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« Un gouvernement qui a décidé de rassembler une nation de sorte qu'elle redevienne un centre de pouvoir au niveau des grands événements mondiaux a non seulement le droit, mais aussi le devoir, de subordonner tous les aspects de la nation à ses objectifs, ou au moins de veiller à ce qu'ils les soutiennent. Cela vaut également pour la radio. Plus un moyen est important dans l’influence qu’il a sur la volonté des masses, plus grande sera sa responsabilité sur le futur de la nation. »1 Joseph Goebbels

L’usage de la propagande est une des clés de voûte du NSDAP. Très tôt, les dirigeants du parti, Hitler en tête, ont compris l’importance de cette arme dont ils ont usé tout au long de la guerre, mais qui initialement servit aux nazis pour s’imposer au Reichstag avec une avance considérable sur les autres partis en 1933. Cette victoire avait été préparée de longue date grâce à la propagande, qui gagna en 1933 son propre ministère, le Ministère du Reich à l’Éducation du Peuple et à la Propagande. Dirigé par Joseph Goebbels, il contrôlait la vie culturelle allemande ainsi que les médias, en particulier la presse et les journaux, les publications telles que les livres, pamphlets et magazines, les ralliements publics et autres conférences, les arts, la musique et la radio. Le ministre Goebbels fut élu au Parlement allemand en 1928, et nommé par Hitler directeur de la propagande pour le NSDAP la même année. Ce qui caractérise sans aucun doute le succès de Goebbels dans sa tâche est le dévouement qu’il porte à Hitler. André Brissaud commente : « D'une fidélité absolue à Hitler, d'une activité prodigieuse, Goebbels aura réussi à faire de la propagande une véritable technique, exerçant ainsi sur les Allemands une influence considérable. La propagande de

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« A government that has determined to bring a nation together so that it is once more a center of power in the scales of great world events has not only the right, but the duty, to subordinate all aspects of the nation to its goals, or at least ensure that they are supportive. That is also true for the radio. The more significant something is in influencing the will of the broad masses, the greater its responsibility to the future of the nation. »Traduit de l’allemand par Randall Bytwerk, Calvin College Propaganda Archive. Discours prononcé par Joseph Goebbels, le 18/08/1933, The Radio as the Eight Great Power, http://research.calvin.edu/german-propaganda-archive/goeb56.htm. Consulté le 27/08/2015.

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Goebbels, dira Hitler, est une de nos armes de guerre les plus efficaces. »1 Les usages de cette propagande sont multiples, et outre l’utilisation sur son propre peuple, Goebbels s’en servit sur les populations des pays voisins, notamment la Grande-Bretagne. En Allemagne, l’effet recherché est triple : premièrement, éliminer toute forme de protestation contre Hitler et le parti (agissant ainsi comme une censure), deuxièmement présenter celui-ci sous son meilleur jour, et enfin : attiser la haine contre le peuple Juif. A l’étranger cependant, les buts n’étaient pas les mêmes, et variaient également en fonction de la situation du pays : la Grande-Bretagne n’était pas envahie, alors que la France ou la Belgique l’étaient. On ne se servait donc pas de la même forme de propagande, et des variantes existaient : propagande noire (dont la véritable source est une source ennemie, mais se présente sous une forme bienveillante), ou propagande blanche (qui annonce clairement la source).

Entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne, une véritable guerre est déclenchée à ce niveau. Au sein du Foreign Office, le Ministère des Affaires Etrangères britannique, c’est le Political

Warfare Executive qui prend en charge cette branche à partir de 1941, plus ou moins refondue

à partir de la section propagande du SOE (Special Operations Executive) qui avait été créé par Churchill. Son but, comme nous allons le voir plus en détail : saper le moral des troupes allemandes tout en conservant celui des britanniques. Côté allemand, le même processus fut engagé.

Cependant, l’animosité du Reich vis-à-vis du Royaume-Uni n’a pas toujours existé. Et lorsque la guerre éclata, les arguments de propagande utilisés à l’encontre des Britanniques résonnèrent de façon bien étrange : ils constituaient l’inverse des points qui apparaissaient comme positifs dans le passé lorsque l’Allemagne s’exprimait à propos de la Grande-Bretagne. En effet, la fin des années 1920 et la première moitié des années 1930 fut une époque marquée par la volonté de rapprochement de la part de l’Allemagne vers la Grande-Bretagne. Après le Traité de Versailles, les Britanniques semblaient plus disposés que les Français à compatir à ce que les Allemands regardaient comme une injustice, voire à épouser leur cause sur certains points. Les restrictions imposées par le Traité de Versailles en termes de réarmement étaient, nous l’avons vu précédemment, relativement sévères. Un exemple permettant de démontrer que la Grande-Bretagne se montrait compatissante sur ce point, est le traité Naval Germano-britannique de 1935. Ce dernier permettait à l’Allemagne d’obtenir une flotte de guerre de 35% du tonnage total de la Royal Navy. Seul bémol : ce chiffre faisait fi du Traité de Versailles. Pour les Britanniques, il s’agissait certes de contrôler le processus de

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André BRISSAUD, « GOEBBELS JOSEPH - - (1897-1945) », Encyclopædia Universalis [en ligne]. Consultable sur http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/joseph-goebbels Consulté le 07/08/15.

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réarmement de l’Allemagne, mais aussi d’assurer la paix entre les deux nations, sachant que ni la France ni l’Italie, pourtant signataires du Traité de Versailles, n’avaient été consultées auparavant. Il convient donc de noter qu’au début des années 30, le sentiment anti-nazi ne prévalait pas nécessairement en Angleterre, qui voyait la menace communiste d’un bien plus mauvais œil que le nazisme du Reich. Celui-ci constituait plutôt une sorte de bouclier protecteur s’il en est. Les années 30 sont d’ailleurs fortement marquées par la politique d’apaisement, que Chamberlain tenta par tous les moyens de poursuivre, allant jusqu’à conclure les accords de Munich de façon à sécuriser la paix (« Peace for our time ») en cédant à Hitler les Sudètes contre de vagues promesses de paix.

De plus, le fascisme dans ces années-là faisait nombre d’adeptes en Grande-Bretagne, et Oswald Mosley, le fondateur du British Union of Fascists (BUF), était connu pour son magnétisme. Le BUF a réuni jusqu’à 50.000 membres. Ce n’est qu’après de violents affrontements et persécutions envers les Juifs que le parti perdit de la vitesse ; une fois la guerre fut déclarée, Mosley plaida pour la négociation avec l’Allemagne. Les sympathisants étaient donc nombreux en 1932 (année de la création du parti), et le sentiment pro-nazi pas encore si sombre.

Inversement, la Grande-Bretagne aurait été un allié de choix pour Hitler, stratégiquement parlant, mais aussi de par les origines qu’il considérait « aryennes » de ce pays. Trevor Harris souligne qu’il existait

« des liens ethniques, religieux, culturels et dynastiques entre l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Les deux nations […] partageaient dans une large mesure un héritage ethnique – « la grande famille des Teutons » dont parle encore J. A. Cramb, professeur d’histoire à l’université de Londres en 1914 – ainsi qu’un engagement à des formes comparables de la religion protestante. La famille royale britannique, issue de la lignée des Hanovre au XVIIIème siècle, portera encore le nom de « Saxe-Coburg-Gotha » jusqu’en 1917. »1

Pour toutes ces raisons, Hitler aurait aimé faire alliance avec cette grande puissance. Arnaud De La Croix partage cette idée :

1

Trevor HARRIS, Une certaine idée de l’Angleterre : La politique étrangère britannique au XXème siècle. Paris : A. Colin, 2006.

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« Tout au long de la guerre déclenchée en 1939, [Hitler] a espéré que « l’amitié » entre les Allemands et ces populations nordiques que sont les Anglo-Saxons allait advenir malgré tout, par une sorte de miracle racial… »1

Il rappelle un épisode (discuté, mais globalement accepté maintenant par les historiens) qui illustre cette connivence supposée :

« L’équipée – ou la mission ?- de son second dans le parti, Rudolf Hess, s’envolant en mai 1941, dans le plus grand secret et seul – mais peut-être pas de son propre chef ou du moins, peut-être pas sans l’aval de son chef – pour l’Ecosse, afin de proposer à la Grande-Bretagne une paix séparée, cette équipée s’inscrit dans ce contexte. »2

Mais lorsque le vent « commença à tourner », et que les chroniques des atrocités à l’égard de la population juive en Allemagne parvinrent en Angleterre, et que celle-ci se rangea clairement du côté de la France et de la Pologne, la vision que l’Allemagne nazie laissait à voir de la Grande-Bretagne changea radicalement. Sur le plan politique et au niveau de leurs systèmes mêmes, les deux pays se faisaient face, et la propagande nazie de montrer dorénavant les avantages du Volksgemeinschaft (la communauté du peuple, ou communauté nationale) face au capitalisme et à la ploutocratie britannique. Le Volksgemeinschaft reprenait l’idée que le peuple allemand était soudé par le concept de la race et unifié hiérarchiquement, tout en rendant hommage aux travailleurs du pays. Le nazisme n’est pas un mouvement de classe.3 La race préside au système, c’est là l’avantage qu’a l’Allemagne sur l’Angleterre : cette dernière aurait laissé sa société se faire pervertir par les Juifs, déshonorant sa race, et ses dirigeants ne seraient que des marionnettes à leur botte. Nombre d’affiches et cartes postales de propagande montrent d’ailleurs des politiques britanniques sous la houlette des Juifs. De même, alors que la Grande-Bretagne était jadis acclamée pour son empire, et notamment son traitement colonial de l’Inde qu’elle gérait d’une main de fer, subitement elle devint dans la propagande nazie un pays impérialiste et violent, incapable de bonnes relations avec ses colonies, notamment sur la question de l’Irlande.

1

Arnaud DE LA CROIX, Hitler et la franc-maçonnerie, Paris : Tallandier, 2014, p.12.

2

Idem. Voir aussi : Peter PADFIELD, Hess, Hitler and Churchill : The Real Turning Point of the Second World

War - A Secret History, Londres : 2014. 3

Michel EUDE, Alfred GROSSER, Allemagne moderne et contemporaine , Encyclopædia Universalis [en ligne], Consultable sur http://www.universalis.fr/encyclopedie/allemagne-histoire-allemagne-moderne-et-contemporaine/ Consulté le 26 août 2015.

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Un autre argument largement mis en avant était l’opposition entre jeune et vieille nation. L’Allemagne soulignait sa force, sa jeunesse, sa vigueur, ses idées neuves et le patriotisme de ses leaders, alors que les autres nations européennes (et surtout la Grande-Bretagne) étaient dépeintes comme dépassées, obéissant à des dirigeants usés et fatigués, incapables de discerner ce qui était bon pour leur pays. La propagande utilisait d’ailleurs un ressort peu subtil pour illustrer cette opposition, jouant sur la vigueur sexuelle de sa population en soulignant le grand nombre d’enfants qu’elle produisait1

Nous allons maintenant voir quels moyens la propagande nazie utilise pour parvenir à faire circuler son message.

b. Radio, chansons, films

« Inutile de préciser que le gouvernement de la révolution nationale-socialiste ne fléchira pas dans sa volonté de mettre de l'ordre dans ce domaine. Nous allons éliminer l’organisation excessive aussi rapidement que possible, en la remplaçant par une simplicité et une économie spartiate. Nous allons également accroître systématiquement la productivité dans tous les domaines. Nous allons apporter au microphone les meilleurs éléments spirituels de la nation, permettant à la radio de devenir le moyen le plus polyvalent, le plus flexible, pour exprimer les désirs, les besoins, les aspirations et les espoirs de notre époque. »2

C’est en ces termes que Joseph Goebbels, quelques mois après la création de son ministère de la propagande, qualifia l’utilisation que le gouvernement faisait désormais de la radio. Ressource jusque-là insuffisamment exploitée à son goût, il en fit un des fers de lance de la propagande du parti, en Allemagne comme dans les pays occupés. De façon à pouvoir toucher le maximum de personnes, la radio de Goebbels se voulant un moyen de communication démocratique qui puisse atteindre aussi bien les ouvriers citadins que les paysans, le gouvernement mit en place très tôt (six mois seulement après la prise de pouvoir) le

Volksempfänger, le « récepteur du peuple », un récepteur radio produit à bas coût de façon à

1

Voir Annexe 6 : Affiche de propagande autour de la famille aryenne.

2

« I need not say that the government of the National Socialist revolution will not be moved in its resolve to bring order here. We will eliminate excessive organization as quickly as possible, replacing it with Spartan simplicity and economy. We will also systematically increase productivity in all areas. We will bring to the microphone the best spiritual elements of the nation, making the radio into the most multifaceted, flexible means of expressing the wishes, needs, longings, and hopes of our age. »Traduit de l’allemand par Randall Bytwerk, Calvin College Propaganda Archive. Discours prononcé par Joseph Goebbels, le 18 août 1933, The Radio as the

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ce que les moins fortunés puissent l’acquérir1. Le modèle d’entrée de gamme coûtait seulement trent-cinq Reichmarks (l’équivalent moyen d’une petite semaine de travail à l’époque). David Welch estime qu’entre son lancement en 1933 et le début de la guerre, 70% de la population allemande avait accès à ce récepteur2, chiffre confirmé par l’United States Holocaust Memorial Museum qui précise qu’en 1941, quinze millions de foyers étaient équipés.3 Et pour ne rien manquer de toute cette propagande, même lorsqu’on n’était pas chez soi, des haut-parleurs étaient placés dans des endroits stratégiques des villes, diffusant tous les discours du Führer, et les cafés, restaurants, usines et autres lieux publics avaient pour ordre de diffuser les dits discours lors du direct.

Mais de par son format, la radio se prête également à la diffusion dans d’autres pays, tels la Grande-Bretagne, en se servant de la propagande noire. Ainsi, les ondes britanniques furent durant la période de guerre le réceptacle de plusieurs émissions de propagande nazie, diffusées en anglais. Le commentateur le plus connu de l’époque se faisait appeler Lord

Haw-Haw. Martin Doherty, dans son ouvrage Nazi Wireless Propaganda4, identifie d’ailleurs ce commentateur devenu célèbre non pas comme un seul individu (bien que le sobriquet Lord Haw-Haw ait souvent été attribué à William Joyce), mais plutôt comme un groupe (« a well-informed syndicate »5, diront certains historiens) composé d’une quarantaine de personnes identifiées par Doherty.

Les buts de cette propagande visant directement l’opinion publique britannique étaient multiples, mais incluaient entre autres un désir de diviser les alliés, notamment les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Il s’agissait également de convaincre la population que l’Allemagne ne faisait que se défendre lors de cette guerre (ceci était un argument largement utilisé au début de la guerre, en 1939-1940, durant la période dite de la Drôle de Guerre), et que le Royaume-Uni était bel et bien l’agresseur. On peut ici souligner certains paradoxes inhérents à la propagande de masse, qui se sert d’arguments contradictoires mais susceptibles d’être entendus : d’une part, l’Allemagne était dépeinte comme un pays attaqué, qui se défendait comme il pouvait face à l’agression d’ennemis si puissants. La Grande-Bretagne souffrait d’ailleurs d’une réputation et d’une longue histoire de cruauté envers les peuples autochtones des pays qu’elle avait envahis, n’hésitant pas à se servir d’une forme de répression très violente, par exemple en Inde, ou bien lors de la guerre des Boers en Afrique du Sud.

1

Voir Annexe 7 : Le « récepteur du peuple » de Goebbels, 1933.

2

David WELCH, The Third Reich, Politics and Propaganda. London : Routledge, 1993, p.33.

3

http://www.ushmm.org/propaganda/archive/peoples-radio/ Consulté le 27/08/2015

4

Martin DOHERTY, Nazi Wireless Propaganda. Edinburgh : Edinburgh University Press, 2000.

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L’Allemagne était donc représentée comme un malheureux pays qui tentait de se défendre contre ces ennemis. Mais d’autre part, et plus paradoxalement, un autre ressort de la propagande consiste à présenter l’Allemagne comme une puissance victorieuse et implacable contre la décadence des « vieux » pays d’Europe, corrompus et dépassés.

On peut se poser la question de l’intérêt d’une telle propagande : pourquoi vilipender les Britanniques auprès des Britanniques eux-mêmes ? On peut avancer l’hypothèse que de ce fait, ils seraient contraints d’accepter, de se faire à l’idée que l’Allemagne était en effet plus puissante, et que la soumission était la seule voie possible. Cette explication et l’utilité d’une telle pratique est d’ailleurs corroborée par le fait qu’en 1940 et même à des périodes plus tardives dans la guerre, ceux qui prônaient « la paix à tout prix » se faisaient entendre d’une façon relativement forte. Pour que le Reich puisse négocier en position de force, l’Angleterre devait être discréditée. De plus, les informations données par Lord Haw-Haw, il faut le noter, étaient la plupart du temps justes, et le gouvernement britannique (ainsi que le Ministère de l’Information) par l’intermédiaire de la BBC, n’étaient pas toujours nécessairement honnêtes : ils tardaient à transmettre certaines informations, omettaient certains détails etc. D’une manière générale, les chiffres avancés par Doherty tendent à montrer que la majorité des gens qui écoutaient Haw-Haw le considérait comme une source complémentaire d’informations, et non une source entièrement alternative. Par exemple, une étude de la BBC de mars 1940 montre que 17% des auditeurs pensaient que les radiodiffusions de Hambourg contenaient des traces de vérité, et qu’ils faisaient parvenir des nouvelles inédites. Et lorsqu’on leur demandait ce qui pour eux représentait le thème d’information le plus intéressant de ces émissions, seuls 0.8% répondent que c’étaient « les allégations d’influence juive en Grande-Bretagne »1, ce qui est un chiffre surprenant compte-tenu de la proéminence de ce genre d’information dans les programmes. Les Juifs, cela était répété à longueur d’antenne, auraient « infesté » toutes les couches de la société britannique, y compris les loges maçonniques (« Jews in the Army ! Jews in the Navy ! Jews in the Air Force – or running the Air Force ! Jews in the House of Commons ! Jews in the House of Lords ! Jews running Masonic Lodges ! »2).

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Etude BBC, Hamburg Propaganda : The Extent and Effect of its Impact on the British Public during mid-winter 1939/40, 8 Mars 1940. Cité par Martin DOHERTY, Nazi Wireless Propaganda, Edinburgh : Edinburgh University Press, 2000, pp. 96-97

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« Des Juifs dans l’Armée ! Des Juifs dans la Marine ! Des Juifs dans l’armée de l’air – ou dirigeant l’armée de l’air ! Des Juifs dans la Chambre des Communes ! Des Juifs dans la Chambre des Lords ! Des Juifs qui dirigent des Loges Maçonniques ! » Station Zeesen en anglais, destinée à l’Angleterre, 9 septembre 1940 à 22h15. Cité par Martin DOHERTY, Nazi Wireless Propaganda, Edinburgh : Edinburgh University Press, 2000, p.79.

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La seule façon pour la BBC de contrer cette radio de propagande était donc d’émettre des informations toujours plus pertinentes, donnant plus de détails, et plus rapidement. Les radios nazies eurent donc pour conséquence directe de rendre la radio britannique plus performante et plus honnête, même si bien sûr là n’était pas le but recherché.

Cependant, l’information n’était pas la seule ressource dont la radio pouvait se vanter. Et la propagande trouvait d’autres moyens que les actualités pour influencer les auditeurs. Par exemple, les chansons constituaient un medium de choix pour faire passer des messages. De nombreux groupes de propagande entrèrent en activité dès le début de la Drôle de Guerre. Le