• Aucun résultat trouvé

81

06 - PIB - L’indice humain de la crise économique canadienne

(GDP - Measuring the human side o f the Canadian économie crisis)

PIB est un documentaire Web bilingue. « D’une durée d’un an, ce documentaire social entièrement conçu pour le

Web est constitué de plus de 185 films et essais photographiques d’une durée de 4 minutes [nous ne savons pas à quoi renvoie ce « 4 minutes »]. C ’est sans compter les contenus (texte, image et vidéo) que vous, les internautes, avez déposé [j/c] dans le site, ajoutant ainsi votre voix à cette œuvre collective, évolutive et interactive. »

Soulignons : une œuvre collective, évolutive et interactive. http://pib.onf.ca/intro; http://gdp.nfb.ca/intro

Él é m e n t sd’a n a l y s ed e l’h y p e r m é d i a l i t é

PRINCIPES - Commentaires sur...

modularité PIB est un site Internet avec une introduction. Cette introduction peut être « passée » sans être

visionnée au complet; son interface est différente de celle de la production. Puisque dans le cas de PIB nous parlons d’un site Internet construit comme la plupart des sites Internet, la

production comprend plusieurs types de modules, plusieurs formes de médias : photographies (dans les essais photographiques et les images-interfaces); vidéos; textes; éléments multimédias de navigation, etc. Soulignons aussi que le site a un blogue, dont l’hyperlien ouvre la page dans un nouvel onglet. De ce que nous pouvons compter, voici les principaux modules sur lesquels repose le contenu de la production :

- 134 vidéos (très courts-métrages, répartis en 17 « histoires »); - 53 essais photographiques;

- textes liés à ces deux éléments et textes des sections du menu inférieur de l’interface.

MVC - Commentaires s u r-

interface L’interface est plus complexe que celle des productions analysées jusqu’à présent (de 01 et 05), principalement parce qu’il est question d ’un site Internet avec plusieurs modules et hyperliens. L’usager peut accéder à une même page par l’intermédiaire de plusieurs hyperliens (et de plusieurs pages). Chaque vidéo possède sa propre page, chaque essai photographique aussi, mais plusieurs modules apparaissent dans une même page. Il n ’y aura pas, par exemple, un plan pour une photographie ou pour une vidéo, qui occupera tout l’espace de l’interface. Le menu inférieur fixe ne se présente pas non plus de la même manière que chez la très forte majorité des productions (dont la forme n’est pas celle d’un site Internet). Le menu inférieur de PIB, même s’il est toujours présent, n’est cependant pas toujours visible, en ce sens qu’il faut défiler la page jusqu’au bas pour le voir.

Concernant l’introduction (~ 7:30 min), dont l’interface est différente de celle de la production elle-même, son interface est beaucoup plus simple. Elle occupe tout l’espace de l’interface et se présente sous la forme d’un enchaînement de photographies provenant des « histoires », avec des extraits sonores de ces « histoires ». L’introduction est au fond un condensé des « histoires » documentées par PIB. Superposé aux photographies se trouve une courbe, à l’image de la courbe d ’un graphique qui suit le cours de la croissance/décroissance de l’économie. Chaque point sur la courbe est une des histoires. L’usager peut sélectionner ces points et ainsi effectuer des bonds dans l’introduction. Notons que l’ordre des histoires sur la courbe n ’est pas la même dans les versions française et anglaise. La version française entame l’introduction avec les histoires francophones, la version anglaise, avec les histoires anglophones.

81 La production a été réalisée avec la collaboration de Toxa (compagnie de création de contenu multiplateforme basée à Montréal), pour la direction artistique, et de Turbulent (compagnie de création, développement, production et diffusion de

RÉCIT - Commentaires sur...

genre PIB s’annonce comme un « documentaire Web pancanadien bilingue ». Il exploite les

possibilités de l’Internet pour montrer les effets de la crise économique de 2008 sur les Canadiens. La directrice du projet, Hélène Choquette, dit avoir utilisé PIB pour offrir, en quelque sorte, une vision éditoriale de la crise économique de 2008.

diégèse Comme la structure de PIB est celle d ’un site Internet, nous pourrions croire qu’il n ’y a pas de récit. Pourtant, il y a bel et bien récit, mais « récit » au pluriel. Aussi, pour la même raison que

Sacrée montagne, nous dirons que la diégèse est multiple, car il y a rupture dans les codes et les

canaux : PIB fait appel à plusieurs moyens d ’expression (filmique, photographique, écrit) pour raconter l’univers de la crise économique de 2008 au Canada. Ce sont les vidéos et les essais photographiques qui forment les récits et non la production elle-même. La diégèse est multiple par les « contenus » du site, et il faut comprendre PIB comme un site Internet qui contient plusieurs courts récits.

Au moment du lancement, et pendant un an, le site a été en constantes mises à jour, le temps des tournages et de la recherche documentaire, au même titre que Test en ce moment Ici, chez soi :

le coût réel de l'itinérance (fiche 31).

Ce documentaire est en outre plurilinguistique, plusieurs cinéastes ont voyagé dans le pays pour interroger les gens qui vivent ou ont vécu la crise.

segmentation du récit

La temporalité et l’espace sont identifiés clairement. Pour chaque vidéo et essai sont associés une date et un lieu : entre le 8 septembre 2009 et le 20 septembre 2010, et sur l’ensemble du territoire canadien.

Les récits de la production mis bout à bout dressent le portrait canadien des gens « ordinaires » qui vivent ou ont vécu la crise de 2008, de ceux qui en subissent les conséquences. Comme il n ’y a pas de récit dans la globalité et que nous parlons d’un site Internet, il est difficile de segmenter la production selon des critères filmiques. Néanmoins, chaque vidéo et essai photographique sont des pans de l’histoire.

nature de la présentation

La démarche de la production est très bien expliquée, et elle est également visible. La navigation dans le site Internet de la production en rend la mécanique de réalisation apparente. Nous somme donc dans une approche de mise en premier plan (foregrounding) : l ’objectif est de montrer plusieurs réalités associées à la crise économique de 2008 au Canada.

CONSTAT GÉNÉRAL sur l’hypermédialité

L’hypermédialité est complexe et variée. Plusieurs formes de médias sont utilisées pour répondre du caractère documentaire de la production. On informe et on montre en ayant recours à la photographie, à la vidéo, au texte explicatif et informatif, voire journalistique (une vision éditoriale), au blogue, aux réseaux sociaux, et on réunit tous ces éléments en un seul site Internet, que Ton rend compréhensible et « navigable » grâce à la programmation informatique et au multimédia. L ’intermédialité est par conséquent manifeste.

Él é m e n t sd’a n a l y s e d e l’i n t e r a c t i v i t é

PRINCIPES - Commentaires sur... variabilité De façon générale

- La variabilité opère ici dans une très large mesure, car le site a été constamment mis à jour sur une période de un an. Il contient aujourd’hui beaucoup trop d ’éléments de contenu pour être visionné dans son ensemble en une seule visite.

- PIB offre plusieurs possibilités de parcours de navigation. L’usager peut en outre partager et commenter le contenu.

- Avec les 17 histoires sous forme d ’épisodes, les usagers pouvaient, à l’époque des mises à

jour constantes, suivre ces histoires comme des feuilletons : en attendant la prochaine vidéo, et un fil de suivi RSS pouvait les tenir au courant.

- Puisqu’il s’agit d’un site Internet et non d ’une application fermée comme la majorité des productions de PONF/interactif, la variabilité est beaucoup plus importante. La forte hypermédialité ajoute également à ce fait.

- L’usager n’a pas à visionner l’introduction dans son entièreté ni dans l’ordre proposé par la courbe qui apparaît à l’écran. Il peut aussi la « passer » de façon systématique (skip intro); ou, plutôt que d’accéder à la production par l’adresse http://pib.onf.ca/ qui le mène à l’introduction, il peut entrer l’adresse http://pib.onf.ca/accueil pour accéder directement au site sans passer par l’introduction.

Au cas nar cas

- Pour certains essais photographiques, l’usager a la possibilité de les visionner en mode « galerie » ou en mode « film ». Dans le mode galerie, l’usager choisit les photographies qu’il désire voir (il passe à une autre photographie en cliquant sur le X, ce qui le ramène à la galerie); dans le mode film, l’enchaînement se fait automatiquement.

- Tant pour les vidéos que pour les essais photo, l’Usager peut mettre le séquence sur pause, les avancer/reculer (mais il ne peut avancer/reculer en mode galerie dans le cas des essais). - Tant pour les vidéos que pour les essais photo (en mode film seulement), l’usager peut

activer/désactiver les sous-titres (la production, rappelons, est bilingue). Par défaut, dans la version française, les sous-titres sont activités pour les séquences en anglais, et c’est l’inverse dans la version anglaise.

- Il y a géolocalisation. La production nous dit, dans notre cas au moment de l’analyse de la production : « PIB vous localise ici : Sherbrooke, QC ».

formes d ’interactivité présentent

Imaee-instrument : LA CARTE

- Manipulation de la réalité au travers l’espace (provinces, villes, régions); des points pour cibler les lieux et des encadrés qui s ’y superposent, à l’intervention de l’usager, pour montrer des renseignements relatifs aux lieux.

- Possibilité d’une vue d ’ensemble du pays ou d’effectuer un zoom sur une province ou une région à l’intérieur de la province.

- Possibilité d’ajuster la carte en fonction du temps (échelle de temps selon les 365 jours). - Possibilité de filtrer les points qui apparaissent sur la carte par films, par essais photo ou par

commentaires, ainsi que, à partir d ’une autre image-interface, par thème. Imaees-interfaces :

- La ligne de temps de la carte et les autres éléments de navigation qui y sont superposés. - Dans les pages « histoires » et « essais photo », par exemple, les fichiers alignés à

l’horizontale, que l’usager peut faire défiler (de gauche à droite et vice versa) à l’aide des flèches, de façon à voir les choix de séquences possibles.

- Même principe pour les « histoires », avec un menu à la verticale que l’usager consulte pour voir les différents épisodes d’une même histoire.

- À la page d’accueil, le même principe est utilisé pour tous les jours de l’année. Le défilement se fait à l’horizontale.

Variabilité d’échelle :

- Histoires : plein écran, 56K, 300K, lM o (qualité d’affichage) - Essais photo : idem.

Autres :

- Interactivité fermée à 110 %. - Interactivité par menu.

- La production peut être partagée, de même que chaque page qui expose un module (l’icône de partage est toujours visible).

mobilité de la plateforme

Flash est nécessaire pour visionner les contenus vidéo et photo du site. Le logiciel n ’existe pas pour les iPhone et iPad en date de notre analyse, si bien qu’un usager de ces plateformes pourra

MVC - Commentaires sur... posture

spectatorielle

L’usager est dans une posture de lean-forward, sauf en mode « film » pour le visionnement des vidéos et des essais photo. Cela dit, règle générale, ces contenus sont de courtes durées.

interface Entre autres commentaires sur l’interface en regard de l’interactivité : la navigation dans

l’interface se veut assez efficace. Par contre, il y a plusieurs possibilités de navigation, beaucoup d’éléments cliquables et plusieurs hyperliens peuvent mener l’usager à un même endroit, ce qui peut rendre la navigation confondante de notre point de vue. Malgré tout, les filtres de contenu pour identifier les productions par intérêt facilitent la recherche.

RÉCIT - Commentaires sur... construction et

lecture du récit

Si on considère la possibilité de laisser des commentaires, et si on considère que la production intègre les commentaires à même le site (et la carte), alors il y a une part de contribution des usagers. Pour chaque vidéo et essai photo, le nombre de commentaires et leur provenance au Canada sont indiqués, ainsi que, dans le cas des vidéos, le nombre de personnes qui suivent les histoires par l’intermédiaire du fil RSS. Sous chaque vidéo, l’usager a le choix de « Suivre cette histoire » (ce qui était pertinent durant Tannée de mises à jour constantes) et de « Partagez cette histoire ».

Les commentaires sont ajoutés à la carte et sont indiqués en fonction de leur provenance et de leur date. Ils font dès lors partie de la production, au même titre que les vidéos et les essais photo. (Les commentaires ne doivent pas outrepasser la limite du « modéré » sans quoi ils sont retirés, selon l’information que Ton nous a transmise.)

Notons que, selon les éléments de contenu, il y a à la fois distanciation et identification au sens de Wollen. Par contre, si l’interface d’introduction marque une introduction, il n ’y a pas de fermeture comme telle pour l’ensemble de la production. Il y a aura fermeture pour les « histoires », soit par les derniers épisodes, mais, dans l’ensemble, le nombre de visites sur le site de la production peut être nombreux, et il n ’y a aucun contenu à visionner « en dernier ». L’usager choisit Tordre de consultation des éléments de la production, il navigue dans le site de la production comme il le désire. Notons toutefois que la dernière production réalisée par l’équipe semble remonter au 20 septembre 2010, et que la dernière publication sur le blogue est datée du 22 septembre 2010.

nature de la narration

Dans son ensemble, et au regard de la navigation de l’usager, la production est constituée selon une logique d’intransitivité narrative. Il y a par contre transitivité narrative lorsqu’il est question des « histoires » divisées en épisodes datés.

Nous pouvons associer une forte intertextualité à la production (aperture selon Wollen) en raison de son caractère plurilinguistique et hypermédiatique, ainsi que pour les commentaires des usagers introduits à même la production.

actions dans la diégèse

Comme nous avons laissé entendre qu’il n ’y avait pas de diégèse pour l’ensemble de la

production, les actions sont non diégétiques tant pour l’usager (actions d ’autorisation) que pour la machine (actions de montage).

CONSTAT GÉNÉRAL sur l ’interactivité

Une interactivité de navigation variée, de commentaires et de partage prise en compte dans la production, et faisant partie de celle-ci. L’interactivité est utilisée pour rendre accessible un contenu médiatique large et varié et ainsi répondre du caractère informatif du projet documentaire et de son côté collectif, évolutif et interactif, comme il nous est annoncé dans la section « À propos ». Finalement, puisque nous disions qu’il n ’y avait pas de récit pour

l’ensemble de la production, il faut envisager autrement la classification de celle-ci selon l’ouverture ou la fermeture. Les récits contenus dans le site sont, en eux-mêmes, fermés, mais comme l’usager peut laisser des commentaires et que Tordre de consultation est libre à l’usager, nous dirons qu’il y a une part de contribution et donc d ’ouverture.

Ty ped ed ispo sitifse lo n Fo u r m e n t r a u x (2010)

PIB est un dispositif à altération, c ’est-à-dire qu’il permet aux usagers d’intervenir sur l’œuvre par apport de

données, et ce, dans le respect du cadre d’intervention formulé par le site. Dans le cas de PIB, l’apport se fait par ajouts de commentaires sur les vidéos, essais photo et sur la page du blogue. Il y a participation commune de la part de tous les usagers désireux de commenter le contenu du site par leurs actions isolées. Les transformations, par exemple sur la carte, se font en temps différé. Nous avons donc des co-actions, dans la mesure où l’apport de données vient modifier une partie de l’œuvre, même si ces données sont secondaires.

FICHE D’ANALYSE