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Chapitre 5 Discussion

1- Résumé des phases de la méthode de Sidani et Braden (2011)

Élaboration

Phase 1 : Élaboration d’interventions

infirmières. Étape 1 : Compréhension du problème. Étape 2 : Élaboration de l’intervention. Étape 3 : Développement de la théorie de l’intervention.

Phase 2 : Opérationnalisation de ces

interventions en guide d’interventions.

Évaluation

Phase 3 : Évaluation de l’acceptabilité,

de la faisabilité, de l’efficacité (efficacy) et de l’effet (effectiveness) des

interventions élaborées.

Étape 1 : Projet-pilote

(acceptabilité et faisabilité).

Étape 2 : Déterminer

l’efficacité.

Étape 3 : Étudier l’effet. Traduction

Phase 4 : Traduction des interventions

en lignes directrices pour la pratique infirmière quotidienne.

Élaborer : Phase 1 - Étape 1 Compréhension du problème. Pour élaborer des

interventions infirmières, il faut préalablement comprendre le problème de santé nécessitant une intervention de la part de l’infirmière. L’étape de la compréhension du problème est donc cruciale dans le processus d’élaboration d’interventions (Campbell et al., 2007; Sidani & Braden, 2011). Bien comprendre un problème signifie pouvoir décrire la nature de ce problème de santé, ses indicateurs, son niveau de sévérité, ses déterminants ou facteurs l’influençant et les conséquences possibles de ce problème. Cette phase sert donc à identifier les aspects du problème que l’on peut changer ou remédier et sert à indiquer la nature des activités de l’intervention les plus appropriées pour ce problème. Pour arriver à connaître ces éléments, Sidani et Braden (2011) indiquent qu’il est possible d’utiliser une méthode déductive, par l’usage de théories intermédiaires, et une méthode inductive, en allant interroger directement les patients et les professionnels de la santé concernés par le problème. En effet, la méthode de Sidani et Braden (2011) soutient qu’une combinaison d’approches théoriques, empiriques et expérientielles permet d’obtenir une conceptualisation du problème à l’étude qui se veut complète, large et validée, en plus d’être la plus pertinente possible pour la population concernée. Cette triangulation des données est également reprise pour les étapes

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subséquentes de la recherche. Les détails de cette triangulation des données seront donc explicités dans les lignes qui suivent, pour chacune des phases du projet.

Compréhension du problème par l’approche théorique. L’approche théorique implique une revue de littérature à la recherche de théories pertinentes pour développer une compréhension du problème requérant une intervention (Sidani & Braden, 2011). Il s’agit de théories descriptives et explicatives, telles que les théories à spectre modéré, qui permettent ainsi : 1) d’identifier le problème, ses déterminants et ses conséquences, 2) définir le problème à un niveau conceptuel en clarifiant sa nature et ses attributs essentiels, et à un niveau opérationnel en spécifiant les manifestations du problème, 3) en délimitant la relation entre les déterminants, le problème et ses conséquences, en spécifiant la nature de cette relation – qu’elle soit directe, modérée ou médiée – et la direction de cette relation – qu’elle soit positive ou négative, et 4) en expliquant les mécanismes sous-jacents aux relations proposées (Sidani & Braden, 2011). Il doit s’agir également de théories intermédiaires pertinentes quant au problème concerné, sa nature et ses spécifications. Cette recherche de théories implique une variété de sources telles que livres, articles et sites web professionnels. Les théories sélectionnées sont celles qui proposent une conceptualisation systématique du problème et qui définissent ce dernier d’une manière cohérente par rapport à ce qui a été préalablement clarifié comme problème au départ. La revue de littérature implique aussi les études qui ont testé les théories sélectionnées afin de voir si leurs propositions sont supportées empiriquement, et particulièrement dans le contexte de soins et la population d’intérêt.

Cette approche théorique est utile pour généraliser la conceptualisation du problème et ses déterminants, en transcendant les cas individuels et prévenant les risques de ne référer qu’à l’expérience pratique. L’usage de théories permet également de comprendre les mécanismes et processus reliant les déterminants du problème et le contexte dans lequel ces mécanismes ou processus opèrent et donc, indique les cibles de l’intervention (Sidani & Braden, 2011). Quant aux limites de cette approche théorique, bien entendu il y a la disponibilité de théories intermédiaires compatibles et le fait que très peu de théories intermédiaires ont été testées empiriquement de manière extensive sur la vaste gamme de clientèles vues en pratique (Brug, Oenema, & Ferreira, 2005; Sidani & Braden, 2011).

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Conséquemment, l’ajout d’une approche empirique vient aussi bonifier la démarche de compréhension du problème.

Compréhension du problème par l’approche empirique. L’approche empirique consiste à obtenir des données probantes pour comprendre le problème requérant une intervention. Ces données sont obtenues par la consultation de la littérature, comprenant autant des études qualitatives que quantitatives et des revues de littérature investiguant le problème. Cette approche permet d’obtenir des données sur la population d’intérêt, le contexte, la nature du problème, sa définition conceptuelle, sa définition opérationnelle, les facteurs contribuant au problème, les manifestations du problème, sa sévérité, ses impacts, ses déterminants et les relations entre les déterminants, le problème et ses conséquences.

Les avantages de cette approche sont le fait que les données obtenues procurent une compréhension du problème par le monde actuel, impliquant une multitude de chercheurs, avec une variété de personnes, sous différents contextes et utilisant différentes méthodes de collectes de données (Sidani & Braden, 2011). Cette multiplicité des perspectives, souvent complémentaires, réduit le risque d’oublier des indicateurs ou déterminants potentiellement significatifs (Sidani & Braden, 2011). L’approche empirique est également utile pour établir les degrés de sévérité du problème et les facteurs correspondants influençant ces variétés de sévérité, et ces connaissances permettent ultimement d’établir la dose d’interventions nécessaire pour ce problème. Elle permet également d’illustrer les variabilités entre les populations et contextes, ce qui est utile pour l’élaboration d’interventions applicables à différents contextes ou à des clientèles cibles.

D’autre part, l’approche empirique comporte tout de même des limites, notamment par rapport à la disponibilité d’études bien planifiées et bien exécutées, étudiant le problème avec la population et le contexte d’intérêt recherchés. Sans ce type exact d’étude, la pertinence et l’applicabilité des données trouvées peuvent être remises en question. C’est pourquoi Sidani et Braden (2011) proposent d’ajouter une troisième approche, soit l’approche expérientielle.

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Compréhension du problème par l’approche expérientielle. L’approche expérientielle consiste à aller obtenir des données auprès de la population d’intérêt pour générer une compréhension du problème requérant une intervention. Celle-ci se veut donc une approche collaborative participative servant à aller obtenir le point de vue de la population concernant le problème à l’étude. Ces derniers sont donc questionnés, par des discussions focalisées ou des entretiens individuels, sur leurs perceptions du sens, des manifestations, déterminants et conséquences du problème.

L’usage de discussions focalisées permet aux participants de répondre aux commentaires des autres, de questionner les idées, de demander des clarifications, élaborations, explications, et aussi de parvenir parfois à un consensus de points de vue (Sidani & Braden, 2011). Cette interaction dynamique permet d’obtenir une discussion plus en profondeur au sujet du problème d’intérêt. L’usage de sous-questions pour clarifier les propos est aussi utilisé telles que « Que voulez-vous dire? », « Ceci reflète-t-il vos pensées? », et ainsi de suite. Le contexte de groupe favorise aussi les discussions honnêtes et ouvertes, et prévient l’émission d’informations erronées par les membres du groupe, en plus d’apporter une vision collective du problème qui transcende les points de vue individuels et permet d’obtenir la perspective de la population cible (Sidani & Braden, 2011). Les participants sont d’ailleurs sélectionnés pour leur variété d’expériences en lien avec le problème ciblé.

Les discussions de groupe sont aussi planifiées et réalisées de manière à aller également obtenir cette perspective de la population cible, notamment par l’usage de la technique de la cartographie cognitive de Jackson et Trochim (2002). Parmi les moyens suggérés par Sidani et Braden (2011), la cartographie cognitive est la plus compatible pour un usage auprès d’une clientèle gériatrique, puisqu’elle est moins exigeante pour les participants que d’autres méthodes de collectes de données, et permet tout de même de cerner adéquatement le point de vue des participants sur les manifestations du problème, les facteurs contributifs, l’importance relative de ces facteurs, et les mécanismes ou relations entre ces facteurs et le problème. En résumé, la cartographie cognitive consiste à demander aux participants de générer des idées reflétant les déterminants, manifestations et conséquences du problème, puis de regrouper les idées similaires en thème commun, puis de délimiter les

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relations entre les thèmes. Ceci amène donc le groupe à faire une carte conceptuelle liant les déterminants, les manifestations et les conséquences du problème en un portrait cohérent (Sidani & Braden, 2011).

Théorie du problème. Les informations précédemment obtenues ayant permis de préciser une conceptualisation du problème, permettent ensuite d’élaborer une théorie du problème, dans laquelle sont présentés la nature du problème, ses manifestations, ses déterminants, son niveau de sévérité, et ses conséquences. Sidani et Braden (2011) précisent que :

La nature du problème est le domaine dans lequel le problème survient, soit la santé, le fonctionnement ou le bien-être. Les manifestations sont les changements vécus par les personnes et indiquant la présence du problème. Le niveau de sévérité est la gravité ou l’intensité avec laquelle le problème est vécu et/ou la détresse induite par le problème. Les facteurs en cause ou déterminants sont des facteurs qui causent le problème ou contribuent à ce dernier. Les conséquences sont les séquelles ou les effets ou l’impact du problème sur la santé et le bien-être de la personne. (p.42)

Une fois que le problème est bien conceptualisé, l’étape suivante consiste en la sélection de l’intervention et la clarification de ses éléments.

Élaborer : Phase 1 - Étape 2 Élaboration de l’intervention. Sidani et Braden

(2011) précisent que l’élaboration de l’intervention doit être guidée par l’usage de théories intermédiaires et de théories de pratique. Cette étape permet de trouver les éléments actifs de l’intervention et ceux qui sont non spécifiques. Elle est nécessaire pour spécifier les composantes et activités de l’intervention, le mode de dispensation de l’intervention, son format et la dose requise. Tout cela guide le développement du protocole d’intervention requis pour l’implantation de l’intervention élaborée.

L’approche théorique pour la conception de l’intervention. À cette étape, comme ce qui a été fait pour la conceptualisation du problème, il faut utiliser les théories intermédiaires pour déterminer les interventions susceptibles d’agir sur le problème à l’étude, que ce soit par l’action sur les manifestations de celui-ci ou sur ses déterminants. Ainsi, les théories intermédiaires indiquent les manifestations particulières ou les déterminants que l’intervention peut cibler pour gérer le problème directement ou indirectement (Sidani &

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Braden, 2011). Autrement dit, la théorie identifie les aspects du problème qui sont modifiables et les stratégies que l’on peut utiliser pour agir sur ceux-ci (Brug et al., 2005; Campbell et al., 2007; Lippke & Ziegelmann, 2008). Aussi, elles indiquent la nature des stratégies, qui devraient être cohérentes par rapport à la nature des manifestations et déterminants à être modifiés (Sidani & Braden, 2011).

Sidani et Braden (2011) proposent quatre étapes pour cette approche théorique soit : 1) clarifier la conceptualisation du problème avancée par la théorie intermédiaire (étape préalable faite au moment de la compréhension du problème) 2) déterminer les aspects du problème à être ciblé par l’intervention, 3) délimiter les stratégies d’intervention, 4) sélectionner le mode de prestation et la dose de l’intervention et 5) spécifier les éléments de l’intervention. Certaines théories sont explicites quant aux interventions, alors que d’autres le sont moins. Dans ce cas, il est tout de même possible de déceler les interventions par une analyse méticuleuse de la théorie intermédiaire et par l’usage de la logique et du jugement (Sidani & Braden, 2011).

L’approche théorique a pour avantages l’apport de la spécificité, de l’efficacité et de la possibilité de généralisation des interventions basées sur les théories. Les théories intermédiaires identifient les aspects du problème pouvant être modifiés et les stratégies d’intervention ciblant ces aspects, ce qui supporte la spécificité de l’intervention (Sidani & Braden, 2011). Ceci aide ensuite à la compréhension des mécanismes sous-jacents aux effets de l’intervention et améliore l’efficacité de l’intervention, tel que mentionné par Sidani et Braden (2011), et illustré par plusieurs études (Conn, Rantz, Wipke‐Tevis, & Maas, 2001; Lippke & Ziegelmann, 2008; Michie, Johnston, Francis, Hardeman, & Eccles, 2008). L’efficacité de l’intervention est améliorée puisque les aspects contribuant le plus significativement au problème sont pris en compte et l’apport théorique permet de ne pas en oublier, tel que souligné dans les écrits de Green (2000) et Michie et Abraham (2004). L’usage de théories permet aussi de délimiter les ingrédients actifs de l’intervention et de les distinguer des éléments non essentiels, ce qui améliore l’implantation de l’intervention et sa réplication parmi des clients et contextes variés, ce qui contribue à la généralisation des interventions (Foy et al., 2007; Sidani & Braden, 2011; Sidani et al., 2003).

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Tel que résumé par Sidani et Braden (2011) et avec auteurs à l’appui, les limites de l’approche théorique pour la conception des interventions sont : 1) le fait que les théories intermédiaires ne présentent pas toutes le problème et ses déterminants de façon complète et peuvent ne pas tenir compte de tous les facteurs et manifestations propres aux situations complexes et aux différentes populations et contextes culturels (Green, 2000), 2) les théories intermédiaires peuvent ne pas avoir suffisamment de support empirique permettant d’identifier l’importance relative des déterminants et manifestations (Lippke & Ziegelmann, 2008; Rothman, 2004), 3) les théories intermédiaires ne proposent pas explicitement des stratégies d’intervention (Brug et al., 2005; Rothman, 2004).

L’approche empirique pour la conception de l’intervention. L’approche empirique pour l’élaboration de l’intervention suggère l’usage de données probantes pour recueillir des informations sur les interventions susceptibles d’apporter un changement dans les aspects identifiés du problème. Cette approche vise donc à aller trouver, dans la littérature, les stratégies d’interventions appliquées pour ce problème ou ses déterminants et manifestations. Elle permet par le fait même déterminer ou de distinguer les stratégies efficaces et inefficaces, et d’obtenir des données quant à l’amplitude des effets ou résultats de ces stratégies d’interventions, et ce, pour divers contextes et populations (Sidani & Braden, 2011). Cette approche suit les mêmes étapes suggérées dans l’approche théorique mentionnée précédemment, la différence étant dans la source des informations, qui est dans ce cas-ci une variété d’études quantitatives et qualitatives portant sur le problème à l’étude.

L’avantage de l’approche empirique est que le contenu des interventions est ancré dans les données probantes et les évidences scientifiques (Sidani & Braden, 2011). Alors que la principale faiblesse de cette approche est le manque d’implication de la population cible, donc nécessairement un manque d’informations sur l’acceptabilité et la pertinence de l’intervention, selon le point de vue de ceux qui la reçoivent (Sidani & Braden, 2011). L’approche expérientielle vient donc combler ce manque.

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L’approche expérientielle pour la conception de l’intervention. Il est possible de réaliser cette approche de trois façons, soit par la tenue de groupes de discussions focalisées, par la cartographie cognitive et par l’évaluation des préférences de traitement. La cartographie cognitive est expliquée dans une section précédente et a lieu à l’intérieur des discussions focalisées.

Les discussions focalisées sont semi-structurées et tenues auprès de participants de l’étude (groupes de patients et groupes de professionnels de la santé). Sidani et Braden (2011) suggèrent de procéder tel que mentionné dans les lignes suivantes pour la tenue des discussions focalisées auprès de groupes de participants. Ainsi, le modérateur explique tout d’abord le problème en détail, explique ses manifestations et précise les déterminants du problème, selon ce qui est connu par les sources théoriques et empiriques. Le modérateur demande ensuite aux participants d’indiquer les déterminants qu’ils rencontrent le plus fréquemment, qu’ils considèrent comme les plus contributifs au problème, et qu’ils voient comme modifiables. Le modérateur engage ensuite la discussion à propos de stratégies que les participants ont apprises et/ou qui sont généralement appliquées pour gérer le problème habituellement, ainsi que les déterminants identifiés comme spécifiquement ciblés par cette stratégie. La question générale qui peut être posée est de style : « Qu’est-ce que vous ou les autres membres de votre communauté faites pour gérer/contrôler/composer avec ce problème/déterminant spécifique? ». D’autres questions sont posées pour avoir des clarifications sur les stratégies spécifiques ou pour connaître l’ampleur de leur efficacité perçue. Ensuite, le modérateur demande aux participants de revoir la liste des stratégies nommées et de déterminer celles qui sont pertinentes pour une variété de personnes et faisables dans leur contexte, puis d’arriver à un consensus sur celles à sélectionner pour les intégrer à une intervention formelle. La cartographie cognitive est utilisée alors pour regrouper en thèmes les idées, telle qu’expliquée précédemment.

L’évaluation des préférences de traitement vise à déterminer quel mode d’administration de l’intervention est perçu favorablement par la clientèle cible. Les interventions et les modes d’administration (d’abord précédemment déterminés par les approches théorique, empirique et expérientielle) sont décrits en précisant : l’intervention,

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ses buts, et les activités à être exécutées par les professionnels de la santé ou les personnes lors de l’application de l’intervention (Sidani & Braden, 2011). Les modes d’administration possibles et les doses possibles sont également détaillés en format écrit. Les participants sont alors invités, en séance individuelle ou de groupe, à exprimer leurs préférences. Précisément, Sidani et Braden (2011) indiquent que pendant ces rencontres, les participants :

« 1) sont informés du problème et de ses aspects modifiables, 2) sont avisés que plusieurs interventions sont disponibles pour adresser ce problème, 3) sont invités à lire la description de chaque intervention attentivement puis, 4) à évaluer jusqu’à quel point ils perçoivent l’intervention appropriée et faisable dans leur communauté ou contexte de vie personnel, 5) à indiquer les interventions qu’ils préfèrent utiliser pour gérer ce problème, 6) à revoir les modes de prestation et doses présentés pour appliquer l’intervention, et 7) choisir le mode et la dose qu’ils préfèrent davantage. Les données ainsi recueillies sont analysées pour déterminer l’intervention, le mode d’application et la dose préférée par la majorité. Si cette étape est faite en groupe, les membres peuvent discuter et parvenir à un consensus. Ils peuvent également discuter de la faisabilité de l’application de l’intervention choisie par les participants ». (p.55)2

L’avantage de cette approche expérientielle est l’implication de la clientèle cible, et donc la capacité d’aller cibler les interventions compatibles avec les croyances, valeurs et préférences de cette dernière, également dans le respect des différences ethniques et culturelles (Sidani & Braden, 2011). L’élaboration d’interventions cohérentes et perçues positivement par la clientèle est aussi susceptible de favoriser l’engagement et l’adhésion au traitement, donc d’améliorer ou influencer les résultats de soins obtenus chez les personnes (Kiesler & Auerbach, 2006; McPherson & Britton, 2001; Mills et al., 2006; Sidani, Epstein, Bootzin, Moritz, & Miranda, 2009). L’étude de Bleijenberg et al. (2016) démontre aussi que les préférences des patients influencent, sur le terrain, le type d’intervention et la dose de l’intervention que l’infirmière choisira d’utiliser. Dans le même sens, recueillir le point de vue de ceux qui administrent l’intervention sur le terrain permet également d’en dégager des informations essentielles pour le critère de fidélité de l’intervention et pour comprendre l’effet de l’intervention (Bleijenberg et al., 2016). Parmi les limites de cette approche se trouve son application fastidieuse et le risque de biais liés au fait que les participants pourraient ne pas représenter entièrement la diversité de la clientèle, et ceci particulièrement s’ils sont peu nombreux.

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Élaborer : Phase 1 – Étape 3 Développement de la théorie de l’intervention. Cette

étape vise à décrire les conditions qui influencent l’implantation de l’intervention et l’atteinte des résultats, telles que les caractéristiques des patients, les caractéristiques des professionnels appliquant l’intervention et les caractéristiques de l’environnement. Il s’agit également d’une étape qui permet de clarifier les mécanismes responsables des effets de