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Réalité Augmentée : l’exemple du Popular Mechanics Magazin (Russie).

3 « Communication optique » : rayonnement électromagnétique

OPTIQUE » ENTRE UN TITRE DE PRESSE IMPRIMEE ET UN ORDIPHONE Nous avons relevé dans la presse internationale quelques trente propositions de couplage entre

3. Réalité Augmentée : l’exemple du Popular Mechanics Magazin (Russie).

Qu’est-ce qu’un dispositif de réalité augmentée ?

« La réalité augmentée consiste à superposer à des images du réel des informations issues du

monde numérique, en temps réel. Par exemple, si nous sommes en train de filmer un monument avec un téléphone connecté à internet, de nouvelles fenêtres vont apparaître à l’écran, nous donnant des renseignements sur l’histoire du monument et sur les centres d’intérêts alentour : restaurants, musées, métro le plus proche, etc. Ce mélange d’images virtuelles et réelles donne l’illusion que deux univers fusionnent, c’est ce qu’on appelle la « réalité augmentée »44. »

Plus précisément, « un système de réalité augmentée combine simultanément le réel et le virtuel, interagit de manière interactive (en temps réel), et est enregistré en trois dimensions ».

Figure 3 : Réalité augmentée dans le titre de presse imprimée Popular Mechanics.

Expérience de l’individu : lors de la lecture du titre de presse, l’individu repère un marqueur visuel mentionnant la présence d’un contenu ou d’un service additionnel (le carré en noir et blanc à droite sur l’image de droite).

44 Définition donnée par la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) -

Concrètement, l’individu se saisit de son ordiphone, télécharge ou sélectionne l’application logicielle proposée par l’éditeur, pointe l’ordiphone vers le marqueur et fait apparaître à l’écran le contenu associé. En l’occurrence, il s’agit de visualiser en trois dimensions un avion de chasse… Le flux de données entre ce que voit l’individu, son ordiphone et le marqueur imprimé dans le magazine est synchrone, c’est à dire ininterrompu, en temps réel ; c’est la raison pour laquelle l’image affichée sur l’écran de l’ordiphone suit le mouvement initié par l’individu entre la caméra et le marqueur imprimé : en approchant ou éloignant la caméra du marqueur, en l’inclinant à droite ou à gauche, l’individu fait évoluer l’image en 3D visualisée sur l’écran.

Mise en place par l’éditeur de presse : l’éditeur met en place un système informatique distribué entre des marqueurs imprimés dans le journal et des applications logicielles téléchargées par des individus, leur permettant de recevoir « en temps réel » et d’afficher à l’écran du téléphone, de manière alignée avec le papier, des contenus et services numériques préalablement stockés dans les serveurs du système informatique.

Contexte historique : le dispositif de « réalité augmentée » est une extension de la « reconnaissance d’image » où le flux de données entre un marqueur visé localement et le contenu ou service numérique accessible à distance n’est plus asynchrone, comme la reconnaissance d’image, mais synchrone, les systèmes pouvant alors se distinguer suivant qu’ils s’appuient sur des coordonnées géographiques ou des coordonnées spatiales pour établir et maintenir ce flux de données. Ce dispositif serait à rattacher aux domaines de « l’Intelligence Artificielle » et de la « Visualisation Assistée par Ordinateur » conceptualisés dès la naissance de l’informatique moderne dans les années 1960 et indissociables de l’évolution du domaine des interfaces Humain-Machine dans les années 1960 et au développement de l’intelligence dite artificielle, dont l’idéalisation technique a longtemps dépassé les procédés matériels de mis en œuvre jusque dans les années 1990.

Avant toute chose, il convient de se rendre compte que ces dispositifs techniques relèvent à la fois de systèmes informatiques (système d’information automatique) et culturels (information qui fait sens). Autrement dit, ce qui caractérise ces dispositifs, c’est le rapport qu’entretient l’écosystème informatique à articuler ce sur quoi l’individu focalise son attention, par principe « extérieur à la machine », en l’occurrence le contenu imprimé d’un journal ou d’un magazine, avec une machine électronique qui permet l’acquisition optique de données, le traitement numérique de ces données à l’aide de programmes informatiques, en l’occurrence un ordiphone sur lequel est installé des applications logicielles, ordiphone lui-même relié au réseau Internet et ses ressources qui sont tout à la fois des contenus numériques, mais aussi des programmes informatiques. L’ordiphone est le creuset à partir duquel s’imaginent de très nombreux services.

Du fait du caractère « visible » de l’information représentée sur un journal ou un magazine, que les économistes appelleront le caractère de « non rivalité » et de « non excluabilité » de l’information45, le lectorat peut également être à l’origine/l’instigateur d’une

« communication optique » à partir des contenus imprimés dans un journal ou un magazine via une application logicielle tierce dont ni l’éditeur de presse, ni l’annonceur ne seraient à l’origine.

Par exemple, un individu repère un livre qu’il souhaite acheter dans un journal ou un magazine ; après avoir sélectionné l’application logicielle adéquate, l’individu lance une requête visuelle sur un moteur de recherche, affiche une liste de liens puis achète le livre sur un site de commerce électronique. Uniquement avec le titre de presse sur les genoux et l’ordiphone en main, où qu’il soit. Ces expériences concernent donc l’ensemble des parutions imprimées, qu’elles soient quotidiennes ou périodiques, nationales ou régionales, qu’elles soient généralistes ou spécialisées, gratuites ou payantes et quelle que soit leur appartenance à une famille de presse.

Lorsque ces dispositifs sont proposés par un éditeur de presse ou par un annonceur, il s’agirait pour eux de s’adresser à une cible d’individus dont le dénominateur commun est d’être à la fois équipé d’un point de vue matériel (un ordiphone), d’un point de vue logiciel

(l’application logicielle adéquate), et suffisamment curieux pour « tester » ces services, la plupart du temps présentés comme de nouveaux moyens d’accès à des informations.

Enfin, comme nous pouvons le constater dans l’annexe 1, l’ensemble des expérimentations menées par les éditeurs de presse ou par les annonceurs montre la diversité des types de

dispositifs techniques proposés au lectorat : reconnaissance de code 2D / code matriciel (QR

Code, Microsoft Tag, Flashcode…), reconnaissance d’image (Doog, SnapTell), reconnaissance d’image et de caractère (Goggle), réalité augmentée (Junaio, Layar, kooaba). Du choix de ces dispositifs techniques dépend le caractère public ou privé, libre ou réglementé, des systèmes de communication dont il relève. Avant de présenter le plan de notre étude, nous commencerons par préciser notre méthodologie.

Méthodologie

Notre approche, ethnocentriste, aura consisté à d’abord se projeter dans chacune des relations qui unit l’éditeur de presse, l’annonceur et l’individu à travers la combinaison matérielle d’un titre de presse et d’un ordiphone. Puis, se projeter dans chacune des relations qui unit à travers les logiciels « presse imprimée et ordiphone », l’éditeur d’application logicielle et le trio précédemment cité. Enfin, se projeter dans chacune des relations qui fait sens, selon les contenus et services accédés, entre ceux imprimés et ceux numériques.

Comme nous l’avons précisé, le propre des méthodes informatiques que nous allons étudier est de s’appuyer sur la presse imprimée sous sa forme et sa matérialisation actuelle (encre et papier), produit de l’industrie graphique, et ce travail de recherche ne concerne pas l’implémentation de technologies de communication sans fil (encre RFID ou tag RFID – Radio Frequence Identification) relevant du domaine des « communication en champ proche » dans le spectre radio ou encore, de dispositifs additionnels glissés dans un journal ou un magazine imprimé (écrans LCD insérés dans un cahier central46, jouets), et a fortiori, des tablettes tactiles, des liseuses, du papier photovoltaïque et autres terminaux électroniques portatifs, même si nous pourrons établir des parallèles au fur et à mesure de notre étude. Ce qui nous intéresse, c’est le caractère autonome du support papier d’une part et le caractère autonome de l’ordiphone d’autre part comme nous le verrons tout au long de cette étude. Il ne s’agira pas non plus de tomber dans le travers d’un déterminisme technique consistant à pronostiquer les éventuels usages à venir de la lecture combinée d’un titre de presse imprimé avec un ordiphone mais d’identifier les enjeux actuels des dispositifs de communication

optique reposant sur l’ordiphone du lectorat telle que proposée par des éditeurs de presse et

leurs annonceurs depuis 2006, la plupart du temps à travers les applications logicielles

46 Ecran LCD de 2.4 pouces et de 3 millimètres d'épaisseur inséré dans une double page en cahier central mis en

œuvre pour la première fois en septembre 2009 aux Etats-Unis par le titre de presse Entertainment Weekly pour les annonceurs CBS et Pepsi. L’opération a été réitérée en Italie en mars 2010 par le magazine Panorama de Mondadori pour l’annonceur Citroën et enfin en France en avril de la même année par le Groupe Les Echos et l’annonceur Citroën.

proposées par des éditeurs informatiques (software editor) variés. Il convient en outre de préciser que la plupart des éditeurs de presse imprimée ou des annonceurs ne partagent jamais les statistiques d’usage de ces expérimentations, ce qui révèle le peu de succès de leur offre. Notre méthodologie a été des plus simples et pourrait s’inspirer de ce que les analystes programmeurs appellent la « retro ingénierie ». Selon l’encyclopédie en ligne Wikipedia, « la

rétro-ingénierie (traduction littérale de l’anglais reverse engineering), également appelée rétroconception, ingénierie inversée ou ingénierie inverse, est l’activité qui consiste à étudier un objet pour en déterminer le fonctionnement interne ou la méthode de fabrication afin de (1) comprendre le fonctionnement de cet objet, pour être en mesure de l’utiliser correctement ou de le modifier, (2) fabriquer une copie de cet objet alors qu’on ne peut en obtenir ni les plans ni les méthodes de fabrication (activité généralement illégale sur un plan juridique), (3) créer un nouvel objet ayant des fonctionnalités identiques à l’objet de départ, sans violer de brevet, (4) analyser un objet produit par un concurrent, soit dans le cadre d’une activité de veille concurrentielle soit pour détecter d’éventuelles violations de brevets.

Ainsi, nous avons tenu un bloc-notes sur le web constitué de liens hypertextes47, permettant

de retracer les relations presse en ligne des éditeurs de presse et des annonceurs ayant testé ces dispositifs.

De plus, nous avons relevé en annexe 1 une trentaine « d’expérimentations », objet de notre étude, mises en œuvre par des éditeurs de presse imprimée et leurs annonceurs entre 2007 et 2011.

Nous avons identifié ces « expérimentations » soit en mettant la main sur l’exemplaire imprimé d’un journal proposant un tel type de dispositif de communication optique, soit en se faisant communiquer une photographie du journal. Pour chacun d’eux, nous avons testé un certain nombre d’applications logicielles Figure 20 : Interopérabilité entre application logicielle de lecture de code graphique, par symbologie, nombre de téléphones compatibles et pourcentage du parc de téléphones – France. 2008 à partir de trois types de téléphones portables entre 2007 et 2011 (Symbian/Nokia, iOS/Apple, Android/Google).

47http://mobilecrossmedia.com

Pour chaque expérience relevée, nous avons précisé le pays où elle a été menée, la date, le titre de presse, le type de presse, la méthode informatique, l’application logicielle préconisée, et le contenu ou service numérique mis en œuvre. A chaque fois que cela a pu être possible, nous avons illustré le cas d’une photographie du journal et d’une capture d’écran du contenu ou service accédé à partir de l’ordiphone.

A partir de ce premier matériau, nous avons cherché à comprendre le « fonctionnement interne

ou la méthode de fabrication » au sens de la rétro ingénierie des analystes programmeurs

concernant chaque méthode et chaque type d’application logicielle, pour être en mesure de retracer le domaine technique et le contexte social dont elles sont issues et les combinaisons et les hybridations dont elles font actuellement l’objet.

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