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Chapitre I : Le rapport aux institutions

II) Franc-maçonnerie et Establishment : une relation privilégiée privilégiée

1. Une spécificité anglo-saxonne

Il convient tout d’abord de définir brièvement ce qu’on entend par Establishment. Ce terme ne trouve pas d’équivalent tout à fait approprié dans d’autres langues, pur produit de la société britannique dont il fait partie intégrante. On le retrouve d’ailleurs souvent non traduit en français, et il a son entrée dans l’Encyclopédie Universalis, où l’historien Roland Marx le définit comme :

« Désign[ant] habituellement l'élite dirigeante de la Grande-Bretagne, mais cette élite est loin d'être restreinte aux responsables officiels de la vie politique : souveraine, cabinet, Parlement. […] L'establishment est aussi défini par le souci de ses membres de pérenniser le « système » existant en freinant toutes les évolutions brutales. […] Quelques groupes font manifestement partie de cette élite. L'entourage de la reine, sa famille, les ducs royaux, ainsi que le chef de son secrétariat privé, les grands officiers de la Cour, les conseillers privés exercent une influence indirecte. Quelques grandes familles aristocratiques, les propriétaires ou présidents-directeurs généraux des grandes firmes privées ou nationalisées, le gouverneur de la Banque d'Angleterre et quelques grands banquiers […], les hauts fonctionnaires des ministères, les chefs de service, les principaux diplomates, les chefs de l'armée feraient aussi partie de l'establishment. […] L'establishment n'est ni un groupe de pression organisé ni un syndicat de privilégiés ou de possédants. Lui appartenir ne résulte pas d'une promotion officielle. »1

Nous voyons donc que la notion de valeurs traditionnelles (« pérenniser le ‘système’ ») compte beaucoup parmi cette élite, que représentent des institutions politiques par exemple. De par cet aspect traditionaliste, l’Establishment reste lié au parti conservateur. Ces classes supérieures que nous évoquons possèdent un certain nombre de marqueurs, des traditions qui sont observées et qu’il convient de respecter de génération en génération. La franc-maçonnerie peut faire partie de ces « normes » familiales. On retrouve par exemple dans de

1

Roland MARX, « ESTABLISHMENT », Encyclopædia Universalis [en ligne], Consultable sur http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/establishment/ Consulté le 28/03/16.

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nombreuses familles un lien maçonnique transmis de père en fils. Il existe même un terme pour désigner les fils de maçons, qui ont le privilège de pouvoir être initiés avant l’âge de vingt-et-un ans : on les appelle en anglais les lewis, ou « louveteau » en français. Le journal maçonnique The Builder fait mention de ce terme issu du vocabulaire architectural :

« De par les Constitutions de l’Angleterre, un lewis, le fils d’un Maçon, a le droit d’être initié dès l’âge de dix-huit ans, alors qu’il est requis de tous les autres candidats qu’ils aient atteint une plus grande maturité, à savoir vingt-et-un ans. Le Livre des Constitutions avait prescrit qu’aucune loge n’accepte un homme n’ayant pas atteint l’âge de vingt-et-un ans sauf si elle a reçu une dispense de la part du Grand Maître ou de son Adjoint. La Grande Loge d’Angleterre, selon son règlement actuel, s’est prévalue de la liberté accordée par cette dispense afin de conférer le droit d’une initiation précoce pour les fils de Maçons ».1

Les candidats peuvent rejoindre la loge de leur père, ou bien une autre loge, à leur convenance. L’entrée en maçonnerie de ces jeunes hommes s’accompagne également souvent d’une tradition éducative, et dans le contexte de l’Establishment, ceci est quasiment systématiquement associé au système des public schools. Au contraire de ce que leur nom indique en français, ce sont des établissements privés et sélectifs, où la filiation joue un rôle essentiel. L’historien Paul Rich établit un lien entre public schools et franc-maçonnerie :

« Le développement en parallèle des ‘public schools’ et de la franc-maçonnerie fut en partie dû au fait que les deux puisaient leurs membres au sein des classes moyennes émergeantes qui pouvaient se permettre de payer des frais d’inscription dans les ‘public schools’ et dans les loges. En 1885, alors que la majeure partie de la population gagnait moins de vingt-cinq shillings par semaine, les frais d’inscription les moins élevés pour entrer en maçonnerie étaient de cinq guinées [soit plus de quatre fois le salaire hebdomadaire moyen]. »2

Une corrélation s’effectue donc entre situation financière et choix éducatifs dès la fin de l’époque victorienne, une relation où viennent également se greffer d’autres paramètres.

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« By the Constitutions of England, a lewis or son of a Mason may be initiated at the age of eighteen, while it is required of all other candidates that they shall have arrived at the maturer age of twenty-one. The Book of Constitutions had prescribed that no lodge should make ‘any man under the age of twenty-one years, unless by a dispensation from the Grand Master or his Deputy.’ The Grand Lodge of England, in its modern regulations, has availed itself of the license [sic] allowed by this dispensing power, to confer the right of an earlier initiation on the sons of Masons. » The Builder, novembre 1922.Cité par The Masonic Dictionary,

http://www.masonicdictionary.com/lewis.html, consulté le 28/03/16.

2

« The parallel growth of the public schools and freemasonry was partly because both drew from the emerging upper-middle classes who could afford school and lodge fees. In 1885 when the majority of the population earned less than 25s. a week, the minimum masonic joining fee was five guineas. » Paul J. RICH, Public school

freemasonry in the Empire : ‘mafia of the mediocre’ ?, dans James A. MANGAN, Benefits Bestowed? Education and British Imperialism. Manchester : Manchester University Press, 1988, p.177.

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L’exemple de la franc-maçonnerie ajoute un principe en lien à la fois avec le milieu social et les études. Rich relève cela :

« Une autre raison [pour le développement en parallèle des ‘public schools’ et de la franc-maçonnerie] fut que le passage à travers l’initiation maçonnique, à la fois compliqué et archaïque, nécessitait un niveau élevé d’éducation et de confiance en soi, deux choses acquises dans les ‘public schools’» 1

Il va de soi que les jeunes hommes formés dans des écoles prestigieuses comme Eton ou Harrow avaient les capacités mentales pour pouvoir intellectualiser leur parcours maçonnique, et ainsi en profiter pleinement. De plus, nous pouvons penser que si leurs pères étaient eux-mêmes francs-maçons depuis un certain temps (et peut-être leurs pères avant eux), ils auraient certainement déjà des connaissances sur l’institution et seraient prêts pour un tel engagement. Ce lien entre public schools et franc-maçonnerie s’illustre par ailleurs dans le fait que beaucoup de loges sont dédiées aux anciens élèves de certaines écoles (old boys’ lodges), ou ceux qui ont un lien avec elles (le personnel de l’école, des connaissances etc.). Il y a par exemple une Old Etonian Lodge n. 4500, une Old Harrovian Lodge n. 4653, ou encore une

Old Rugbeian Lodge n. 3551. Cette dernière se présente sur son site web en ces termes :

« La loge fut créée en 1911 et les membres se sont réunis sans interruption depuis sa création. Actuellement il y a quatre réunions par an à Freemasons’ Hall et habituellement une à Rugby en été. C’est une façon agréable pour les Anciens Elèves de Rugby ainsi que les membres du personnel de se retrouver dans un contexte social, tous partageant les mêmes valeurs malgré les différences d’âge. Les dîners qui suivent les réunions sont toujours de qualité et se déroulent dans des endroits intéressants, tels les clubs The Oxford & Cambridge et The Turf ; parmi les activités à caractère caritatif des dons d’une valeur de £10.000 ont été faits au cours des dernières années à l’école et aux activités de celle-ci.»2

Le service des relations publiques a-t-il volontairement gommé ce qui fait la spécificité de la franc-maçonnerie ? Certes, il est fait référence aux actions caritatives, cependant l’accent est

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« Another reason [for the parallel growth of the public schools and freemasonry] was that passing through the complicated and archaic masonic initiation rites required a high level of education and self-confidence, which the public schools provided. » Paul J. RICH, Public school freemasonry in the Empire : ‘mafia of the

mediocre’ ?, dans James A. MANGAN, Benefits Bestowed? Education and British Imperialism. Manchester :

Manchester University Press, 1988, p.177.

2

« The Lodge was founded in 1911 and has met continuously since then. It currently holds four meetings each year at Freemasons’ Hall and at Rugby most summers. It is a pleasant way for like-minded ORs [Old Rugbeians] and staff of different ages to meet and socialize. The Lodge dines well after the meetings at interesting places such as the Oxford & Cambridge and Turf Clubs, and amongst its charitable activities it has donated over £10,000 in recent years to school and school-related activities. » Consultable sur http://rugbeians.rugbyschool.net/page.aspx?pid=1709 , consulté le 29/03/16.

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clairement mis sur l’aspect social, voire jovial de la confrérie. Sur leur page, seules les rencontres de cet ordre sont relatées, en particulier les ladies’ nights (soirées où sont conviées les épouses des francs-maçons), sur lesquelles on peut lire :

« Les membres de la loge ont été ravis à nouveau de s’aventurer loin de Londres et de recevoir un grand nombre d’hommes et de femmes lors d’une journée superbe dans notre ancienne école. Ce fut une manifestation tout à fait conviviale. Le soir, nous avons très bien mangé et avons apprécié leur excellente compagnie au cœur de cet établissement à proximité de la charmante Old Big School [on appelle ‘Old Big School’ le premier bâtiment construit de l’Ecole de Rugby].1

Il semblerait que les lieux et la qualité des mets soient mis en avant au détriment des aspects plus philosophiques, ritualistes de la maçonnerie. On peut alors se demander quelle différence un néophyte ou un non-initié ferait avec par exemple le Rotary Club, ou encore le Club XX des anciens élèves de la maison Cotton de Rugby, qui se définit de façon très similaire à la loge maçonnique :

« Le Club XX a été créé il y a plus de cent ans pour que les anciens élèves de Cotton House puissent dîner ensemble, et ainsi garder le contact une fois leurs études terminées. Nous nous rencontrons trois fois par an, le plus souvent à Londres, et lors du dîner d’été nous encourageons les membres à venir accompagnés de leurs épouses/compagnes. De temps en temps un de ces dîners (souvent le dîner d’été) a lieu à Cotton. Les dîners sont informels et sans fioriture. On se retrouve pour prendre l’apéritif et dîner ensemble, et invariablement nous terminons la soirée dans un pub du coin à l’heure de la fermeture. »

Au-delà de la présentation qui est quasiment la même entre le dining club et la loge maçonnique, le sentiment d’appartenance prédomine, et celui de conserver le lien avec des personnes d’un milieu social, économique et professionnel similaire (« like-minded »).

La transition entre public school et franc-maçonnerie s’effectue de manière assez naturelle, car comme le souligne Rich, « Les ‘public schools’ ont initié les garçons au sein d’une fraternité, et la maçonnerie les a initiés au sein d’une fraternité encore plus étroite. »2

1

« The lodge was delighted to venture out of London again and to host a large number of ladies and gentlemen on a superb day back at the school. [It ] proved to be a most convivial event. In the evening we dined well and shared excellent company at the heart of the school in the charming surroundings of Old Big School. » Consultable sur https://oldrugbeianlodge.com/, consulté le 29/03/16.

2

« The public school initiated boys into a brotherhood and masonry initiated them into an even closer brotherhood. »Paul J. RICH, Public school freemasonry in the Empire : ‘mafia of the mediocre’ ?, dans James A. MANGAN, Benefits Bestowed? Education and British Imperialism. Manchester : Manchester University Press : 1988, p.177.

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Le fait qu’ils appartenaient à des public schools avant leur initiation souligne le fait que ces jeunes hommes étaient déjà habitués à être entre hommes, dans toutes leurs activités. La franc-maçonnerie peut donc constituer la suite logique de leurs occupations privées.

Les loges maçonniques des anciens élèves des public schools se fédèrent en un Conseil : le

Public Schools Lodges Council, qui regroupe trente-six loges, de quoi créer un nouveau degré

d’appartenance dans l’appartenance (public school > loge maçonnique > fédération de loges maçonniques).

La Grande-Bretagne, en plus de ce système très particulier de loges maçonniques « d’anciens », compte également de nombreuses loges regroupant les maçons par professions, ou intérêts divers et variés. Il existe ainsi une loge pour les passionnés de plongée sous-marine : la British Sub-Aqua Lodge n. 8997 ; ou bien une loge pour les officiers de la sous-marine (Navy Lodge n. 2612, où furent initiés Edouard VII, Georges VI, ou encore le Prince Philip), ou pour les officiers de police (ceux du quartier de St James à Londres : Manor of St James

Lodge n. 9179). John Hamill, ancien bibliothécaire de la Grande Loge Unie d’Angleterre,

attribue la création de nouvelles loges à des circonstances parfois fortuites :

« A partir du début du XIXe siècle, lorsque la taille d’une loge devenait trop importante, elle se dédoublait (c’est ainsi que de nouvelles loges étaient créées). Elles se créaient selon des intérêts communs, ou de manière géographique. Entre 1890 et 1930, de nouvelles loges étaient créées selon les collectivités territoriales.»1

Quant aux noms des loges, il ne faut pas nécessairement y voir le reflet des activités de ses membres :

« D’un autre coté, le nom des loges n’a pas toujours un sens particulier. Par exemple, le nom donné à la Bank of England Lodge (créée dans les années 1780) fut celui d’un café qui se trouvait en face de la Banque d’Angleterre, et où se réunissaient les membres. » 2

L’exemple des loges d’affiliations particulières illustre, au même titre que les loges d’anciens élèves, l’idée de la fraternité à l’intérieur de la fraternité. La franc-maçonnerie, comme

1

« As from the 1800s, when a lodge became too big, it split (that is how new lodges were created). They gathered according to common interests, or geographically. Between 1890 and 1930, new lodges were created based on local government. » Entretien avec John Hamill, Freemasons’ Hall, 17 janvier 2011.

2

« The names of the lodges, on the other hand, don’t always mean something. For example, the Bank of England Lodge (1780s) was named after the coffee house which was opposite the Bank of England, where members met.» Entretien avec John Hamill, Freemasons’ Hall, 17 janvier 2011.

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l’indiquent Roger Dachez et Alain Bauer, est « un milieu de reconnaissance sociale »1. C’est cette reconnaissance sociale qui identifie fortement la maçonnerie britannique à l’Establishment. Les deux écrivains font remonter ce lien aux débuts de la franc-maçonnerie, alors que la monarchie parlementaire s’imposait en Grande-Bretagne et que le pays pouvait compter sur une paix religieuse et politique :

« Pluralisme et tolérance mutuelle étaient à l’ordre du jour. La franc-maçonnerie mettant en pratique ces deux principes dans ses loges, on comprend que tout conflit avec le pouvoir était exclu, par hypothèse même. D’où le destin qui fut celui de la Grande Loge : devenir une des pièces de l’Establishment. »2

Dès le départ donc, la franc-maçonnerie embrassa les principes qui lui sont propres encore aujourd’hui, et les relations s’établirent rapidement avec à la fois la famille royale et l’aristocratie, lui conférant par là même sa position d’institution de l’Establishment. Nous avons évoqué le lien entre l’Establishment et le parti conservateur, qui est vu de manière populaire comme le parti des privilèges, représentant les intérêts des classes supérieures. Au début du XXe siècle encore, il était le parti des aristocrates et nobles propriétaires terriens (landed gentry), et se définissait comme tel par rapport au nouveau parti travailliste, qui émergeait au même moment et prenait le contre-pied. Nous avons souligné que la franc-maçonnerie britannique est strictement apolitique, dans le sens où les loges ne débattent jamais de sujets politiques ou religieux. Cependant, et comme le notent très justement Bauer et Dachez,

« Cet ‘apolitisme’ proclamé n’est pas si neutre qu’il y paraît. Ce conformisme social n’est-il pas une forme subtile de conservatisme politique ? Il est significatif qu’en Angleterre l’anti-maçonnisme – apanage de l’extrême droite en France – soit nettement de gauche. »3

Tout cela oriente effectivement la franc-maçonnerie britannique vers des valeurs de droite, de conservatisme, et de conformisme social. Nous reviendrons plus en détail dans la partie suivante sur l’anti-maçonnisme contemporain et ses différentes illustrations, en soulignant bien sûr le coté politique de la chose. Mais plusieurs éléments permettent d’éclairer l’orientation de la franc-maçonnerie en Angleterre : le conflit avec le système politique du pays est exclu, l’allégeance à des valeurs traditionnelles (et envers le monarque), la

1

Alain BAUER et Roger DACHEZ, La franc-maçonnerie, Paris : PUF Collection Que sais-je ? n°3993,2013.

2 Idem. 3

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surreprésentation de l’aristocratie et, par effet de miroir, ses ennemis politiques, représentés au XXe siècle par la gauche : tous ces éléments permettent depuis ses débuts d’identifier la franc-maçonnerie comme une institution de l’Establishment. Andrew Prescott mentionne pour sa part le rôle de la franc-maçonnerie comme soutien à la position sociale de l’aristocratie1. L’aristocratie au XXe siècle est au cœur de l’Establishment, et la franc-maçonnerie est un des marqueurs de cette appartenance, au même titre que la politique représentée par le parti conservateur.

Les sciences humaines traitent bien sûr des individus, et il est toujours délicat de généraliser, et d’appliquer tout un courant politique à un groupe d’individus, à fortiori quand ce groupe se revendique apolitique. Mais d’autres facteurs permettent également d’associer la franc-maçonnerie à une certaine classe politique et sociale. Par exemple, Hugh Urban met en exergue le rôle de l’ésotérisme dans la construction d’une identité de classe :

«A l’inverse de beaucoup d’idées populaires, je postule que l’ésotérisme n’est absolument pas synonyme de ‘contre-culture’, ou ‘subversif’ ; au contraire, il s'agit bien souvent d'un phénomène élitiste, la chasse-gardée des intellectuels les plus éduqués, affluents et puissants, dont l'objectif n'est pas de remettre en question les structures sociales existantes, mais plutôt de les renforcer subtilement, ou sinon de les détourner ou de les refaçonner selon leurs propres intérêts. »2

Urban parle ici de l’ésotérisme lié à la franc-maçonnerie, qui peut être un attrait et qui, selon lui, en est un pour les classes supérieures. La ritualisation va de pair avec cet ésotérisme, et les deux sont présents en franc-maçonnerie. Selon Urban, ceci soutient les structures sociales existantes et ne les remet pas en cause. Cet argument prend le contre-pied de l’image populaire de la franc-maçonnerie instigatrice de révolutions (en Amérique, en France). En effet, si des maçons à titre individuel ou collectif ont pu jouer un rôle dans ces pays, l’institution est bien différente en Grande-Bretagne, où le conflit avec le pouvoir en place est

1

« The role of freemasonry in underpinning the social position of the aristocracy », Andrew PRESCOTT,

Freemasonry and the British Problem, Centre for Research into Freemasonry, Sheffield University Inaugural

Lecture, 6 mars 2011.

2

« Contrary to many popular conceptions, I argue that esotericism is by no means primarily a ‘counter-cultural’ or ‘subversive’ phenomenon ; rather, it is very often an elistist phenomenon, the province of highly educated, affluent and powerful intellectuals, who wish, not to undermine existing social structures, but rather subtly to reinforce them, or else to bend and reshape them according to their own interests. » Hugh URBAN, Elitism and

Esotericism: Strategies of Secrecy and Power in South Indian Tantra and French Freemasonry. Numen, Vol.

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effacé au profit d’une forte identification à l’Establishment, qui est défini par Roland Marx