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286 milliards de dollars furent affectés à ce nouveau programme dont 130 milliards devaient servir à terminer les projets déjà engagés. Pour le reste 45% concernent le développement des infrastructures éducatives 115;

Ce programme prévoit un budget global de l’ordre de 6447 Milliards DA pour le développement des infrastructures de bases (route, chemin de fer, etc.) ;

Ainsi, une enveloppe financière de plus de 3700 Milliards DA, est alloué au secteur de l’habitat pour la construction de 2 millions de logements et la réhabilitation du tissu urbain ;

Le secteur de la santé a bénéficié d’une enveloppe financière de 619 Milliards DA dans le cadre du programme d’investissements publics.Cette somme est dévolue à la réalisation de 172 hôpitaux, 45 complexes spécialisés de santé, 377 polycliniques, 1000 salles de soins, 17 écoles de formation paramédicales, et plus de 70 établissements spécialisées au bénéfice des handicapés.

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115 :CHAIB Baghdad / L’économie algérienne à l’heure de la mondialisation / Page 44/ OPU /2016.

La volonté de l’Etat de soutenir les entreprises industrielles se confirme dans ce programme de développement quinquennal qui mobilisera ainsi près de 150 Milliards DA pour la promotion de la PME. Ce soutien se fera notamment à travers la réalisation de zones industrielles, le soutien public à la mise à niveau des entreprises, ainsi que la bonification de crédits bancaires pouvant atteindre 300 Milliards DA 116.

Cette stratégie industrielle vise également à « réindustrialiser » le pays grâce à la restructuration industrielle (dans ce nouveau cadre, la politique de privatisation a été affinée) et à l’encouragement des IDE.

Ainsi, le tableau suivant nous récapitule les dotations budgétaires par rubrique, selon le fascicule du PCSC.

Tableau N° 7: Structure du PCSC en milliards de dinars et %

Montants %

Conditions de vie de la population 1908,5 46,6%

Développement des infrastructures de base 1703,15 41,%

Soutien de développement économique 337 ,2 8,1%

Modernisation du secteur public 203,9 4,9%

Développement des TIC 50 1,2%

Total 4152,75 100%

Source : Benabdallah Y ; « Le développement des infrastructures en Algérie : quels effets sur la croissance économique et l’environnement de l’investissement ? »

Mais force est de constater que les énormes moyens mobilisés ont donné des résultats modestes et ont eu peu d’impacts sur la sphère économique. La croissance algérienne n’est pas le fait de la productivité et reste toujours tributaire de la rente.

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116 : BENBITOUR Ahmed / L’Algérie au troisième millénaire (défis et potentialités) / page N°66 / éditions Marinoor / Alger 1998.

2- Limites de la thérapie de Keynes pour le cas Algérie :

Pour Keynes, en période de récession seul l’Etat est en mesure de stimuler la demande lorsque celle-ci est insuffisante. En effet, en période de crise les agents économiques ne dépensent pas et les entreprises n’investissent pas. L’investissement ne peut donc « repartir » que si les anticipations des entreprises sont positives. Il s’agit de redonner confiance aux consommateurs, de mettre en œuvre des moyens de répartition des richesses permettant aux agents économiques qui ont la propension moyenne à consommer la plus élevée de dépenser pour mieux relancer la machine économique ; de baisser les taux d’intérêts pour stimuler le crédit à la consommation et aux investissements et enfin d’engager une politique de grands travaux publics qui provoqueront un effet multiplicateur de revenus et accélérateur d’investissements. Le rôle de l’Etat consiste donc à injecter des revenus pour « doper » la machine économique.

« … L’Etat doit pouvoir engager un ensemble de dépenses génératrices d’externalités positives pour l’ensemble de l’économie, dépenses que le secteur privé ne saurait par nature engager puisque leurs effets sont diffus dans l’ensemble de l’économie et non pas réservés au seul investisseur. C’est ainsi qu’il appartient à l’Etat d’engager des dépenses d’éducation, de formation, de santé, de recherche et développement ; ainsi que des dépenses d’infrastructures dans les industries de réseau (électricité, eau, télécommunications, transports) génératrices d’effets positifs pour l’économie dans son ensemble. De telles dépenses doivent contribuer à améliorer la compétitivité de l’économie nationale, contrebalançant de la sorte le premier effet négatif du syndrome hollandais » 117

La reprise de la consommation entrainera une augmentation des investissements, donc la situation de l’emploi s’en trouvera améliorée, et ce grâce au multiplicateur de revenus. Le cadre du modèle Keynésien est la propriété privée des moyens de productions se fondant une économie fermée.

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117 : JP. Angelier / « Réflexions sur les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les pays exportateurs d’hydrocarbures » / Document d’appui d’une conférence donnée à l’université Mentouri de Constantine / page N° 45 / 24 avril 2004.

À la lumière de l’expérience algérienne, le modèle Keynésienne est difficilement transposable du fait de la faiblesse de la production locale et de la faiblesse du pouvoir d’achat. En 2016, environ 97 % des recettes en devises proviennent des hydrocarbures, 83% du tissu productif est constitué de petits commerce/ services, le secteur productif étant marginal, le secteur industriel moins de 5%, plus de 95% de PME/PMI peu innovantes.

Donc, il existe une part incompressible des importations nécessaires à la population et aux segments productifs. 70% des entreprises publiques et privées, aux d’intégration inférieur à 15%, fonctionnent avec des inputs importés. En cas de dynamisation du secteur productif entre 2017 / 2020 et en s’en tenant au financement interne par son propres moyens, on ira forcément à l’équipement des réserves de change. Ce que les économistes appellent les coûts de transaction, et ce faute d’une organisation institutionnelle non optimale. Dès lors, nous aurons (04) impacts de l’inefficacité de la dépense publique 118:

✓ Sur la valeur des importations, car le gonflement est dû essentiellement à la dépense publique ;

✓ Sur le processus inflationniste qui est à l’origine pour la partie inflation et très accessoirement les salaires qui représentent moins de 25% rapportés au produit intérieur brut ;

✓ Sur la balance des paiements du fait que le doublement de la valeur des services entre 2002/2016, 10/11 milliards de dollars / an concerne essentiellement le poste infrastructures renvoyant à la dévalorisation du savoir ;

✓ Sur le taux de croissance global et sectoriel. Là aussi il faut replacer les chiffres dans leurs véritables contextes, car les hydrocarbures irriguent l’ensemble de l’économie et le segment hors hydrocarbures l’est à plus de 80% sur le total des 5/6 hors hydrocarbures de taux de croissance invoqués par les officiels (moyenne 2000/2016), restant aux seules véritables entreprises une participation réelle inférieure à 10% du total du produit intérieur brut (PIB) comme le montrent depuis plusieurs années les exportations hors hydrocarbures (environ 3% du total).

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118 : LAMIRI Abdelhak / La décennie de la dernière chance (émergence ou l’échéance de l’économie Algérienne?) / page N° 155 / Chihab éditions / Alger 2013.