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Synthèse comparative de l’importance quantitative des étudiants inscrits en architecture au niveau national et le taux d’échec répondu:

étudiants pour quel type de formation ?

1. Présentation et description de la formation d’architecture en Algérie : Qu’est-ce que la formation de l’architecture en Algérie ?

1.5. Synthèse comparative de l’importance quantitative des étudiants inscrits en architecture au niveau national et le taux d’échec répondu:

La faculté d’architecture attire une population massive. Le choix de cette filière par les étudiants, aussi bien les algériens que les étrangers, s’explique en grande partie par ses débouchés professionnels. Mais cette formation conduit aussi à de multiples spécialités de haut niveau rattachées à de nombreux secteurs d’activités financières, industriels, projets nationaux, promotions immobilières, etc. Elle permet aussi de suivre des formations à l’étranger, en l’occurrence en France. Nous notons le taux de 40%45

des diplômés en 43 http://bu.umc.edu.dz. 44 http://iast.univ-setif.dz. 45

92 architecture qui ont quitté l’Algérie pour s’installer en France. Cette formation permet tout particulièrement aux étudiants d’aboutir à des fonctions publiques : administration et enseignement, mais également à développer ses capacités dans le secteur privée, avec la possibilité d’ouvrir leur propre bureau d’architecte.

Le nombre des étudiants inscrits dans les départements d’architecture en Algérie est croissant depuis quelques années. En 1995-1999, on compte près de 160 étudiants nouvellement inscrits, soit de 6% à 12% de plus qu’en 1990-1995, et 5 fois plus entre 2001-2010 soit 20%, chiffres qui sont soutenus par l’arrivée de nombreux étudiants, étrangers, notamment ceux d’origine africaine46

.

Si nous prenons comme exemple les dernières inscriptions avant d’entamer notre travail sur terrain, nous constatons une évolution remarquable des effectifs des étudiants inscrits en Algérie pour l’année universitaire 2010/2011. Nous traçons dans le tableau ci-dessous le taux des étudiants ayant choisi l’architecture comme première spécialité.

Code filière Libellé Nombre de

demandes Nombre de vœux satisfaits Pourcentage de satisfaction 12 Architecture et urbanisme 77303 4685 6.06% F01 Architecture et urbanisme filières nationales 6617 302 4.56% CP3 EPAU (CPI) 10010 222 2.22% Total 93930 5209 5.55%

Tableau (01) : Nombre de Bacheliers ayant demandé « architecture » comme 1er choix à l’échelle nationale.

Concernant les taux d’échec, comme dans toutes les filières de la formation universitaire, « la première année universitaire est un phénomène universel » (Maurice, 2001 :86). Ce premier cycle de l’enseignement supérieur se caractérise par une population très complexe, en raison d’une diversité d’âges, de profils et de cumul d’années d’études. Face à cette hétérogénéité « dans le champ de la pédagogie universitaire, l’attention des

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chercheurs a été fortement tournée vers l’étude des facteurs de réussite et d’échec au terme de la première année universitaire » (De ketel, 2010 :12)

Selon les travaux de Langevin.L ( 1996), , Romainville.M (1997), Villeneuve.L et Boyer.R (2000) et Cordian.C (2000), les facteurs de réussite et d’intégration à la pédagogie universitaire sont « la maitrise de la langue, une motivation forte allant de pair avec un projet

clairement défini, des méthodes de travail adaptées, un investissement de temps suffisant consacré à l’étude , une perception juste du contexte académique et des attentes des professeurs sont ainsi des facteurs conjugués de réussite » (Maurice, 2007). Tous ces

nouveaux comportements spécifiques à l’institution universitaires qui doivent être adoptés par l’étudiant doivent corréler aussi avec les facteurs extra-pédagogiques (environnement académique de l’étudiant). Prendre en considération tous ces paramètres de réussite peut être qualifié par ce que (Coulon, 1997) désigne par « apprendre le métier d’étudiant ».

En faisant référence aux différents travaux qui ont déjà était réalisés sur les facteurs d’échec universitaire dans le domaine du FOS ( Hani Qotb, 2008, pp91-100), et en fonction des entretiens informels avec les enseignants et responsables des institutions d’architecture ainsi que les taux de réussite en 2009-2010 qui se résument à seulement de 39,8% dans la faculté de Sétif, de 46.5% dans là a faculté de Constantine et seulement de 59%% à l’EPAU, nous pouvons résumer les principaux facteurs de l’échec massif des étudiants sont d’ordre para universitaire, pédagogiques et linguistiques.

Tout d’abord, la transition de l’enseignement secondaire à la première année universitaire constitue une rupture de contexte. L’étudiant se trouve confronté, en effet, à plusieurs changements : densité du programme, cours en amphithéâtre, nombre d’étudiants beaucoup plus important qu’au lycée, méthodes d’enseignements nouvelles, etc. Tous ces changements peuvent provoquer un profond bouleversement chez les nouveaux bacheliers en début de cursus universitaire. Leur adhésion au nouveau système d’enseignement supérieur devient une tâche difficile à réaliser. Par conséquent, ils tardent à s’adapter à leur nouvelle vie d’étudiant.

Dans ce sens, les enseignants du département de Sétif ont déclaré que « L’université

est un milieu très différent par rapport aux autres étapes de la scolarité….après avoir eu le

BAC, l’étudiant sent un changement radical dans ses études, et sa façon d’étudier ».

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début du cursus le bachelier se perd, il n’arrive à s’adapter à ce nouveau monde. Il est collé à ses anciennes habitudes, il n’arrive pas à se détacher » (idem) (Cf. Chapitre 4).

Par nouvelles habitudes, nous entendons, que dès les premiers cours à l’université, l’étudiant est invité à faire tout un effort cognitif et intellectuel pour élaborer ses prises de notes des cours magistraux dans les différentes matières enseignées. Il doit également, dans les travaux dirigés et pratiques, préparer des rapports et des exposés autour d’un sujet déterminé. Ainsi le premier facteur sur lequel est jugé un étudiant, c’est son profil cognitif et scientifique acquis ou jugé insuffisants pour évoluer tout au long de son parcours universitaire.

Les changements les plus ressentis par les étudiants sont ceux qui découlant du fait qu’on les a par exemple habitués à l’enseignement transmissif alors qu’on leur demande d’être beaucoup plus actifs et autonome à l’université. Selon le chef de département de Constantine « l’étudiant attend tout de son enseignant parce qu’il à l’habitude de recopier ses

pensées et ses paroles mais cela est totalement faux// » Ajoutons à cela que « l’étudiant à l’université essaye de changer la façon d’apprendre// car au lycée/ l’élève doit apprendre les leçons par cœur/ par contre à l’université l’enseignant ne donne que la moitié des informations et l’étudiant avec ses propre compétences personnelles doit chercher la suite à l’aide de l’Internet/ les ouvrages et la bibliothèque//».47

La récurrence d’affirmations de ce genre conduit à conclure que, si les étudiants estiment, comme nous venons de le voir, que les études universitaires sont difficiles et qu’ils ont du mal à s’adapter, surtout en première année, c’est parce qu’ils ont affaire à une rupture pédagogique. Mais aussi parce que «les étudiants sont submergés par la multitude des

modules et ils se perdent dans l’accumulation des cours tout le long de la journée// même l’emploi du temps n’est pas en faveur de l’étudiant// ».48

Comme autre facteur para universitaire, l’orientation erronée des étudiants est l’un des points à prendre en considération. En conséquence, la majorité des étudiants se trouvent parfois orientés vers des filières dont ils ne connaissent rien mis à part le nom. La question de la disponibilité des places pédagogiques dépend du nombre ou quota des places pédagogiques ouvertes pour chaque spécialité. Les étudiants se trouvent parfois orientés vers leur dernier choix alors qu’ils n’ont aucune motivation et ont choisi telle ou telle filière au hasard, seulement parce qu’ils devaient remplir une fiche de 10 choix. Ils se trouvent donc face à une mauvaise orientation. Nous constatons d’ailleurs dans les premières années un taux d’échec

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Entretiens avec le chef de département de Constantine

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95 remarquable et un abandon massif des étudiants qui n’arrivent plus à poursuivre leur formation.

Enfin en plus des ruptures d’apprentissage recensées ci-dessus qui touchent de près le public de notre investigation, la rupture linguistique est probablement l’élément qui affecte le plus la qualité de la formation car « L’étudiant a l’habitude d’étudier en arabe et cela c’est

l’un des obstacles fréquents chez l’étudiant à l’université »49

. Ainsi notre travail de recherche se base dans sa profondeur à développer et répondre à ce besoin.

D’après les statiques, nous constatons que le taux de réussite en deuxième année universitaire s’améliore en comparaison à la première année. En effet, les étudiants à ce

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