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Sexualité, protection et estime de so

Les jeunes rencontrés sont souvent en situation d’échec et nombre d’indicateurs sont là pour le leur rappeler (difficultés scolaires, difficultés économiques, grande précarité…), ce qui a pour conséquence une dévalorisation et un manque de confiance en leurs capacités (en ce qui nous intéresse ici : capacité à se protéger, à protéger l’autre, à utiliser une contraception/protection, à choisir son partenaire…). Les travaux sur les personnes âgées ont pu mettre en évidence que la diminution de l’estime de soi est corrélée à l’âge par la perte des rôles sociaux, il en va de même pour les jeunes qui ne sont pas en capacité d’accéder à ces rôles sociaux pourtant figures de la jeunesse et de l’entrée dans l’âge adulte. Ainsi, si se désengager du rôle de parent, pour les personnes âgées par exemple, peut diminuer l’estime de soi (Enguerran et al., 2007), pour les jeunes pris en charge par la PJJ en situation de grande vulnérabilité, ce sont les difficultés à accéder à l’expérience même de la conjugalité qui interpellent les individus. Et à ce titre les conséquences des stéréotypes négatifs sur les jeunes rencontrés sont nombreuses : ils ont un effet non seulement sur les capacités à se prendre en main (« j’en suis pas capable »), mais aussi sur la capacité à

être en couple (« je ne le mérite pas » « je ne vaux rien ») et sur la capacité à se respecter et respecter l’autre. À cela s’ajoute le manque d’aide pour les jeunes qui se trouvent dans leur situation, et le manque de reconnaissance et/ou respect de la part des institutions. Enfin, de nombreux jeunes rencontrés ont ouvertement fait preuve de stéréotypes négatifs à l’encontre de la jeunesse en général, et en particulier des jeunes pris en charge par la PJJ. À partir de ce constat, nous pouvons distinguer les jeunes qui s’expriment comme faisant partie du groupe décrit et stigmatisé « nous les jeunes PJJ », « on ne s’occupe pas de nous », « personne ne veut de nous », des jeunes qui s’en excluent ou tentent de maintenir des distances avec ce groupe d’appartenance imposé qu’ils subissent : ils critiquent alors un groupe d’individus et tentent de s’en distinguer. Ils considèrent plus souvent que les jeunes sont mal considérés par la société.

Dans ce contexte, les jeunes PJJ qui perçoivent la société comme leur étant hostile et qui ont une image sociétale des jeunes négative, sont plus propices à développer des discours mettant en lumière une faible estime de soi et à évaluer leur vie affective et sexuelle négativement :

« C’est pas facile de rencontrer une fille bien… elles aiment bien les bad boys mais bon… pas trop non plus […] »(Pierre, 16 ans.)

Les propos de Pierre vont dans le sens de ce que Christelle Hamel soulignait dans son travail de doctorat : « les jeunes filles qui ont envie de se marier avec un jeune homme qui n’a pas de travail, qui a connu des expériences de délinquance et des passages en prison, sont plutôt rares. » (2002). S’estimer mal considéré, peu reconnu, non légitime, être montré du doigt contribue à cette image négative qui n’est pas sans impact/effet sur la vie privée et intime. Lorsque dans l’entretien on demande à Mélina de nous raconter ses relations et sa vie amoureuse/affective, elle parle tout de suite de son « coup de foudre » avec un garçon qui « n’était pas du même milieu », élément important dans son discours qui participe à une remise en question d’un déterminisme social subi par les jeunes que nous avons rencontrés, surtout par ceux suivis par les services sociaux :

« Un gars, si. J’étais vraiment amoureuse et je pense que je m’en rappellerai encore très longtemps. […] Je crois que ça a été ça le coup de foudre en fait. Quand j’étais petite, ça a été mon coup de foudre. Je m’en rappelle encore. C’était le 12 juillet 2011, c’était la première fois que je lui parlais. […] Si. Mais il m’a toujours dit : “C’est compliqué, il y a la distance, tout ça. Je suis pas prêt à ce genre de choses.” Et moi, je lui disais : “Mais quand tu aimes une personne, la distance… On a que 11 km de distance. De quoi tu me parles ?” Mais je sais pas… […] On devait. Mais en fait, comme il avait raté son truc de brevet blanc, ses parents lui ont interdit de sortir, parce que ses parents, ils sont grave stricts. On fait pas du tout partie de même milieu en fait. » (Mélina, 16 ans.)

Dans les entretiens effectués, il semblerait que ce soient davantage les histoires de vie individuelles (l’âge, le sexe ou encore le niveau d’études) qui permettent de comprendre ce rapport au stéréotype, ce poids de l’image sociale et du sentiment de rejet par la société. C’est chez les jeunes qui ont eu le parcours le plus « chaotique », marqué par des allers-retours à l’aide sociale à l’enfance et à la PJJ, par des rejets d’au moins un de leurs parents, par un passage dans un foyer (hébergement collectif), par la remise en cause récurrente par l’entourage des choix faits par les jeunes concernés (choix amoureux, orientation scolaire…) mais aussi par la réduction identitaire aux événements de délinquance vécus, qu’il faut chercher les facteurs susceptibles d’influencer la perception de soi et l’estime de soi.

Ce contexte n’est pas sans effet sur le déroulement de la vie affective et sexuelle des jeunes rencontrés. Le détour par la question de l’estime de soi nous semble intéressant à creuser dans cette enquête exploratoire, tant il semblerait que nous puissions faire l’hypothèse d’un lien entre estime de soi et protection d’un rapport sexuel (à l’égard des IST ou d’une grossesse). L’estime de soi fait, en effet, partie des facteurs protecteurs de la santé. À l’inverse, une faible estime de soi est un facteur propice à l’adoption de conduites entraînant des risques pour sa santé. Il existerait un lien de corrélation entre une forte précarisation, et une faible estime de soi. En effet, tout se passe comme si les jeunes percevant des discriminations (ou du moins des mises à l’écart) en raison de leur âge et de leur situation de vulnérabilité étaient également les moins à même de pouvoir avoir des relations affectives et sexuelles épanouissantes. Les propos de Steeven sont à ce titre très explicites et illustrent bien des situations décrites dans plusieurs entretiens :

« Là où j’étais, je sais pas si c’était un foyer mixte. C’était un grand grand terrain. C’est-à-dire qu’il y avait des groupes garçons et des groupes filles, mais pas les deux mélangés. En fait, on avait un groupe de garçons, deux portes coupe-feu, et à côté, on avait le groupe de filles. Donc c’était un peu mixte. […] C’est vrai que je sortais pas, mais il y avait des filles dans le groupe. D’ailleurs, je suis sorti avec plusieurs d’entre elles parce que vu que je les voyais plus souvent qu’à l’école, c’était plus pratique. […] Oui, je sortais plus avec les filles du foyer qu’avec les filles qui étaient à l’école. » (Steeven, 17 ans.)

Avec ces filles du foyer, les relations étaient plus « pratiques » car ils habitaient tous au même endroit et étaient tous en attente de relation. Ayant par ailleurs bien compris que le marché des rencontres amoureuses leur était limité du fait de leur placement et du stigmate du placement parmi la population adolescente, comme dans d’autres réseaux, l’entre soi et l’homogamie rendaient possibles les rencontres.

Ainsi, lorsqu’il raconte ses histoires passées, Steeven explique qu’il a eu des copines « comme ça » sans lendemain, des « plans culs » avec lesquels il ne se protégeait pas et ne se souciait pas de mettre de préservatif. Ces filles, il les rencontrait d’abord au foyer (où il a été placé dès l’entrée au collège) ce qu’il résume en disant sarcastiquement : « nous étions entre cas sociaux ». Dès lors la question de la prise en compte de l’autre et de sa propre protection n’est pas d’actualité : dans un contexte où la société ne donne pas de place aux jeunes pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et la PJJ, les filles de foyer ne sont pas plus à respecter que les garçons de foyer qui ne se respectent pas non plus. Dans l’entretien, Steeven est surpris de la question sur l’éventualité d’avoir rencontré des filles qui demandent des préservatifs, ce n’est – d’après lui – pas une question de jeunes de leur catégorie.

Ce discours prend d’autant plus de relief que Steeven a l’occasion depuis peu de fréquenter Solène, une fille scolarisée en lycée général, « une générale » comme il dit. Avec elle, le scénario de rencontre et d’expérience de la sexualité est tout autre : si avec les autres il pouvait avoir un rapport sexuel quelques heures après la première rencontre, avec Solène ce n’est pas le cas, il considère qu’avec elle, il doit faire les choses bien, s’inscrivant ainsi dans le script commun d’entrée dans la sexualité où rencontre et premier rapport sont dissociés, où la virginité de la fille est préservée un certain temps, où le rapport ne peut avoir lieu dans une cage d’escalier mais plutôt dans une chambre ou au moins un appartement :

« Beh généralement, les filles que j’ai eues, c’est soit des racailles, enfin des trucs sans trop d’importance en fait. Solène, elle est portée sur les études, enfin elle travaille à l’école, elle est pas mongole… Enfin bref, c’est une fille, pas modèle, mais c’est pas une délinquante, c’est une fille à peu près respectable. […] C’est pour ça

que ma mère n’aime pas trop mes copines généralement. Parce que d’habitude, je sors avec des filles qui soit sont des filles faciles, soit qui se battent, soit qui s’habillent comme des wesh-wesh [« racailles »], des trucs comme ça, ce qui est pas forcément le top. […] les filles qui avaient genre des 18 de moyenne (dans mon école, 16 de moyenne, c’était déjà bien), c’est celles-là que je préférais, c’est celles qui je préfère, qui s’habillent normal, en tee-shirt, jean, pas celles qui s’habillent en jogging. » (Steeven, 17 ans.)

Dans les propos de Steeven, on comprend l’importance du lien entre respect de soi/respect de l’autre et impact de l’image que les jeunes peuvent avoir d’eux-mêmes dans la construction de leurs relations affectives et sexuelles. Avoir l’occasion de sortir avec « une générale » est en quelque sorte avoir la possibilité de casser le cercle vicieux dans lequel Steeven était pris depuis le début de son adolescence. Cette relation a également pour effet de lui faire reconnaître qu’il n’est pas qu’un jeune PJJ mais bien aussi et d’abord un « jeune » dont la diversité des rencontres est bien plus élargie. On voit combien image de soi et respect de l’autre sont liés. Dans la perspective d’avoir une chance d’échapper au stigmate qui pèse sur lui depuis longtemps, il mobilise alors l’ensemble des informations qu’il a pu avoir pour que les choses se passent au mieux, selon les scénarios socialement valorisés. Cela se voit d’abord dans la manière qu’il a de raconter la virginité de Solène :

« [À propos de sa copine actuelle] Elle l’a déjà fait ?

– Non. […] Mais elle va attendre. […] Parce que moi, je trouve que c’est une bonne vertu. Elle est vierge. En plus, elle a que 15 ans. Donc autant qu’elle y soit au moins jusqu’à 17 ans. Ça serait bien. […] Pour elle. Puis déjà, on est pas sûrs que ça marche. Si c’est pour se faire dépuceler par n’importe qui aussi… Parce que la première fois, c’est toujours ce qu’il y a de plus marquant. Donc je tiens pas à ce qu’elle le fasse avec n’importe qui, n’importe quand, n’importe où. […]

– Et toi, tu penses que t’es n’importe qui, n’importe quand, n’importe où ?

– Pour l’instant, oui. Je suis avec elle que depuis le 13 septembre. Si ça se trouve, dans deux semaines, je serais plus avec. Si c’est juste pour le faire et puis partir “casse-toi”, ça sert à rien. » (Steeven, 17 ans.)

Ensuite sur l’éventualité d’un rapport avec elle avec préservatif, ce qu’il n’a quasiment jamais utilisé avec ses autres partenaires :

« Beh si on doit le faire avec Solène… d’abord je vais la faire attendre… Parce qu’il faut qu’elle soit sûre et puis parce que je la respecte. C’est une fille bien. Et donc avec Solène, là, oui, si je dois le faire, si elle demande ouais on pourra mettre des préservatifs. Parce qu’avec ce genre de filles, faut faire les choses bien. » (Steeven, 17 ans.)

L’expérience de cette nouvelle relation contribue à ce que Steeven cherche à construire autrement sa relation et se perçoive également comme ayant droit à des « relations normales » à « des filles bien » en jouant sur le fait qu’il peut aussi « être un mec bien », à des filles que sa mère ne pourrait pas qualifier de « putes » sans même les avoir vues. Ce qui est d’autant plus important que cette reconnaissance sociale (et parentale) contribue à légitimer la sexualité et les normes protectrices les encadrant. Des enquêtes ont montré en ce sens que la reconnaissance de la sexualité des jeunes était un facteur de réduction des risques de grossesse des mineures, lesquelles, plus elles sont contraintes de dissimuler leur vie sexuelle, plus elles ont du mal à pratiquer une contraception (Bajos, Ferrand, 2001, p. 101).

Les propos des jeunes rencontrés mettent en évidence la construction d’un discours autour du respect de soi que doivent avoir les filles, lié d’abord à une apparence vestimentaire laissant supposer des comportements et

pratiques sexuelles non conformes aux normes du groupe de pairs : pour se respecter, une fille doit donc ne pas coucher dès le premier soir, ne pas avoir « trop » d’amants, ne pas s’habiller « trop » court, etc. La quasi-totalité des garçons rencontrés ont tenu ce type de discours, et comme le notait Isabelle Clair dans ses travaux, il n’y a sur ce point aucune solidarité entre les filles. Les propos de Mélina sont à ce titre assez éloquents sur la manière qu’elle a de considérer les filles « faciles » ou « qui ne se respectent pas » :

« Il y a des gars des quartiers, il y en a, ils font des trucs pas bien, O.K., des bêtises tout ça, mais après, c’est pas n’importe quoi ce qu’ils font, c’est pour certaines raisons. Et au fond, je sais qu’il y en a qui sont bien. Il y a des gars qui cherchent des filles qui se respectent, des filles comme moi. C’est pour ça que je dis que c’est pas impossible de trouver un gars bien tu vois. Il y en a qui veulent pas des salopes tu vois. […] Elles ont une sale réputation. À partir du moment où un gars, il va me parler d’une fille mal, en me disant : “Je l’ai baisée”, pour moi, c’est une fille qui se respecte pas. Enfin je sais pas… De fois, mes potes, il me dit : “Je l’ai baisée.” Et une fois, je lui ai dit : “Mais toi, tu baises ou tu fais l’amour ?” Il me dit : “Non, moi, je fais l’amour.” Et pour eux, baiser, c’est sale tu vois, alors que faire l’amour, tu restes propre. […] Non, ça me dérange pas. Après, je sais pas. Peut-être que c’est des filles super gentilles, mais je n’aime pas les filles qui se respectent pas [ton péremptoire]. Voilà, c’est tout. Par rapport à sa dignité, tout ça. Ça me plairait pas qu’un gars il me dise : “Je l’ai baisée. Qu’est-ce qu’elle est bonne.” […] Beh ouais. Moi, je veux qu’on me respecte. Peut-être qu’en vrai, il y a des gens ils me disent : “C’est une fille bien, t’as vu.” Peut-être, je sais pas. » (Mélina, 16 ans.)

On comprend ici les conséquences d’une telle stigmatisation sur la négociation du rapport sexuel mais également sur la gestion de la protection et de la contraception lors du rapport. Une fille qui ne se respecterait pas n’a pas à être respectée, le garçon s’affranchit ainsi de toutes les négociations en amont du rapport sexuel, et la question du consentement devient implicite : pas besoin de s’en assurer, puisque c’est une « pute » ou une « fille qui aime la

fête ». Cette perception très genrée des rôles de chacun dans le travail affectif et de protection/contraception

maintient une asymétrie relationnelle selon le sexe. Ce à quoi s’ajoute l’importance du regard des copains, comme forme de validation de soi, de validation de sa masculinité, en prouvant ses capacités sexuelles. Cela passe par le récit des exploits sexuels (le plus souvent avec des « filles faciles », les relations avec les « filles bien » sont mises à l’écart, protégées en quelque sorte, avant qu’elles soient totalement officielles) ou bien par des pratiques collectives. Trois garçons nous ont fait part de pratiques sexuelles comprenant plusieurs garçons et une seule fille (parfois deux filles, le nombre de garçons étant toujours supérieur au nombre de filles), rappelons d’ailleurs qu’aucun des jeunes rencontrés n’est pris en charge pour des raisons de violences sexuelles. S’ils ne sont pas clairs dans les entretiens sur le consentement des filles à accepter ces rapports sexuels (on peut d’ailleurs en douter pour certains) « j’ai peut-être abusé ? », « c’est pas interdit quand même ça ? », l’essentiel était de ne pas se faire prendre « après, c’est parole contre parole ! Moi je dis qu’une fille qui dit pas non… elle a dit d’accord » :

« De manière générale, avec tes potes, vous parlez de sexualité, de contraception ? Si vous avez mis des capotes ou

pas ?

– Non. On s’en bat les couilles. C’est :“Tu l’as baisée ?” – “Ouais.” C’est tout. – Et après, c’était bien ou c’était pas bien ?

– Ouais. T’as aimé, t’as pas aimé. Et c’est plus : “Vas-y, tu me la laisses, tu me la laisses ! J’y vais !” – Vous vous prêtez des meufs entre potes par exemple ?

– Beh ouais, on se prête des meufs entre potes. – Elles sont d’accord ?

– Vas-y, je sais pas… C’est des trucs comme aç [ça]. C’est genre… comment vous dire… [hésitation]. Au début, quand je rencontre une meuf, je dis : “Vas-y frère, crame pas mon bail.” Je fais mon bail vite fait. Et une fois que j’ai fini, je te la laisse. Après, il y va, il fait sa manière. Soit elle aime, soit elle aime pas. Mais je dis pas on s’est jamais fait recal [se faire refuser]. Moi, je me suis fait recal, je m’en bats les couilles. » (Jessy, 16 ans.)

Si trois garçons nous ont clairement raconté avoir « partagé des meufs » avec des amis à eux, où l’on s’interroge sur le consentement des filles impliquées, il est important de souligner que c’est loin d’être une pratique dominante et régulière (ce qui n’enlève en rien les violences qui peuvent s’y produire). Ces garçons ont surtout des relations individuelles, de courte durée, bien souvent dénuées d’affect, et avec des filles considérées comme « faciles » :

« Sur les 15 [partenaires sexuelles], j’ai dû avoir cinq-six copines, et les autres, c’étaient des aventures d’un soir ou deux, deux-trois jours. Ou la meuf, je la prenais par chantage. » (Jessy, 16 ans.)

« Pour certains, la sexualité a un sens en elle-même, en dehors de tout projet de couple : la sexualité est fondamentale dans la relation et celle-ci se limite d’ailleurs à l’échange sexuel. On se situe alors dans le registre du corps, du besoin, du désir ; ce qui compte, c’est le rapport physique, l’érotisme, la jouissance. À l’inverse, la sexualité peut être considérée exclusivement dans la perspective de la construction d’une relation. Elle est alors une composante, un pilier, l’un des aspects d’un échange qui, pour être valable, doit comporter aussi d’autres