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Formée de dons ou de prêts, elle ne représente qu’une partie des sommes transférées vers les pays du tiers-Monde. S’y ajoutent en effet les dons privés bénévoles, les aides à l’exportation, en plus des crédits bancaires. Dès la première CNUCED qui s’est réunie à Genève en 1964, les pays riches s’étaient engagés à transférer 1% de leur PNB par an sous forme d’aide au tiers monde, sans préciser toutefois la place de l’aide publique dans ce transfert. La promesse a été renouvelée de nombreuses fois et, en 1972, il a été précisé que l’APD représentait au moins 0,7% du PNB annuel des pays riches.

L’aide au Tiers-monde est variée dans les formes : livraison gratuite d’excédents alimentaires, aide technique ou coopération, envoi de fonds, avantages commerciaux divers (préférences tarifaires, franchise, soutien des recettes,..). Elle répond à des motivations diverses 53 :

✓ Souci politique d’abord car elle est un moyen relativement peu couteux de maintenir ou développer une zone d’influence.

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53: CHARNOZ. O et Severino J-M / L’aide publique au développement / page N° 120/ La Découverte / Coll, « Repères » / 2007.

✓ Préoccupation commerciale car l’aide, le plus souvent, est « liée », c’est-à-dire doit être utilisée pour acheter dans le pays donateur ;

✓ Motifs humanitaires qui amènent les plus nantis à faire un effort pour les plus démunis ;

✓ Raisons psychologiques de pays marqués pat la culpabilité coloniale.

En 2014 pour la deuxième année consécutive, l’aide publique au développement APD a atteint un niveau historique de 135 milliards de dollars, selon les nouveaux chiffres de l’OCDE. Cela indique que les économies avancées restent engagées dans la promotion du développement mondial, malgré leurs propres problèmes.

Si l’on ajoute à ce total les dépenses substantielles de la chine, des Etats-arabes et des pays latino-américains sous forme d’investissements et de prêts, il est clair que les flux de l’APD vers les pays en développement ont atteint des niveaux sans précédent. Et pourtant les bonnes nouvelles de ces chiffres ne doivent pas masquer certaines possibilités de canaliser plus efficacement ces fonds.

L’aide publique des pays donateurs a permis de réduire de moitié l’extrême pauvreté et la mortalité infantile et a produit des avancées sur plusieurs autres fronts. Mais il est de plus en plus évident que les flux soutenus d’aide au développement ne suffiront pas à éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030 ni à mettre en œuvre les nouveaux objectifs de développement durable de l’organisation des nations unies, qui doivent être approuvés dans le courant de l’année.

L’argent consacré actuellement à l’aide pourrait avoir un impact sensiblement plus fort s’il était utilisé pour mobiliser des flux d’impôts nationaux et des investissements privés dans les pays dépendants de l’aide. On saisit mieux une telle utilisation de l’APD grâce au nouvel indicateur mis en place le 8 avril par l’OCDE : l’aide publique totale au développement.

En moyenne, les pays en développement augmentent leurs impôts à hauteur de 17% de leur PIB, par rapport à 34% dans les pays de l’OCDE. Certains en perçoivent seulement 10%. Une grande partie de la perte en recettes fiscales s’échappe par des flux illicites et se termine à l’étranger.

L’Afrique par exemple, perd environ 50 milliards de dollars par an dans les flux illicites, beaucoup plus qu’elle ne reçoit par l’aide au développement. Permettre aux pays en développement de générer seulement 1% de plus du PIB en impôts permettrait de mobiliser deux fois plus d’argent que le montant total de l’APD. Tous ces fonds pourraient en outre être canalisés dans des programmes d’éducation, de santé, de sécurité, ou dans des systèmes de décaissement.

Les rendements issus de l’argent dépensé dans le renforcement des systèmes fiscaux peuvent être énormes. Pourtant à l’heure actuelle, seulement 0,1 % de l’aide au développement, soit un peu moins de 120 millions de dollars, sert surtout à soutenir les systèmes fiscaux dans les pays en développement.

L’aide au développement bien canalisée a aussi le potentiel de mobiliser les investissements privés quand elle est allouée à la réduction des risques. Des garanties, des prêts bonifiés et des participations au capital, soutenus par l’aide au développement, peuvent aider à attirer les investisseurs.

Il est important en outre que l’aide cible les domaines qui en ont le plus grand besoin. Même si l’aide est restée à des niveaux record l’an dernier, les fonds fournis aux pays les moins développés du monde ont en fait reculé. Des programmes au long cours dans des pays mieux lotis ont reçu de plus grandes quantités d’argent, tandis qu’une série de candidats plus pauvres ont été une fois de plus négligés.

Les 29 pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE se sont engagés à inverser le déclin de l’aide aux pays les plus pauvres du monde. Ces pays donateurs se sont également engagés à atteindre un objectif de dépenses d’au moins de 0,15% de leur revenu national brut en faveur de l’aide au développement destinée aux pays les moins développés des Nations unies. En outre ils ont reconnu de nouvelles règles qui doivent canaliser

davantage de ressources à des conditions plus souples vers les pays les plus pauvres. Ces règles devront également permettre la mise en œuvre de nouvelles mesures de protection visant à assurer la durabilité de la dette.

Figure N° 2: comment la bonne gouvernance affecte le développement : décomposition et interconnexions

Source : David de Ferranti et autres / Pour une meilleure gouvernance (un nouveau cadre d’analyse et d’action) / Page N°23 / Nouveaux horizons / Paris / 2014.

Conclusion :

Les institutions ont un effet palpable sur le développement d’un pays. Au sens qu’elles orchestrent le fonctionnement de l’activité économique, sur la vision globale de gestion économique : économie autarcique, économie libérale, indépendance de la justice et protection de la propriété de contrat, absence ou disponibilité de l’information.

Cependant, les institutions diminuent drastiquement les incertitudes en créant un environnement de confiance partagé mutuellement entre les acteurs économiques.En effet, ce qui distingue les pays développées des pays arriérés, est la qualité des institutions, qui est de qualité pour les premiers et inefficiente pour les seconds.

De fait, dans les pays sous-développés, le chevauchement de compétences entre les différentes institutions mènent souvent à des blocages, à une asymétrie de l’information, à des surcouts et par la suite à des résultats économiques catastrophiques.

Ensuite, les institutions tous types confondus représentent un moule qui détermine les réactions futures des agents économiques, entre comportement de recherche de rente, ou bien un comportement d’entreprenariat.

Les challenges auxquelles les PVD tournent autour de la mise en place d’un nouveau mode de gouvernance, avec tout ce qu’il porte le terme en matière de crédibilité, transparence, légitimité et des règles claires pour le bon fonctionnement de l’économie.Faute de cela, ces économies seraientcondamnées à être sous l’influence des puissances mondiales.

Enfin, après ce très bref survol théorique traitant la relation entre institutions et processus de croissance, affirment les intuitions des premiers économistes affirment : « La croissance résulte d’un ensemble de processus cumulatifs, positifs ou négatifs, ou les institutions économiques, politiques et sociales jouent un rôle majeur ».

Chapitre N°02 : L’explication de la croissance