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C’est sur la base de données des deux tableaux précédents que les données ont été insérées dans notre modèle économétrique. Il convient également de préciser que même si l’évaluation de ces variables est portée sur la période 1990-2016150, et parfois même sur la période 1995-2016NB, en ce qui concerne la matrice des facteurs institutionnelles seule la période susmentionnée précédente a été couverte.

A la simple lecture des résultats de notre modèle (voir tableau N° 03), nous nous rendrons compte que, invariablement, le capital humain (K.H) et la qualité des institutions (INS) occupent des positions plutôt bien désavantageuses (significatif aux alentours de 5%) dans l’impulsion de la croissance économique en Algérie. Au contraire, presque systématiquement, les deux autres variables en l’occurrence : les investissements (INV) et les exportations (OUV) se trouvent, eux, en position avantageuse (signe positif mais non significatif).

Un test ADF nous permettra de vérifier la fiabilité de nos séries temporelles utilisées. De fait, les quatre équations temporelles ne sont pas stationnaires en niveau, ayant rang intégrées d’ordre 0 tandis que les séries restantes sont stationnaires ayant rang intégrées d’ordre 1. (Voir annexe N°16)

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150 : S’agissant de ces facteurs institutionnels couvrant la période 1990-1994, il nous semble qu’il est impossible de prendre en considérations les statistiques concernant cette période. De ce fait, On peut faire deux hypothèses : soit que les statistiques institutionnelles prévues durant la période de 5 ans ont été réalisés, ne serait-ce que partiellement ; soit enfin supposer que ces données sont reportées sur les années à venir, tout en gardant la période de projection 1990-2016, ce qui accroit la fiabilité de notre étude ; C’est le deuxième choix qui a été fait.

NB : Notons toutefois qu’afin de conforter la validité de nos résultats, nous avons testé deux hypothèses ;la première hypothèse est fondée sur un rapport d’un tiers pour le capital matériel et de deux tiers pour le capital humain combinés. Cela fournit une PTF particulièrement faible –4,1 pour cent annuellement en moyenne, qui esten partie la conséquence d’une très rapide croissance du Capital humain, la seconde hypothèse est fondée sur des estimations plus conservatrices de la croissance du Capital humain 2 pour cent en moyenne, identique au Capital matériel et prend en compte une augmentation de la part du capital à une moitié. La croissance moyenne de la PTF reste négative -1,5 pour cent l’an.

Au début, on commence par déterminer le retard optimal à intégrer dans notre modèle. Pour ce faire, on procède à effectuer des tests de détermination du retard à un degré de signification de cinq pour cent (5%) qui sont les critères projetés dans le petit tableau suivant. Alors notre modèle à déterminer est d’ordre 2 :

Tableau N°15 : Nombre de retard à retenir

1 2

Akaike info criterion -18,907800 -18,928875

Schwarz info criterion -18,233378 -18,765111

Log Likelihood 144,88923 118,098300

Source : Résultats d’Eviews7

Il convient de préciser que le présent cadrage macroéconomique s’est calé sur celui élaboré dans les études de Panel. L’évolution projetée des principaux agrégats macro-économiques est donc assez proche de celle des études de Panel. Il ressort de ce processus, le tableau ci-après présentant les résultats de l’évaluation de nos variables 151.

Tableau N°16 : Estimation de la relation de long terme Dépendent variable : log-PIB-H

Method : least squares

coefficient Std. Error t-statstic Prob.

Log-l_ 1,876443 0,867638 2,137689 0,0230 Log_k_ 0,567987 0,123556 2,994590 0,0324 IGG -0,125644 0,07765 -3,123488 0,0567 C -10,143578 2,123876 0,0032 R-squared 0,848799 F-statistic 78,45322 Prob (f-statistic) 0,000000 Source : Résultats d’Eviews 7

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151 : GOURIEROUX.C et MONFORT.A / Statistique et modèles économétriques « volume 1 et 2 / pages N°133,167, 290 /Economica/Paris / 1989.

Cette estimation nous a révélé l’existence de trois relations significatives au seuil de 10%, à savoir : 1-entre la croissance en pourcentage du PIB et l’investissement ; 2- entre l’exportation et le PIB ; 3- entre l’investissement et le capital humain ; 4- entre les institutions et l’ouverture économique. Cependant, ces relations de causalité ont des interprétations théoriques d’ordre général et interprétations exclusivement pour le cas Algérie.

✓ 1-La relation entre le PIB et l’investissement (INV) :

Le tableau N° 16, nous montre que l’amélioration de la croissance, dépend en grand partie des investissements. D’abord nous constatons que l’introduction des investissements, a un effet positif et significatif de l’ordre de 10 %. Cela fort probablement peut revient à la spécificité de cette relation dans le cas Algérie est que l’Etat était à l’origine de presque 70% des investissements réalisés entre 1990 et 2015 et dominait par les dépenses publiques d’équipement 50,1% de l’ensemble de ces investissements, dans les secteurs d’utilités publiques.

✓ -La relation entre l’exportation (EXP) et le PIB :

Dans cette régression, on remarque que les exportations ont un effet direct positif de 0.60% sur la croissance et significative de 15 %. Dans cette optique ll convient de préciser que les exportations participent amplement dans la croissance du PIB, tiré essentiellement à partir des exportations des hydrocarbures aux alentours de 98 % moyenne. Ces exportations représentent l’équivalent de la moitié du PIB (48 % moyenne sur l’intervalle de l’étude 1990-2015). Cette capacité gigantesque de la manne pétrolière offre au pays les moyens financiers pour mettre en œuvre une croissance économique substantielle. Egalement cela est interprété par l’existence des effets d’externalités négatifs de l’ouverture économique algérienne sur la croissance.

✓ La relation entre l’investissement (INV) et le capital humain (KH) :

Le test effectué nous a donné une relation significative au seuil de 15%, c’est ce que parait inattendu. Cependant, on peut interpréter cette relation par le faite que l’Etat a investi beaucoup dans les projets à caractère social, à l’instar de la construction des universités, écoles et centres de formation professionnel, mais également par l’augmentation de l’offre de l’emploi.

L’analyse approfondie de cette relation nous permet de constater que le niveau moyen de capital humain (KH) est affecté par le niveau des investissements qui ne cesse d’augmenter à partir de 2000 en atteignant les niveaux de 32 % en 2009 après avoir été aux alentours de 12% durant les années précédentes.

✓ La relation entre les institutions (INS) et l’ouverture économique (OUV) :

En ce qui concerne cette relation, il est par ailleurs important de souligner que la mise en place du cadre institutionnel ne contribue pas automatiquement à la croissance économique, surtout dans les pays qui vit une période de transition, y compris le nôtre.

D’autre part d’après nos calculs, il est clair que la qualité des institutions ne contribue pas à l’augmentation du PIB malgré le signe positif mais non significatif de ce dernier. Cela nous permet de dire que la problématique économique de l’Algérie ne relève pas du tout de la question de la qualité des institutions mais elle estplutôt d’ordre structurel et une crise de production en premier lieu.

Ce résultat nous met devant le constat : le manque d’accompagnement des politiques économiques ses dernières années, conjugué par l’injection de l’équivalent de 800 milliards de dollars dans une économie moribonde et en situation de transition économique ne peut que fragiliser encore davantage le climat des affaires et favoriser par ricochet la corruption et la mauvaise gouvernance.

Pour mieux mettre en évidence les effets de la qualité des institutions sur la croissance, on recourt à un modèle à correction d’erreur. Celui-ci prend en compte différents paramètres (probabilité, t-statistique, std Erreur et coefficient). Le résultat issu de notre calcul est récapitulé comme suit :

En appliquant le modèle vectoriel à correction d’erreur (VECM) à l’ensemble des équations de notre modèle économétrique, à l’aide de logiciel Eviews 7, nous cherchons à quantifier les effets potentiels de la qualité des institutions sur la croissance économique.

Le modèle vectoriel à correction d’erreur teste le nombre de relations structurelles entre les différentes variables et permet de spécifier les relations stables à long terme tout en analysant en même temps la dynamique de court terme des variables considérées.

Tableau N°17 : Modèle à correction d’erreur Dependentvaraible : D (log _PIB_H_)

Meyhod : least squares

Coefficient Std. Error t-statistic prob

C 1,898878 4,789054 0,876542 0,85688 D(LOG_k_) 0,342667 0,123765 3,765340 0,03487 D (LOG_L_) -0,79876 1,0 76388 -0,998763 0,01228 D(IGG) -0,08765 0 ,23887 0,876221 0,09222 LOG_PIB_H_ (-1) -0,87659 -3,98763 0,098762 0,98762 LOG_k_ (-1) -0,12365 -0,876221 0,088823 0,43888 LOG_L_ (-1) -0,12345 0,233988 0,987633 0,876433 IGG (-1) 0,233490 -0,12765 0,098781 0346772

Source : Résultats d’Eviews 7

Pour que l’Algérie tire profit de sa croissance, elle devrait investir ses ressources, notamment celles provenant de pétrole, dans les secteurs à forte valeur ajoutée. En outre, Les résultats obtenus font état d’une relation non-significative entre les institutions et la croissance économique. D’une manière générale, les résultats des investissements et de l’ouverture sont meilleurs (entre 0,8 et 0,6 et significatifs à 10%) que ceux de capital humain et d’institutions (entre 0,0 3 et 0,04 et significatifs à 5 %).

Conclusion :

En conclusion nous pouvons dire que, compte tenu de nos calculs, l’impact de la qualité des institutions sur la performance économique est inexistant. C’est ce que confirme l’hypothèse du non linéarité entre institutions et croissance dans les pays en transition.

Il ressort également que la croissance est tirée à partir de l’investissement et de l’exportation qui est dominée par les dépenses publiques d’équipement (50,1% de l’ensemble des investissements réalisés entre 1970 et 2010), est devenue progressivement une affaire de construction et de travaux publics, dirigée principalement par le secteur public.

Par ailleurs, l’analyse détaillée de l’équation de la croissance en Algérie permet de monter que l’investissement n’est pas la seule variable explicative, mais il existe la variable exportation qui participe lui aussi à l’élévation du PIB.

L’impact de la croissance économique et des investissements dans les secteurs sociaux se traduirait par une nette baisse de l’incidence de la pauvreté, qui passerait de 55% environ actuellement à 42% en 2015.

L’explication de l’irrégularité du taux de croissance économique, trouve proportionnellement, ses origines aussi bien dans les choix des stratégies de développement économique comme l’adaptation de l’économie dirigé après l’indépendance.

Les économistes qui ont tenté d’expliquer le développement économique et la différence de rythme de croissance entre les différentes économies émergentes par la nature et la qualité des institutions, la qualité du capital humain et le niveau technologique, trouvent là une confirmation historique de leurs thèses,. La croissance de l’économie est certainement affaire d’investissement mais la qualité des ressources humaines, de l’environnement d’affaires et des institutions d’encadrement constitue des facteurs critiques.

Indépendamment de l’effet des institutions sur la croissance,la qualité des institutions ont certainement un effet d’attractions pour les investissements directs étrangers.En effet, un pays qui dispose de climat des affaires en bon état, attire plus fortement les IDE.

Pour clôturer donc, et quels que soient les effets de la qualité des institutions sur la croissance économique, nous pouvons constater que l’environnement institutionnel est préoccupant et nécessitera des actions urgentes et vigoureuses si notre pays veut retrouver une issue à sa crise économique.