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Chapitre I : Le rapport aux institutions

II) Franc-maçonnerie et Establishment : une relation privilégiée privilégiée

3. Labour et Establishment : incompatibles ?

Bien que la franc-maçonnerie britannique revendique ouvertement et de tout temps son apolitisme, nous voyons que ses membres se distinguent parfois par leurs convictions politiques, voire leur appartenance à certains partis. Les valeurs prônées par la maçonnerie sembleraient faire davantage écho auprès d’hommes dont les valeurs sont également à rapprocher de celles du parti conservateur. Un épisode remarquable de l’histoire de la franc-maçonnerie du XXe siècle nous éclaire sur ce point : la création en 1929 d’une « loge de classe » dont la destinée mêle relations sociales et ambitions politiques. Cette loge fut baptisée New Welcome (n. 5139), et comme son nom l’indique, se voulut ouverte à de nouveaux membres, c’est-à-dire aux classes sociales qui d’ordinaire ne fréquentaient que peu les loges maçonniques. Et si la Grande Loge Unie d’Angleterre se targue aujourd’hui encore d’attirer toutes les classes sociales sans distinction politique, c’est tout de même la classe ouvrière et les députés travaillistes qui furent ciblés dans la création de cette nouvelle loge, ce qui montre clairement à la fois la prédominance des conservateurs et le désir d’ouverture envers les classes ouvrières. Ce deuxième point est tout à l’honneur de la franc-maçonnerie, qui se veut réellement inclusive et s’inquiète, lors de ce premier quart de siècle, du rejet des travaillistes dans les loges (on parle en langage maçonnique de blackbouler, de l’anglais to

blackball)1. L’origine historique de la loge est intéressante à plusieurs égards, et elle constitue un creuset où se recoupent de nombreux thèmes abordés au cours de cette thèse : considérations sociétales et politiques, accusations affairistes et –sans que ce soit lié – monarchie ! En effet, la famille royale, le Parlement, les partis politiques se retrouvent impliqués dans cette loge bien particulière. Commençons donc par en évoquer brièvement les origines. Un premier lien peut être établi avec la famille royale, puisque l’impulsion qui a été donnée à la création de New Welcome venait de nul autre que du Prince de Galles, le futur roi Edouard VIII. A l’époque, celui-ci, ainsi que plusieurs autres maçons importants, souhaitaient remédier au problème évoqué précédemment, à savoir le rejet aux portes de la loge des candidats travaillistes. Conscients du fait que la franc-maçonnerie avait un rôle à jouer dans la pacification des relations sociales, l’idée de créer une loge qui s’adressait aux classes ouvrières s’imposa naturellement. Cependant, ce processus était loin d’être commun, et la pétition pour la création de la loge (la demande de création de la loge, envoyée à la Grande Loge Unie d’Angleterre et explicitant les motivations des fondateurs) était même inédite. Si

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des loges regroupant les membres par professions ou intérêts existaient (comme les Old Boys’

lodges évoquées précédemment), le paramètre tout à fait surprenant dans ce cas est le fait que

la nouvelle loge entrait clairement dans la sphère politique, concept dont la franc-maçonnerie se devait de s’écarter, selon ses constitutions. Andrew Prescott et John Hamill citent un document publié par la loge en 1980 pour marquer son cinquantième anniversaire. Celui-ci contient un historique en partie basé sur les souvenirs de Percy Rockliff, le Vénérable Maître de la loge à l’origine de la pétition. Les véritables motifs (politiques) derrière la création de cette loge sont explicitement mentionnés, à la fois dans le document publié en 1980, et dans le récit de Rockliff. Citons dans le premier l’extrait suivant :

« Le but était de créer une Loge avec des connexions parlementaires qui permettrait aux membres du Parlement et aux responsables du parti travailliste [...] d’entrer en maçonnerie sans subir le préjudice des sentiments anti-maçonniques qui prévalaient dans certains milieux dans lesquels ils évoluaient. »1

La référence au parti travailliste est sans ambiguïté. Quant au récit de Rockliff, il est tout aussi clair sur la question :

« Colville Smith [le Grand Secrétaire] décrivit la façon dont le Prince de Galles (futur Duc de Windsor), à l’époque un maçon actif, avait fait part de son inquiétude concernant les députés travaillistes et les responsables du parti qui montraient de l’intérêt pour devenir francs-maçons qui avaient des difficultés à trouver une loge qui les accepterait et dont un certain nombre avaient été blackboulés. Le Prince avait suggéré la mise en place d’une loge spécifiquement pour les députés travaillistes et les responsables du parti. Rockliff était conscient pour sa part qu’aux conférences du parti travailliste des motions étaient régulièrement proposées pour que les francs-maçons ne soient pas responsables syndicaux. […] Rockliff pensait que l’idée du Prince de créer une loge pour les députés travaillistes aiderait peut-être aussi sur ce point. »2

1

« The intention was to form a Lodge with parliamentary connections which would enable those Members of Parliament and Officials of the Labour Party […] to enter Masonry without prejudice to the feelings against the Craft which existed in some circles in which they moved. » Cité par Andrew PRESCOTT et John HAMILL, The

Masons’ Candidate. New Welcome Lodge n. 5139 and the Parliamentary Labour Party.Labour History Review,

Vol. 71, No. 1, avril 2006, p. 20.

2

« Colville Smith described how the Prince of Wales (afterwards Duke of Windsor), at that time an active freemason, had expressed his concern that Labour MPs and officials of the party who were interested in becoming freemasons found it difficult to find a lodge which would accept them and that a number had been blackballed. The Prince had suggested setting up a lodge specifically for Labour MPs and officials. Rockliff was aware on his part that at Labour Party conferences motions were regularly proposed that freemasons should not be trade union officials. […] Rockliff felt that the Prince’s idea of a lodge for Labour MPs might also help address this issue. » Andrew PRESCOTT, Freemasonry and the History of the Labour Party in London, Conférence pour Labour Heritage, novembre 2002. Consultable sur http://www.freemasons-freemasonry.com/prescott08.html

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Plusieurs choses sont à noter ici. Premièrement, nous voyons bien que la prudence, voire la méfiance que les loges maçonniques entretiennent à l’égard des travaillistes n’est pas à sens unique, et que lors des conventions du parti travailliste, cette désaffection est également forte vis-à-vis de la maçonnerie. En revanche, il n’a jamais été question d’interdire aux représentants conservateurs l’appartenance maçonnique ; et surtout la Grande Loge ne s’est jamais inquiétée de la sous-représentation des conservateurs en son sein.

Il est donc fait mention, dans la lettre de « pétition »1 à proprement parler, de la volonté de s’ouvrir non pas explicitement au parti travailliste, mais aux classes ouvrières, dans l’espoir que les idées de la franc-maçonnerie puissent circuler auprès de celles-ci. Il faut noter qu’en 1929, les députés travaillistes étaient membres de la classe ouvrière. Leur présence au parlement était relativement récente, à l’instar des députés travaillistes signataires de la pétition de loge2. William Bowen3, élu en 1929, travaillait à la poste dès l’âge de onze ans et était à l’époque secrétaire général du syndicat des travailleurs de la Poste ; Charles Sitch4

, élu en 1918, était secrétaire de l’association des chaînetiers ; et Alfred Short5

, élu en 1918 également, était pour sa part un syndicaliste de Sheffield.

Conscients du fait que des différences de revenus puissent être une des causes du dédain des ouvriers londoniens envers les loges, les membres signataires proposèrent que les frais soient maintenus au plus bas, et que les agapes (le dîner pris à l’issue de la tenue) consistent en un repas de type « familial » (« [Les repas seraient] simples et modestes comme c’est le cas, aujourd’hui encore, dans beaucoup de loges provinciales et rurales. »)6

La lettre de Rockliff qui accompagne la demande de création de la loge souligne d’ailleurs le problème financier et la

« difficulté à étendre la connaissance des principes et la pratique de la franc-maçonnerie à d’autres qu’aux membres les plus aisés de la communauté dans les centres urbains fortement peuplés. Les promoteurs de la nouvelle loge ont le sentiment qu’avec l’augmentation des frais de loges que l’on constate depuis

1

Voir glossaire des termes maçonniques.

2

Voir la bibliographie de Andrew PRESCOTT et John HAMILL, The Masons’ Candidate. New Welcome Lodge

n. 5139 and the Parliamentary Labour Party.Labour History Review, Vol. 71, No. 1, avril 2006, p. 15. 3

Initié le 6 juillet 1925 à la Loge Insuranto n. 3733.

4

Initié le 15 mars 1925 à la Loge Yarborough n. 554.

5

Initié le 23 janvier 1920 à la Loge Yarborough n. 554.

6

« [the meals would be] of that simple and homely character which is, even today, associated with some provincial, and many rural lodges. »Andrew PRESCOTT and John HAMILL, The Masons’ Candidate. New

Welcome Lodge n. 5139 and the Parliamentary Labour Party. Labour History Review, Vol. 71, No. 1, avril

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plusieurs années, des citoyens honnêtes, qui aimeraient s’associer à la franc-maçonnerie, en ont été dissuadés. »1

Voici donc la présentation officielle, tout à fait louable, pour la création de cette loge. Cependant, il faut bien noter qu’en réalité et d’après l’appartenance, l’adhésion fut dès le départ réservée aux Membres du Parlement. En effet, outre leur appartenance au parti travailliste, Prescott et Hamill montrent que :

« Les quatre candidats à l’initiation proposés à la première tenue étaient tous des députés travaillistes. […] Entre la création de la loge et la fin de l’année 1934, 47 hommes rejoignirent la loge. Parmi ceux-ci, 25 étaient ou avaient été des parlementaires travaillistes. […] Des 21 hommes qui rejoignirent la loge avant 1935 qui n’étaient membres ni de la Chambre des Communes ni de la Chambre des Lords, certains étaient des messagers ou des employés du Palais de Westminster, alors que d’autres s’occupaient apparemment de l’intendance et des distractions organisées pour la loge. Ces nouvelles recrues comportaient également des fils des membres de la loge. »2

J’ajoute que durant cette même période, et basé sur la liste des membres de New Welcome

Lodge de 1929 à 19393, un seul conservateur rejoignit la loge, ce qui montre sans équivoque l’intention politique derrière sa création. La question qui se pose, est de savoir pour quelle raison la franc-maçonnerie s’intéressa subitement au devenir des travaillistes londoniens au sein de ses loges, au point d’en créer une spécifiquement destinée à les accueillir ? Le contexte historique nous renseigne sur ce point. En effet, l’année où la création de New

Welcome fut proposée, était une année d’élections législatives. En 1924 déjà, le parti

travailliste était arrivé pour la première fois au pouvoir pour une période de neuf mois, et le second gouvernement travailliste de Ramsay McDonald vit le jour le 5 juin 1929. Le peuple britannique avait déjà pu constater en 1924 l’aptitude à gouverner de ce parti somme toute

1

« The difficulty of spreading a knowledge of the principles and practice of Freemasonry amongst other than wealthy members of the community in crowded urban areas. It is felt by the promoters of the new lodge that, with the upward trend in Lodge fees which has been observed for some years past, desirable citizens, who would welcome association with the Craft, have been deterred from joining. » Lettre de Percy Rockliff accompagnant la demande officielle de création de New Welcome Lodge, 1er août 1929.

2

« The four candidates for membership proposed at first meeting of the lodge were all Labour MPs[…]Between the foundation of the lodge and the end of 1934, 47 men joined the lodge. Of these, 25 were or had been LabourMPs[…]Of the 21 men who joined the lodge before 1935 who were not members of either house of parliament, some were messengers or clerks in the Palace of Westminster, while others were apparently connected with the catering and entertaining arrangements for the lodge. These recruits also included some who were sons of members of the lodge. » Andrew PRESCOTT and John HAMILL, The Masons’ Candidate. New

Welcome Lodge n. 5139 and the Parliamentary Labour Party. Labour History Review, Vol. 71, No. 1, avril

2006, p. 17-18.

3

Membership of New Welcome Lodge No. 5139, 1929–1939, Cité parAndrew PRESCOTT et John HAMILL,

The Masons’ Candidate. New Welcome Lodge n. 5139 and the Parliamentary Labour Party. Labour History

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récent, mais entre janvier et novembre, l’adaptation avait été trop courte pour que la Grande Loge s’empare réellement du sujet. Cependant, la lettre de « pétition » pour la nouvelle loge fut adressée à la GLUA le 1er août 1929, soit seulement deux mois après l’arrivée au pouvoir des travaillistes. De par son allégeance, inscrite dans ses Constitutions, au souverain de son pays et son devoir envers les pouvoirs civils (« Un Maçon est pour les Pouvoirs Civils un paisible sujet »1), l’instance dirigeante de la franc-maçonnerie ne pouvait s’aliéner non seulement une large partie de la population, mais aussi le nouveau gouvernement en place. Une certaine crainte que ce nouveau gouvernement puisse en contrepartie voir la franc-maçonnerie d’un mauvais œil pesait certainement aussi dans les considérations. Prescott et Hamill vont également dans ce sens en affirmant que « New Welcome Lodge fut créée pour s’assurer que la franc-maçonnerie avait des ‘amis haut placés’»2

.

Cette tentative de faire entrer les classes ouvrières en franc-maçonnerie ne porta finalement que peu de fruits, l’adhésion à New Welcome se limitant aux seuls membres du Palais de Westminster, travaillistes au demeurant (pour la plupart). Nous pouvons postuler que l’image de l’institution maçonnique renvoie à la société détermine la population qu’elle attire. En effet, non seulement une partie de la population se voit boudée par la franc-maçonnerie, mais elle est elle-même relativement hostile à cette institution. A la suite des élections de 1931 et de la victoire du Gouvernement National, le groupe travailliste à la Chambre des Communes se réduisit à 52 députés, et à partir de 1937 des députés conservateurs firent leur entrée dans la loge.

Plusieurs années après, c’est une autre affaire qui mit à mal la loge. Hugh Dalton, lorsqu’il était président du parti travailliste en 1937, eut connaissance d’une réunion de la loge New

Welcome qui s’était tenue quelques jours avant l’élection de Clement Attlee à la tête du parti

en 1935. Il se trouve que son adversaire de l’époque, Arthur Greenwood, était membre de cette loge. Le troisième candidat, Herbert Morrison (qui était soutenu par Dalton), prétendit que l’élection lui aurait échappé à la suite d’un vote maçonnique en faveur de Greenwood, qui aurait été reporté sur Attlee au deuxième tour, privant ainsi Morrison de ses chances. Dalton fut le premier à émettre cette hypothèse d’un complot politico-maçonnique dans ses mémoires

1

James ANDERSON, The Constitution Book of 1723. The Wilson M. S. Constitution. London : Kenning's Masonic Archeological Library, 1888, Article II.

2

« New Welcome Lodge was intended to ensure that Freemasonry had some ‘friends in court’. »Andrew PRESCOTT and John HAMILL, The Masons’ Candidate. New Welcome Lodge n. 5139 and the Parliamentary

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en 1957, mais Hamill et Prescott s’accordent à dire que la loge et la réunion en question n’eurent que peu d’impact sur cette élection1

.

Si l’on part donc du postulat que la franc-maçonnerie est une institution de l’Establishment, cela exclut-il d’emblée tout rapport et rapprochement avec le parti travailliste ? Pas nécessairement. La loge New Welcome (ou l’intention derrière cette loge) en est un bon exemple. Mais si ce cas reste tout à fait exceptionnel, c’est dans la seconde moitié du XXe

siècle que l’on retrouve les racines du rapprochement entre franc-maçonnerie, Establishment et parti travailliste. En effet, l’époque et donc le contexte historique donnent des indications sur les rapports entre la GLUA et Labour. Par exemple, avant leur entrée au gouvernement en 1924, il n’y avait aucune discussion, aucune idée à débattre concernant les travaillistes et leurs rapports avec l’institution maçonnique. Inversement, la fin des années 1990 montre une nette opposition du parti à la franc-maçonnerie, comme nous le verrons en troisième partie de ce travail. Entre les deux, un long demi-siècle apporte un éclairage changeant sur leurs relations. Le parti travailliste, fondé par et pour la classe ouvrière, a naturellement évolué au cours du XXe siècle, au gré des victoires et défaites électorales, mais aussi des fluctuations au sein de la population. Le passage de la prédominance du secteur industriel au secteur tertiaire modifia à travers l’Europe les relations sociales, et le parti travailliste, celui des classes ouvrières à sa création, dut s’adapter aux changements dans la société pour continuer à exister. En établissant puis en confortant sa place de parti politique principal aux côtés des conservateurs et à la place des libéraux, le parti travailliste se devait de rassembler le plus possible la population. C’est ainsi qu’il devint de moins en moins étiqueté working class et se rangea de plus en plus du côté de l’Establishment, étant régulièrement appelé au pouvoir après la deuxième guerre mondiale, intégrant le two-party system qu’on connaît encore aujourd’hui. Pour appuyer encore davantage le fait que les dirigeants du parti travailliste se sont graduellement éloignés des origines ouvrières des débuts, on peut constater que les premiers ministres travaillistes de la seconde moitié du XXe siècle ont tous été éduqués à Oxford, après être passés par des preparatory schools et des grammar schools. A l’inverse, les membres du gouvernement travailliste des débuts, Ramsay McDonald et Arthur Henderson, tous deux membres du Labour Representation Committe de l’époque, sont issus des classes ouvrières,

1

Voir Andrew PRESCOTT and John HAMILL, The Masons’ Candidate. New Welcome Lodge n. 5139 and the

Parliamentary Labour Party. Labour History Review, Vol. 71, No. 1, avril 2006, p.23 : « Only ten members of

the lodge (including Greenwood himself) were Labour MPs in November 1935, a tiny proportion of Labour’s total parliamentary strength of 154. The vote for Greenwood in the first round of the leadership election was 33, and it seems that of these 30 switched to Attlee. At least twenty of those who voted for Greenwood and then Attlee were not members of New Welcome. In short, by whatever permutation of the voting figures, there were simply not enough sitting MPs who were members of New Welcome to have influenced the outcome one way or the other. »

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n’ont pas fait d’études et ont commencé à travailler à l’âge de quinze ans pour l’un et douze ans pour l’autre. Notons également qu’aucun des politiques cités ne serait franc-maçon, mais le fils d’Arthur Henderson, William, était membre de la loge New Welcome dès ses débuts. Il fut l’un des quatre députés travaillistes à être initié à la première tenue de la loge en 1929. Les origines syndicales du parti travailliste empêcheraient-elles donc de facto son appartenance à l’Establishment ? Comme nous avons tenté de le montrer, le parti s’est progressivement, mais rapidement, éloigné de ses origines ouvrières pour devenir un parti de pouvoir, dirigé par des politiques qui ont bien souvent côtoyé les mêmes bancs à l’université que les membres du parti conservateur, bénéficiant ainsi de la perméabilité maçonnique des public schools et des universités lors de la seconde moitié du XXe siècle. La franc-maçonnerie se disant apolitique, aucune statistique officielle n’existe pour démontrer le retard en termes d’adhésion des travaillistes sur les conservateurs, même si la franc-maçonnerie britannique est largement considérée comme étant davantage une institution de droite que sa voisine d’outre-manche. Qu’en est-il des discussions parlementaires au sujet de la franc-maçonnerie ? Après plusieurs années de soupçon entourant l’élection d’Attlee, Morrison, le candidat perdant, se retrouva confronté en 1951 à des demandes relativement pressantes à propos de la franc-maçonnerie.