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La participation à la vie d’un territoire : différents degrés d’implication

Des pratiques sociales à la participation territoriale

II- La participation à la vie d’un territoire : différents degrés d’implication

Emilie Raymond a dégagé quatre degrés de participation sociale des seniors, à partir d’une revue de littérature nord-américaine. L’intérêt de sa démarche est de mettre à jour des modes de participation très diversifiés, des activités les plus banales et quotidiennes, aux engagements les plus ponctuels et exceptionnels. Son approche nous paraît particulièrement pertinente dans le cadre de notre étude. Il devient alors nécessaire de décrire l’ensemble des actions des individus sur un territoire afin de cerner leur degré de participation, quel que soit le degré de « citoyenneté » de ces actions. La sociologie de la vie quotidienne nous montre par ailleurs que même les activités les plus banales sont fortement connectées au monde de l’imaginaire546. Les intégrer dans notre étude paraît tout à fait pertinent dans l’optique de mettre en relation pratiques et représentations sur un territoire donné.

Les récits de vie recueillis au cours de notre recherche, auprès des habitants du territoire, nous permettent de dégager trois grands types d’implication des individus à la vie de leur territoire. L’aspect « consommation » regroupe toutes les activités quotidiennes, effectuées par la majorité des individus. L’aspect « connaissance » concerne les pratiques de découverte du territoire et fait référence à la capacité des habitants à décrire celui-ci, à mettre en évidence ses caractéristiques les plus connues, comme des côtés qui leur sont plus personnels. Enfin l’aspect

« engagement » rejoint la notion la plus répandue de la participation et permet de montrer la manière dont les individus s’impliquent dans la vie de leur territoire. Soulignons que notre objectif n’est pas de faire un recensement exhaustif de l’ensemble des activités réalisées par les habitants du Berry, mais bien de montrer en quoi ces activités sont porteuses d’un sens et d’une relation au territoire.

1- Consommation

Les activités recensées sous le terme de « consommation » concernent toutes les pratiques de la vie quotidienne, rassemblant à la fois les activités nécessaires à son fonctionnement et les activités plus exceptionnelles, que l’on pourrait résumer sous le vocable de « loisirs quotidiens ».

Si élargir la notion de participation paraît logique dans la perspective d’étudier les pratiques territoriales des habitants, il est possible de s’interroger sur la pertinence d’intégrer ces activités de la vie quotidienne à l’étude de la participation « territoriale ». En effet, ces dernières sont loin d’être spécifiques à un espace de vie donné et peuvent donc se retrouver à l’identique sur d’autres lieux que le Berry. Malgré leur « universalisme », leur localisation même a des effets sur le territoire concerné. En effet, la consommation au niveau local a des effets indéniables en terme économique, mais également social547. L’objectif de notre propos est plutôt de montrer la manière dont les individus « vivent » ces activités et en quoi ces dernières leur permettent de se rattacher (ou non) à leur espace de vie548.

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546. « Il n’est de vie quotidienne, d’activités courantes, de moments d’inactivités qui ne soient fortement investis par les rêveries, les méditations, les fantasmes », DORTIER Jean-François, « Grandeur et servitude de la vie ordinaire », Sciences humaines, n°88, Dossier « Anatomie de la vie quotidienne », novembre 1998, p. 21.

547. Jean-François. Dortier ne dit pas autre chose en décrivant certaines pratiques de la vie quotidienne : « si ce retraité consacre une patience infinie à entretenir son potager, cet employé à s’investir sans limite dans une collection de cartes postales ou ce jeune infirmier à mener une véritable double vie de supporter-entraîneur de son équipe de basket-ball, c’est que ces activités peuvent engager des dimensions essentielles de l’existence : l’estime de soi, la reconnaissance par autrui, la recherche d’identité, le besoin de communication et d’échange social », DORTIER Jean-François, op. cit., p. 21.

548. L’idée n’est évidemment pas de proposer une description exhaustive de ces activités de consommation pour chacun des habitants rencontrés, ce qui aboutirait à une présentation plutôt fastidieuse de la chose et nous amènerait à lister, par exemple, les activités physiologiques, telles que manger, dormir…

Les activités personnelles

Les activités personnelles regroupent l’ensemble des activités, souvent réalisées de manière quotidienne, relevant directement de la sphère privée, voire intime : il s’agit de faire ses courses, aller chercher ses enfants à l’école, aller chez le coiffeur… Ces activités de

« consommation » peuvent être qualifiées de pratiques territoriales car elles permettent notamment de faire vivre certains commerces ou infrastructures locales. Si elles peuvent amener des contacts avec autrui, ces derniers ne sont pas refusés, mais ces activités personnelles ne sont pas réalisées dans cette optique549.

Pour anodines qu’elles soient, ces activités contribuent clairement à la vie d’un territoire, à travers leurs fonctions de production et de consommation. Ces pratiques territoriales permettent à certaines zones – les plus rurales – de (sur)vivre, malgré un problème de plus en plus important aux yeux des décideurs locaux : celui de la désertification des campagnes. Bien que cette question ne soit pas aussi cruciale que leurs discours ne le laissent parfois supposer550, elle a tendance à se poser de plus en plus dans certaines zones du Berry551. Or les activités de consommation, même les plus quotidiennes, permettent le maintien de commerces et d’infrastructures locales. Elles sont donc essentielles à prendre en compte dans le recensement des pratiques territoriales endogènes à un territoire.

Certains habitants rencontrés restreignent d’ailleurs la sphère de leurs pratiques territoriales uniquement à ces activités quotidiennes. Pour eux, c’est un type de comportement difficilement avouable car il semble s’écarter, à leurs yeux, de ce qui pourrait être une norme sociale visant à une « obligation » de loisirs. Au cours d’un entretien, ils sont alors amenés à chercher dans leur vie tout ce qui pourrait sortir du simple cadre de leurs activités quotidiennes, et relever ainsi de cette sphère des loisirs.

« (silence) Mais ça dépend des jours. Il y a le ménage de la maison, il y a la cuisine, dans l’après-midi, je vais bricoler dans le jardin. Parce que maintenant que je suis toute seule, il y a toujours quelque chose à faire dans le jardin. Et puis aussi, si dans un après-midi, il y a un film, je regarde un film. En principe, le soir, je lis. Quand arrive le soir, je lis. Je lis au lit ! (silence) »552

Ce repli sur la sphère quotidienne aboutit à la création d’un espace de vie quasiment limité au domicile même, voire à quelques centaines de mètres aux alentours de celui-ci. Pour certains habitants, ce repli sur soi n’est pas choisi : leurs moyens financiers sont parfois insuffisants pour accéder à d’autres types d’activités et surtout, ils ne possèdent pas (ou peu) d’habitus de loisirs. Pour d’autres personnes, ce type de pratique relève d’un choix personnel, en signe de protestation contre un mode de vie ou un territoire qu’ils n’ont pas choisi, mais qui leur a parfois été imposé (par leurs parents, par leur conjoint…), et dont ils ont généralement des représentations plutôt dévalorisantes. Mais quelles que soient les raisons de cette attitude de 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

549. En tous cas, pas explicitement. Certaines personnes âgées multiplient ainsi les pratiques de consommation sur leur territoire, dans leur seul objectif de ne pas se sentir seules, et de rencontrer d’autres individus.

550. Pour certains auteurs, la désertification des campagnes est pour la plupart d’entre elles, largement mythifiée. Ils estiment d’ailleurs que ce phénomène doit être étudié avec finesse, car il existe des « germes de reprise » même au sein de ces zones à l’abandon. KAYSER Bernard, BRUN André, CAVAILHES Jean, LACOMBE Philippe, op. cit.

551. En ce sens, les démarches de regroupement d’infrastructures – non seulement pour les activités quotidiennes, mais également pour les activités de loisirs – dans le cadre, par exemple, de communautés de communes, semblent devenir de plus en plus vitales pour ces zones. Ces démarches permettent en effet une mutualisation des moyens afin de proposer un niveau de service suffisant pour répondre à la majorité des demandes exprimées à ce sujet par les habitants.

552. Femme, 73 ans, Saint-Doulchard (18). En gras dans cet extrait d’entretien, on retrouve tous les marqueurs de la gêne à s’exprimer sur ce sujet, mais également une volonté de tenter de convaincre son interlocutrice que sa vie ne se résume pas qu’à ses activités quotidiennes.

retrait de la vie publique, elle aboutit à un résultat identique : une fraction de la population se cantonne à des activités quotidiennes, et ne cherche pas à participer à la vie de ce territoire à travers l’utilisation de ses différentes ressources. Ce sont surtout des personnes sans travail553 (retraité, femme au foyer, chômeur…) qui n’ont pas de temps « contraint » (par la vie domestique mais surtout par la vie professionnelle). Ces individus peinent alors à se dégager des temps de loisirs et restent cantonnés à leur sphère personnelle dans une forme d’apathie.

Les activités professionnelles

Les « activités professionnelles » relèvent de la sphère publique en ce qu’elles mettent les individus en relation avec d’autres habitants de leur territoire. Les activités professionnelles sont facteurs d’insertion sociale, à travers des réseaux de sociabilité. Nous verrons ultérieurement toute l’importance des réseaux sociaux dans la construction territoriale. Ces activités professionnelles représentent également un facteur d’insertion territoriale car elles permettent de s’inscrire dans un espace donné554. Elles contribuent enfin à l’émergence d’un espace délimité par sa fonction professionnelle. En effet, « […] l’ancrage territorial, ce n’est pas seulement une dépendance vis-à-vis d’un lieu où le travail serait peu mobile, comme "scotché" par des contraintes de coût. C’est plutôt une interaction de l’histoire et des structures socio-économiques qui permet la construction du territoire »555.

Il est possible de réaliser une distinction entre une activité professionnelle subie – et donc pratiquée uniquement de manière à pouvoir se consacrer à d’autres activités – et une activité professionnelle choisie. Paradoxalement, ces deux manières de considérer son activité professionnelle induisent une forme de participation territoriale. Dans le premier cas, l’individu cherche à rester sur un territoire donné et accepte un travail à proximité de son espace de vie, sans que cet emploi ne lui convienne d’ailleurs forcément totalement. Dans le second cas, l’individu choisit un emploi en adéquation avec ses préférences personnelles et s’adapte ensuite au territoire sur lequel se situe ce travail. Ainsi les activités professionnelles sont d’autant plus importantes à prendre en considération qu’elles représentent bien souvent une des raisons principales de l’installation des individus sur un territoire.

Les activités de loisirs556

Tout comme les activités professionnelles, les activités de loisirs permettent de s’inscrire dans un espace donné, grâce à sa fréquentation régulière. Elles peuvent être pratiquées de manière quotidienne par certaines personnes, et se cumuler avec des activités personnelles et/ou professionnelles. Cependant, à la différence des activités personnelles, ces pratiques sont en lien avec l’extérieur, même si elles peuvent paraître encore très individuelles. En effet, les habitants 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

553. L’inverse est en revanche loin d’être vraie. Si les individus les plus centrés sur leur vie personnelle sont principalement des personnes inactives, toutes les personnes inactives ne sont pas repliées sur leur sphère privée. Ainsi, des retraités peuvent pratiquer plusieurs activités de loisirs et avoir un engagement bénévole prononcé.

554. Les trajets domicile-travail permettent par exemple une appropriation géographique de son espace de vie à travers une fréquentation routinière des lieux. Chaque individu, confronté aux exigences du quotidien, se déplace et pratique l’espace de manière répétitive et automatique. Voir DI MEO Guy, op. cit.

555. PECQUEUR Bernard, « Editorial » à l’ouvrage collectif, Espaces et sociétés, « L’inscription territoriale du travail », n°92/93, Paris, L’Harmattan, 1998, p. 15.

556. « […] Le loisir est une quantité de temps libre, affranchi des exigences du temps obligé (celui du travail professionnel ou scolaire et des astreintes qui s’y attachent : transport, pause repas) et du temps contraint (celui des obligations sociales, administratives, familiales et domestiques). Le loisir ne définit a priori aucun contenu d’activité, seule le caractérise sa forme libératoire […] », YONNET Paul, Travail, loisir. Temps libre et lien social, Paris, Gallimard, 1999, p. 77

sont bien dans un rapport de consommation des ressources du territoire, même s’ils ne se cantonnent plus simplement à leur sphère personnelle (ou professionnelle). C’est par exemple le cas des loisirs de plein air, comme le cyclisme ou la randonnée pédestre, qui représentent une pratique territoriale importante.

Les habitants rencontrés utilisent pour la plupart les infrastructures culturelles et sportives présentes sur le territoire (théâtres, cinémas, salles de sport…) et participent volontiers aux manifestations organisées. Dans le domaine des activités de loisirs, on rencontre également deux grands types d’attitude. Certains individus adaptent ainsi leurs choix en matière de loisirs en fonction des ressources présentes à proximité de leur lieu de vie. Ils semblent alors se contenter de ces choix par défaut, même si ces derniers ne recouvrent pas l’ensemble des activités qu’ils auraient souhaité pratiquer. Pour d’autres habitants, il s’agit au contraire d’adapter son mode de vie, ses pratiques territoriales, en fonction des ressources en termes de loisirs qu’ils souhaitent trouver. Dans les deux cas, les individus établissent un rapport prononcé au territoire, soit qu’ils se laissent contraindre par les ressources de celui-ci, soit qu’ils décident d’aller au-delà de ces contraintes. Ainsi, de simples pratiques de loisirs peuvent être le signe d’une forte intégration territoriale.

« Comme on a déménagé cet été, et que les enfants n’étaient pas tous ravis, cette année, exceptionnellement, je leur ai proposé que chacun se choisissent l’activité qu’ils voulaient. Ce qui fait que j’ai T. qui fait de l’aïkido à Issoudun, j’ai B. qui fait du théâtre clownesque à Déols, j’ai A. qui fait du tennis à Levroux, et j’ai R. qui fait du basket à Neuvy-Pailloux. Donc ce n’est jamais à la même heure, ni au même endroit ! »557.

Les habitants n’hésitent pas à parcourir une certaine distance, parfois de manière très régulière, pour aller assister à un spectacle, à une séance de cinéma, ou pour vivre leur passion.

Ce type de pratique pose évidemment la question de la mobilité558, mais également du coût de cette mobilité, particulièrement sur un territoire aussi vaste que celui du Berry. Le prochain chapitre, portant sur l’ancrage territorial, permettra de montrer plus en détails la manière dont les individus vivent ces impératifs de déplacement.

Par l’intermédiaire de ces descriptions relevant de la vie quotidienne, certains individus sont amenés à mettre en évidence ce qu’ils appellent les faiblesses ou les manques du territoire.

Pratiques et représentations s’enchevêtrent alors fortement dans leurs discours. En effet, les habitants exprimant une image négative du territoire ont tendance à s’appesantir sur les activités qu’ils n’ont pas la possibilité de pratiquer sur celui-ci, sans s’apercevoir que d’autres pourraient peut-être tout aussi bien leur convenir559. Certaines personnes, notamment parmi les plus jeunes, se concentrent particulièrement sur ces « faiblesses », et mettent l’accent sur les activités manquantes à travers ce que l’on pourrait appeler une rhétorique du « pas grand-chose ». Il n’y aurait, selon eux, « pas grand-chose à faire » ou « pas grand-chose à voir ». Cette expression leur permet d’exprimer rapidement et succinctement leur détachement par rapport au territoire, sans avoir à expliciter véritablement celui-ci. Elle leur sert d’argumentation pour justifier, devant une enquêtrice travaillant sur leur espace de vie, leur envie de quitter celui-ci, car les ressources et les activités dont le territoire dispose ne sont pas suffisantes à leurs yeux.

11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111 557. Femme, 42 ans, Brion (36).

558. Evidemment, la question de la mobilité ne s’applique pas uniquement aux activités de loisirs. Dans le cadre professionnel, les individus peuvent également être amenés à parcourir de vastes distances.

559. « En général, on observe une grande différence entre ce qui existe dans un secteur et la connaissance qu’en ont les habitants : leur attention se focalise strictement sur ce qui les intéresse ou sur ce qu’ils doivent impérativement utiliser », BEAUJEU-GARNIER Jacqueline, op. cit., p. 227.

Evidemment, ce type de comportement n’est pas propre au Berry et il serait probablement possible de retrouver le même type de rhétorique à propos d’autres territoires560. De manière globale, d’ailleurs, ces activités de consommation sont communes à de nombreux territoires. Il est cependant important de les mettre en évidence, car elles prouvent que le Berry est loin d’être

« déserté » : des habitants y vivent, s’accommodent de la contrainte territoriale et des ressources proposées. En ce sens, il est légitime de considérer ces pratiques de consommation comme des activités fondamentales dans la construction territoriale.

Au final, la distinction opérée ici entre activités personnelles, professionnelles et de loisirs ne vise qu’à simplifier l’exposé des différentes manières d’appréhender ces activités en fonction de la relation qu’entretiennent les habitants avec leur espace de vie561. Dans les faits, ces activités s’entremêlent et d’autres types de pratiques territoriales peuvent également être mis en évidence.

2- Connaissance

Les activités de « consommation » des ressources du territoire représentent un premier aspect des pratiques participatives que les individus peuvent avoir. Le degré de connaissances des habitants sur celui-ci constitue le deuxième aspect de la participation à vie d’un territoire.

Cette « connaissance » se subdivise en deux modes très distincts d’appréhension du Berry. Les habitants font tout d’abord preuve d’une connaissance très intellectualisée du territoire, issue d’informations médiatisées et d’ordre plutôt touristiques. Dans un second temps, ils démontrent également leur connaissance plus pratique du territoire, issue de leur expérimentation personnelle.

Une connaissance intellectualisée du territoire

Lorsqu’ils sont invités à décrire leur espace de vie, les habitants du territoire ont d’abord tendance à se centrer sur ses aspects les plus touristiques, les plus connus, ce que l’on pourrait appeler des sites, des personnages ou bien encore des événements de référence. Il est évidemment difficile de distinguer dans ces descriptions celles qui sont réellement issues de leur pratique personnelle du territoire et celles qui sont le résultat d’une appropriation des

« médiatisations » (au sens large du terme) de certains de ses aspects. En effet, certains habitants semblent avoir incorporé dans leurs discours la communication, notamment institutionnelle, à propos des attraits touristiques du Berry.

Ainsi, la ville de Bourges occupe une place particulière dans les descriptions des individus, quel que soit leur lieu d’habitation. Ils considèrent notamment qu’il y a beaucoup de choses à y voir, beaucoup de choses à y faire, entre « la cathédrale, le vieux Bourges, le palais Jacques Cœur, les fameux jardins, les marais »562. Evoquer le cœur historique de la ville leur permet de légitimer leur inscription dans un territoire éprouvé par le temps et l’histoire. Les habitants sont fiers du capital culturel ancien de la ville, entre la cathédrale inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, les nombreux musées contenant des collections prestigieuses, la vieille ville mise en valeur par des animations spécifiques. La ville de Bourges organise ainsi chaque année, entre juin et septembre, des « Nuits lumières » (photo 7). Ce parcours lumineux permet d’évoquer des moments charnières dans son histoire, depuis le Moyen-Âge jusqu’à nos jours, à travers une série de projections sur certains monuments de la vieille ville. Ces évocations sont 11111111111111111111111111111111111111111111111111111111111

560. Il serait également intéressant de suivre quelques individus au cours de leurs changements de territoire, afin de voir s’ils conservent la même rhétorique sur leur territoire de départ et leur territoire d’installation.

561. Il aurait d’ailleurs été possible d’adopter d’autres lignes de partage entre ces activités de consommation, en faisant par exemple la distinction entre consommations des ressources naturelles, consommation des ressources institutionnelles (comme les écoles) et consommation de ressources d’ordre privé (comme les commerces).

562. Femme, 40 ans, Reuilly (36).

souvent « contrebalancées » par une allusion à la modernité de la ville, comme si les individus

souvent « contrebalancées » par une allusion à la modernité de la ville, comme si les individus