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Des exemples desquels s’inspirer

3.5 Les productions de 1* ONF/interactif résumées

3.5.27 O u tofM y Window

Out o f My Window (http://interactive.nfb.ca/#/outmywindow/) s’annonce comme un documentaire

« 360° », selon le même principe qu’Habiter, au-delà de ma chambre, offrant des vues interactives « from the global highrise ». D’une plus grande envergure qu'Habiter, cette production contient environ 90 minutes de matériel à explorer, 49 histoires dans 13 villes du monde48, soit 13 montages photo 360°, un par ville, qui se répartissent les 49 histoires, racontées pour la plupart en photomontages (mais sans création de mouvement par opposition à Habiter). Elle explore ainsi l’état de notre planète urbaine du point de vue de ceux qui voient le monde à travers les fenêtres de leur logement en tour d’habitation.

La production se démarque, d’une part, par le fait qu’elle a posté des équipes de réalisation dans 13 villes du monde et, d’autre part, par une interface particulièrement « esthétique » tout en étant fonctionnelle. Elle accorde en outre une section, « Participate », à part (autre URL) aux contributions des usagers. Il s’agit de photographies qu’elle organise selon le même principe et la même esthétique que la production principale.

Puisque Out o f My Window se démarque par son interface, tant celle de la production que celle de la section « Participate », voyons comment celle-ci se présente, en introduisant quelques-unes de ses caractéristiques :

48 Amsterdam, Bangalore, Beyrouth, Chicago, Cuba, Johannesburg, Istanbul, Montréal, Sao Paulo, Phnom Penh, Prague, Tainan, Toronto,

Superposition et découpages de photos, en style collage, pour former les images des menus et les 360° des sous-menus (ceux des 13 villes).

Trois modes de recherche dans le menu principal de la production : places (une carte avec des points sur les villes, en haut); spaces (une fenêtre pour chaque ville, au milieu); et faces (un visage pour chaque ville, soit la photographie gros plan de la personne qui parle au nom de la ville).

Trois modes de recherche dans le menu principal de « Participate » : Windows (sur 360°, différentes fenêtres avec une vue qui change); words (des fenêtres qui s’empilent dans la moitié inférieure de l’interface, et des mots en mouvement qui s’empilent dans la moitié supérieure de l’interface); colours (une rangée de 12 couleurs apparaît au bas de l’interface, l’image précédente reste visible, mais avec un filtre noir superposé). Ici par contre, les modes de recherche apparaissent un à la fois sur l’interface, alors que la production les superpose. - Les vidéos jouent sur tout l’espace de l’interface, seules les vidéos qui ne sont pas des

photomontages (3) n’occupent pas tout l’espace de l’interface et sont plus petites, centrées sur fond noir.

Les photographies partagées sont montrées, dans le cas de la recherche par fenêtres, en un plan pour une image. Dans le cas des recherches par couleurs et par mots, elles apparaissent d’abord en galerie, puis la vue d’un plan pour une image s’active lorsque l’usager sélectionne une image dans la galerie.

De façon générale, Out o f My Window est une production que nous dirons particulièrement dynamique sur le plan de l’aménagement de son interface, mais il s’agit là d ’une forme de dynamisme possible. Tout aussi dynamiques, Ma tribu c ’est ma vie (3.5.12) et Ici, chez soi (3.5.31), par exemple, le font valoir autrement.

3.5.28

Waterlife

Réalisée par le documentariste Kevin McMahon, cette production raconte les Grands Lacs en suivant le courant de ses eaux, du nord du lac Supérieur jusqu’à l’océan Atlantique (http://waterlife.nfb.ca/). On y parle à la fois des espèces marines et des habitants qui dépendent de cette eau. Le réalisateur a voulu revoir le vieil adage selon lequel nous sommes tous le produit de notre environnement. Les principaux modules de la production sont : une quarantaine de pistes audio de narration; 5 pistes audio de musique, jouées l’une à la suite de l’autre et que l’usager peut changer par le biais du menu inférieur fixe49; 12 séquences vidéo; et plusieurs photographies. Tous ces modules sont donc réunis, combinés, avec, toujours, une piste de narration et des éléments textuels, pour former un documentaire segmenté en 23 thèmes. Ces segments s’enchaînent les uns après les autres, à moins que l’usager ne les choisisse lui-même à partir du menu en page d’accueil.

Les particularités de Waterlife renvoient, comme souvent, à la présentation de l’interface. Les séquences par thème sont composées d’un certain nombre de plans que l’usager consulte à l’aide des

flèches de navigation. L’exemple digne de mention est, selon nous, celui du plan qui introduit chaque thème. Une séquence est précédée par une forme en mouvement (liée au contenu du thème, par exemple une tête de poisson pour « Fishing », une tête de mort pour « Poison ») faite d ’une mosaïque d’images, laquelle est toujours suivie d’un énoncé informatif de type « statistique » ou « affirmation factuelle ». Le mouvement produit par la mosaïque et le texte rappelle les élans d’un banc de poissons, tandis que le son qui l’accompagne est celui de l’eau se déplaçant en fond marin.

Une dernière particularité que nous pouvons souligner est celle de la narration et du texte. Ces deux éléments superposés proposent rarement le même contenu, si bien qu’il est préférable pour l’usager de se concentrer sur l’un ou l’autre s’il désire bien comprendre. Comme l’usager doit lui- même changer les plans, il peut par contre écouter la narration et lire ensuite.

3.5.29 Soldier Brother

Soldier Brother (http://soldierbrother.nfb.ca/#/soldierbrother) est une œuvre de l’artiste torontoise

Kaitlin Jones. Cette dernière partage des souvenirs liés à certains objets de son frère parti en mission pour l’armée, en évoquant leurs conversations sur Facebook et par messages texte. Par là, elle cherche à réfléchir à ce que vivent les familles dont l’un des membres est en mission pour l’armée.

Assez simple sur le plan visuel, la production se décline en 10 objets, auxquels sont associés une narration de l’artiste et une séquence de messages texte ou Facebook (que l’usager peut masquer s’il le désire). En page d’accueil, 10 objets sont disposés sur une surface blanche. L ’usager en sélectionne un et le programme le mène à une page où l’objet apparaît en plus gros, toujours sur une surface blanche, tandis que l’artiste raconte les souvenirs qui lui sont liés. Du côté gauche s’affiche le fil de conversation entre l’artiste et son frère, à droite, la barre de progression. Une fois la narration terminée, l’usager est reconduit à la page d’accueil où il pourra choisir un autre objet. Lorsque tous les objets ont été visionnés, la production lance automatiquement une séquence conclusive.

Ce sur quoi il faut insister dans le cas de Soldier Brother est son appel à une autre forme d’interactivité, qui a pour effet de déplacer la production sur une nouvelle plateforme. En rappel au concept de discussion par messages texte, l’artiste, à mi-chemin dans la production, propose à l’usager de lui envoyer des messages texte, lui disant qu’elle ressent le besoin de parler à quelqu’un. Si l’usager accepte, il entre son numéro de cellulaire dans une case de saisie. Il recevra un premier message lui demandant de répondre par « OK » s’il souhaite poursuivre et par « STOP » s’il veut

mettre fin à l’envoi de message50. Entre ces deux moments, l’usager recevra différents messages fictifs de l’artiste. Soldier Brother est la seule production à faire usage de cette forme d ’interactivité.