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Le secteur industriel a été au centre d’un train de mesures d’assainissement financier, de 1991 à fin mars 1997, sans qu’on puisse en identifier un impact tangible sur la relance de la production industrielle.

Dans un rapport d’experts établi pour le compte du ministère de l’industrie, il est dit que l’Algérie a atteint son niveau de revenu par un taux de croissance réelle dépassant les 5% par an, essentiellement grâce à un taux d’investissement élevé (autour de 40% en moyenne depuis le premier choc pétrolier jusqu’à la moitié des années 1980). Cependant, malgré ce classement favorable, le secteur manufacturier Algérien s’apparente davantage à celui des pays figurant sur une échelle inférieure de par NB :

✓ Le niveau de développement du secteur manufacturier (10% du PNB) ;

✓ L’intensité technologique (la production manufacturière est fortement concentrée dans des branches à faible niveau technologique) ;

✓ Les exportations de produits manufacturiers (moins de 20 Dollars par habitant)

Le défi qui se présente donc pour l’Algérie est de redémarrer la dynamique de l’industrialisation dans un contexte de concurrence globale138.

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NB : Une politique industrielle moderne vise à :

1-Augmenter l’efficience dans les affectations des ressources entre les secteurs. 2-Augmenter l’efficience des investissements (y compris dans l’immatériel) 3-Augmenter la croissance (rendue possible par l’investissement).

4-Réduire la vulnérabilité de l’économie (réduction des risques de crises économico-financières majeures). 138: ONUDI / Programme intégré pour l’amélioration de la compétitivité et l’appui à la restructuration industrielle en Algérie / page N° 78 / Vienne / 2006.

Concernant le secteur industriel, l’Algérie doit fortement appuyer un renouveau de la politique industrielle. Il n’est évidemment pas question de revenir à une politique d’intervention publique massive pour le soutien de certains secteurs industriels. Tout d’abord, il faut faire en sorte de rendre le territoire algérien attractif pour l’investissement productif. La politique industrielle doit prendre en compte les interactions, sur la compétitivité des industries, des initiatives prises dans les domaines de la connaissance, du développement des industries, des initiatives prises dans les domaines de la connaissance, du développement durable, de la politique commerciale internationale NB.

La mise en œuvre d’une politique industrielle est liée au moins à deux éléments essentiels. D’une part, elle s’attachera à la valorisation de la recherche et de l’innovation à travers le renforcement des relations entre les centres de recherche et les entreprises, à travers aussi l’accroissement des transferts de technologie, un meilleur accès au financement et l’orientation favorable de la commande publique. D’autre part, elle exige le développement d’une base industrielle solide, d’où la nécessité de poursuivre les actions tendant au renforcement de l’attractivité générale des territoires à travers, notamment, l’allégement des contraintes administratives, l’amélioration de la qualité des infrastructures, le développement d’une capacité à former, à attirer et à retenir chercheurs et travailleurs hautement qualifiés.

Par ailleurs, l’efficacité du secteur industriel implique l’efficacité des entreprises à travers d’importantes productivités du travail et de fortes capacités de production. De plus, la politique industrielle peut être plus efficace si l’on cherche à créer des alliances et des partenariats avec d’autres pays en favorisant, à tous les niveaux, des coopérations en fonction des convergences objectives.

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NB : Dans le domaine de la satisfaction de la demande nationale « exprimée » en produits industriels, le taux de couverture par la production industrielle nationale a régressé. En 2006 ce taux a été de 28 %, ainsi réparti : -40% des besoins en produits de consommation des ménages d’origine industrielle,

-29% des besoins intersectoriels en produits d’origine industrielle

-14% des besoins intra sectoriels en produits de base stratégique (aluminium, aciers spéciaux, équipements élec-tromécaniques lourds …)

D’un autre coté nous savons que le système productif Algérien est un système contraint, C’est-à-dire un système qui dépend des approvisionnements extérieurs. L’élasticité de la production par rapport aux importations est élevée. Elle est de 1,9 ce qui signifie que pour augmenter la production d’un point, il faut augmenter l’importation de 1,9 point 139.

La réalisation de cette industrialisation repose sur une politique soutenue d’investissements productifs publics. L’industrialisation constitue la priorité de la première projection à long terme du développement économique de l’Algérie. Au plan des formes du capital social, l’industrie algérienne est publique. Parallèlement à cette industrie publique se développe une industrie privée cantonnée à la seule PME. Du point de vue des dysfonctionnements constatés par les différentes analyses menées sur les politiques industrielles en Algérie, il est utile de rappeler que dans le domaine du développement, la conduite de l’investissement par l’Etat n’a pas été performante : les surcouts ont été importants, des délais de réalisation rallongés. Les raisons des taux insuffisants de satisfaction des besoins nationaux par la production nationale sont de deux ordres :

✓ Les taux d’utilisation des capacités de production installées étaient très faibles ; ✓ L’élargissement du marché intérieur a été important.

Cette période est marquée par une décélération du rythme des investissements dans le secteur industriel. On constate que cette décélération s’est accompagnée d’une amélioration de la performance du secteur. Ces résultats semblent conforter la thèse de la suraccumulation qui s’expliquerait en Algérie par trois séries de facteurs :

✓ Des sérieuses limites à la capacité d’absorption de l’économie nationale sont apparues, traduisant une saturation du potentiel économique. Les premières manifestations de cette saturation apparaissent au niveau du secteur de la construction ou une sur-utilisation des moyens de réalisation était observée. De même, la capacité d’absorption de l’économie nationale a été limitée par une organisation inefficace de l’économie. Enfin, la stratégie de la croissance déséquilibrée a épuisé ses potentialités et entrainé un allongement des délais de réalisation ainsi que des coûts supplémentaires;

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139 :Lyazid Kichou et Christian Palloix / De l’économie du développement à l’économie de la transition : une lecture de l’économie algérienne / Revue Economie et Institutions – n°15 – 2e semestre 2010 / France.

✓ La suraccumulation se manifestait aussi par le phénomène de l’endettement extérieur qui se développait et qui s’expliquait par le déficit chronique de la balance commerciale, l’importation massive de services, l’insuffisance de l’épargne nationale par rapport à l’investissement.

Par ailleurs, trois impératifs de la nouvelle politique industrielle doivent être pris en compte dans la nouvelle politique industrielle, impératifs qui se veulent les réponses à trois séries de problèmes140 :

✓ Problème relatif à la satisfaction insuffisante des besoins nationaux par la production nationale : il faut signaler l’important élargissement du marché intérieur obtenu par les deux décennies de développement ;

✓ La multiplication des occasions d’investir, la croissance démographique, les modèles de consommation difficilement maîtrisables, ont imprimé à la demande en produits industriels un rythme soutenu que les branches industrielles éprouvent certaines difficultés à satisfaire faute d’extension de leurs capacités ;

✓ L’écart entre l’offre et la demande pour la majeure partie des produits industriels ne porte plus sur des quantités marginales mais sur des quantités justifiant des développements nouveaux de l’appareil de production.

Le caractère mono-exportateur est d’autant plus contraignant que la croissance du PIB algérien dépend entièrement des activités pétrolières. Les impératifs de la nouvelle politique industrielle font apparaitre :

✓ Lanécessité de mettre en place une série d’industries d’intégration axées sur la branche des industries de biens d’équipement d’une part, sur le créneau des industries de sous-traitance d’autre part.

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140 : HAFSI Taieb et autres / Le développement économique en Algérie (expériences et perspectives) / page N° 298 / Casbah éditions / Alger 2011.

✓ La nécessité d’étendre les capacités installées en réalisant à la fois des investissements de capacité et des investissements de productivité. Impératif d’autant plus important que le niveau de l’emploi permanent créé a considérablement diminué ces dernières années ;

✓ La nécessité de développer de nouvelles sources d’accumulation en favorisant les industries d’exportation. Objectif difficile à atteindre dans la mesure où l’on cherche à faire de l’industrie nationale une source d’accumulation de moyens de paiement extérieur par la conquête de débouchés extérieures et en même temps le lieu privilégié de création d’emploi.

Il est très important de souligner que les prouesses réalisées par notre pays, durant la phase des réformes et l’application de l’ajustement structurel, indiquent des efforts incroyables déployés par les décideurs économiques pour afficher leur bonne volonté de suivre les recommandations du FMI, et aussi de montrer leur intentions d’instaurer un nouvel modèle économique, basé sur les principes d’une économie libérale.Tout ceci dans un but logique et objectif, à savoir le maintien d’une cadence de réforme et restructuration des bases de l’économie nationale et ayantàl’esprit que l’économie de marché peut bien mener cette économie vers plus de progrès et d’évolution.