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Joseph Stiglitz et Armatya Sen, Jean Paul Fitoussi ont insisté dans leurs rapports sur :

✓ sur la nécessité de mieux prendre en compte le bien-être des populations en améliorant les mesures sur la santé, l'éducation (capital humain),

✓ sur l’importance de l'environnement (capital naturel) en recherchant la "soutenabilité" de la croissance

✓ sur la capacité à prendre en compte l’efficacité des activités non marchandes ✓ sur la nécessité d'évaluer les inégalités

La commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social (commission E. Striglitz, Amartya Sen, J.P Fitoussi) propose les bases d’une réflexion sur la notion du « bien-être, ses dimensions, sa nature, sa « soutenabilité ».

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74 : Rapport de la commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, présidée E. Stiglitz / WWW. Stiglitz-sen-fitouss.fr

La commission ne remet pas en cause l’importance du taux de croissance, l’évolution du PIB et du PIB/ tète, mais constate l’incapacité de ces indicateurs à donner une idée précise sur le bien-être du citoyen et sur son avenir.

La commission démontre les limites de ces indicateurs et recommande la nécessité de définir d’autres indicateurs complémentaires pour cerner le bien-être et avoir une idée assez précise sur l’équité dans la répartition des richesses et des possibilités offertes au citoyen en matière de santé, d’éducation et de libertés démocratiques

La commission pour la mesure des performances et du progrès social (CMPEPS) animée, notamment par E.Stiglitz et Amartya SEN a été chargé par l’Etat français de déterminer les limites du PIB en tant qu’indicateur de performance économique et du progrès social… et d’identifier les informations complémentaires qui pourraient être nécessaire pour aboutir à des indicateurs du progrès social » 76

Les travaux de la commission ont conclu que les indicateurs privilégiés de mesure de la création des richesses par l’économie d’un pays et la mesure de l’évolution du niveau de vie des citoyens, le PIB et le PIB / Tète, bien qu’ils demeurent des indicateurs quantitatifs incontournables, nécessitent d’être complétés par d’autres informations pour mieux cerner les aspects qualitatifs du niveau de vie, en d’autres termes rechercher et concevoir de nouveaux indicateurs pour évaluer et apprécier le bien-être des citoyens dans un pays donné.

En effet, la commission estime que le citoyen en plus d’un revenu a besoin de l’accès à la sante, à l’éducation, à la sécurité, à un logement décent, aux libertés d’agir, de participer à la vie politique et sociale.

Actuellement certains de ces aspects ne sont pas mesurables, alors qu’ils sont fondamentaux pour l’épanouissement du citoyen.

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76 : E.Stiglitz et Amartya SEN et J.P FITOUSSI / Rapport sur la mesure des performances économiques et du progrès social / Page N°111 / 2011 ;

Le PIB/ tète, s’il est pris stricto-sensu, pourrait induire en erreur et donner une image très positive, alors qu’en réalité la vie du citoyen est loin d’être au niveau indiqué par cet indicateur.

En effet, dans certains pays exportateurs de pétrole où la population est relativement peu importante, cet indicateur donnera un revenu par tête équivalent sinon supérieur, dans certains cas, à celui des pays nordiques. Mais la réalité nous offre une nette séparation entre les deux niveaux. La différence réside dans la qualité de la protection sociale, la qualité de l’éducation, les libertés politiques …ce qui contribue à créer un climat et un cadre de vie enviable.

Amartya SEN estime que les institutions et les politiques économiques et sociales doivent réunir les conditions (éducation, réglementation, aides, sécurité, l’application du droit, la participation..) et fournir les possibilités à un autre d’agir. Il qualifie cette situation par le terme « la capabilité » 77

Mais ces indicateurs n’informent pas les analystes sur la concentration des richesses du pays entre les mains d’une seule famille. Ces indicateurs ne mesurent pas les difficultés auxquelles est quotidiennement confronté le citoyen, selon son niveau socio-économique et l’absence de toute participation à la vie politique.

A cet effet, la commission STIGLITZ insiste sur « une appréciation du bien être doit être signifiante pour tous ». La mesure du revenu et du patrimoine mérite d’être affinée pour cerner les données par niveau, notamment par niveau de pauvreté (Amartya SEN).

En plus de la difficulté d’atteindre un niveau de bien être acceptable, l’économie et les institutions d’un pays doivent réunir les conditions qui permettent la reconduction et l’amélioration du niveau de vie sur les années à venir, ce que la commission désigne par le terme : « la soutenabilité » et tenir compte de la protection et de la qualité de l’environnement, qui lui aussi contribue au bien-être du citoyen.

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77 : A. SEN / Repenser l’inégalité Seuil 2000 et A. Bertin « l’approche de la capabilité d’Amartya SEN une voie nouvelle pour le socialisme libéral / Page N° 98 / GRETHA.

La commission STIGLITZ a retenu 12 recommandations qui pourraient aboutir à une démarche et à une production de statistiques qui peuvent cerner et mesurer la notion du « bien-être ». Mais elle ne rejette pas les indicateurs actuels qui demeurent indispensables, mais insuffisants à une appréciation objective de l’évolution de la croissance et de la répartition des richesses.

Tenant compte des recommandations de la commission STIGLITZ, notamment sur la mesure et le suivi, des facteurs contribuent au bien être le conseil d’analyse économique français et le conseil allemand des experts en économie, dans le rapport intitulé « évaluer la performance économique, le bien-être et la soutenabilité, proposent un tableau de bord de vingt-cinq indicateurs pour cerner et mesurer trois domaines fondamentaux :

✓ Les performances économiques ; ✓ La qualité de la vie ;

✓ La soutenabilité économique, financière et environnementale du bien-être.