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CHAPITRE III. Mythe en Europe, voyage aux Amériques

1. Mythes européens

1.2. Les thèmes

D’après la théorie structuraliste de Lévi-Strauss, les mythes sont composés de mythèmes ou grosses unités constitutives et interchangeables, correspondant à des paquets de relations. La combinaison des éléments ayant comme modèle le système linguistique a un fondement structuraliste. En ce qui nous concerne, tout au long de ce travail, nous ne négligerons pas la dimension historique et donc le contexte de notre corpus, évitant l’enfermement dans un système structuraliste nettement et strictement linguistique. De fait, le concept de « mythème » chez les chercheurs contemporains permet de comparer très aisément différents mythes entre eux ou différentes versions d’un même mythe, vu ainsi en tant qu’unité constitutive élémentaire, et non comme un regroupement de ces unités.

Pour aborder cette notion de mythème, je voudrais traiter du travail de Jacques Lacarrière Au cœur es mythologies (2000), étude qui élabore une description des caractéristiques propres aux contextes mythiques dans différentes cultures. Il réunit les mythologies et les organise en domaines mythologiques. Nous nous concentrerons d’abord sur les mythes méditerranéens dont Lacarrière identifie des aspects très marquants. Il indique que malgré les multiples modifications des formes de vie de la population méditerranéenne, des traits fondamentaux du mythe restent. La mythologie de la civilisation grecque est un amalgame de croyances : préhelléniques, crétoises,

205 Ibid., p. 13. 206 Ibid., p. 14. 207 Ibid., p. 21-35. 208 Ibid., p. 32.

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achéennes, doriennes, ioniennes, thraces, entre autres ; cela est le résultat de l’affluence d’émigrants ou des envahisseurs dans ce territoire. Dieux et déesses ont changé de nom, mais pas de fonction : « La Terre, quel que soit le nom qu’on lui donne, reste d’abord l’incarnation de la fécondité et les déesses qui la symbolisent seront d’abord des déesses de la vie et de la mort »209. Les voyages entrepris par ces cultures ont été à l’origine d’un brassage que nous avons du mal à déchiffrer aujourd’hui. Grâce aux études comparatistes, aux analyses des savants chercheurs nous ébauchons des correspondances entre les cultures. Pourtant, nous pourrons rencontrer des difficultés dans notre recherche en raison d’une possible incapacité à identifier d’où vient tel ou tel symbole. Ce qui est certain, c’est que les travaux actuels apportent beaucoup de lumières et que c’est à partir de ceux-ci que nous verrons comment les symboles ayant un rapport à l’eau et à la montagne continuent leur voyage jusqu’aux cultures andines.

L’une des caractéristiques du domaine en question est l’évocation du Culte de la Grande Déesse. Cette divinité incarne la vie et le sacrifice pour l’homme, elle donne tout pour leur vie, et elle figure, par un domaine mystérieux, le drame de la mort de la vie végétale où les morts et les âmes s’en vont. Elle apparaît comme une déesse à présence temporelle, car les mythes racontent une disparition saisonnière, ce qui explique les changements cycliques de la vie terrestre. Le rapport naturel entre la vie végétale et la vie de l’Homme –il dépend d’elle et sa survie et extrêmement liée à la destinée de la terre et tout ce qu’elle lui apporte- a configuré un lien entre les deux :

« De plus, ce domaine mythique fait preuve d’une relation Homme-Divinité toute particulière : Et à force de confondre son destin avec celui de ses dieux, l’homme finira par découvrir en eux des êtres nés pour lui, dont les épreuves deviendront une Passion, des dieux venus expressément pour lui apporter le salut. Ainsi est née, il y a quelques deux mille ans et plus, sur les bords de la Méditerranée, cette institution prodigieuse qui fait du dieu le sauveur de l’homme et de l’homme un dieu en puissance. »210

Lacarrière explique ainsi l’immense importance du mythe dans la Méditerranée. Mais la mythologie de l’Europe classique a vu la domination d’autres perspectives mystérieuses sur la vie et la raison de l’existence humaine. Lacarrière distingue d’autres domaines mythologiques ayant exercé leur influence dans la composition des structures culturelles de l’Europe. Tel est le cas des mythes du domaine indo-européen : homme et univers modelés par les dieux, à la fécondité inépuisable. Dans ces mythes l’expérience de la mort est moins douloureuse, car l’âme évolue dans l’au-delà.211

En ce qui concerne les habitants de cette zone européenne, Lacarrière insiste sur le fait qu’ils étaient des pasteurs semi nomades vivant de l’élevage, aspect qui conditionne la vision religieuse. Par une supériorité « pratique » (métallurgie développée, chars légers leur permettant de se déplacer plus facilement, etc.), ils ont développé un instinct d’envahisseurs, se fixant en Grèce, en Italie et en Gaule. Leurs croyances sont les vestiges de leurs mythes et de la vie d’errance. Cette existence de nomade et de guerrier a fait qu’ils accordent à la bravoure et au courage une place importante. C’est pour cela que leurs dieux sont des « dieux célestes et d’éclairs […] la mort est la récompense du courage à la guerre et ils créeront des grands héros dont le nom et les exploits fascineront l’imagination : Rama, Achille, Héraclès, Siegfried »212

.

209

LACARRIÈRE Jacques, Au cœur es mythologies, En suivant les dieux, Paris : Éditions du Félin, Philippe Lebaud, 2000, 380 p., p. 27. 210 Ibid., p. 29. 211 Ibid., p. 30. 212 Ibid., p. 31.

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Je crois pertinent de citer les observations de Lacarrière concernant les domaines judéo-chrétiens : ces deux domaines ont subi l’influence des civilisations antérieures. Un exemple de cette ascendance est le thème de la genèse et du déluge, tous les deux empruntés à des conceptions mésopotamiennes et sumériennes213. Concernant La Bible en tant que texte composé de symboles, les écrivains-prophètes, ont été concernés par les croyances issues de la rive de l’Euphrate, il y a plus de cinq mille ans. Dans ce sens, il est commun de retrouver la représentation du chaos qui précède l’apparition de l’univers214. Mais en ce qui concerne l’idée du chaos et l’origine de la vie, il y a tout de même des interprétations diverses que l’on observera dans ce travail. Aussi, Lacarrière reconnaît un autre thème commun, celui de l’achèvement du monde : pour créer, les dieux ont besoin d’une « matière première » : argile, pierre, chair des anciens dieux vaincus215

. En effet, à ce passage de la création par l’emploi d’une matière s’associent plusieurs mythes cosmogoniques.

Mais la question est vaste, car l’origine de la vie est un sujet inépuisable. Si nous nous interrogeons sur la création de l’univers, nous imaginons un début, mais pour que le monde naisse, il faut un basculement, franchir une frontière, peut-être celle du temps et de l’espace, pour comprendre ce qu’il y avait avant et la raison de ce phénomène créateur. Il y a déjà une intuition qui nous signale l’énergie du désir comme début de toute chose. Mais ces réflexions sont inscrites dans notre propre imaginaire, dans cette pensée occidentale qui nous permet d’interpréter ces mythes comme les mythes d’origine, mais forcément de la même manière que les Grecs, les Latins ou les Mésopotamiens. C’est notre imaginaire qui nous fait interroger l’importance de l’origine, selon une perspective du temps tout à fait contemporaine.

Revenons à l’image du chaos précédant la vie comme thème méditerranéen. Le chaos peut être compris en tant que fissure, ou fenêtre sur le néant. Dans le monde méditerranéen, il y a une circulation de motifs qui font que le thème de l’origine est soit associé soit assimilé au néant précédant le monde ; ces récits racontent le passage du néant à une construction par paires complémentaires : – ciel et terre, nuit et jour-, ou par des oppositions masculin-féminin. Mais, dans ces mythes, il est important de signaler qu’il ne s’agit pas de présenter la naissance du monde, car on peut distinguer que la création précède Dieu à la différence du Dieu biblique. C’est la différence essentielle entre ces mythes et la genèse biblique, car dans cette dernière c’est « lui » qui crée.

Je reprendrai la perspective de Charles Delattre concernant le mythe de l’origine. Il le présente comme le mythe de l’évolution, car l’origine en soi, comme on l’a déjà dit, est indicible ; le mythe est une façon de décrire et d’organiser le monde. Les antagonismes ou paires qui se présentent dans les mythes de l’origine construisent un mécanisme de création en « escalier », une introduction des éléments qui se présentent au fur et à mesure, une structuration qui permet de reconstruire le monde.

Nous pouvons maintenant affirmer que l’un des thèmes incontournables dans la mythologie, en parlant de ce récit sans frontières, est le thème de l’origine. Ce qui est remarquable, c’est la compatibilité dans la structure de ce genre de récits. Il y aurait trois types de séquences : d’abord, une situation initiale ou originelle, cette première séquence nous place dans le néant jusqu’à l’apparition du monde et des hommes. Puis, il y aurait l’émergence de la faute originelle, ou la transgression d’une loi imposée par les dieux. Et finalement, la séquence où la situation actuelle – celle qui est vécue dans la communauté

213 Ibid., p. 32. 214 Ibid., p. 36. 215 Ibid., p. 61.

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- est décrite. Les récits d’origine seraient des récits de mise en ordre du chaos. Un « Chaos »216 spatial et temporel qui s’organise, donnant lieu aux espaces propres aux humains, aux dieux, et aux êtres vivants. En ce qui concerne le temps, même si le temps mythique n’est pas comparable au temps des récits historiques, il est possible de distinguer une structure : passé, présent, futur ; le chaos du non-temps est donc aboli. Les récits cosmogoniques expliquent et justifient l’organisation actuelle du cosmos.

Pour les anciens Grecs, le monde résulte de la confrontation des forces antagonistes ; d’après Jung, c’est par le sacrifice et le combat que la création des mondes et de l’univers a lieu. Des récits cosmogoniques représentent des affrontements, soit par des luttes entre les dieux, soit par les luttes entre des héros ou des géants, ou entre des dieux et des demi-dieux. Dans les mythes scandinaves, il y a le même fond de tableau : l’opposition et les conflits des géants. Dans la théogonie nordique, les géants sont des êtres archaïques qui remontent au chaos initial. Dans la tradition grecque, les géants sont les enfants de Gaïa nés du sang d’Uranos. La Terre les a engendrés pour venger les Titans que Zeus avait enfermés dans le Tartare. Les géants ont attaqué le Ciel et les dieux ont riposté. Ils sont toujours représentés comme des êtres colossaux, imbattables, redoutables et, évidemment, combatifs.

Dans quelle mesure cette idée du chaos et de la lutte des opposés est-elle transmise à travers la littérature et au sein du discours arrivé dans les Andes ? Cette idée n’est-elle pas déjà intégrée dans la pensée « sauvage » des indigènes ?

Nous sommes conduits maintenant à évoquer le thème du déluge. Selon Denis Lamoureux, les récits que nous connaissons du déluge datent de bien avant la présence des Hébreux dans le Proche-Orient ancien. Ce serait le vestige d’un récit mésopotamien. De Sumer, le récit a voyagé dans les deux directions de la carte du Monde, vers l’Ouest, arrivant ainsi à la culture grecque, et vers les territoires indiens. Son caractère exemplaire est souligné dans la Bible, et dans l’interprétation de ses actes qu’on a promulguée durant l’évangélisation. Un des premiers mythes du déluge est le mythe grec d’Ogygès. Un récit où l’on raconte comment le roi d’Attique a survécu au déluge en embarquant à bord d’un navire. À différence du récit biblique, il embarque avec d’autres êtres humains. Plus tard, c’est le récit du déluge de Deucalion qui présente le plus de similitude avec le mythe sumérien. Le dieu Jupiter aurait détruit la race humaine pervertie en submergeant la Grèce ; Deucalion et Pyrrha sont montés dans une embarcation et se sont échappés. Le navire s’est arrêté sur le mont Parnasse. Une nouvelle race d’hommes est née lorsque, comme l’oracle l’avait indiqué, ils ont jeté derrière eux les os de leurs ancêtres.

Les éléments de la nature comme l’eau et l’arbre sont récurrents. En effet, l’eau est l’élément primordial, mais :

« […] le mythe de l’eau primordiale revêt plusieurs formes différentes dont les deux extrêmes ont des significations opposées. Dans un cas l’eau préexiste à la création comme une masse inerte mais elle n’y prend aucune part ; c’est un dieu distinct d’elle, toujours déjà présent, qui est l’auteur de la genèse et le seul créateur. Dans l’autre cas au contraire, infiniment riche et féconde, l’eau primordiale enfant le monde ; elle est elle-même, dans sa maternité, créatrice. »217

La première image de l’eau en tant que substance sans ordre ni apparence fixe, inconsistante, se rapproche de celle du Chaos. Au contraire, la deuxième image, nous fait

216

« L’espace infini qui exista avant tout, ou bien l’origine de toutes choses, et d’où émanèrent les dieux, les êtres et les choses ; plus tard, on l’a expliqué aussi par masse confuse, dont toutes choses furent formées. » JACOBI E., Dictionnaire mythologique universel ou biographie mythique, Paris : Librairie de Firmin, Fils et Cie., Imprimeurs de l’Institut, 1863, 515 p., p. 104.

217

RUDHARDT Jean, Du mythe, e la religion grecque et e la compréhension ’autrui, Genève : Librairie Droz S.A., 1981, 289 p., p. 108.

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contempler l’eau comme une puissance qui donne forme, riche par sa capacité d’engendrer, à l’image d’une divinité active, intrinsèque aux êtres créés.

Il est possible d’évoquer d’autres thèmes visibles dans la mythologie européenne méritant d’être cités. Par exemple, l’engendrement qui trouve des références dans les mythes grecs, indo-européens et celtes. Ce sujet est discuté puisqu’il évoque le rapport du pouvoir masculin et féminin ; c’est dans l’univers mythique judéo-chrétien que nous distinguons une perspective de ce type, puisque c’est Dieu qui accomplit le prodige quand il crée Adam, l’incarnation d’Ève, ou le Christ par la fécondation d’une vierge : « pour que l’engendrement du masculin soit tolérable, il faut le subordonner à la culture dont les hommes sont les garants »218, c’est-à-dire par cette idée d’appropriation des pouvoirs féminins par les hommes. De l’autre côté, il y a le thème de la castration, comme dans le récit mythique d’Ouranos (Οὐρανός) châtré par son fils Cronos, de Varuna, dieu indien privé de toute activité sexuelle et des dieux celtes Ogmios, Ealcmhar et Gwawl et Ysbaddaden Pencawr, Cealtchar et Brân219.

Concernant le culte de la déesse, que nous avons évoqué quelques pages avant, et le thème de l’engendrement, on ne peut pas nier l’image assez répandue de la Vierge Marie répondant en même temps à une déesse païenne, suite à une grande transformation des mythes préchrétiens, quand « Le Moyen Âge christianise la reine de Mai sous les traits de la Vierge Marie. Le mois de mai deviendra ainsi le mois de Marie comme pour disqualifier l’antique déesse-mère au profit du christianisme »220

.

Parmi les éléments qui sont présents dans la plupart des récits mythiques, non seulement européens mais aussi appartenant à d’autres cultures, nous comptons le ciel et les astres. Le ciel est l’espace de vie des dieux qui finalement n’est pas une réalité inaccessible à l’homme. L’apparition des astres, des étoiles et les constellations est une constante dans les mythes. Aussi le thème de la séparation du ciel et la terre paraît-il intéresser l’homme mythique.

La Lune véhicule une image de force changeante, avec une influence sur les eaux, les plantes, les femmes, la fertilité, la mort et renvoyant à l’idée de l’immortalité. Dans la mythologie romaine la Lune est une divinité qui rythme le temps, sa face changeante annonce le renouvellement de la vie ; dans le calendrier, un jour lui est consacré : le lundi. Les Romains la considéraient comme une force bienveillante et douce, beaucoup plus que son mari-frère, le soleil. De nombreux mythes mettent en rapport le Soleil et la Lune, soit par association de fraternité, soit par une association de mariage (Carl Jung « inconscient collectif ») : « dans les mythes les plus anciens, la lune gouverne à la fois la Mort et l’Immortalité. »221

. Si elle renvoie à l’idée d’immortalité c’est par cette caractéristique naturelle que l’homme perçoit ses modifications, ses disparitions et apparitions périodiques comme un signe de ce qui incarne la vie. La Lune « est une lumière qui meurt pour renaître, créant au sein du ciel une alternance de deuil et de joie et ce cycle se retrouvera, sur la terre, dans les passions tourmentées des dieux et des héros qui meurent et renaissent : Osiris, Attis, Adonis, Zagreus, Penthée, Dionysos, Mithra, Jésus. Connaissant à la fois les angoisses de la mort – pendant les trois jours de sa disparition – et les joies de la renaissance, elle devient l’astre qui manœuvre les épreuves,

218

MOISSEEFF Marika, « Une femme initiée en vaut… deux. De l’Ile aux femmes polynésienne à l’Alien américaine », p. 79 – 108, dans : Insularités : Hommage à Henri Lavondès, Nanterre : Société d’ethnologie, 2003, 273 p., p. 87.

219

STERCKX Claude, Mythes et dieux celtes: essais et études, Paris : Éditions Harmattan, 2010, 210 p., p. 50-52.

220

WALTER Philippe, Mythologie chrétienne. Rites et mythes du Moyen Âge, op.cit., p. 175.

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les calvaires et les initiations des hommes ainsi, tout naturellement, que la sagesse et la révélation qui en résultent »222.

Les divinités des cultures prépondérantes en Europe sont donc en rapport avec cette capacité de mourir et de renaître. Maître du temps, le symbole de la lune apporte des sens en relation avec la féminité et le renouveau. Ce qui n’est pas le cas dans des cultures d’Asie où la lune est une divinité avec des attributs masculins. Je me permettrais de faire un parallélisme avec une tradition mythologique andine ; par contre, pour le peuple Araucan du Chili, il y a un rapport plus étroit avec le concept de temps et de la mort ; quand la lune était rouge, cela annonçait la mort d’une personne importante dans la communauté.

La divinité Olympienne d’Apollon – Hélios étant la figure de la divinité avant le Ve siècle- est le frère d’Artémis, il conduit le char du Soleil, il est le dieu triomphant des forces souterraines, recevant le nom de « tueur de serpent ». Il est aussi un dieu musicien qui conduit le cortège des Muses, il est donc divinité de l’équilibre et de l’harmonie. Comme sa sœur, il a un caractère temporel car il gouverne les divisions de la journée (les heures, l’aube et le crépuscule) et de l’année (les mois et notamment les saisons) qui sont représentés dans le diadème qui orne sa tête. Dû à sa force protectrice dans les périodes les plus chaudes, il est proclamé le gardien de l’agriculture223. Les mythes apolliniens le présentent comme un dieu « puissant et redoutable ».

L’histoire de l’origine de ce dieu continue à être étudiée, car les mythographes ne peuvent pas négliger l’existence d’Hélios (frère de Séléné), qui fut vénéré pendant beaucoup de siècles comme le dieu Soleil. L’astre lumineux a son propre hymne homérique dans lequel nous lisons les traits de cette divinité :

« Traîné dans son char rapide, il éclaire à la fois les dieux et les hommes ; à travers son casque d'or, ses yeux jettent des éclairs formidables ; des rayons étincelants s'élancent de son sein ; son casque brillant darde une splendeur éclatante ; autour de son corps brille une draperie légère, que le souffle du vent agite ; sa main conduit de