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Alphabétisation, Education non formelle et Promotion des Langues Nationales

CHAPITRE II : DEVELOPPEMENT DES SECTEURS SOCIAUX

3.2.5 Alphabétisation, Education non formelle et Promotion des Langues Nationales

A partir de 1984, avec l’avènement de la deuxième république, la Conférence Nationale de l’Education tenue en Mai de la même année, jeta les bases d’une nouvelle orientation fondée sur :

- le retour du français comme langue d’enseignement tout en maintenant les langues nationales comme langues d’alphabétisation en même temps que le français ;

- la refondation des programmes en vue d’une meilleure adéquation éducation /formation/emploi ;

- et le renforcement de l’éducation de base.

Une politique éducative a été adoptée le 19 septembre 1989 et confirmée en 1990. Dans ce contexte, un Programme d’Ajustement Sectoriel de l’Education (PASE) en deux phases et un programme Education Pour Tous ont été mis en œuvre entre 1992 et 2007.

Malgré les efforts déployés sur les deux fronts, celui de l’expansion de la scolarisation des enfants et de l’alphabétisation des adultes, l’analphabétisme touche encore une frange importante de la population, marqué par de grands écarts entre sexes, régions et zones.

Réalisations et progrès enregistres

La Guinée a réalisé au cours des dix dernières années des progrès remarquables en matière d’accès et d’équité aussi bien dans le formel que dans le non formel. En dépit de ces efforts, le taux d’analphabétisme global est de 65,22%. Ce taux figure parmi les plus élevés de la sous région pour une moyenne de 62%. Il faut reconnaître que les statistiques sont fortement marquées par des grands écarts entre sexes, régions et zones. A titre illustratif, le taux d’analphabétisme pour les hommes est de 55,14% contre 74% pour les femmes ; en zone rurale, il est de 80,16% contre 47,45% en zone urbaine. Quant au taux d’analphabétisme par région, il est de 38,51% dont 46,85%

pour les femmes pour la zone de Conakry contre 77,44% pour la région de Faranah avec 84,73%

pour les femmes.

Contraintes

- faible accès aux offres d’AENF ;

- faible capacité nationale à élaborer et à mettre en œuvre des programmes et projets d’alphabétisation - éducation non formelle;

- faible mécanisme de pilotage, de coordination et de suivi – évaluation et différentes interventions.

Les enjeux et défis de l’AENF

- la construction et équipement des centres d’alphabétisation et des centres NAFA - la mise en place d’une stratégie nationale pertinente et adaptée ;

- l’amélioration de la qualité des apprentissages et des prestations ;

- la promotion de la transparence dans la gestion des projets et programmes ;

- la mise en place d’un mécanisme de suivi-évaluation des actions d’alphabétisation et d’éducation non formelle ;

- la capitalisation et la pérennisation des acquis.

Les atouts et opportunités

Catégories Atouts

Au plan

politique - la volonté politique du Gouvernement l’existence d’un code de collectivité ;

Au plan institutionnel

- l’existence de structures déconcentrées pour la gestion des programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle ; - la formation des 1400 alphabétiseurs

Au plan social

- l’intérêt et l’engouement que les communautés de base portent à l’alphabétisation et à l’éducation non formelle ;

- un élan participatif et une dynamique de mobilisation ;

- l’existence d’une importante diaspora guinéenne mobilisable dans l’AENF

Au plan technique

- le nombre appréciable d’opérateurs et de structures qualifiés intervenant dans le secteur ;

- un début de respect des normes et valeurs éducatives dans les livrets ;

Au plan financier

- l’implication de plus en plus marquée des partenaires techniques et financiers ;

- les acquis de la première phase de la mise à l’essai concluante de la stratégie du « faire faire » dans le cadre du PEPT ;

- le renforcement des capacités des structures centrales et décentralisées

- la disponibilité d’outils pédagogiques dans les centres NAFA - les nouvelles approches pédagogiques dans les centres

d’alphabétisation (EPC, REFLECT…)

- l’amélioration de l’offre par l’initiation socioprofessionnelle Stratégies

Objectifs

L’objectif général est de réduire pour la période le taux d’analphabétisme de 50%.

Spécifiquement, il s’agit de :

- améliorer l’accès des jeunes et adultes analphabètes, non scolarisés et déscolarisés à des programmes d’AENF ;

- améliorer la qualité des offres d’alphabétisation et d’éducation non formelle ;

- mettre en œuvre un mécanisme de pilotage, de coordination, de financement et de suivi-évaluation.

En vue d’atteindre ces objectifs, les actions suivantes sont envisagées, à savoir :

- la mobilisation de l’ensemble des acteurs du pays et de la diaspora autour de l’alphabétisation et de l’éducation non formelle ;

- la mise en place d’un cadre institutionnel cohérent et adéquat ; - le développement du partenariat Etat/Société civile ;

- la mise en œuvre accélérée des compétences transférées aux collectivités ; - le renforcement des capacités techniques et matérielles des différents acteurs ; - la correction des disparités d’accès liées au genre, aux régions et aux zones ; - l’implication des institutions spécialisées ;

- la mise en place d’un environnement lettré;

- la mise en place d’un observatoire pour le suivi de l’évolution du sous-secteur.

Politique envisagée

La politique nationale vise à offrir à un plus grand nombre de citoyens des opportunités d’accès aux programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle de qualité.

Programmes et cibles

Programmes Cibles

alphabétisation fonctionnelle des jeunes et adultes avec priorité

les adolescents non scolarisés et déscolarisés âgés de 15-25 ans.

alphabétisation des Elus locaux et

des APEAE. Elus locaux et membres des associations de parents d’élèves.

formation dans les Centres NAFA. Les enfants non scolarisés et déscolarisés âgés de 10-14 ans.

alphabétisation des personnes en situation difficile/ groupes marginaux.

- les personnes en situation difficile (jeunes de la rue et dans la rue, en pénitence, les déplacés, les réfugiés, etc.).

- les groupes marginaux (apprenants des foyers coraniques et les enfants des populations nomades, les handicapés).

Résultats attendus de la politique d’AENF

- le taux d’analphabétisme des jeunes et adultes est réduit de 50% en 2020 ;

- les disparités entre les différentes zones et en genre sont considérablement réduites ;

- des locaux construits et équipés en quantité et en qualité sont disponibles à tous les niveaux ; - les structures en charge de l’AENF sont dotées de personnel qualifié et en nombre suffisant.

- les curricula des cinq (5) programmes d’AENF donnent satisfaction aux bénéficiaires ; - un cadre complet favorable à la pérennisation des acquis et au non retour à l’analphabétisme

est mis en place et fonctionnel ;

Un fonds national d’AENF opérationnel est mis en place Financement

Il sera mis en place un fonds national d’AENF alimenté par l’Etat, les collectivités décentralisées, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers.

Tableau 29 : Financement de l’AENF (en milliards GNF)

Projets 2011 2012 2013 2014 2015 Coût total

Qté Coût Qté Coût Qté Coût Qté coût Qté coût

Mise en œuvre et suivi-évaluation

- la promotion des démarches innovantes intégrées ;

- la concentration des actions sur les femmes et leurs enfants dans les zones rurales ; - la promotion de l’environnement lettré durable et la prise en compte du multilinguisme;

- le développement de méthodologies de passage des langues nationales au français ; - l’utilisation des caractères coraniques harmonisés et le N’KO dans les offres d’AENF ; - la vulgarisation des bonnes pratiques innovantes telles que l’approche REFLECT ;

- l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dans le processus d’apprentissage ;

- l’intégration des programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle dans les différentes politiques nationales et sectorielles de développement ;

- le développement des curricula et du matériel didactique ;

- la prise de mesures incitatives pour la production d’écrits en LN ;

- la formalisation du partenariat avec les institutions d’enseignement professionnel et supérieur et avec les autres institutions spécialisées ;

- l’opérationnalisation du suivi/ évaluation.

Tableau 30 : Budget prévisionnel 2011-2015 (en GNF)

3.2.6 Promotion de la Jeunesse