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Volume horaire souhaité

3. La synthèse de l’analyse des besoins :

L’analyse des besoins par le biais du questionnaire proposé aux étudiants, nous a permis de faire ressortit un certain nombre de difficultés auxquelles les uns et les autres sont confrontés. Parmi ces difficultés, il est utile de signaler les plus récurrentes afin de faire comprendre dans quelles perspectives nous allons travailler pour l’élaboration du référentiel de formation de « FOS ».

Avant d’aborder les situations de cours qui posent problème aux étudiants dans le domaine d’architecture, les résultats du questionnaire nous ont éclairé sur les représentations positives que se font ces derniers sur le rôle et la place qu’occupe la langue française dans leur domaine de formation et leur prise de conscience sur l’importance de la langue dans la transmission et l’appropriation des savoirs techniques et scientifiques. Même si très peu d’étudiants de Sétif et Constantine n’utilisent pas beaucoup le français hors université ; contrairement aux étudiants de l’EPAU qui considèrent la langue française comme langue première, il n’en demeure pas moins qu’ils sont motivés à développer leur niveau afin de réussir dans leur parcours universitaire et professionnel.

Par rapport à l’évaluation des étudiants sur leur niveau en langue française, les résultats obtenus confirment en partie le classement du niveau des étudiants par le biais du test de positionnement (résultats présentés dans le chapitre 2). Cela se traduit par la dominance des niveaux A1/A2- A2/ B1. A noter, que ce classement ne signifie pas que l’on ait affaire à des étudiants « médiocres », nombre d’entre eux nous ont indiqué que leurs difficultés ne venaient pas de ce « qu’ils n’avaient pas d’idées à transmettre ou qu’ils n’avaient rien à dire », mais de ce « qu’ils ne savent pas comment le dire » que ce soit sur le plan oral ou écrit.

175 - Interprétation des besoins des étudiants :

Sur le plan des besoins linguistiques et méthodologiques , nous essayons de présenter les données que nous avons pu ressortir des réponses des étudiants en dégageant les éléments des représentations sur les situations de cours qui leur posent problèmes et des besoins ressentis. Nous pouvons citer des difficultés qui sont beaucoup plus importantes au niveau de l’oral qu’au niveau de l’écrit, et beaucoup plus en production qu’en compréhension. Nous résumons cela comme suit :

- Les Besoins en expression orale :

La compétence d’expression orale est à la tête des besoins manifestés par les 66.13% des étudiants sur les trois institutions. Un bon nombre d’entre eux se trouvent être capables de tenir une discussion entre amis ou famille, tout en alternant avec la langue première, mais ne peuvent nullement entreprendre une discussion d’ordre institutionnel ou professionnel. Cela renvoie à la présentation d’un projet et à la capacité de débattre et convaincre dans le cadre de leur spécialité.

A retenir que même si les difficultés à suivre les cours oraux sont moins présents et ressenties par beaucoup, pour ne pas dire tous les étudiants d’architecture, la situation de poser des questions et prendre la parole avec leurs enseignants constitue l’embarras dans lequel se trouvent beaucoup d’entre eux en situation de CM et TD.

- Les besoins en production écrite :

Pour la compétence de production écrite, les étudiants, à raison d’une moyenne de 64.99% sur les trois institutions, déclarent être capables de rédiger des écrits courts et simples ; tels que les emails, lettres et SMS, mais n’arrivent pas à rédiger des écrits longs et cohérents, tels que des comptes rendus, synthèses, exposés. Il serait alors nécessaire d’élaborer un plan de formation qui propose des activités de production de textes longs , structurés et cohérents.

- Les besoins en compréhension écrite :

Enfin un troisième besoin, moins urgent au le niveau de l’EPAU et Constantine, mais plus manifeste au niveau du département d’architecture de Sétif, est la compréhension des polycopiés de cours et des articles et ouvrages de spécialité. Les étudiants de l’école nationale supérieure d’architecture et ceux de Constantine déclarent être capables de lire des textes

176 courts sur divers sujets, mais dès qu’il s’agit de textes longs, du domaine de leur spécialité, tels que les ouvrages et articles, les difficultés commencent à se ressentir. Pour les étudiants de Sétif, cette compétence constitue un besoin urgent à prendre en considération, car même les textes simples et courts leurs posent difficulté.

A mentionner, que la compétence de compréhension orale, est recensée comme l’un des besoins ressentis par une minorité d’étudiants. Si la majorité des étudiants ne lui accordent pas beaucoup d importance et ne la signalent pas comme difficulté, c’est dû au mode de transmission des contenus par les enseignants qui conditionnent certainement leurs attitudes et leurs pratiques. Autrement dit, le recours à la traduction permanente facilite la compréhension du cours oral. Nous confirmerons ou infirmerons cela par les déclarations des enseignants dans le chapitre qui suit.

- Stratégies des étudiants :

Les difficultés rencontrées par les étudiants en situation de cours, production ou compréhension à l’oral comme à l’écrit, font intervenir des stratégies diverses par les étudiants afin de les contrecarrer et les dépasser. Nous distinguons deux principales stratégies :

1. La traduction constitue la première stratégie adaptée par les étudiants en compréhension écrite et production orale. Soit sur la moyenne des trois institutions 56.31% la considèrent comme un passage évident pour ne pas dire obligatoire. Cette pratique constitue pour eux le comportement langagier le plus fiable pour saisir le sens des textes de leur spécialité. En expression orale, cette pratique constitue, qu’une autre forme de décodage, afin d’exprimer en d’autres termes une information ou une idée donnée. Autrement dit, ils formulent leurs idées en langue première puis ils essaient de chercher les mots qui correspondent à ce qu’ils veulent dire. Encore une fois cette dernière stratégie se présente comme non efficace à 100%60.

2. Concernant les stratégies rédactionnelles des étudiants, la pratique la plus répondue, c’est de recopier intégralement des phrases et des extraits de textes d’ouvrages ou articles sur internet qui ont une relation étroite avec le sujet d’exposé ou de recherche . Pour les exposés, en fonction de la consigne qui leur est demandée, ils reproduisent les mêmes phrases trouvées sur d’autres travaux. Ils recopient intégralement les

60

177 phrases qui correspondent à la consigne, sans se préoccuper de la construction d’un texte bien structuré.

- Propositions développées par les étudiants

Face à ces difficultés, et aux différentes stratégies déployées par les étudiants, les départements d’architecture proposent des cours de français sous l’appellation « terminologie ». Ceci dit, ce cours selon, 56.19% de la moyenne des étudiants sur les trois institutions ne répond nullement à leur besoins et attentes. Les étudiants estiment que leurs niveaux de langue a peu progressé et pour d’autres, le niveau est quasi identique même après une année de cours de français à l’université.

Ainsi, dans la visée de développer leur niveau en langue française et acquérir de nouvelles compétences qui leur faciliteraient la poursuite aisée de leur formation, les étudiants acceptent de suivre les nouveaux cours de FOS, à condition que le volume horaire ne change pas. Les 67.38% d’étudiants qui sont favorables pour la conception d’un nouveau cours de français sous une nouvelle forme et de nouveaux objectifs, proposent l’utilisation de supports différentes et de méthodes de travail plus motivantes. Les étudiants en architecture, sont très disposés à apprendre le français et se disent très motivés. Ainsi comme le dit BESSE et Al. (1980 : 67) « La motivation joue un grand rôle pour tout apprentissage, en particulier,

pour l’apprentissage des langues. La motivation dépend des besoins et, donc, ce n’est qu’en renforçant les motivations qu’on favorise l’apprentissage ».

Concernant les supports didactiques, les étudiants voudraient voir mobilisé pour leur travail, des supports audio, pour développer leur compétence d’expression orale, alors qu’une autre partie des étudiants proposent de travailler sur l’organisation d’activités de simulation, c'est-à-dire des activités de jeux de rôle. Pour cette derrière activité, si les étudiants optent pour cela, c’est tout simplement parce qu’ils sont conscients que ce n’est qu’en étant dans des situations réelles des différents moments spécifiques à leur formation qu’ils peuvent s’entrainer à développer leur parlé et leur écrit.

En guise de conclusion, nous retenons que les besoins des étudiants varient en fonction de leur niveau en langue française, de la pédagogie mise en place par l’enseignant dans les situations de cours ainsi que de leurs stratégies d’apprentissage. Nous nous sommes également rendue compte qu’interagir avec les enseignants en salle de cours et présenter des

178 projets réalisés, rédiger et élaborer des exposés, comptes-rendus et synthèses, constituent les trois situations de communications prioritaires pour les étudiants inscrits dans les trois institutions. Sauf que l’ordre et l’importance varient avec une situation supplémentaire qui est la lecture des polycopiés et discours de spécialité pour les étudiants de Sétif.

Il parait donc indispensable, si nous voulons pallier les difficultés rencontrées par les étudiants à l’université, de prendre en considération les différents contextes de la communication universitaire et tous les paramètres pragmatiques qui la construisent. Nous devons développer les habilités linguistiques dans lesquelles les étudiants sont très faibles dans les trois situations de cours.

Notre approche méthodologique, qui dépasse une simple analyse de besoins langagiers des étudiants dans les situations de production et compréhension écrites et orales sera couronnée par des entrevues réalisées auprès des enseignants d’architecture et de langue française au niveau des trois institutions. Cela nous permettra d’apporter plus de détails aux réponses ambigües et aux questions auxquelles les étudiants n’ont pas su répondre ainsi que tracer les objectifs finaux de notre référentiel.

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Chapitre 04

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