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Carnet de notes d’adolescence d ’une personne souffrant de schizophrénie, cette production est un « projet web interactif » qui suit le documentaire Ça tourne dans ma tête présentant quatre jeunes souffrant de maladie mentale. La protagoniste du projet, Blanche Véronique, est l’une de ces jeunes. Ce sont ses dessins qui ont inspiré les investigateurs de Ça tournait dans ma tête. La production a donc pour sujet Blanche, les poèmes, les dessins et les textes tirés de ses carnets de notes d’adolescence. Blanche est la narratrice tant de la version française de la production que de la version anglaise.

http://catoumaitdansmatete.ottf.ca/#/catoumaitdansmatete; http://thoughtsracedinmyhead.nfb.ca/#/thoughtsracedinmyhead

Él é m e n t s d’a n a l y s e d e l’h y p e r m é d i a l i t é

PRINCIPES - Commentaires sur...

modularité La production compte :

- 25 animations (dessins/mots; vidéos saccadées avec arrêt sur image); - les pistes audio de la narration et de la trame sonore.

La bande-annonce du documentaire n ’est pas intégrée à la production. Un hyperlien redirige l’usager vers une page de l’onf.ca.

MVC — Commentaires s u r-

interface L’interface est simple, soit une animation qui, toujours, mène à un arrêt sur image. La caméra est positionnée au-dessus de la jeune femme assise sur un banc, qui tourne les pages de sont carnets pour y montrer un dessin ou y écrire un mot lié à une émotion. Lorsque la page est tournée, il y a arrêt sur image, le temps que le segment de narration se termine.

RÉCIT - Commentaires s u r-

genre L’œuvre nous semble plus près du Net art, mais il y a néanmoins une perspective documentaire, tout comme avec Otage de moi (fiche 05). L’œuvre combine les dessins de la protagoniste à *3 La production a été réalisée en collaboration avec le Groupe des technologies de l’apprentissage (GTA) de la Direction générale des technologies de l’Université de Moncton.

l’image animée : une caméra filme le carnet, et la protagoniste en tourne les pages tout en nous racontant son histoire.

Au même titre que pour Otage de moi, il y a témoignage de ce qu’est vivre avec la maladie mentale. L’objectif est de montrer une réalité, et non d ’objectiver la maladie mentale à l’intérieur de la société, et nous supposons que la production cherche avant tout à favoriser la participation émotionnelle de l’usager, à susciter un sentiment d’empathie.

diégèse La diégèse est simple : la protagoniste raconte son histoire, une histoire qui a un début et une fin (fermeture).

segmentation du récit

Chaque illustration, au nombre de 25, représente le plan d ’une scène. Les ellipses à l’intérieur des scènes proviennent des mouvements de caméra qui marquent le passage vers une autre page. Ces ellipses sont donc non diégétiques. La production comprend :

- 6 scènes : l’introduction, suivi de la colère, Y incomprise, la malade, V anxiété et, la fin,

Y amour-famille. Chaque passage est marqué par l’écriture de ces mots par la protagoniste

sur une page blanche du carnet, o Scène 1 ; 4 plans (quatre dessins)

o Scène 2 : 5 plans (un mot, quatre dessins) o Scène 3 : 5 plans (un mot, quatre dessins) o Scène 4 : 5 plans (un mot, quatre dessins) o Scène 5 : 5 plans (un mot, quatre dessins)

o Scène 6 : 1 plan (un mot, puis retour à la scène 1 après quelques secondes) nature de la

présentation

Alors que dans Lettre à Vincent (LV), les illustrations apparaissent seules, les dessins du cahier de la protagoniste sont ici montrés par l’intermédiaire d ’un plan filmé avec arrêt sur image, de façon à ce que l’usager puisse observer l’illustration. L ’objet de la production explique sans doute cette formule. D’une part, nous avons des dessins qui proviennent d ’un cahier de notes, lequel cahier est évocateur de l’état de la protagoniste et joue un rôle dans le cheminement de ce protagoniste. Se contenter de montrer les illustrations comme dans LV aurait élimé, à notre avis, une dimension importante du récit et du parcours de la protagoniste. Dans LV, les illustrations servent à soutenir la narration de la lettre, à illustrer les émotions. Le principe est relativement le même dans Ça tournait dans ma tête, mais les illustrations doivent être considérées non pas seulement comme telles, mais à l’intérieur du cahier et, par extension, de ce que le cahier sous- entend comme bagage émotif : un processus d’expiation, une mise en image, en couleur ou en monochromie, de l’esprit de la protagoniste, entre autres. D’autre part, nous parlons

d’illustrations « professionnelles » dans le cas de LV, par rapport à des illustrations « non professionnelles » dans le cas présent, des illustrations qui font partie de la psychologie du protagoniste, en plus de participer à l’esthétique de la production.

Mais enfin, pour en venir à la nature de la présentation comme telle, celle-ci nous paraît jouer sur la transparence, dans la mesure où le « filmique » domine, malgré les arrêts sur image et l’interactivité. Par contre, comme ailleurs, la démarche est expliquée.

CONSTAT GÉNÉRAL sur l’hypermédialité

L’intermédialité est ici voilée, l’hypermédialité, elle, limitée. Deux seuls modules composent le cœur de la

production (excluant le menu inférieur fixe), ceux de l’image animée et de la trame sonore; autrement, il est question du média « filmique ». Cela dit, il ne s ’agit pas d ’une production filmique dont la forme s ’apparente aux films documentaires contenus danse, par exemple, Sacrée montagne ou PIB. Le projet s’apparente davantage à une réflexion interactive, à une confession filmée, qui unit l’image animée au multimédia.

Él é m e n t s d’a n a l y s e d e l’i n t e r a c t i v i t é

PRINCIPES - Commentaires sur...

variabilité Le récit de la production est linéaire, mais l’usager est libre de revenir en arrière, d ’aller plus vite en sautant des segments à l’aide des flèches de navigation. L’analogie est celle d ’un cahier dont on peut tourner les pages. Autrement, il n ’y a pas de variabilité possible.

formes d’interactivité présentent

Les images-interfaces sont les flèches de navigation et le menu inférieur fixe. Il n’y a pas de variabilité d’échelle et l’interactivité est fermée à 100 %. L’intervention de l’usager est nécessaire pour que la production se déroule. Pour passer d ’un plan à l’autre, ou d ’une scène à l’autre, l’usager doit intervenir par l’intermédiaire des flèches de navigation. Finalement, la production peut être partagée.

mobilité de la plateforme

Flash est nécessaire pour visionner la production. Le logiciel n’existe ni pour le iPhone ni pour le iPad en date de notre analyse, et la production ne fait pas partie des choix de l’application ONF pour iPhone/iPad.

MVC - Commentaires sur... posture

spectatorielle

La narration nous semble plus longue que ce qu’il y a à regarder, c’est-à-dire qu’il y a un arrêt sur image, donc sur un seul dessin, pour un segment de narration. L ’usager n ’a d ’autre choix que de regarder la même image le temps que la narration se termine, à moins qu’il n ’accélère le processus en passant à un autre plan, ce qui coupera toutefois la narration. Cela dit, les plans de narration sont assez courts, la posture de lecm-back est donc de courte durée avant que

l’intervention de l’usager soit nécessaire pour passer au segment suivant. La production se consulte surtout en lean-forward. Le temps de concentration est assez court dans l’ensemble. interface L’interface se limite aux flèches de navigation et au menu inférieur fixe, ce qui la rend très

simple : deux flèches, une à l’extrême droite, une autre à l’extrême gauche. Notons que ces flèches sont des coups de crayon, sans doute pour faire le lien avec le carnet de la protagoniste. Les illustrations contenues dans un cahier de notes sont présentées par la protagoniste, qui tourne les pages pour nous les montrer. Dans le même sens, l’usager « tourne » les « pages » de la production pour accéder à son contenu.

RÉCIT - Commentaires sur... construction et

lecture du récit

Il n’y a aucune coopération textuelle possible sur le plan du contenu. Cela dit, l’intervention de l’usager est nécessaire pour faire progresser le récit par étape.

nature de la narration

La logique causale n ’est pas entière dans la mesure où le récit est raconté avec des interruptions et selon une construction épisodique. Entre les plans de narration et les scènes, il y a toutefois une logique temporelle, en ce sens que la protagoniste raconte son histoire en partant du passé, pour se rendre au présent. Il y a une chronologie dans les événements même si un plan n ’en explique pas toujours un autre. Notons que le récit s’entame sur une note plus négative, pour atteindre un creux, puis remonter et se terminer sur une note positive.

actions dans la diégèse

Les actions des deux côtés sont non diégétiques dans la mesure où l’usager ne fait qu’autoriser le passage au suivant et que la machine opère des actions de montage.

CONSTAT GÉNÉRAL sur l’interactivité

L’interactivité de cette production en est une de navigation. Le récit est fermé : il a un début et une fin prédéfinis et aucune transformation n’est possible.

Typed e dispositifselon Fourmentraux (2010)

Ça tournait dans ma tête est un dispositif à exploration, mais dont l’exploration est plutôt limitée, car il n ’y a pas d’« univers » à explorer comme tel, seulement une histoire à écouter. Le scénario est par ailleurs prédéfini par les auteurs, aucune transformation n ’est possible. Nous parlons d’une intra-action limitée, comme dans Réminiscence

apocryphe.

FICHE D’ANALYSE