• Aucun résultat trouvé

Les départements d’architecture de notre investigation :

étudiants pour quel type de formation ?

1. Présentation et description de la formation d’architecture en Algérie : Qu’est-ce que la formation de l’architecture en Algérie ?

1.4. Les départements d’architecture de notre investigation :

Sur l’ensemble des institutions qui dispensent la formation en architecture en Algérie, les départements de notre investigation ont été soigneusement choisis pour tracer une étude des besoins exhaustifs des étudiants inscrits dans cette filière. Ces départements regroupent toutes les conditions nécessaires qui nous permettent de réaliser notre travail dans de bonnes conditions : nombre important d’enseignants en architectures expérimentés et qualifiés, nombre important de promotions et d’étudiants pris en charge et conditions matérielles variées présentes. Ainsi, à partir du regroupement de ces conditions, nous ne pouvons nous intéresser qu’aux besoins linguistiques et communicatifs qui peuvent être un obstacle entravant la réussite des étudiants.

Notre choix a ainsi porté sur une école d’architecture, la seule et unique en Algérie, le département d’architecture de Constantine qui se trouve être le premier dans le secteur universitaire et celui de Sétif où nous avons déjà réalisé notre travail de magister. Ceci dit, nous signalons, que lors de notre pré enquête, nous avons pris contact avec presque l’ensemble des départements d’architecture des universités algériennes : Oran, Blida, Annaba, Biskra et Batna afin d’avoir une idée très claire et précise sur le contenu de la formation et ses exigences, mais surtout afin de bien choisir les établissements de notre travail sur terrain.

Nous présentons ci-dessus les critères de chaque établissement, en ce qui concerne l’historique de création, les effectifs enseignants, les effectifs étudiants et les conditions de formation.

1.4.1. L’Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme « EPAU » :

Crée depuis 1970 par l’ordonnance 67-70 du 10 octobre 1970, l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme accueille chaque année de nouveaux bacheliers dans l’objectif d’accomplir la mission qui lui a été attribuée, à savoir la formation de cadres de qualité dans le domaine de l’architecture.

87 Les différentes tâches assignées à l’école se résument comme suit:

 L’enseignement et la recherche en architecture et en urbanisme ;

 la construction d’une documentation propre aux enseignants de l’école pour les besoins de la recherche ;

 la réalisation d’études pour le compte des établissements publics et collectivités locales.34

Précisons que l’EPAU vise à former des cadres de haut niveau dans cette spécialité et assurer le développement technologique dans les différentes spécialités d’architecture, d’urbanisme et de conservation du patrimoine, ainsi que d’assurer de hautes responsabilités à caractères scientifiques, techniques, économique et social dans les secteurs privés et publics en Algérie.

Dans le domaine de la formation en architecture en Algérie, « c’est le seul

établissement qui conserve une certaine autonomie de gestion et de programmation par rapport à l’université et de ce fait il a acquis une expérience pédagogique et organisationnelle exceptionnelle »35. Cette autonomie a été régie par le décret exécutif 05-5000 du 29 décembre 2005, fixant les règles particulières d’organisation et fonctionnement de l’école hors université. L’’école est ainsi régie par un règlement intérieur particulier.

Cette autonomie a permis aussi à l’école de croître de façon importante tant par les effectifs d’étudiants que par celui des enseignants et de renforcer les dispositions matérielles pour une formation de qualité. Ainsi sur le plan des infrastructures, outre les salles de cours et les amphis et ateliers, l’école offre aux étudiants, contrairement aux départements affiliés aux universités, divers services en relation avec les activités pédagogiques36, tels que:

 Le centre de documentation avec ses périodiques, polycopiés et diplômes ;

 le service de cartographie avec ses cartes, films et photos aériennes ;

 le centre audio-visuel avec ses diapositives et cassettes vidéo ;

 la bibliothèque ;  le centre informatique ;  le laboratoire de langue ;  le laboratoire photo ;  le service de reprographie ; 34

Brochure,Le guide de l’étudiant, Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme.

35

http://www.epau-alger.edu.dz/index.php/l-ecole/presentation-de-l-ecole

36

88

 l’atelier maquette ;

 l’imprimerie.

Dans le même ordre d’idées et dans le cadre de l’ambition de l’école, celle de hisser à des hauts niveaux des compétences ainsi que de se rapprocher des réalités, une politique d’ouverture vers différentes institutions nationales et internationales s’est mise en place. Cette ouverture s’est matérialisée par la signature d’un ensemble de conventions différentes partenaires :

 ENSA de Grenoble.

 ENSA Paris la villette.

 ENSA de Marseille.

 Faculté de planification urbaine et régionale de l’université technique de Berlin, Allemagne.

 Université de Constantine Mentouri.

 Ministère délégué pour le développement rural Alger.

 Ministère de la justice Algérie.

 Société de gestion des portes de pèches, Algérie.

Ces coopérations traitent différentes actions en faveur des étudiants37 :

 Coopération en matière d’enseignement du projet d’architecture et urbanisme ;

 échanges individuels et collectifs d’étudiants, graduation et poste graduation ;

 développement des ateliers communs et programmes communs

 échanges et accueils des enseignants chercheurs, d’experts et techniciens en soutenances ;

 participation croisée des enseignants à des jurys ;

 développement d’encadrement en cotutelle ;

 échanges documentaires ;

 la préparation en commun d’outils pédagogiques pour les étudiants (séminaires, conférences, cours, etc.).

Ces conventions permettent d’établir des contacts et échanges fructueux entre les enseignants et étudiants de l’EPAU et leurs homologues étrangers pour une formation de qualité. Selon le directeur de l’EPAU « le but de l’école est de former des architectes

37

89

capables de faire de la recherche, d’émanciper les esprits, de les motiver et les mettre en compétition continuelle ».38

Sur le plan de l’effectif étudiant inscrit dans cette école pour l’année 2009/2010 et 2010/2011, les statistiques témoignent d’un nombre important de nouveaux inscrits. Selon les déclarations de A.IKHLEF, responsable des classes préparatoires de l’école, « comparativement aux années précédentes, nous avons reçu des données du ministère qui

témoignent que sur l’ensemble des fiches de vœux des nouveaux bacheliers, l’architecture était placé comme premier choix , nous avons observé une hausse importante estimée de 58% par rapport à 2008, qui était de l’ordre de 23% ».39

Concernant l’effectif enseignant, comme l’école vise à former des cadres de haut niveau dans cette spécialité et assurer une formation de qualité, l’effectif enseignant de l’école comprend 88 enseignants titulaires et plusieurs enseignants associés chaque année pour une formation à 1818 étudiants et se fixe comme principal objectif le pôle d’excellence.

Face au nombre important d’étudiants inscrits et des d’enseignants qui prennent en charge la formation de ces derniers ainsi qu’aux matériaux disponibles à leur portée. Nous nous intéresserons aux résultats obtenus par les étudiants au niveau de chaque année. Nous portons notre intérêt sur résultats de la formation dans cette école à savoir les taux de réussite et d’échec. A partir des documents collectés sur terrain, nous avons relevé un taux d’échec qui se traduit par 41%40 pour l’année universitaire 2009/2010.

Selon les chiffres recueillis au niveau de l’administration et les explications avancées par le directeur de l’école ainsi qu’une partie des enseignants, le fort taux d’échec marqué en première année est dû à la non adaptation des étudiants au nouveau rythme de formation. Une inadaptation expliquée par le fait qu’au niveau de l’enseignement moyen et secondaire les enseignants guidaient fortement leurs apprenants. En revanche, à l’université, l’étudiant se trouve face à une certaine autonomie dans son apprentissage. L’enseignant n’est là juste que pour le guider mais c’est à lui de prendre une partie de sa formation en charge. L’étudiant qui doit compter uniquement sur lui-même pour enrichir son capital scientifique et technique a du mal à le faire. Le passage d’un travail guidé à un travail individuel s’avère une tâche difficile pour les étudiants.

38

Mohamed-Salah Zerouala, directeur de l’EPAU, Journal LIBERTE, 7 mars 2011, http://www.liberte- algerie.com/actualite/lancement-des-nouvelles-classes-preparatoires-integrees-ecole-nationale-superieure-d-architecture-123118

39

Entretien avec A.IKHLEF, Architecte, enseignant et responsable des classes préparatoires à l’EPAU.

40

90 Mais aussi, le blocage au niveau de la langue d’apprentissage est un des facteurs les plus importants qui marque cet énorme taux d’échec. Les étudiants ont du mal et des difficultés à s’adapter à ce transfert linguistique et à acquérir de nouvelles données dans une langue qu’ils ne maitrisent pas parfaitement, alors que toutes les connaissances transmises au niveau du secondaire dans le domaine scientifique et technique sont en langue arabe.

1.4.2. Département de Constantine :

Après l’EPAU, la deuxième institution de formation des architectes en Algérie a été créée en 1974-1975 au sein de l’université de Constantine. L’institut d’architecture et d’urbanisme de Constantine avait pour mission de former des architectes, des urbanistes, des ingénieurs en génie civil et en installation (génie climatique). A sa création, il était composé de deux départements : l’un regroupant l’architecture et l’urbanisme, l’autre pour la construction. « L’institut d’architecture sera un centre d’études et de réalisation des projets

pour l’ensemble des entreprises du pays. Cette mesure insère cette institution dans le développement général de la nation et permet une formation réelle de l’étudiant qui désormais apprendra son métier sur des projets concrets. »41

A son ouverture, depuis la première promotion qui a obtenu le diplôme d’architecte était est sortie en juin 1978, institut a formé plusieurs milliers d’architectes avec une moyenne de 260 architectes par an.42 Il est à la fois le premier institut de formation des principales filières du cadre bâti à savoir les architectes-urbanistes, les ingénieurs en génie civil et en génie climatique.

Sur le plan matériel, même s’il offre moins de moyens que l’EPAU, ce département est aussi doté de différents matériaux pédagogiques :

 Centre de documentation ;

 salle de traitement ;

 salle de documentation numérique.

Les effectifs enseignants et étudiants sont Considérables. Les 106 enseignants permanents au niveau de ce département sont de différentes formations. Nous avons relevé en majorité des diplômés en architecture, génie civil, mathématiques, sociologie, géographes et enseignants de langues. Ils encadrent un effectif de plus de 2400 étudiants.

Comme les résultats obtenus au cours des dernières années qui ont précédés notre enquête sont révélateurs des besoins des étudiants, nous nous y intéressons également. Cela

41

www.umc.edu.dz/fst/index.php

42

91 nous permet de savoir s’il existe de réels besoins et difficultés qu’éprouvent les étudiants à suivre leur formation en architecture. Ainsi, nous retenons un taux d’échec de 53,5% pour l’année universitaire 2009/201043

. Et cela se manifeste beaucoup plus au niveau de la première et dernière année.

1.4.3. Département de Sétif :

Le département d’architecture a été créé par l’arrêté ministériel n°10-14 fixant l’organisation administrative de la faculté des sciences de l’ingénieur à l’université Ferhat Abbes Sétif. Les premiers enseignements ont été dispensés au sein de la première faculté de l’université. Par la suite, dans les années 80, le campus a été transféré à un institut connu pas « l’institut des travaux publics». Depuis 2008, les études se font dans le nouveau pôle universitaire « Sétif 1 ».

Le département d’architecture propose des options nouvelles dans le cadre du nouveau système LMD tout en gardant le programme de l’ancien régime ingéniorat, qui s’arrêtera automatiquement à la sortie de la dernière promotion. C’est une formation rénovée tenant compte des nouvelles exigences internationales que propose l’établissement depuis la rentrée universitaire 2009/2010 dans le cadre de la réforme nationale de l’enseignement supérieur.

L’effectif des étudiants inscrits en architecture au département de Sétif est aussi considérable, il renvoie au nombre de 2333 étudiants. Ces derniers sont pris en charge et encadrés par 87 enseignants permanents de toute option confondue. Le taux d’échec est visible par 61%44, ce qui est vraiment alarmant pour les responsables et les enseignants surtout pour les deux premiers niveaux.

1.5. Synthèse comparative de l’importance quantitative des étudiants inscrits en

Documents relatifs