarquent eux aussi une évolution dans leurs représentations. Cette tendance n’est évidemment pas propre au Berry et d’autres recherches452 montrent également une dichotomie entre les stéréotypes produits de l’extérieur et l’image que les individus se font de leur territoire.

Ainsi, un espace ne se voit pas attribuer les mêmes qualités selon qu’il est simplement représenté de l’extérieur ou bien vécu et représenté de l’intérieur. Vivre sur un territoire amène éventuellement à en faire évoluer la perception que l’on en a, notamment pour ne pas se retrouver, une fois encore, en « dissonance cognitive ». Mais si les représentations des habitants du Berry sont influencées par leur inscription territoriale – comme cela sera développé dans un prochain chapitre – l’imaginaire développé par les personnes extérieures au territoire, qui n’y vivent ni ne le fréquentent, devient particulièrement intéressant à étudier.

Cet imaginaire n’a pu être saisi directement et sera ici considéré à travers les propos des individus rencontrés, à partir de leur expérience personnelle. Ces derniers sont ainsi confrontés aux représentations extérieures de leur territoire, à l’occasion d’un déménagement, d’une mutation professionnelle, d’un voyage, de vacances, d’une formation...

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449. « Je découvre aussi la région au fur et à mesure de mon travail, et ce n’est pas si perdu que ça, et il y a énormément de choses à voir et à découvrir », responsable du syndicat des producteurs AOC de Valençay.

450. Claude Flament nous décrit par exemple la dynamique d’évolution d’une représentation sociale. Une modification des circonstances extérieures à la représentation (ici, une mutation professionnelle sur un nouveau territoire) peut amener une modification des pratiques sociales liées à la représentation (une meilleure connaissance du territoire), entraînant elle-même une modification dans la périphérie de la représentation initiale, voir dans son noyau central. FLAMENT Claude, « Pratiques sociales et dynamiques des représentations », MOLINER Pascal (dir.), La dynamique des représentations sociales. Pourquoi et comment les représentations se transforment-elles ?, Grenoble, PUG, 2001, pp. 43-58.

451. Des choses « jamais entendues avant », jamais « rencontrées de façon aussi prégnantes qu’ici », notamment en termes de sorcellerie. Les acteurs racontent ainsi les histoires de personnes victimes de sorts ou qui barrent les maladies.

452. Voir par exemple ALLARD Cyril, op. cit.

« Quand vous êtes en séminaire au niveau de la France et que vous dites que vous êtes Berrichon, la seule chose que [les autres personnes] retiennent, c’est le côté sorcier, un peu retardé »453.

Selon les personnes confrontées aux représentations extérieures, l’imaginaire développé sur le Berry se concentre donc plus particulièrement sur l’aspect « retardé » du territoire, rejoignant en cela la vision médiatique dominante. Les habitants n’hésitent pas à citer, pour illustrer leur démonstration, des propos tenus sur leur territoire, mettant en évidence l’aspect dévalorisant de ces propos. Le Berry est ainsi traité de « campagne profonde, pas trop habitée »,

Selon les personnes confrontées aux représentations extérieures, l’imaginaire développé sur le Berry se concentre donc plus particulièrement sur l’aspect « retardé » du territoire, rejoignant en cela la vision médiatique dominante. Les habitants n’hésitent pas à citer, pour illustrer leur démonstration, des propos tenus sur leur territoire, mettant en évidence l’aspect dévalorisant de ces propos. Le Berry est ainsi traité de « campagne profonde, pas trop habitée »,