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La Guinée était pro nataliste au cours des vingt premières années de son indépendance. A partir de 1980, le Gouvernement a changé d’attitude, après s’être aperçu qu’il n’était pas possible d’ignorer indéfiniment la dimension population dans le développement. C’est ainsi que les travaux d’un Groupe Interministériel d’Experts Nationaux en matière de Population (GIENP), créé en 1991, ont débouché sur l’élaboration et l’adoption en 1992, d’une déclaration de politique nationale de population.

La politique nationale de population de la Guinée prend en compte ces corrélations nécessaires entre les variables démographiques et les facteurs socio-économiques et culturels. Elle repose sur la reconnaissance des droits des individus, des couples et des groupes sociaux définis et garantis par la Loi Fondamentale. Elle a pour objectif essentiel la valorisation des ressources humaines à travers des actions visant à réaliser un équilibre entre la population et les ressources disponibles.

2.2.1 Répartition de la Population

Selon les résultats du dernier recensement général de la population et de l’habitation réalisé en décembre 1996, la population était de 7 156 406 contre 4 660 582 habitants en 1983, soit un taux d’accroissement annuel intercensitaire de 3,1%. A ce rythme, la population guinéenne est estimée à 11,3 millions d’habitants en 2011. Si cette tendance se maintient, la population atteindra en l’an 2015, 15 millions d’habitants, dont une forte proportion de femmes (51,1%) et de jeunes de moins de 15 ans (45,6%). Les enfants de 0 à 18 ans représentent à eux seuls, plus de la moitié de la population totale (53,5%).

La population est essentiellement rurale (70%). Celle urbaine, en nette progression est évaluée à 30%.

La population guinéenne est répartie entre les régions naturelles du pays comme suit: Basse Guinée (20,4%), Moyenne Guinée (22,9%), Haute Guinée (19,7%), la Guinée Forestière (21,7%). La zone spéciale de Conakry abrite 15,3% de la population totale.

L’examen de la structure de la population par groupe d’âges et par sexe révèle au prime à bord la prédominance de la population féminine à tous les âges. Les femmes représentent 51,1% de la population totale (96 hommes pour 100 femmes).

La population guinéenne est très jeune. Environ 46% de la population est âgée de moins de 15 ans.

L’examen de la pyramide des âges révèle les caractéristiques suivantes : - une base large, conséquence d’une forte natalité

- un sommet rétréci, témoignant d’une forte mortalité aux âges avancés

Le groupe d’âge 15-64 ans qui correspond aux âges d’activité représente près de 50% de la population totale, et la population âgée de plus de 65 ans représente 4,5% de la population totale.

2.2.2 Indicateurs sociodémographiques

La Guinée est un pays à forte natalité et à fécondité élevée, caractérisée par des maternités précoces et une proportion importante de femmes en âge de procréer. Le taux brut de natalité est estimé à 38,4‰

et l’indice synthétique de fécondité à 5,7 enfants par femme. Le retard économique, les normes sociales et culturelles, l’insuffisance d’informations sur les méthodes de régulation des naissances ainsi que des infrastructures sociales favorisent cette descendance élevée.

L’espérance de vie estimée en 2010 reste faible (58,9 ans). L’amélioration de ce ratio nécessite des efforts soutenus au cours des années à venir, notamment en matière de réduction de la pauvreté et d’amélioration des services de santé. La mortalité demeure élevée. Cela s’est traduit par des taux bruts de mortalité pour l’ensemble du pays de 14,2‰ (RGPH-96). Les niveaux de mortalité infantile en 2005 (91‰) et infanto - juvénile (163‰) demeurent encore élevés par rapport à la moyenne de l’Afrique Subsaharienne en dépit de la mise en place du Programme Élargi de Vaccination, de Soins de Santé Primaire et de Médicaments Essentiels (PEV/SSP/ME). Le paludisme représente la première cause de morbidité.

En outre, l’analphabétisme toucherait près de 70% des femmes et 50% des hommes. Ces taux n’ont pratiquement pas évolué au cours des trois dernières années. Les indicateurs de l’éducation ont enregistré, néanmoins, quelques améliorations. Le taux de scolarisation a connu une progression continue pour atteindre 85% pour les garçons et de 77% pour les jeunes filles. Cependant, la qualité de l’éducation reste encore très médiocre.

Aussi, la Guinée est caractérisée par un faible degré d’urbanisation (30%) avec une répartition spatiale déséquilibrée. En effet, 51,2% de la population urbaine habitait dans l’agglomération de Conakry (1.094.075 habitants) selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 1996.

Par ailleurs, il n’existe au niveau des régions, aucune métropole d’équilibre face à Conakry où se concentre l’essentiel des unités industrielles, de l’administration, des emplois tertiaires et des services sociaux.

L’insalubrité de l’habitat demeure encore un des traits marquants du cadre de vie de la majorité des guinéens en 2008. Toutefois, l’amélioration de la gestion et le renforcement de la fiabilité de

l’approvisionnement des populations en eau potable ont bien été intégrés dans les priorités du gouvernement au cours de ces dernières années.

Cependant, en termes de régularité et de qualité de la distribution d’eau, la situation s’est sensiblement dégradée, notamment à Conakry. En effet, dans plusieurs quartiers de la ville, la desserte se limite à quelques heures seulement, deux à trois jours par semaine. De 2002 à 2007 le taux d’accès est passé respectivement de 62% à 73% dans l’ensemble du pays.

2.2.3 Mouvements migratoires

La migration constitue la troisième variable de la dynamique d’une population, après la natalité et la mortalité. Les mouvements migratoires influent sur la répartition spatiale de la population et, dans la majorité des cas, participent des stratégies de survie tant au niveau individuel qu’à celui des ménages.

D’où la nécessité de la prise en compte de la migration dans toute politique de développement en général, et celle démographique en particulier.

S’agissant des caractéristiques générales de la migration en Guinée, il y a lieu de souligner que les premiers mouvements migratoires importants en Guinée semblent remonter à l’indépendance du pays, en 1958. La mise en place de nouvelles institutions politiques d’alors, avec notamment un pouvoir central fort, d’inspiration socialiste, a contraint nombreux Guinéens à l’exil vers les pays voisins (Sénégal et Côte d’Ivoire notamment). Le changement politique intervenu suite au décès du premier président en 1984, marque l’avènement d’un nouveau régime caractérisé par le libéralisme économique et la démocratisation de la vie publique. Ce fait marquant a favorisé le retour de nombreux Guinéens qui vivaient à l’étranger et a renforcé la mobilité interne des populations. Même s’il n’existe pas de statistiques officielles, on estime par exemple à plus de deux millions le nombre de Guinéens vivant au Sénégal.

Les migrations récentes en Guinée, quoique touchant en grande partie des Guinéens, ont été considérablement influencées par les conflits sociopolitiques des années 1990 enregistrés au Liberia et en Sierra Leone, et plus récemment, en Côte d’Ivoire au début des années 2000. Du coup, la région frontalière à ces pays (la Guinée Forestière) a enregistré un flux important de réfugiés venant de ces pays totalisant 600000 personnes.

La migration est un phénomène très sélectif. Les données du RGPH-II de 1996 montrent que la migration touche essentiellement les individus de 5-45 ans en général, mais de façon plus importante ceux de 20-45 ans que les autres, traduisant ainsi le fait que la migration est essentiellement une affaire d’adultes. Les raisons sont diverses et varient en fonction de l’âge : confiage et scolarité pour les jeunes, emploi (recherche, mutation) et amélioration des conditions de vie pour les adultes.

Concernant les zones d’immigration, zones d’émigration et facteurs associés, on note que la proportion des migrants durée de vie1 est passée de 15,4 % à 14,5 % de 1983 à 1996.

L’analyse des taux nets de migration durée de vie montre qu’en Basse Guinée, les préfectures sont des zones d’immigration moyenne. Elles sont bénéficiaires dans leurs échanges avec les autres préfectures de la Guinée. Boké doit ce gain à la présence de cités industrielles de Kamsar et de Sangarédi, Fria à celle d’un complexe industriel important. Les préfectures de Boffa, Dubréka, Télimélé et Kindia sont des zones d’émigration. Pour les trois premières, cette situation serait attribuable à leur faible niveau de développement, tandis que pour Kindia, cela serait dû à sa position de ville-carrefour.

Un migrant durée de vie est tout individu dont la préfecture de résidence pendant la période de référence, est différente de1

sa préfecture de naissance .

La Moyenne Guinée est une région d’émigration car toutes les préfectures y sont déficitaires dans leurs échanges. Les zones de forte émigration sont les préfectures de Pita, Dalaba, Mamou, Labé et Tougué, alors que Koundara et les autres préfectures sont des zones d’immigration. C’est l’une des conséquences de la dégradation de l’écosystème dans cette partie du pays. Notons que Gaoual et Koundara sont des préfectures qui regorgent d’énormes potentialités agricoles (riz, arachide, etc.).

La Haute Guinée présente une situation presqu’identique à celle de la Moyenne Guinée. Entre la préfecture de Kérouané, zone de forte immigration, et celle de Kouroussa, zone de forte émigration, toutes les autres préfectures connaissent une émigration moyenne. Kérouané bénéficie des échanges migratoires internes du fait de la présence de la ville diamantifère de Banankoro qui attire de nombreux chercheurs de diamant. Kouroussa doit sa particularité au fait qu’elle est le foyer de l’onchocercose en Guinée. Pour les autres préfectures, le milieu physique reste peu propice à l’agriculture et explique le peu d’attrait qu’elles exercent sur les migrants. À cela s’ajoute la tradition commerçante des peuples de la Haute Guinée, qui les pousse à des déplacements fréquents susceptibles d’aboutir à une installation définitive dans les zones d’accueil.

En Guinée Forestière, en dehors des préfectures de Beyla et de Kissidougou, zones d’émigration nette, toutes les autres préfectures sont moyennement attractives. Cette région a d’immenses potentialités agricoles qui font d’elles l’un des greniers du pays. Le développement de nombreuses plantations, telles que celles de la SOGUIPAH, y a favorisé l’essor des cultures de rente : l’hévéa, le café, le palmier à huile, etc.

Enfin, avec un taux net de migration de 45 % en 1996, Conakry est la zone d’immigration par excellence. Elle doit cette situation à ses fonctions administratives et économiques.

En termes de tendances, notons que la mobilité interne en Guinée pourrait conduire à un déséquilibre démographique régional important ainsi qu’à un vieillissement et une féminisation des régions d’émigration nette que sont la Moyenne Guinée et la Haute Guinée. Les villes pourraient connaître un essor sans précédent, ce qui aura pour conséquence l’aggravation des problèmes sociaux et économiques.

Par ailleurs, l’importance des flux migratoires internes en Guinée suggère quelques recommandations.

Les potentialités économiques inégales entre régions étant à la base des migrations observées, l’adoption de programmes de développement régional axés sur les activités génératrices de revenus permettra de retenir les populations dans les zones d’émigration nette. En outre, des études approfondies sur les causes et conséquences de la migration doivent être réalisées afin de mieux cerner les contours de ce phénomène si peu étudié en Guinée.

Quant à la contribution de la migration au développement socioéconomique, on remarque que, selon les résultats de Enquête Intégrée de Base pour l’Évaluation de la Pauvreté (EIBEP) de 2003, plus d’un ménage guinéen sur trois (36,1 %) a reçu un transfert (en espèces ou en nature) au cours des 4 derniers mois ayant précédé l’enquête. De fortes disparités sont enregistrées entre les régions. La Moyenne Guinée et la Basse Guinée enregistrent les proportions les plus élevées de ménages ayant reçu un transfert (51,8 % et 44,1 %, respectivement). La Guinée Forestière (près de 24 %) est la région naturelle qui reçoit moins de transfert.

Les transferts reçus sont plus importants en milieu rural (près de 39 %) et dans les centres urbains de l’intérieur (32,5 %). Plus de la moitié des bénéficiaires (55,1 %) sont des femmes résidant principalement en milieu rural (61,3 %), notamment en Moyenne Guinée (69,3 %).

En 2003, les montants des transferts reçus (quelle que soit la provenance de ces transferts) par les ménages sont évalués à 238,4 milliards de FG (soit près de 40 millions US$) dont 131,1 milliards de

FG en espèces, 41,1 milliards de FG en produits alimentaires et 66,1 milliards sous d’autres formes en nature soit une moyenne annuelle de 327.818 FG (55 US$ environ) par ménage.

Les transferts reçus en espèces sont importants à Conakry (42,4 milliards de FG), en Moyenne Guinée (38,2 milliards de FG) et en Basse Guinée (33,7 milliards de FG), plus particulièrement dans les régions administratives de Boké (25,4 milliards de FG), Kindia (19,8 milliards de FG), Mamou (14,4 milliards de FG) et Labé (12,3 milliards de FG). Une autre caractéristique de ce type de transfert, c’est le volume qu’il représente pour le milieu rural (62,7 milliards de FG).

La migration participe ainsi à stratégies de survie des populations. De ce point de vue, elle contribue de manière non négligeable au développement socioéconomique. Toutefois, l’évaluation de la contribution de la migration au processus de développement socioéconomique est difficile à évaluer sans des données fiables sur le phénomène, comme c’est le cas en Guinée. C’est pour cette raison, qu’il est opportun d’entreprendre des enquêtes pour disposer d’informations et de données pour une meilleure intégration de la migration dans les politiques et programmes.

2.2.4 Population active, emploi, chômage

Selon les données fournies par l’enquête légère pour l’évaluation de la pauvreté 2007-2008, réalisée par l’Institut National de la Statistique dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de la Stratégie de réduction de la pauvreté, le taux d’activité global de la population est estimé pour l’ensemble du pays à 78,7 %. Cette préparation de la population rurale dans l’emploi pourrait être justifiée par le faible niveau de scolarisation et le faible taux d’urbanisation. Ce taux d’activité est plus élevé en milieu rural (89,6%) qu’en milieu urbain (58,2%).Selon le sexe, le taux d’activité des femmes (80,9%) est plus élevé que celui des hommes (76,2%).

L’enquête montre aussi que l’évolution du taux d’activité par groupes d’âge et sexe révèle (i) une précocité de l’emploi (le taux d’activité à 15-29 ans est de 7 3% chez les femmes et 60,8% chez les hommes (ii) un départ tardif du marché du travail plus remarquable pour les hommes qui ont un taux d’activité de 67,4% à 65 ans et plus contre 41,1% pour les femmes.

La répartition des travailleurs par branche d’activité indique que 68,4% des travailleurs sont occupés dans l’agriculture, la chasse, la cueillette et l’exploitation forestière, 15,5% dans le commerce et 16,1%

dans les autres branches d’activité. Dans le même ordre, la répartition de la population occupée par statut de l’emploi indique que c’est parmi les jeunes que l’enquête a enregistré plus d’aides familiaux et d’apprentis dont l’âge varie de 15 à 30 ans.

L’enquête démontre, par ailleurs, que le principal refuge des actifs occupés se trouve dans les micro-entreprises formelles ou informelles (près de 9 travailleurs sur 10). Les individus et les ménages emploient 5,4% des actifs occupés alors que seulement 3,1% des travailleurs sont engagés par l’Administration. Les grandes entreprises privées offrent du travail à 3,4% des actifs.

Sur un autre plan, l’enquête révèle que la population active en situation de chômage était estimée à 1,3% en 2007, avec Conakry qui se démarque par un taux de 4,3%. Si le chômage peut sembler peu élevé, le sous-emploi, par contre, est très élevé ; il touche 9,1% de la population active au niveau national (7,5% pour les hommes et 10,5% pour les femmes).

Un autre indicateur qui mérite une attention particulaire, c’est le taux de dépendance économique qui est défini comme le rapport entre le nombre d’inactifs et le nombre d’actifs. Cet indicateur exprime la charge économique (en terme d’inactifs) supportée par chaque actif. Au niveau de l’ensemble du pays, le taux de dépendance est de 40,8 % autrement dit, 100 actifs supportent le poids économique de 40,8 individus inactifs.

Ces informations globales indiquent des défis importants de l’emploi en Guinée qui sont, entre autres : (i) la croissance rapide de la population active (15-54 ans) et (ii) l’insuffisance de performances économiques pour absorber l’ensemble des demandeurs d’emplois. Les projections démographiques indiquent un accroissement considérable des jeunes au-delà de 2015.

C’est pourquoi, le plan doit relever les performances économiques du pays qui conditionnent, tout à la fois, les effets directs d’emploi et la dynamique des initiatives privées qui reposeront sur des opportunités d’investissement et de développement d’activités créatrices d’emplois.

En d’autres termes, le plan devra prévoir des programmes dont la mise en œuvre permettra de :

- faire du bonus démographique une opportunité en vue d’atteindre les objectifs de développement fixés, ce sur la base de trois conditions : (i) un système’ éducatif de qualité, (ii) une baisse de la fécondité qui diminuera le taux de dépendance, et (iii) la réduction de l’écart d’inégalité dans la distribution des revenus ;

- promouvoir le développement durable avec l’augmentation des performances économiques pour élargir les chances de création d’emplois ;

- initier et mettre en œuvre des programmes à haute intensité de main d’œuvre ; - renforcer l’offre de formation professionnelle et technique ; et

- assurer l’adéquation entre formation et emploi.

2.2.5 Intégration des objectifs de population

L’exclusion pendant longtemps de la variable démographique du champ de la planification, comme facteur intrinsèque du développement a contribué à aggraver les problèmes que le système de planification cherche à résoudre. C’est pourquoi, un des défis majeurs auxquels la Guinée doit faire face, au cours de la mise en œuvre du plan quinquennal est la maitrise de sa démographie.

Pour cela, il faudra prendre en compte de manière explicite les objectifs de la politique de population ci-après dans les différents objectifs du présent plan quinquennal :

- intégrer les variables démographiques aux programmes socio-économiques ; - porter le taux de natalité à un niveau soutenable par les familles et la société ; - réduire la mortalité ;

- maîtriser les migrations et le processus d’urbanisation ; - améliorer le niveau l’alimentation des populations ;

- développer l’éducation des différentes couches de la population ;

- élever la qualification de la main d’œuvre, les niveaux de l’emploi et du revenu des populations et en assurer une répartition équitable ;

- améliorer l’habitat ;

- protéger et sauvegarder l’environnement ;

- assurer l’intégration de la femme et des jeunes au processus de développement ;

- protéger les groupes vulnérables ; les enfants, les jeunes, les personnes du troisième âge et les handicapés ;

- améliorer la connaissance des problèmes de population ;

- assurer une large sensibilisation des différentes couches sociales aux problèmes et politiques de population ;

- promouvoir un développement équilibré des régions en rapport avec leur contexte démographique.

Pour y arriver, l’élaboration et l’utilisation de projections nationales de population de type « aide à la décision » constituent la première étape incontournable de prise en compte réelle de la variable population dans les politiques sectorielles. C’est pourquoi, le présent plan dispose de telles projections.

Ces projections seront largement diffusées, reconnues et utilisées par tous les acteurs et les secteurs.

Elles doivent constituer en effet une base unique de référence pour la fixation des objectifs de l’ensemble des secteurs, y compris les objectifs identifiés dans les stratégies d’accélération de la croissance et de lutte contre de la pauvreté.

Dans le cadre de l’intégration, l’accent devrait aussi être mis sur l’élaboration d’objectifs sectoriels tenant compte entre autres (i) des estimations de la taille et des caractéristiques prévues de la population, particulièrement en ce qui concerne le sexe, les groupes d’âge, la répartition selon le lieu de résidence, (ii) l’augmentation des divers besoins (éducation, santé, logement, consommation…) engendrée par la croissance de la population et sa composition par sexe et âge (iii) des effets que peuvent avoir les migrations des zones rurales vers les zones urbaines sur le niveau de répartition du revenu, la production, la consommation et l’investissement.

Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan quinquennal, il est envisagé de réviser la Politique Nationale de Population et d’actualiser le Programme National d’Action en matière de population en vue d’une meilleure prise en compte de la dynamique de population et de son interdépendance avec les besoins des jeunes, de la santé de la reproduction et de l’égalité des sexes.

CHAPITRE III : RETABLISSEMENT ET RENFORCEMENT DES