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CHAPITRE I : DEVELOPPEMENT DES SECTEURS ECONOMIQUES

3.1.7 Transport et travaux publics

Analyse rétrospective et état des lieux de la situation du secteur des transports

Jusqu'en 1984, le fonctionnement du système des transports était étroitement contrôlé par l'Etat. Les fortes rigidités inhérentes à ce type de fonctionnement en diminuaient très sensiblement l'efficacité et en augmentaient le coût pour l'économie nationale.

Depuis la libéralisation de l’économie, la gestion du secteur s’appuie essentiellement sur les mécanismes du marché.

Dorénavant, le rôle dévolu à l'Etat dans le secteur des transports consiste en : - la poursuite de son désengagement des activités de transport ;

- la promotion des conditions d’opération garantissant la libre entreprise et l’équité de la concurrence ;

- la promotion du secteur privé par des facilitations fiscales et tarifaires, la qualification des capacités de gestion et l’organisation efficace des groupements et associations socio-professionnelles;

- la professionnalisation des opérateurs dans leurs activités ;

- le renforcement des capacités de l’Administration des transports, des PME et des Associations socioprofessionnelles;

- l’harmonisation du suivi et du contrôle de l’application du cadre légal et réglementaire.

La mission principale assignée au Ministère Délégué Chargé des Transports est la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du Gouvernement dans les domaines des transports terrestres, aériens, maritimes, fluviaux et de la météorologie.

Le document de référence du Ministère Délégué des Transports est le Plan National de Transports (PNT), élaboré en 2002 avec l’appui de l’Union Européenne.

Ce document fait le point de l’évaluation du secteur notamment le cadre institutionnel, les contraintes pesant sur le développement des transports ainsi que les propositions de solutions déclinées sous forme de programmes et de projets.

Il a permis également de disposer d’une base de données sur le marché des transports routiers, ferroviaire, aérien et maritime en termes de demandes actuelle et future.

Dans le domaine des transports aériens, la Guinée dispose de quatorze (14) aéroports dont onze (11) ouverts à la circulation publique à savoir :

- un aéroport international à Conakry-Gbéssia ;

- trois aéroports régionaux : Kankan, Labé, N’Zérékoré;

- sept aéroports secondaires : Boké, Faranah, Fria, Kissidougou, Macenta, Sambailo et Siguiri, tous avec des pistes en latérite maintenues en bon état.

Par ailleurs, cinq aérodromes exploités par des sociétés minières : Gbenko (Compagnie diamantaire), Kamsar et Sangarédi (tous deux de la Compagnie de bauxite CBG), Léro (SMD) et Kiniero (SEMAFO).

Actuellement, le marché est desservi par 11 compagnies aériennes dont deux (2) Compagnies européennes (Air France et Brussels Airlines), six (6) compagnies africaines et trois (3) compagnies locales.17

Le trafic passager international se situe en moyenne autour de 300.000, le trafic intérieur autour de 15.000 passagers par an et le fret aérien à 5.000 tonnes par an18.

La demande de transport aérien pour 2011 est estimée à 55.000 passagers en trafic domestique et à 500.000 passagers environ pour le trafic international avec 16.000 mouvements d’aéronefs et 7.000 tonnes de fret.

Cependant, cette demande étant tributaire du niveau d'activités économique et touristique du pays, laisse présager un dépassement de cette prévision de trafic avec l'avènement des grands projets miniers, donc une croissance remarquable du PIB, excellent indicateur d'évaluation de la demande future de transport aérien.

Dans le domaine des transports maritimes, la Guinée dispose de deux ports principaux, le port de Conakry (principal port de commerce) et celui de Kamsar (port minéralier), et d’un certain nombre de petits ports secondaires et de débarcadères.

Le trafic global du Port Autonome de Conakry pour l’année 2010 se chiffre à 7.077.754 Tonnes, soit une croissance de 12, 56 % comparativement à la même période en 2009. 19

Ce trafic pour fin 2011 sera largement dépassé au regard des données observées au cours du premier semestre de ladite année.

De bonnes perspectives s'ouvrent au trafic de commerce général du port de Conakry avec la mise en œuvre du 3ème Projet portuaire et le développement du trafic de transit malien grâce au bitumage de la route le reliant à Bamako ainsi qu’avec la mise en œuvre du futur projet de reconstruction de la voie ferrée Conakry-Kankan-Kérouané permettant l’interconnexion aux réseaux ferroviaires du Mali et du Burkina Faso.

Il existe un fort potentiel pour le cabotage en matière de transport de personnes et de marchandises le long des côtes tant au niveau sous régional que domestique.

17 18

19

Quant au trafic fluvial, il reste quasiment marginal car tributaire de l'état de navigabilité du fleuve Niger, actuellement sérieusement ensablé.

Dans le domaine des transports routiers et ferroviaires, il est à noter que le réseau routier de la République de Guinée est en mauvais état dû principalement au manque d’investissement enregistré pendant les dix dernières années.

Contrairement aux réseaux de transports miniers de la CBG (bauxite), de celui de Friguia (alumine) et de la SBK (bauxite), l’exploitation du réseau ferroviaire public, long de 662 Km, est interrompue depuis plus d’une décennie et dont la réhabilitation et la reconstruction sont une priorité des nouvelles autorités.

Dans le domaine de la Météorologie, la Direction Nationale de la Météorologie est dotée de services déconcentrés implantés à Conakry et dans les différentes préfectures du pays ainsi que de banques de données climatiques et des systèmes d’exploitation efficaces.

La Direction dispose d’un réseau de stations d’observations météorologiques composé de : - 12 Stations synoptiques dont 5 principales qui fonctionnent 24h/24 ;

- 12 stations météorologiques d’aérodromes ; - 27 Stations agro climatiques ;

- 1 Station de Météorologie Maritime au port de Conakry ; - 1 Station de radiosondage de l’atmosphère à Conakry;

- 33 postes d’observations pour le suivi de l’évolution de la pluviométrie a travers le pays.

Ce réseau de stations permet de mieux connaître et utiliser les ressources climatiques bénéfiques et créatrices de biens et de richesses. Il permet également de prendre des mesures préventives pour parer aux effets néfastes de la variabilité et des changements climatiques et d’exploiter de manière efficiente les ressources climatiques dont recèle le pays (potentialité énergétique solaire et éolien, ressources en eau etc.).

En matière de cadre législatif et réglementaire, il existe outre le code des investissements, la Loi sur le BOT et la Loi fixant le régime des Associations en République de Guinée, une réglementation bien définie pour l'accès à la profession de transporteur et l'exercice des activités de transports y compris celles d'auxiliaires.

Le secteur des transports occupe une place de choix dans l’économie guinéenne qui a enregistré un taux de croissance de 1,9% en 2010 suite à une dégradation connue en 2009 où la croissance a reculé de 0,3%. Cette faible reprise de la croissance est imputable en grande partie aux contreperformances enregistrées dans les secteurs secondaire et tertiaire qui ont connu des taux de croissance de 2,3% et 1,3% contre des objectifs initiaux de 4,2% et 3,1%.

Le secteur des transports a été affecté par la lente évolution des activités minières et commerciales et par les services des Administrations. Son taux de croissance n’a été que de 1,4% en 2010.

Toutefois, il faut rappeler que le secteur a connu une baisse de taux de croissance de 0,5% en 2009.

Avec l’avènement de la 3ème République et l’ouverture du pays aux investisseurs étrangers, le secteur des transports devrait connaître un taux de croissance de 3,6% en 2011 avant d’atteindre en moyenne 5,2% en 2012-2014.

Le Gouvernement poursuit les actions visant à transférer la responsabilité de la croissance économique et de la création d’emplois au secteur privé conformément aux orientations de la politique économique prônée par la troisième République.

Ces actions sont soutenues par un effort d’assainissement du cadre macro-économique et financier, de renforcement des infrastructures de base telles que les transports, les télécommunications et de renforcement du cadre institutionnel par l’amélioration du dispositif législatif et réglementaire des affaires en faveur du secteur privé.

Actuellement, le Gouvernement s’est engagé dans la mise en œuvre d’un programme de référence convenu avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale en vue de mobiliser d’importantes ressources financières pour la relance de son économie.

Les contraintes du secteur des transports sont d’ordre administratif, institutionnel, infrastructurel et réglementaire.

Au plan administratif, on note :

- l’insuffisance de ressources humaines qualifiées ; - l’insuffisance des budgets de fonctionnement ;

- le vieillissement et l’insuffisance du personnel spécialisé;

- le manque de statistiques;

Au plan institutionnel :

- l’absence de sociétés structurées de transport public urbain et interurbain ; - l’absence de compagnie aérienne et maritime de droit guinéen ;

- le coût élevé des prestations ; et

- le manque d’Associations socioprofessionnelles représentatives.

Au plan des infrastructures et équipements :

3 l’insuffisance et le mauvais état des infrastructures de transport ;

4 l’insuffisance et la vétusté du parc automobile de transport des personnes et des biens ; 5 l’inexistence de voie ferrée de transport de voyageurs :

6 la faiblesse de la capacité des infrastructures portuaires et aéroportuaires : 7 l’inexistence de moyens navals pour le transport maritime ; et

8 l’occupation illégale des domaines et infrastructures de transport.

Au plan du cadre légal et réglementaire :

- l’absence de politique de désenclavement par voie maritime et fluviale ; - le coût élevé des transports (charges d’exploitation) ;

- l’insécurité des personnes et des biens dans les transports ; et - la faible participation de l’Etat dans le transport de minerais.

Stratégie de développement du secteur

En vue de faciliter la circulation des personnes entre ses différentes localités, la République de Guinée s’est dotée d’une politique de transport fondée sur la libéralisation des secteurs marchands concurrentiels et la promotion du secteur privé, acteur de croissance.

L’objectif stratégique de cette politique est le développement des infrastructures et les services de transport en vue de contribuer au développement économique et à la réduction de la pauvreté en dotant le pays d’un système de transport performant, permettant de satisfaire au moindre coût et dans les meilleures conditions de sécurité, les besoins de transports urbains, interurbains et internationaux de personnes et de biens.

Les objectifs spécifiques du secteur sont les suivants:

- disposer de réseau de desserte et de services de transport routier internes et externes étoffés, performants, sûrs, offrant au moindre coût dans des conditions acceptables de transport, de sécurité et de préservation de l’environnement ;

- assurer le développement des transports maritimes et fluviaux en vue de promouvoir les échanges nationaux et internationaux et de faciliter la sécurité, la mobilité des personnes et de leurs biens ;

- assurer le développement des transports et services aériens en vue d’améliorer la mobilité, l’offre et les conditions de transport des personnes, du fret et de la poste ;

- fournir en permanence à tous les usagers, des informations météorologiques fiables et appropriées en vue de contribuer au développement socioéconomique du pays et à la sécurité des personnes et leurs biens ;

- renforcer les capacités de l’administration des transports, des PME et des associations professionnelles.

Dans le cadre de l’élaboration du Plan quinquennal 2011-2015, deux axes stratégiques ont été identifiés, à savoir :

Axe 1 : l’amélioration de l’offre, de la mobilité et des conditions de transports des personnes et des biens ;

Axe 2 : le renforcement des capacités institutionnelles des administrations.

Tableau 19: Investissements prévus dans le Secteur des transports (2011-2015) vérifier tableau

Titre du projet Années Total Bailleurs

2 010 2011 2012 2013 2014 2015

Route Labé- Tougué-Dinguiraye- Siguiri 2 100 1 360 2 780 6 240 OMVS/SITRAM

Voirie Primaire de Kankan 20Km 14 555 75 000 89 555 BND

Réhabilitation Route– Guéckédou (PK35)

- Kissidougou - - 160 000 160 000 UE

Etude Remplacement des Bacs par des

ponts 2 114 2 140 - 4 254 BADEA

Aménagement 2x2 Voies

Tombo-Moussoudougou 65 660 - - 65 660 AFD / BAD/GG

Route Labé – Seriba - Madina – Gounass 85 000 - - 85 000 BDEA/BID/BAD/FK

D

Travaux Route Boké-Quebo - 31 500 160 500 192 000 BAD/BID/GG

Aménagement Voies Express Sonfonia –

Kagbélen - 5 500 5 500 11 000 BND

Route Matoto - Enta – Dabompa T5 Sud 37 000 4 003 7 560 48 563 FKD/BND

Etude et Réalisation Kankan- N'zérékoré-

Yomou- Frontière Libéria 1 800 61 950 214 634 278 384 BADEA pr, APD

DAO Construction Ponts Kaka, Soumba, Fanyé

et Dandaya 10 535 9 500 - 20 035 JICA

Réhabilitation Voiries Capitales

Administratives et villes de l’intérieur 15 714 - - 15 714 BND

Réhabilitation Route Mamou – Dabola –

Kouroussa - 83 900 20 900 104 800 UE

Etude Echangeurs sur la Route le Prince - 3 500 3 500 7 000 BND

Aménagement Transversale T5 sud BADEA/GG

Etude de la route de contournement ville

de Boké BND

Etude de la route de contournement ville de Coyah

BND Etude Route d’accès Barrage Kaléta

(Koubia RN3-Kassiyah)

CWE (Chine) Acheminement en Guinée de deux ponts

secours de France

FER

Etudes APS route Boké-Gaoual BADEA

Etude et construction pont Taouyah Société Matière

France Etude du pont route de contournement

Ville Tanéné BND

Etude APS route Kissidougou-Kankan BADEA

Construction liaison routière Lola-Danané BAD

Etudes et construction de cinq ponts sur le réseau revêtu

UE Etudes et réhabilitation route

Coyah-Farmoriah

UE

Route Petit Bateau 50 000 3 500 - 53 500 BND

Construction Gare Routière à Conakry 8 500 11 300 - 19 800 BAD

Labé – Mali – Kédougou (6 lots) - 450 000 810 000 1 260 000 BID, FSD, GG et

autres