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Chapitre 5 Discussion

17- Thèmes relatifs à des stratégies utilisées et liens avec les composantes et facteurs de la

Thèmes

(Nombre d’extraits de verbatim)

Maintien Surveillance Gestion Facteurs

- Activités de maintenance de la santé (22)

x

- Connaître ses traitements (11) x x x

- Analyser les évènements (11) x

- Activités de gestion de l’état de santé (10)

x

- Connaître sa ou ses maladie(s) (10) x x x - Exprimer son point de vue/ Prendre

des décisions (7)

x

- Apprendre de ses expériences (7) x

- Capacité de surveillance (6) x

- Rechercher des informations (4) x

- Résoudre des problèmes (2) x

- Être capable d’apprendre (1) x

- Poursuivre ses activités sociales (1) x

Avec le nombre de verbatims reliés à chaque thème, on voit l’importance de chaque composante. En ce sens, les activités de maintenance apparaissent les plus nombreuses, ce qui est cohérent avec la situation de personnes vivant depuis de nombreuses années avec une maladie chronique, et donc ayant de l’expérience avec la maladie et ayant acquis des habiletés propres à la réalisation de cette composante de l’autosoin qui, tel que souligné par Riegel et al. (2012), est moins complexe que les deux autres composantes, et dont la maîtrise précède celle des deux autres. Aussi, les éléments relatifs à la composante surveillance et à la composante gestion sont moins présents, mais cela demeure cohérent avec le manque d’informations souligné dans une section précédente comme étant un problème très significatif et vécu par les personnes. En effet, pour pouvoir interpréter un signe ou un

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symptôme et lui attribuer un sens ou une signification (éléments clés de la surveillance), il faut des connaissances et bien souvent aussi avoir accès à du soutien professionnel (Riegel et al., 2012). Un lien est aussi à faire avec la théorie de l’incertitude, dans laquelle les professionnels ont un rôle clé à jouer pour aider la personne à interpréter et donner un sens aux évènements et situations vécus (Clayton et al., 2018). Pour ce qui est des autosoins de gestion, comme elle est étroitement liée à la surveillance, la faiblesse de l’une entraîne la faiblesse de l’autre. En effet, une activité de gestion d’un symptôme doit nécessairement être précédée par une activité de surveillance ayant mené à sa détection et à son interprétation (Riegel et al., 2012). Enfin, il faut rappeler que, comme mentionné précédemment, la résidence intermédiaire est un milieu de vie très contrôlant, dans lequel les soins de maintenance, surveillance et gestion sont retirés aux personnes pour être entièrement gérés par le personnel de la résidence. Toutefois, malgré ces contraintes, les données expérientielles illustrent bien la présence de ces activités et de capacités des personnes pour les réaliser. Il ne manque que le soutien à ces pratiques, et les données empiriques et théoriques peuvent suggérer des interventions en ce sens. Nous y reviendrons plus loin dans ce texte.

Les solutions proposées. Lorsque questionnées sur ce qui serait le plus aidant ou le plus facilitant pour bien vivre une transition post-hospitalisation, les participantes aînées avaient de la difficulté à répondre. L’une d’entre elles (Aînée 2) insistait pour répéter à quel point elle n’avait rien à redire sur la qualité des soins qu’elle recevait à sa résidence et combien tout était parfait. Il faut comprendre que ses nombreuses hospitalisations récentes avaient entraîné un questionnement à savoir si ce milieu de vie lui convenait toujours et s’il ne fallait pas plutôt envisager une entrée en centre de soins de longue durée; ce qu’elle ne désirait absolument pas. Dans ce contexte, elle ne souhaitait donc pas sous-entendre le moindre reproche envers la résidence et les soins reçus. Pour les autres participantes, la question demeurait difficile. Elles se sont exprimées en ces mots :

« Les éléments gagnants? C’est dur à dire. Parce que c’est toute mon système qui a aidé. Hein? » - Aînée 4.

« Euh, de même euh….je le sais pas. [Elle réfléchit]. Elle [Infirmière] a soin de nous autres. » - Aînée 1.

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« Je ne sais pas. [Elle réfléchit]. Je sais que j’ai des bons soins parce qu’il faut que j’aie des bons soins pour sortir de l’hôpital, premièrement. » - Aînée 2, qui

mentionnait aussi par la suite l’importance de ses enfants dans sa vie.

« Ce que j’ai aimé cette fois-ci, c’est qu’à l’hôpital y m’ont donné exactement la même médication que j’avais ici. C’est la première fois que ça m’arrivait qui modifiaient pas la médication. » - Aînée 3, à propos notamment de sa médication analgésique pour ses

douleurs neuropathiques.

D’autre part, lorsqu’elles étaient questionnées par rapport à un conseil qu’elle pourrait donner à quelqu’un qui aurait à vivre une transition post-hospitalisation, elles ont répondu ceci :

« Du côté de la famille, leur demander. L’autre fois au 4e [étage de l’hôpital], j’ai

passé 4 jours nus fesses. Je n’avais pas apporté de culotte, et elle [PAB] m’a dit qu’elle n’en avait pas de ma grandeur. Faque j’ai passé 4 jours nus fesses. » - Aînée 1, qui

expliquait que la présence de membres de la famille est précieuse lors d’une hospitalisation.

« Il faut faire comme moi : écouter. » - Aînée 2.

« De prendre le temps de poser les bonnes questions avant de sortir de l’hôpital. » -

Aînée 3.

« C’est dur à dire. Ça dépend de la personne. Je l’encouragerais, pour passer au travers. » - Aînée 4, qui avait précédemment expliqué que la volonté et la personnalité

faisaient une différence.

En fait, en plus de ces propos, il faut ajouter toutes les stratégies qui ont été présentées dans les sections précédentes et qui sont en soi des solutions utilisées quotidiennement par les personnes pour traverser la transition post-hospitalisation. D’autre part, les professionnels ont aussi mentionné des pistes de solutions. Ces dernières ont été regroupées en thèmes présentés au tableau 18.

154 Tableau 18

18- Thèmes relatifs à des solutions proposées