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Les systèmes d’identification automatique par code à barres et par ondes radio

Conclusion : presse imprimée & ordiphone

CHAPITRE 2. DES SYSTEMES D’IDENTIFICATION AUTOMATIQUE, OPTIQUE ET RADIO

1. Les systèmes d’identification automatique par code à barres et par ondes radio

Après avoir rappelé le contexte historique du développement des systèmes d’identification automatique, nous pourrons comprendre la manière dont est codé un message sous la forme d’un motif.

1. Contexte historique

Entre le début du XXème siècle et les années 1950, l’informatique sous sa forme moderne

n’existe pas encore. Trois types de technologies furent expérimentés entre la première conceptualisation des années 1920, la première méthode dans les années 1950, et les premiers systèmes d’identification automatique par lecture optique dans les années 1960, grâce à l’invention du laser. Il faudra attendre encore dix ans avant le début d’une standardisation mondiale dans le domaine des échanges commerciaux avec ce qui deviendra le GS186.

La première technologie, qui est encore une technique à l’époque, s’est inspirée de la mécanographie, en plein essor depuis 1890, les deux autres empruntant des procédés techniques basés sur la propriété des ondes lumineuses découverte par Maxwell entre 1855 et 1873 et complétée par Hertz en 1888 : le système d’identification automatique par code à barres et le système d’identification automatique par ondes radio.

Dans les années 1930, le domaine de l’identification automatique se conceptualise dans les secteurs de la distribution de produits de consommation (1934), de la recherche militaire (1939) ou encore dans le domaine du transport ferroviaire (1961). Dans le domaine de la vente de détail et la distribution de produits de consommation, l’identification automatique devait d’abord servir à identifier en caisse la vente de produits afin de maintenir à jour l’état des stocks et accompagner l’essor des échanges commerciaux. Dans le domaine militaire, le concept d’identification automatique servit aux pilotes de chasse britanniques lors de la seconde guerre mondiale à identifier en vol les avions alliés de ceux ennemis (1940). Dans le

86 Le GS1, organisé sous forme d'association, est l'organisme mondial gérant l'unicité des codes-barres 1D. Ce

n'est qu'une partie de leur activité puisque la mission du GS1 est créer pour leur membres une gamme variée de standards qui sont utilisés au total par plus de 20 secteurs d'activité dans 150 pays : un million de sociétés de toute taille exécutent plus de 8 milliards de bips par jour. Source : GS1.fr

domaine des transports ferroviaires, le concept d’’identification automatique servit dès les années 1960 à gérer la flotte grandissante de wagons de fret sur le réseau ferré des Etats-Unis. C’est tout d’abord dans le domaine militaire que les premiers concepts autour de l’identification automatique par ondes/fréquences radio virent le jour. Le procédé fut utilisé pour la première fois pendant la seconde guerre mondiale en 1940 par l’armée britannique et l’armée allemande pour identifier en vol les avions alliés de ceux ennemis. Le système anglais, Identify Friend or Foe permettait aux pilotes d’initier une requête radio à distance, à partir d’un transpondeur/transmetteur, permettant de lire (ou non) l’identifiant d’un avion à engager. Trois ans après la seconde guerre mondiale en octobre 1948, Harry Stockman publie dans la revue « Proceedings of the IRE » un article intitulé « Communication by Means of

Reflected Power » - la communication par la puissance réfléchie, et même s’il admet, qu’un

« travail de recherche et de développement considérable reste à accomplir avant de résoudre

les problèmes fondamentaux liés à la communication par puissance réfléchie et d’explorer le champ des applications utiles »87, ce sont bien les premières bases de l’identification par

fréquence radio qui sont posées, dont le premier brevet fut déposé aux Etats-Unis en mai 1970 par Mario W. Cardullo.

De plus, c’est dans un contexte économique et social caractérisé par un accroissement spectaculaire du commerce et des échanges mondiaux que se posèrent, dès la fin du 19ème

siècle, les premiers problèmes liés à la traçabilité, à la logistique et à l’identification automatique des objets ou des produits permettant d’en tenir le registre afin d’en gérer les échanges, le commerce et la logistique. La diversification de la production industrielle de masse, les premières entreprises de la grande distribution mises sur pied en France en 1860 et aux Etats-Unis en 1879, reposant sur le principe d’achat en gros à partir d’un entrepôt central distribuant la marchandise à des points de vente, font apparaître de nouveaux défis dans le domaine de la logistique et la livraison des produits alimentaires. Avec le développement des succursalistes, des coopératives de consommation, puis du libre service dans les magasins, l’automatisation de la tenue des inventaires, la gestion des stocks et l’identification des produits lors du passage en caisse devint vite un casse tête pour les commerçants et attira l’intérêt des scientifiques de l’époque. Pour répondre à la demande formulée par un commerçant américain tenant à la tenue des inventaires et la gestion des stocks, la première

87 ALBERGANTI Michel. Sous l’œil des puces : La RFID et la démocratie. Collection Essais Sciences.

solution envisagée par une équipe d’universitaires de la Harvard Business School dirigée par Wallace Flint en 1932 fut de s’appuyer sur la machine à cartes perforées inventée en 1890 par Herman Hollerith.

Ainsi, les scientifiques travaillant à inventer un système d’identification automatique pour le commerce tenteront d’abord de s’inspirer des méthodes de traitement mécanique de données fournies à l’époque par la mécanographie et les cartes perforées : dans un commerce, un magasin, le client récupère une carte perforée correspondant au produit qu’il souhaite acheter. Lors du passage en caisse, les cartes sont insérées dans un lecteur de cartes perforées ; le système commande le retrait des marchandises dans l’entrepôt, leur acheminement jusqu’à la caisse et l’inventaire est mis à jour en temps réel. Malgré son ingéniosité, la complexité du système, les coûts engendrés et la lourdeur du matériel à mettre en place ne permirent pas un déploiement opérationnel avant la seconde guerre mondiale et l’on préféra la solution consistant à faire circuler les clients dans un entrepôt amélioré (magasin actuel) où ce dernier se saisit lui-même des produits qu’il souhaite acheter avant de passer en caisse. Le commerce automatique (sans vendeur) est une évolution de ces premiers concepts d’identification automatique, qui s’élargit aujourd’hui au paiement automatique88.

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