• Aucun résultat trouvé

différents indicateurs associés : types de matériaux, conditions de coupe, variations de température, etc., qui renvoient aux différentes classes de situations possibles.

Les catégories repérées sont :

• la pratique professionnelle future des étudiants,

• la présence d’éléments de la SCS dans la formation,

• la mise en œuvre de ces éléments de la SCS dans la formation.

En ce qui concerne la première catégorie, nous trouvons des différences entre les discours des deux enseignants. P1 fait souvent référence à la pratique professionnelle future des apprenants, à travers leurs possibles parcours professionnels et la différence entre les réalités professionnelles et les contenus enseignés.

Cependant, il insiste sur le besoin d’une formation interdisciplinaire et globale, opinion qui est aussi soutenue par les industriels qu’il côtoie. P3 insiste sur l’idée d’enseigner une connaissance globale du système et sur les difficultés que « les gens » trouvent dans l’atelier.

En ce qui concerne la deuxième catégorie, on peut identifier deux modalités de discours. P1 formule ses réponses en positionnant les différentes disciplines abordées dans l’ensemble du curriculum de la formation.

P3 répond de façon plus binaire, en relation à la mise en œuvre en formation – ou pas –, des situations professionnelles citées dans les questions.

Par rapport à la troisième catégorie, l’analyse des discours met en évidence l’importance de l’organisation du milieu didactique. D’abord, la dimension chronologique a une incidence sur le choix de certaines situations au détriment d’autres – l’usinage de pièces complexes n’est pas abordée parce que cela prend beaucoup de temps. Ensuite l’objectif du cours et la prise en compte de parcours des étudiants conduisent à privilégier certains contenus. Enfin, la dialectique théorie-pratique est présente dans les discours des enseignants.

Nous avons regroupé les deux catégories relatives à la SCS afin d’analyser l’intégration de ses éléments dans le curriculum. L’étude du syllabus de la formation a permis de repérer ces éléments dans d’autres disciplines en L1 et L2. Ainsi, nous y trouvons « métrologie », qui est un cours de L2 relatif à des savoirs utiles pour vérifier ou refuser une pièce que des étudiants ont usinée dans le cadre de la formation en L3.

Les analyses que nous venons de présenter concernent la mise en œuvre des contenus de formation, l’intégration dans le parcours de formation tout au long du curriculum et le lien entre ces contenus et le contexte professionnel. La méthodologie a reposé sur un outil développé à partir des situations de travail efficaces. L’analyse de contexte de la formation sous le regard de la SCS a permis d’entrevoir les liens entre les deux contextes, et a permis aussi de relever les écarts. Une double réflexion s’impose maintenant :

• la première tentera d’approfondir les réflexions sur l’innovation méthodologique qui vient d’être soulignée ;

• la deuxième élargira la réflexion vers le modèle universitaire dans lequel est inscrite la formation.

Conclusion et perspectives

Cette étude a contribué à répondre à la problématique du lien entre formation et travail, dans le cas de certaines filières des formations universitaires. La prise en compte de situations professionnelles et l’étude préalable des situations didactiques peuvent permettre la proposition de situations didactiques plus adaptées à la situation professionnelle visée. Ce travail répond ainsi à la question du statut des savoirs professionnels dans la construction de situations d’enseignement/apprentissage et, plus largement, à la question de l’élaboration des curriculums de formation. Dans cette perspective, la démarche proposée doit respecter le modèle d’université dans lequel la formation s’inscrit. Les situations didactiques proposées s’inspirent certes d’une situation de travail de référence efficace, à travers une modélisation effectuée (la structure conceptuelle de la situation) mais l’étude de deux situations a permis d’identifier des écarts entre la situation de référence et la situation de formation.

Nous avons adopté un outil issu de la didactique professionnelle. L’utilisation de cet outil pour une analyse relative à une filière ayant un fort lien avec le contexte professionnel, voire industriel, semble pertinente pour certaines situations de formations pratiques. Mais l’élaboration de ces situations doit tenir compte du contexte universitaire et des caractéristiques propres des situations didactiques.

 

Bibliographie

« Contrat quadriennal de développement 2007-2010 », Centre universitaire de formation et de recherche Jean-François Champollion, disponible sur http://www.univ-jfc.fr.

Joshua S. (1999), « Pour une didactique sociologique », Éducation et sociétés, n° 4/2, pp. 29-58.

Lenoir Y. & Boullier-Oudot M.-H. (dir.) (2006), Savoirs professionnels et curriculum de formation, Québec, Les presses de l’université de Laval.

Leplay E. (2006), De savoirs professionnels du travail social, Actes de la 8e Biennale de l’éducation et de la formation, Débats sur les recherches et les innovations, Lyon : INRP-APIEF.

Lessard C. & Tardif M. (2006), « La nature et la place d’une formation professionnelle selon les conceptions de l’université », in Lenoir & Boullier-Oudot (dir.), Savoirs professionnels et curriculum de formation, Québec, Les presses de l’université de Laval, pp. 27-66.

Mayen P. (2004), « Le couple situation-activité, sa mise en œuvre dans l'analyse du travail en didactique professionnelle », in J.-F. Marcel & P. Rayou (éds.), Recherches contextualisées en éducation, Paris, INRP.

Pastré P., Mayen P. et Vergnaud G. (2006), « La didactique professionnelle. Note de synthèse », Revue française de pédagogie, n° 154-1, pp. 145-197.

Samurçay R., Rogalski J. (1994), « Modélisation d’un "savoir de référence" et transposition didactique dans la formation de professionnels de haut niveau », in A. Gilbert, Y. Chevallard, J.-L. Martinand, A. Tiberghien, N. Balacheff (dir.), La transposition didactique à l’épreuve, Grenoble, La pensée sauvage éditions.

Savoyant A. (2005), « Tâche, activité et formation des actions de travail », Éducation permanente, n° 166, pp. 127-136.

« Syllabus des formations proposées », Centre universitaire de formation et de recherche Jean-François Champollion, disponible sur http://www.univ-jfc.fr.

Tanguy L. (1995), « Question de sociologie aux didacticiens sur les savoirs professionnels et leur ensei-gnement », in G. Arsac, J. Grea (dir.), Différents types de savoirs et leur articulation, Grenoble, La pensée sauvage éditions, pp. 81-91.

Outline

Documents relatifs