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Les évaluations des expériences de développement ont révélé que les théories économiques connues jusqu’aux années cinquante n’expliquaient qu’en partie les cas de réussite ou d’échec en matière de développement.

Des modèles sont confirmés par les résultats obtenus par certains pays, mais contredits par beaucoup d’expériences qui ont réussi leur développement.

Les facteurs « capital-travail »92 considérés jusqu’alors comme les seuls facteurs fondamentaux de la croissance étaient jugés insuffisants pour expliquer les résultats des politiques économiques.

Certains théoriciens recommandent aux pays en développement d’opter pour le libre-échange et l’ouverture complète à l’économie internationale. D’autres recommandent des investissements sélectifs ou une industrie lourde.

Les institutions internationales et les tenants de la nouvelle économie institutionnelle considèrent les institutions comme « la source la plus puissante d’explication de l’économie »93

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91 : Philippe Hugon / a-t-il un miracle asiatique ou un simple effet de rattrapage ? / Alternatives économiques N°146 / Page 8 / mars 1997 ;

92 : Mahrezabdelilah / Théorie économique, théorie de développement / page N° 78/1999 93: Markbray et nick willes / institutionalism and industrial relations theory / page N°99 /2008

La théorie défendue par SOLOW 10 qui consistait à expliquer la croissance et le développement par les facteurs de production, notamment le facteur capital et le progrès technique ne s’est pas vérifiée dans beaucoup de cas de développement et de croissance. Ce modèle explique en partie la croissance, mais il ne peut pas être généralisé (le résidu)

Nous allons voir dans ce que suit non seulement les apports précis de chacune de ces théories, mais aussi comment on s’est servi de leurs pensées respectives et comment on les a interprétées. Bref, nous ferons un tri systématique entre les apports originaux et leurs transpositions dans le cadre méthodologique de notre recherche.

L’histoire du développement économique ne confirme pas la vérité absolue de ce modèle. Des expériences qui ont fortement utilisé ces facteurs n’ont pas réussi à se développer.

En effet des pays ont conçu et appliqué des plans de développement nécessitant des capitaux importants et des acquisitions en équipements. Mais les résultats étaient médiocres et presque sans un impact palpable sur le niveau de vie des citoyens et sur le développement du pays en général. La croissance était faible et ne correspondait pas au niveau des investissements opérés.

Dans la majorité des rapports relatifs à l’évaluation des résultats obtenus par les différentes politiques de développement, il est fait référence aux institutions, à leur qualité, à la nécessité de leur réforme pour corriger les dysfonctionnements et améliorer les performances 94

Cette approche est nouvelle et elle se démarque des théories expliquant le sous-développement par des causes liées aux facteurs géographiques ou politiques. Elle semble plus actuelle et mieux convaincante.

D. North retient un lien de causalité entre développement et institutions et considère que ce lien agit dans les deux sens. Le développement possède une action positive sur les institutions, la qualité des institutions agit favorablement sur le développement.

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Les réformes formulées avant les années quatre-vingts, ne faisaient pas référence à la qualité des institutions pour expliquer des échecs économiques ou recommander des mesures pour favoriser la réussite d’une politique.

Aujourd’hui, les pays se distinguent les uns par rapport aux autres, par la qualité de leurs institutions. La qualité du développement, la permanence de la croissance, l’évolution des revenus, la réduction des inégalités, la rigueur budgétaire et beaucoup d’autres indices attestant de la bonne gouvernance d’un pays sont liés à la qualité des institutions.

La cause retenue par plusieurs spécialistes du développement et les institutions internationales, pour expliquer la différence de réussite entre ces deux types de pays, trouve son origine dans la différence de qualité de leurs institutions. Ces derniers pays ont pas su réformer leurs institutions ou ils ne l’ont pas voulu.

On constate, également, que les réformes des institutions peuvent avoir des rythmes différents, d’un pays à un autre. L’essentiel est que les reformes donnent des résultats positifs en termes d’amélioration du climat des affaires et de qualité du développement.

Le plus important pour les pays en développement est de pouvoir cerner les freins qui bloquent les réformes institutionnelles ou qui détournent les résultats au profit d’un ou plusieurs groupes d’intérêts dont les objectifs sont en contradiction avec les intérêts des peuples.

A ce sujet, Douglass North estime que la réforme des institutions peut conduire à des résultats négatifs si ces réformes sont menées par des gens « nuisibles ». Par contre si les réformes sont menées par des « productifs » les institutions favoriseront les activités productives.

Les expériences qui ont connu une évolution positive en maîtrisant une partie ou la totalité du processus de la bonne gouvernance ont tous satisfait aux conditions ci-après :

✓ un large consensus favorisant une grande mobilisation ; ✓ des institutions démocratiques et de qualité ;

✓ une base économique basée sur des critères de performance ; ✓ une ouverture maitrisée ;

Depuis les années quatre-vingts, des travaux importants ont été effectués pour tenter d’expliquer la croissance et démontrer le lien de causalité entre la qualité des institutions et la croissance continue sur plusieurs années.