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L’importance du stage dans l’insertion professionnelle des étudiants Nicole Escourrou *

1. Stage en formation initiale, trajectoires des étudiants vers l’insertion professionnelle

1.3. Trajectoires d’étudiants

L’analyse des trajectoires de ces étudiants sur quatre à cinq ans montre le poids grandissant des stages et des emplois réalisés pendant leurs études supérieures. Le recours à différentes formes de stage peut être facilement montré : des stages en immersion aux stages en responsabilité selon la typologie de Pelpel (1989, 2001). Leurs objectifs diffèrent et les contenus pratiques également. Ils sont fortement liés au type de formations choisies. Des réorientations en cours de cursus, hors de la logique de continuité de cursus, sont lisibles dans les CV de ces étudiants et montrent des degrés de variation de formations supérieures importants. Des efforts de professionnalisation de cursus ont été clairement indiqués. La lecture des trajectoires indique également que l’expérience professionnelle des étudiants concernés est déjà assez conséquente, tant au niveau des emplois, des engagements associatifs que des stages déjà réalisés avant l’année du master concerné. Cette analyse de trajectoire a été rendue possible par le traitement des CV transmis par les étudiants concernés. Nous n’avons pu avoir à notre disposition et dépouiller que trente CV2 du premier groupe et treize du second groupe comme le montre le tableau ci-dessous, portant la taille du groupe étudié sur cette partie à 43 (au lieu de 44).

Tableau 2

RÉCAPITULATIF DES CV–COMPARAISON DES ACTIONS DÉJÀ EFFECTUÉES PRÉCÉDEMMENT

Groupes G1 = 30 G2 = 13

Acteurs/Stages et emplois Total moyenne/

personne Total moyenne/

personne Stages déjà effectués précédemment

Nombre total de stages 73 2,4 25,0 1,9

Durée totale (estimation en mois) 196 6,3 58,5 4,5

Stage en immersion 18 0,6 16,0 1,2

Stage en responsabilité 55 1,8 9,0 0,7

Emplois occupés toute nature confondue

Nombre total d’emplois 78 2,6 27,0 2,1

Estimation durée (années) 42 1,4 45,5 3,5

Nombre de formations supérieures différentes

suivies avant le master 54 1,8 20 1,5

Engagements associatifs

Nombre d’engagements 16 0,5 11 0,8

2 Dû à l’abandon d’un étudiant après passation des questionnaires ; le CV était transmis dans le cadre des cours suivants.

La plupart des étudiants concernés se sont réorientés pendant leur parcours académique dans l’enseignement supérieur. Sur les 43 personnes de notre échantillon étudié, seules 3 personnes, soit 7 %, sont dans un master dont le contenu est proche de celui de leur première année dans l’enseignement supérieur. Ces chiffres semblent d’autant plus faibles que les formations que nous avons prises en compte dans notre étude sont des formations de master pointues et spécialisées.

Les graphiques suivants montrent les trajectoires des étudiants en fonction du nombre de formations différentes suivies après leur baccalauréat et avant la formation concernée actuelle. À ce stade, 37 % des personnes étudiées ont suivi une formation en plus de celle qu’elles suivent actuellement, 56 % en ont suivi deux, 5 % en ont suivi trois et 2 % en ont suivi quatre. Le tableau de droite illustre cette répartition pour les deux groupes. Ce sont ceux du Master 1, donc en bac+4, qui ont suivi le plus de formations différentes (par exemple une personne a commencé son parcours dans l’enseignement supérieur par un cursus en économie/gestion, puis en droit, puis a obtenu un BTS assistant gestion PME et enfin une licence en ressources humaines RH). Ils ont donc réorienté leur formation pour davantage correspondre à leur cible professionnelle actuelle. Même encore à ce stade, quelques rares personnes hésitent encore. Ceux du Master 1 ont des parcours plus « professionnels » avec des allers-retours nombreux entre les études et les expériences professionnelles.

Graphiques 1

NOMBRE DE FORMATIONS SUPÉRIEURES DIFFÉRENTES SUIVIES (APRÈS LE BAC ET AVANT LA FORMATION CONCERNÉE) COMPARAISON POUR LES 43 PERSONNES ET PAR GROUPE

Degré de variation pour les deux groupes

Ont suivi 1 formation en

plus 37%

Ont suivi 4 formations en

plus 2%

Ont suivi 3 formations en

plus 5%

Ont suivi 2 formations en

plus 56%

Degré de variation de formations supérieures suivies par groupe

0 5 10 15 20

1 2 3 4

Groupe 1 Groupe 2

D’autres ont changé radicalement de cursus pour le rendre plus « professionnalisant » : une personne a d’abord suivi des études d’histoire, puis a obtenu un BTS assistant PME, puis a validé une licence RH et avant de poursuivre en Master 1 RH. Une autre personne de la seconde formation considérée a suivi un cursus de lettres, puis en histoire, puis en géographie pour enfin suivre les cours en affaires européennes (Master 2). Un autre exemple montre que la personne a suivi un parcours en biologie, puis en LEA (langues étrangères appliquées) avant de suivre le même cours d’affaires européennes. Le lien n’est pas évident de prime abord...

Pour notre échantillon, ce n’est qu’à partir de la licence que la correspondance entre la filière de licence et la suite dite « logique » en Master (1 ou 2) commence à émerger. À ce stade, ils sont 19 sur les 43 personnes à être dans un master en lien avec la licence, soit 44 % des personnes. En Master 2, 4 étudiants, (soit 9 %) ont déjà un Master 2 validé avant de suivre celui dans lequel ils sont inscrits en 2006-2007. Ces réorientations académiques sont nombreuses puisque le nombre de formations différentes suivies avant le cursus actuel de ces étudiants est de 54 pour le premier groupe et 20 pour le second groupe, soit plus de 1,8 ou 1,5 formation par étudiant en moyenne.

On constate la part non négligeable de l’expérience professionnelle déjà acquise par les étudiants en cours de cursus :

• 2,4 à 1,9 de stages effectués en moyenne par personne, pour une durée cumulée de 6,3 à 4,5 mois ; il s’agit pour le premier groupe davantage de stages dits en responsabilité (selon Pelpel), soit 1,8 de stages en responsabilité contre 0,6 en immersion, alors que ceux qui sont en Master 2 ont fait majoritairement des stages en immersion (1,2 contre 0,7 en responsabilité) ;

• 2,6 à 2,1 emplois occupés en moyenne, pour une durée cumulée de 1,4 à 3,5 années.

Les graphiques ci-dessous montrent un autre aspect de leur trajectoire, à leur point de départ, celui de leur série de baccalauréat (bac). Les étudiants du Master 1 (groupe 1) présentent une beaucoup plus grande variété de séries que ceux du Master 2 (groupe 2) dont les séries se situent majoritairement en S (scientifique), ES (économique) et L (littéraire), les trois grandes séries dites générales. Tentent-ils ainsi de modifier les orientations premières ? Les étudiants de Master 1 sont issus de séries spécialisées et déjà plus ou moins orientées professionnellement avec les séries STT, Sciences techniques et tertiaires (action et communication administrative (ACC), informatique et gestion, comptabilité et gestion ou commerce), et STI, sciences et technologies industrielles (génie électronique). Ceci a donc, pour certains, « conditionné », dans leur trajectoire, leur ouverture pour réaliser des stages et/ou des emplois. Ceci indique que les représentations du stage et de l’emploi (présentées par la suite) sont donc fondées sur un certain nombre d’expériences professionnelles, soit dans le cadre des stages, soit dans le cadre d’emplois. Leurs visions sont donc plus riches que celles de personnes n’ayant pas encore travaillé.

Graphiques 2

SÉRIES DE BAC –COMPARAISON POUR LES 43 PERSONNES ET PAR GROUPE

Séries de bac pour les 2 groupes

L 16%

ES 23%

S 14%

non mentionné

26%

STI

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