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CHAPITRE I : CONTEXTE GLOBAL

1.1.3 Contexte régional et international

La plupart des pays de l’OCDE présentent aujourd’hui de nombreux signaux alarmants qui pourraient menacer la croissance mondiale. L’endettement des Etats, des ménages et des entreprises, l’essoufflement de la croissance, le chômage grandissant, la recapitalisation des banques, représentent autant de défis à surmonter et demanderaient certainement du temps avant que la situation économique et financière se stabilise et la croissance revienne. Cet état de fait pourrait impacter dans une certaine mesure le financement public fourni par les gouvernements d’Europe, d’Amérique du Nord et du Japon aux pays en développement, sans que cela soit nécessairement le cas pour les investissements privés en provenance de ces mêmes pays du fait du processus de délocalisation, de la recherche de nouvelles niches d’affaire et de profit, et des potentialités qui existent dans bon nombre de pays en développement, notamment les pays émergents et l’Afrique. Il est évident aujourd’hui que le centre de gravité de la croissance s’est déplacé de l’occident vers les pays émergents d’Asie, d’Amérique Latine et d’Afrique.

Même si la crise économique globale a impacté certains pays émergents orientés vers l’exportation et dont les marchés financiers sont exposés aux risques boursiers, les économies africaines, asiatiques et latino-américaines restent globalement en mode de croissance soutenue bien qu’en dessous des pics atteints en 2007 et 2008.

Au cours de la décennie écoulée, l’Afrique a figuré parmi les régions du monde qui ont enregistré une forte croissance. Actuellement, à l’échelle globale, la moitié des économies avec une croissance de plus de 7% se situent en Afrique. Certains pays africains majeurs, comme précédemment en Asie, sont en passe de construire un tissu économique et social qui peut les transformer en pôles de croissance et de profit. La globalisation continue du capital a assidûment attiré des investisseurs et entreprises vers des marchés africains à fort potentiel.

L’Afrique offre un terrain d’opportunités à long terme semblable à celui qui a transformé les économies asiatiques. Elle dispose de richesses minérales considérables dont l’exploitation à nos jours n’a fait qu’entamer les vastes gisements. Les estimations évaluent les ressources minières africaines à 15000 milliards de dollars américains. En plus, l’Afrique offre de nombreuses autres opportunités d’investissement, de croissance et de création de richesse. Le continent englobe 60% des terres arables mondiales non cultivées et a de nombreuses autres ressources non minérales. C’est en effet une des régions du monde les plus riches en termes de biodiversité avec de grandes réserves d’eau non exploitées.

De surcroît, une autre ressource de l’Afrique réside dans l’émergence d’un nouveau marché de près d’un milliard de consommateurs, car sur les dix dernières années, la consommation a représenté un quart du PNB annuel régional ; ce qui dénote une demande intérieure forte notamment dans les secteurs du transport, des infrastructures, de la construction et de l’agriculture. C’est cette demande intérieure qui a d’ailleurs mis le continent relativement à l’abri des chocs extérieurs induits par les crises économiques et financières internationales. Les groupements économiques créés, les zones de

libre-échange, les efforts visant la création d’union monétaire, et les accords passés au niveau bilatéral entre les pays africains ont facilité les échanges commerciaux et stimulé les économies.

La croissance du revenu par tête est en progression continue dans la plupart des pays du continent. Elle est estimée atteindre une moyenne de 5.7% entre 2011 et 2015, ce qui favoriserait davantage la consommation des ménages et l’élargissement du marché intérieur.

Par ailleurs, tandis que l’évolution démographique des pays développés décrit un vieillissement de la population, celle de l’Afrique illustre une population jeune et aussi de plus en plus éduquée. Si la croissance démographique actuelle se maintient, dans trente ans l’Afrique aura une population active plus importante que celle de la Chine ou de l’Inde. Cela représente un atout supplémentaire à même d’accélérer le développement.

Le PNB du continent se situant à 1600 milliards de dollars est aujourd’hui égal à celui du Brésil ou de la Russie. Mais le continent africain dans sa globalité est en train d’enregistrer des avancées significatives démontrées par le progrès économique impressionnant des dix dernières années. L’image d’un continent miné par la mauvaise gouvernance, la famine et la misère est en train de changer radicalement.

Alors que les flux de capitaux vers l’Afrique se concentrent sur les marchés les plus importants en l’occurrence l’Afrique du Sud, le Maroc, la Tunisie, l’Ile Maurice et l’Egypte, des « pays émergents de demain » comme le Nigeria, le Kenya, le Ghana et la Guinée sont tout autant sinon parfois plus attractifs. A titre d’exemple le Nigeria, pays le plus peuplé et deuxième exportateur de pétrole du continent pourrait dépasser l’Afrique du Sud dans cinq ans en maintenant ses taux de croissance actuels. Il n’en demeure pas moins que globalement et en comparaison avec les pays du sud-est asiatique, l’Afrique a peu attiré l’attention des investisseurs, et est restée un terrain inexploré d’opportunités.

Nonobstant les progrès indéniables réalisés, en termes globaux, sur le plan de la gouvernance et du climat des affaires, beaucoup reste à faire pour que l’Afrique soit réellement attirante pour les investissements. Il est établi que les pays qui enregistrent la plus forte croissance et attirent les flux de capitaux étrangers sont ceux qui ont engagé et réussi des réformes politiques et macroéconomiques, créé un environnement propice aux investisseurs et engagé des mutations économiques importantes plus particulièrement des reformes monétaires, juridiques, commerciales, fiscales et financières.

L’amélioration des termes de l’échange, l’intensification de la coopération avec les pays du sud, et la création de conditions de confiance et de partenariat constituent la nouvelle donne en Afrique. Les échanges des pays du continent avec le reste du monde et notamment les nouveaux pays émergents du groupe ‘BRIC’ jouent un important rôle pour le développement du continent. Il est attendu qu’en 2015, les échanges Afrique-BRIC représenteront 530 milliards de dollar, soit une augmentation de plus de 350%, dépassant en valeur les échanges bilatéraux entre les Etats-Unis et l’Europe.

Même si l’Afrique est encore vue comme un continent en souffrance, beaucoup reconnaissent les opportunités qu’elle offre voyant en elle la prochaine zone de croissance. Les industries extractives, l’agriculture, les industries manufacturières, le secteur financier et les télécommunications sont indéniablement les secteurs porteurs de cette croissance

Il est clair que certains défis restent, mais à en juger par la multiplication et la diversification de fonds d’investissements spécialisés sur l’Afrique, il est réaliste de demeurer optimiste quant aux investissements productifs sur le continent. Toute stratégie sérieuse à long terme des gouvernements, des compagnies et des multinationales doit nécessairement inclure l’Afrique.

Sur le plan de la coopération internationale

Le retour de la Guinée à la normale a ouvert le champ à une diplomatie dite « offensive » symbolisée par le slogan « la Guinée est de retour » qui vise à redorer l’image du pays et à nouer de nouveaux partenariats à travers le monde.

Les partenaires bi et multilatéraux et les ONG apportent un appui précieux dans des secteurs aussi diversifiés que le développement rural, l’éducation, la santé, l’agriculture, la lutte contre la pauvreté, la réalisation d’infrastructures, la protection de l’environnement, et le renforcement des capacités humaines et institutionnelles.

La Guinée entretient des relations d’amitié et de coopération avec la quasi-totalité des pays du monde.

Des relations privilégiées sont tissées plus particulièrement avec les pays du continent africain. La Guinée est membre de l’Union Africaine, de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de plusieurs organisations sous régionales telles que l’Union du Fleuve Mano, l’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), l’Organisation de Mise en Valeur du Fleuve Gambie (OMVG) et l’Autorité du Bassin du Niger (ABN).

Elle est également membre d’une multitude d’organisations internationales dont l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

L’implication de la CEDEAO dans la résolution de la crise en Guinée a eu un impact positif sur les guinéens et la perception qu’ils ont de leur appartenance à l’organisation sous régionale. En effet, la CEDEAO a joué un rôle de premier plan dans la normalisation de la situation en Guinée, en s’y investissant financièrement et politiquement. Les guinéens croient de plus en plus à la marche vers l’intégration en Afrique de l’Ouest, une intégration qui signifie une appartenance à un marché plus vaste avec des opportunités d’échanges et d’épanouissement des populations plus larges.

La Guinée a accueilli des milliers de réfugiés et continue à recevoir des immigrants de la sous-région traduisant ainsi son ouverture, avec des populations accueillantes qui aspirent voir un jour leur pays devenir un pôle de développement régional.

En effet, l’exploitation judicieuse de ses multiples ressources minières fera de la Guinée un espace de rencontre et d’échange. Il n’y pas de doute que son intégration à la ZMAO sera une réalité et que la CEDEAO évoluera vers une Union des Etats dans laquelle la Guinée aura toute sa place.

La Guinée prendra une part plus active dans les activités des organisations sous régionales plus particulièrement en matière d’aménagements hydro agricoles et hydroélectriques.

Le pays sera plus actif dans la mise en œuvre des programmes régionaux de la CEDEAO et de l’UA tels que : les infrastructures, les travaux d’aménagement, la gestion des cours d’eau, la gestion de l’environnement, les programmes de jeunesse, la recherche agronomique et forestière, le réseau ouest africain des organisations paysannes et le réseau ouest africain de l’élevage. Le pays participera à l’interconnexion des réseaux électriques et routiers. Autant d’initiatives et de programmes qui contribueront à stimuler les activités économiques dans le pays.

Ainsi, au niveau régional et international, l’optimisme pour la Guinée est de mise, car elle continue à enregistrer une croissance forte et un dynamisme économique et commercial de nature à réduire d’éventuelles retombées négatives de la crise des économies occidentales sur le pays.

Ces faits majeurs auront des répercussions notables sur la trajectoire politique, économique et sociale de la Guinée pendant les années à venir.

C’est dans ce contexte qu’est élaboré ce plan quinquennal de développement qui mesure le poids des défis, l’ampleur des enjeux, mais aussi les opportunités qui sont malgré tout réelles et qui sont à saisir.