• Aucun résultat trouvé

as I inched sluggishly along the treadmill of the Maycomb County school system (36)

B. Au sujet de la comparaison

Le mot comparaison vient également du latin, du mot comparatio (Ricalens-Pourchot 2003 : 54). Nous trouvons la définition suivante de cette figure de style dans Gradus, Les

Procédés Littéraires :

On rapproche deux entités quelconques du même ordre, au regard d’une même action, d’une même qualité, etc. Développée, la comparaison est un parallèle ; limitée à un rôle expressif, c’est la comparaison figurative, avec ses diverses formes poétiques, parfois aussi polémiques. (Dupriez 1987 : 121)

Dans la littérature, la comparaison attire moins l’attention des chercheurs que la métaphore. Certains doutent même du statut de la comparaison en tant que trope : « la comparaison n’est pas une figure, ne présentant aucun écart ni aucune substitution, […] elle n’aboutit pas à une nouvelle dénomination, […] elle est une opération intellectuelle propre, qui laisse intacts les termes comparés » (Ricœur 1975 : 257). Certes, la comparaison est souvent considérée comme l’homologue simplifié de la métaphore, mais elle mérite d’avoir sa propre section dans le cadre de cette étude. Néanmoins, l’on doit faire une distinction entre la comparaison simple et la comparaison figurative. Pour souligner la différence entre les deux, Dupriez nous demande de comparer les énoncés suivants :

Comparaison figurative : malin comme un singe

Comparaison simple : malin comme son père (Dupriez 1987: 122) (c’est moi qui souligne)

Si les deux types de comparaison figurent dans notre corpus, celui qui nous intéresse est la comparaison figurative, étant donné que « Seule la comparaison figurative est une image littéraire » (Dupriez 1987 : 121). La comparaison figurative est définie par Dupriez comme une « Comparaison dans laquelle le choix du comparant (ou phore) est soumis à la notion,

exprimée ou sous-entendue, que l’on veut developper à propos du comparé (ou thème) » (Dupriez 1987 : 122). En effet, ce genre de comparaison a une dimension figurée fascinante, et c’est cette même dimension figurative qui unit la métaphore et la comparaison. Nous allons voir que la comparaison se distingue de la métaphore surtout au niveau morphologique, c’est-à-dire au niveau de sa forme.

Contrairement à la métaphore, une comparaison est relativement facile à comprendre grâce à ce que l’on appelle le mot outil (Ricalens-Pourchot 2003 : 55), l’outil de comparaison (Mazaleyrat & Molinié 1989 : 68), ou encore l’outil syntaxique (Gardes-Tamine & Hubert 1996 : 44) . Il s’agit du mot qui lie les deux parties de la comparaison ; le comparant et le 23

comparé, autrement appelés, le véhicule et la teneur, ou le phore et le thème (comme pour

la métaphore). Le mot outil le plus courant est probablement comme en français, ou like en anglais, mais il existe de nombreux outils de comparaison, qui sont plus ou moins interchangeables. Pour en citer quelques uns :

en français: en anglais:

verbes : sembler, paraitre, ressembler, avoir l’air… seems, as, as if… conjonctions : ainsi que, de même que, on dirait…

adjectifs : tel, semblable, pareil…

Tandis que face à une métaphore le lecteur doit réfléchir et chercher lui-même le lien entre le comparant et le comparé, cela est rarement le cas quand il s’agit d’une comparaison. Le lien est plus clair, plus explicite : « Since similes involve an element such as ‘like’ or ‘as’ which explicitly signals the (non-literal) comparison, they are easier to interpret than metaphors. They are also less immediate and powerful » (Dickens 2005 : 231). Pour illustrer son affirmation, Dickens cite une métaphore de la première ligne de The Go-

Between, un roman de L. P. Hartley, 1953 : « The past is a foreign country: they do things

differently there ». Il explique que dans cet énoncé, « The past is not just like a foreign country; it [really] is a foreign country » (Dickens 2005 : 231). Si la métaphore a plus de puissance que la comparaison, l’explication « they do things differently there » est d’autant plus nécessaire pour assister le lecteur dans son interprétation. C’est grâce à leur simplicité

Dupriez utilise encore une autre appellation : la marque de l’analogie : « Les marques de l’analogie sont:

23

comme, tel, même, pareil, semblable, ainsi que, mieux que, plus que, sembler, ressembler, simuler » (Dupriez

apparente que l’on trouve une abondance de comparaisons dans To Kill a Mockingbird. Narré du point de vue d’un enfant, avec un langage simple et naïf, ce roman contient plus de comparaisons que de métaphores. Malgré cette simplicité présumée, pour être percutantes, les comparaisons, comme les métaphores, doivent aussi manifester une certaine différence entre le comparé et le comparant. Comme le dit Morier, « si A = B représentait une identité absolue, ce ne serait plus une comparaison. […] En réalité, la comparaison exige qu’il existe à la fois, entre les objets comparés, ressemblance et différence » (Morier 1989 : 680).

Il est à noter que les mots simile et comparison en anglais n’ont pas du tout la même signification, malgré la traduction identique en français. Les comparaisons étudiées dans cette thèse se traduisent en anglais par simile, puisque nous nous intéressons à la similitude que l’on peut trouver entre des objets qui ne se ressemblent pas. En revanche, la

comparison en anglais sert plutôt à comparer, c’est-à-dire à rechercher des éventuelles

différences entre deux sujets, par exemple, « Jonathan is taller than Nicholas ». Le dictionnaire Merriam Webster définit ainsi le concept de simile :

Figure of speech involving a comparison between two unlike entities. In a simile, unlike a metaphor, the resemblance is indicated by the words “like” or “as.” Similes in everyday speech reflect simple comparisons, as in “He eats like a bird” or “She is slow as molasses.” Similes in literature may be specific and direct or more lengthy and complex.

Le terme similitude existe aussi en français, malgré son usage moins répandu, et certains estiment que « comparaison et similitude sont synonymes » (Molinié 1992 : 299). Selon Molinié, qui utilise le terme similitude à la place de comparaison, si une similitude est conçue correctement, elle a le même potentiel qu’une métaphore :

Les similitudes, comme les métaphores, doivent être compréhensibles, non “tirées de trop loin”, cohérentes […] Ces précautions scrupuleusement suivies, les similitudes forment un puissant moyen d’ornement dans le discours, capables évidemment de plaire et de toucher, mais même d’instruire. (Molinié 1992 : 300)

Pourtant, il ne faut pas confondre une comparaison et une similitude au sens propre. Ce dernier signifie tout simplement, une « ressemblance, analogie, rapport exact entre des choses ou des personnes » (larousse.fr). Encore une fois, ce qui constitue une comparaison

rhétorique et qui la distingue d’une simple similitude c’est sa nature figurée, c’est-à-dire, l’image figurative qui se trouve au cœur de la comparaison (voir l’exemple susmentionné de Dupriez 1987 : 122).