• Aucun résultat trouvé

Conclusion : presse imprimée & ordiphone

CHAPITRE 1. APPLICATION LOGICIELLE DE « COMMUNICATION OPTIQUE »

2. La forme du motif (de l’encre), c’est l’émetteur

Selon les sciences de l’ingénieur, le « code graphique » pris comme l’objet d’une identification automatique correspond aux « étiquettes basées sur un marqueur (marker-based tags) ». Nous préférerons le terme « code graphique » aux « étiquettes basées sur un marqueur » afin de ne pas faire l’amalgame entre le « marqueur visuel » des « solutions basées sur le contenu » signalant au lectorat la disponibilité d’un contenu ou service numérique.

Lorsque la méthode informatique s’appuie sur un code graphique, il faut se référer à l’histoire des méthodes d’identification automatique et des symbologies nées dans les années 1950 (code 1D) et des années 1980 (code 2D), dont nous avons détaillé le contexte technique et social dans la première partie de cette étude.

Comme nous l’avons vu, du point de vue des sciences de l’ingénieur, l’objet d’un système d’identification par code graphique est d'établir la lecture optique (automatique) à l’aide d’un imageur (récepteur) d’un émetteur (le code graphique) pour décoder un message (le contenu du code graphique).

Autrement dit, il s’agira pour l’éditeur de presse ou pour l’annonceur d’imprimer un langage informatique destiné à être décodé via l’optique du terminal électronique à l’aide d’une application logicielle préinstallée. Voir Annexe 1.

Plus précisément, « la lecture d'un code graphique par un téléphone portable doté d’une

caméra peut être considérée comme la réalisation d'une communication numérique où la transposition de l'information binaire en modules est l'analogie de la modulation », (Houni,

2007). C’est-à-dire le processus par lequel le signal est transformé de sa forme originale (un graphique) en une forme adaptée au canal de transmission (des données). L'émetteur est alors

un pictogramme, dessiné ou affiché sur son support, et le récepteur est la caméra numérique du téléphone.183

La manière de représenter graphiquement ce message dépend du type de symbole utilisé. La symbologie d’un code graphique correspond à un ensemble de normes détaillant un alphabet permettant de représenter graphiquement un message. Comme un alphabet en linguistique, la symbologie peut être publique ou privée.

Lorsque la symbologie est publique, on parle de standard ouvert. Selon le Journal Officiel n° 143 du 22 juin 2004 publie la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l'économie numérique, on entend par standard ouvert tout protocole de communication,

d'interconnexion ou d'échange et tout format de données interopérables et dont les spécifications techniques sont publiques et sans restriction d'accès ni de mise en œuvre. Cela

signifie donc d’une part que les protocoles et les formats de données sont indépendants d'un

logiciel particulier, d'un système d'exploitation ou d'une société et d’autre part que des spécifications techniques documentées, publiées, non payantes, sans brevet dessus, sans royalties dessus sont librement accessibles.

Lorsqu’une symbologie appartient au domaine public, il faut comprendre que l’alphabet est public et librement utilisable par tous, entreprises privées et publiques, développeurs informatiques et particuliers, qui peuvent encoder, décoder, générer et programmer n’importe quel contenu/message/donnée selon ces symbologies.

Le code source de ces symbologies inventées pour les besoins de l’industrie dans les années 1990, sont depuis tombées dans le domaine public (par exemple Datamatrix, Aztec), ou encore, dont les droits de propriété ne sont pas revendiqués par un acteur conservant l’exploitation du nom de la symbologie comme marque commerciale (QR Code). Parmi ces

183 HOUNI Karim. Modélisation et Etude de la Transmission d'Information par Codes Graphiques. Thèse :

symbologies, on peut lister (dans l’ordre), le code Aztec, le Quick Response Code184 ou encore le Datamatrix185.

Parmi les symbologies privées, conçues spécialement pour un décodage avec un équipement électronique grand public, comme une webcam connectée à un ordinateur, ou encore

l’appareil photographique des téléphones portables grand public, on peut lister (dans l’ordre)

le Shotcode186, le Microsoft Tag187 ou encore le Beetag188.

Lorsque la symbologie est privée, le code source permettant de générer, décoder, programmer un code graphique appartient à l’entreprise éditrice de la suite logicielle (symbologie – syntaxe de données – application logicielle).

Si l’on résume notre propos à ce stade, il existe deux méthodes de communication optique entre le papier et l’ordiphone : les « systèmes de codes graphique » et les « systèmes basés

184 En 1994 la compagnie Denso-wave créé le QR-Code (Quick-response code) un code 2d particulièrement adapté au

codage des caractères japonais. Ces codes sont très utilisés aux Japon et un standard est publié en 1999 puis une norme ISO (International Organization for Standardization) est approuvée en 2000. La marque appartient à Denso qui n’exerce plus de droit de propriété dessus.

185 Le code Datamatrix est inventé en 1989 par RVSI Acuity CiMatrix/Siemens, sa capacité à coder un grand nombre

d’informations sur une surface réduite lui ouvre tout de suite les portes de l’industrie.

186 Conçu à l’université de Cambridge en 1999, les « SpotCode » deviendront des « ShotCode » après leur rachat

par OP3 en 2005.

187 Appelé HCCB pour High Capacity Color Barcode, symbologie de code matriciel inventée par l’entreprise

Microsoft Tag.

sur le contenu ». Les systèmes basés sur le contenu s’appuient un contenu humain (texte et image), accompagné d’un marqueur visuel signalant la présence d’autres contenus humains (multimédia), accédé à partir de l’ordiphone alors que les systèmes de codes graphiques nécessiteront l’impression d’une symbologie informatique dans les pages du journal destinée à être décodée via l’optique de l’ordiphone.

Du système de code graphique dépend le type de symbologie utilisée, publique ou privée, c’est à dire « l’alphabet » permettant de représenter graphiquement un message. Comme tout message, ce dernier s’appuie sur une syntaxe qui elle aussi peut être privée ou publique.

Documents relatifs