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Cactus 40 % D 36% Béliers améliorateurs 6 % - 20.5% Variété d’orge D 45% ?? Vesce - - 10.3% Blocs alimentaires D - 13% Atriplex - D -Alley cropping - D

On note tout d’abord le fort intérêt des communautés d’Algérie et de la Tunisie à la plantation de cactus inerme soit en plein soit en alley cropping. Il faut toutefois noter que dans chacun des pays, cette technologie est largement soutenue par les gouvernements et bénéficie toujours de soutiens fonciers et techniques à son implémentation. Mais, nombre de producteurs à Zoghmar nous disent être prêts à implanter la technologie sans subventions mais à la condition q’un agent technique leur rende visite. Donc dans la communauté de Zoghmar, la diffusion sélective de la technologie entre les familles composantes la communauté a crée des réticences plus de principe que de raisons. En outre, si il existe à présent un stock de raquettes inermes qui peuvent servir à étendre les plantations dans la zone, la méfiance entre producteurs empêche un tel processus sans l’intervention d’agents étrangers. En Algérie, l’un des facteurs qui a pu freiné son extension est davantage lié à la technique d’implantation promue par les services techniques. Largement incités à une plantation en plein, les producteurs étaient contraints dès lors de réduire leur surface céréalière. En outre, dans le système intercalaire, un espacement de 10 m restait insuffisant pour la mécanisation. Par contre, certains producteurs ont su innover en laissant un écartement de 20 m.

Mais à ces facteurs d’ordre techniques et économiques qui ont pu favoriser l’adoption de cette technologie, il ne faut pas oublier que le cactus est un arbuste relativement connu dans ces zones et ce depuis des décennies (voire des siècles). Donc les techniques de plantation comme le choix d’une espèce inerme n’entraînaient pas de changements sociaux importants dans la gestion de l’exploitation. Il faut toutefois noter certains ajustements. Dans la communauté de Zoghmar, les éleveurs ont généralement maintenu les plantations de cactus épineux qui jouent toujours leur rôle de barrière contre la divagation des animaux. Certains exploitent le cactus épineux tant que leur femme est en bonne santé sachant que l’opération de brûlure des épines leur incombe. Si elle vient à tomber malade, on a un stock sur pied plus facile à manipuler pour donner aux animaux. Certains déclarent encore que les raquettes de cactus épineux sont plus palatables que les autres. Mais rien ne le confirme.

Pour les deux communautés, le cactus constitue aussi un moyen de délimitation du foncier dans des zones largement marquée par l’indivision.

Au Maroc, à l’instar des autres technologies dans les autres communautés, l’orge à double fin a connu un succès temporaire. Ce succès était largement lié au projet M&M. D’une part certains facteurs étaient pris en charge par le projet comme l’approvisionnement en semences sur les parcelles de démonstration ; d’autres part c’étaient établies des relations de confiance entre les chercheurs et les producteurs. Dans la démarche suivie par le projet, les producteurs devenaient des chercheurs sur le terrain en partageant régulièrement leur expérience avec des chercheurs mais aussi d’autres éleveurs d’autres pays du Maghreb et du Mashreq et ce dans le cadre de voyages organisés dans le projet. Cependant, peu d’entre eux ont su maintenir ces technologies au-delà du projet. Il ne faut pas sous estimer le rôle de la sécheresse de 1998-2002 qui a fragilisé les exploitations au point d’émigrer pour certains. Ceux qui ont le mieux résisté voire maintenu certaines technologies sont les exploitants qui fonctionnent en partie sur une activité salariale sûre.

En résumé, on peut dire que les technologies qui visent à réduire les risques, notamment le risque climatique, ont une espérance de durabilité plus grande dans ces milieux fortement marqués par le caractère structurelle mais imprévu des sécheresses. Dès lors faut il croire que l’augmentation de la productivité dans ces zones est difficile voire impossible ? Tout d’abord il faut noter que le technologie du cactus a reçu un soutien prolongée des gouvernements. Y auraient ils donc des mesures politiques qui favorisaient l’adoption de technologies plus intensives ou productivistes ? Comme les producteurs ayant une activité salariale sûre ont su maintenir certaines technologies, est ce que le fond du problème est dans le financement et donc la disponibilité du crédit ?

Mais est ce suffisant ? L’expérience de la diffusion du cactus inerme dans la communauté tunisienne montre un cheminement par grappe sociale. Ne faudrait il donc pas s’intéresser aux mécanismes de négociations sociales dans le processus de diffusion de l’innovation ?

En outre, il ne faut pas oublier l’isolement de ses communautés pour tout ce qui approvisionnement et leur faible pouvoir de négociation compte tenu de la taille moyenne des exploitations…

5- Conclusion

Dès lors, l’approche système et l’approche typologique fournissent des outils de simplification mais aussi d’analyse de la complexité du milieu agricole. Aussi on a pu identifier les principaux systèmes dans les différentes zones ainsi que leurs ressemblances ou particularités.

Si cette approche est essentielle, elle est cependant insuffisante pour saisir toute la réalité sociologique et économique du milieu, qui demande des connaissances suffisantes aux différentes échelles

d’organisation (prise en compte des relations intra/inter communautaires, conditions de

commercialisation). En outre, les activités d’élevage comme certaines activités culturales

(arboriculture, gestion des parcours) s’inscrivent dans le temps. Dès lors la dynamique des systèmes demande parfois d’autres approches comme la modélisation.

Ainsi la typologie nous permet d’identifier les principaux types d’exploitation dans chaque communauté qui feront l’objet d’une modélisation. En outre cette typologie offre un moyen d’analyser les relations entre le mode de fonctionnement des exploitations et leur milieu institutionnel, notamment avec les marchés pour les produits animaux.

CHAPITREIII